6. Gwalyn

Par Hinata

Debout sur le pont avant, Gwalyn gardait, depuis un moment déjà, son regard fixé sur l’entrée du golfe.

A ses côtés, se tenait un humain qu’elle avait rencontré pendant la traversée. Ce fils de marchand, devait superviser le transfert de cargaisons que s’échangeaient Helgrind et la Ruissolvie. Contrairement aux marins, il n’était donc pas beaucoup occupé sur le navire ; son travail ne commencerait qu’à l’arrivée au port.

– C’est incroyable que les nymphes aient construit un port dans un endroit aussi difficile d’accès.

On trouvait quantités d’autres ports sur le littoral de la Ruissolvie, le royaume des nymphes. Or, le port de la Baie, où ils allaient jeter l’ancre, était connu pour être l’un des plus grands, ce dont Gwalyn s’étonnait justement.

– Je dirais qu’il y a deux raisons à cela. Même si l’une d’elles pourrait ne pas vous convenir.

– Dis-moi les deux.

– A l’intérieur du golfe, le port de la Baie est à l’abri des vents marins, même les plus violents, et des dangers d’une mer parfois très agitée.

– D’accord. Et quelle est alors l’autre raison ?

L’humain s’accorda un sourire avant de répondre à la Mère des nains :

– Les falaises qui forment l’entrée du golfe sont très rapprochées.

C’était le moins qu’on puisse dire.

– On raconte que grâce à cet escarpement, continua l’humain, le port de la Baie est le seul à pouvoir abriter les bateaux du monstre marin qui se réveillera un jour au fond de la mer Narda.

Ce fut au tour de Gwalyn de sourire. Même si elle ne leur accordait pas le moindre crédit, elle aimait bien entendre ce genre de légendes.

– Cette créature serait tellement gigantesque, qu’elle pourrait avaler d’une bouchée n’importe quel navire. Mais sa taille monstrueuse l’empêcherait justement de franchir la passe de la Baie, où tous les bateaux seraient alors en sécurité.

Visiblement, la légende ne disait pas quand le monstre était censé se réveiller. En tout cas, même s’il n’existait aucun glossaire connu des créatures de l’Ancien Temps, à présent toutes disparues, Gwalyn était sûre de n’avoir jamais entendu parler auparavant d’une bête aquatique aussi gigantesque.

D’un autre côté, si les nains, elle comprise, tenaient pour véridique l’existence passée de dragons dans leur montagne, pourquoi les nymphes ne pourraient-elles pas croire en celle d’un monstre dans la mer ? Après tout, il n’y avait aucun moyen de savoir quelles créatures de l’Ancien Temps avaient vraiment existé, et lesquelles n’étaient que pure invention.

Quand le navire eût franchi la passe, Gwalyn se sentit légèrement soulagée, non pas de se trouver hors de portée d’un danger chimérique, mais de ne pas s’être échouée sur les rochers de la falaise.  

– Nous allons bientôt accoster, dit l’humain encore aux côtés de Gwalyn. Je dois y aller.

Comme les nains qui l’accompagnaient se chargeaient de tous les préparatifs, la Dirigeante pouvait, elle, continuer à admirer le paysage. La Baie n’était pas seulement immense mais aussi magnifique. Les quais du port s’étalaient en un petit endroit de la rive circulaire, et partout ailleurs, la nature régnait paisiblement.

Bien qu’elles soient reliées à celles de la mer, les eaux de la Baie affichaient une surface bien plus lisse, beaucoup plus paisible et d’un bleu sidérant. Plus le navire se rapprochait du bord, et plus l’eau de la crique s’éclaircissait. Bientôt, la proue fendit une nappe d’un turquoise éblouissant de clarté.

Enfin, l’eau, c’était bien beau, mais Gwalyn se réjouissait surtout à l’idée de toucher bientôt la terre ferme. Son pied ne craignait ni le roulis du pont, ni les intempéries, mais les voyages en mer avaient quelque chose d’intemporel qui la mettait mal à l’aise au bout d’un certain temps. Comme si, pendant qu’elle se perdait au large, le reste du monde tournait en accéléré autour d’elle, sans qu’elle soit au courant.

– Qu’est-ce qui vous occupe ainsi l’esprit ? s’enquit la voix chaleureuse du Sage Taaro.

La vieille nymphe se posta près de Gwalyn avec la légèreté d’un nuage. Un nuage très allongé et d’une couleur azurée.

– De simples rêveries.

– Il est bon de rêver. Même en tant que Dirigeant, souligna Taaro.   

Tentait-il de la rassurer ? Il n’y avait pas de quoi. Gwalyn était Mère des nains depuis plus d’une décennie. Elle avait réussi à instaurer entre sa tâche et son individualité une certaine harmonie. Tout en restant consciente des responsabilités qui lui incombaient, et du rôle essentiel qu’elle tenait, la naine savait s’occuper d’elle-même. Elle s’appuyait par exemple beaucoup sur les Cadets de la Citadelle, sûrement davantage que ne le faisait la jeune reine Salysse sur ses ministres. Car la Mère des nains savait qu’un Dirigeant ne pouvait pas, et ne devait pas, se charger seul de tout.

– Je dirais même que c’est d’autant plus nécessaire dans notre cas, répliqua-t-elle au Sage Taaro. Quelle sorte de Dirigeant est-on, d’ailleurs, si le rêve de paix n’habite pas notre esprit ?

– Un de ceux qui dirigent des royaumes en paix, je suppose.

Le vieux Dirigeant des nymphes ne manquait pas de sagacité.  

–  La paix, soupira Gwalyn. Cela fait déjà un demi-centenaire que le monde est en paix. J’ai l’impression que le répit qui nous a été accordé touchera bientôt à sa fin.

– Il faut y croire, protesta Taaro dans sa longue barbe bleue. Croire que cela perdurera encore. Croire que nous saurons éviter le conflit à tout prix. Les royaumes sont étroitement unis, nous ne sommes pas une menace les uns pour les autres. Je fais confiance aux Dirigeants. Mais encore mieux… je fais confiance aux peuples. 

Gwalyn aurait volontiers laissé la conversation se terminer ainsi, mais une réflexion lui brûlait les lèvres, qu’elle décida finalement de ne pas garder pour elle. 

– Pensez-vous qu’avant la Terrible Guerre, les Dirigeants ont tenu ces propos ?

La naine savait bien sûr qu’elle s’adressait à une des rares personnes ayant vécu à l’époque de ce drame mondial. Elle transgressait en toute connaissance le tabou qui entourait cette période. Avec un peu de chance, le Dirigeant pourrait lui en apprendre plus que les textes que Gwalyn avait lus à la Citadelle.

– Je pense, répondit la nymphe en pesant ses mots, que c’est justement un manque de confiance des Dirigeants envers leur population qui a mené à la Grande Guerre. Même si, évidemment, personne ne pourra jamais expliquer aussi simplement l’horreur de cet épisode.

– Alors vous pensez que la révolte de Valkan aurait dû être étouffée par le peuple, au lieu de l’armée royale d’Helgrind ? 

– Ce n’est pas avec des « aurait dû » qu’on étudie le passé. En tant que naine historienne, vous devriez le savoir.

– Je ne suis pas une spécialiste, pointa Gwalyn. Très jeune, on m’a poussée vers la formation de Dirigeante.

Quelques souvenirs de son enfance à la Citadelle refirent doucement surface. Elle se revit parmi ses cousins et cousines, écoutant distraitement leurs précepteurs, préférant choisir eux-mêmes leurs lectures et discuter entre eux, dans la bibliothèque, sur ce qu’ils apprenaient de nouveau. Gwalyn avait toujours aimé les récits d’évènements passés, même ceux des autres royaumes. Sitôt qu’on l’avait jugée prête, elle avait ouvert avec curiosité les documents traitant de la Terrible Guerre, à laquelle avaient pris part ses quatre grands-parents.

− Je ne suis pas plus spécialiste que vous en la matière, dit Taaro. Ma …participation à la Terrible Guerre ne fait pas de moi une source fiable d’informations. J’ai peur que mon avis sur la question ne soit bien trop teinté de …subjectivité.

Des phrases lues dans les mémoires de ses grands-parents résonnèrent en son for intérieur. Une vague de culpabilité s’empara de Gwalyn.  

– Je suis navrée de vous importuner avec ces mauvais souvenirs. Ce n’était pas correct de ma part d’aborder ce sujet.

La vieille nymphe hocha la tête dans un mouvement de barbe bleue. Il acceptait ses excuses.

− Nous devrions nous rendre à la rampe de débarquement. 

Comme Taaro commençait déjà à s’éloigner, Gwalyn lui emboîta distraitement le pas. Tout à coup, dans un tourbillon de tissu, le Sage exécuta un demi-tour subit qui surprit la Mère au point de la faire sursauter. Devant l’expression étonnée de la naine, Taaro s’expliqua, un sourire en coin :

– Quand je vous ai aperçue par-dessus mon épaule, l’opportunité de figer ce moment m’est soudain apparue.

– Figer ce moment, c’est cela ?

– Tout à fait. Une émotion forte, comme la surprise, aurait le pouvoir de fixer plus sûrement l’instant dans la mémoire. Vous vous apprêtez à poser pour la première fois le pied en Ruissolvie, ce n’est pas rien.

– Il y a peu de risques pour que je l’oublie, le rassura-t-elle.

– Alors c’est parfait, dit Taaro, les yeux plissés d’amusement. Nous y allons ?

Comme prévu, ils retrouvèrent leurs escortes rassemblées près de la rampe. On proposa à Gwalyn son manteau de velours pourpre mais elle le refusa. Il faisait beaucoup trop chaud sur l’île de la Ruissolvie pour ce genre d’habits. Sa robe ondula dans le vent lorsque Gwalyn s’avança sur la rampe. Enfin, elle mit pied à terre, et pas n’importe quelle terre : pour la première fois de sa vie, Gwalyn foulait le royaume des nymphes, séparé des autres par la mer. Ce n’était plus le continent, mais un tout autre monde qui s’ouvrait devant elle.

Un fourmillement de curiosité s’empara de la naine. Cela ne lui était plus arrivé depuis un certain temps. Elle avait bien fait de demander à Taaro la faveur d’une visite de courtoisie. Ce séjour en Ruissolvie, loin de son propre royaume, lui ferait le plus grand bien.

Le Sage et la Mère prirent congé de l’équipage et s’enfoncèrent dans le joyeux brouhaha du port de la Baie.

 

Taaro les guida hors de la ville jusqu’à une route qui longeait une profonde rivière. Là les attendait un convoi de voitures prêt à les transporter. Une nouvelle partie du voyage commençait : un périple jusqu’à la capitale de la Ruissolvie, jusqu’au cœur de cette île immense.

On chargea rapidement leurs bagages, ouvrit les portes pour les laisser monter. Gwalyn ne grimpa pas tout de suite à bord, trop absorbée par la scène qui se déroulait devant elle.

Dans la rivière toute proche, nageaient silencieusement des nymphes de toutes les couleurs. Leurs longs cheveux ondulaient avec elles, verts, bleus, roses ou violets. La plupart passaient rapidement, puis disparaissaient. Certaines prenaient pied sur la rive aménagée entre l’eau et la route. Elles marchaient alors simplement vers la ville, ruisselant un instant sous le soleil, qui ne tardait pas à sécher complètement leurs vêtements légers.

Un chant attira soudain l’attention de Gwalyn. Un peu plus loin sur la route, marchait un groupe de nymphes. Elles tiraient derrière elle une embarcation que portait la rivière. Luttant contre le courant, les nymphes chantaient d’une voix claire. Au bord de la rivière, de grands arbres les protégeaient de la chaleur. Conifères et saules cohabitaient, étendant paresseusement leurs branches souples au-dessus de l’onde ou de l’herbe tendre.

Un poli raclement de gorge sortit Gwalyn de sa contemplation. Le Sage, déjà installé sur une confortable banquette, attirait son attention par la portière ouverte.

– Le pèlerinage au sanctuaire a lieu bientôt. Ma présence est fortement attendue à la capitale. 

– Bien sûr, s’excusa-t-elle avant de s’engouffrer à l’intérieur du véhicule.

Le convoi partit aussitôt.

– La nature est splendide, commenta Taaro avec un sourire attendri. Je préfère vous avertir : elle invite aux promenades. Attention de ne pas prendre trop goût à l’oisiveté loin de votre propre terre.

– Aucun risque, assura Gwalyn. Je suis trop consciente que chaque jour qui s’écoule se déroule sans moi en Edelstein.

Tandis qu’ils roulaient vers Abyssale, elle ne cessa pas néanmoins d’admirer le paysage de la Ruissolvie. Il n’était pas étonnant que les nymphes ne quittassent presque jamais leur île. Pas même lorsque les peuples du continent auraient eu besoin d’eux, pris dans un conflit généralisé.

Gwalyn ignorait ce qu’il s’était vraiment passé pendant la Terrible Guerre. Elle savait en revanche, que si vraiment un conflit éclatait de nouveau en Archangelsk, son rôle de Mère de nains serait entre autres de s’assurer que le reste des Dirigeants n’oubliaient pas toutes les marques d’amitié dont ils s’étaient honorés les uns les autres.

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Mart
Posté le 14/06/2020
On le sent venir, le conflit, là... Tu es en train de mettre tellement de *flags* xD
J'aime bien comment tu donnes plein de regards sur la situation et comment d'autres personnes, ignorantes de ce qui se trame, vont se retrouver prises là-dedans. En fait ça me fait très fort penser à ma propre façon de faire pour GdO... Sûrement qu'on a été nourris des mêmes livres ou presque. :P

J'ai beaucoup aimé le "figer le moment".

Oh et y a un petit souci de concordance des temps dans la dernière phrase : "Elle savait en revanche, que si vraiment un conflit éclatait de nouveau en Archangelsk, son rôle de Mère de nains serait entre autres de s’assurer que le reste des Dirigeants **n’oubliaient** pas toutes les marques d’amitié dont ils s’étaient honorés les uns les autres."
Hinata
Posté le 16/06/2020
Ah bah oui, le résumé annonce une guerre en même temps XD Le but pour les premiers chapitres étaient vraiment d'introduire à l'univers, mais aussi de préparer un peu le terrain pour les évènements à venir, donc je suis contente de ce que tu me dis ^^

Oui, je trouve ça super intéressant le contraste entre têtes Dirigeants qui ont la vue d'ensemble et la prise de décisions, et les individus "random" (enfin pas vraiment, mais bon, tu vois le genre) qui assistent en personne aux évènements et en subissent directement les conséquences ^^

Ah bah tant mieux si ça t'a plu, j'ai failli l'enlever haha, mais on m'avait déjà dit que c'était sympa, alors je l'ai laissé ^^

Yep, merci pour le relevé de concordance des temps !
Notsil
Posté le 06/06/2020
Tiens tiens, retour en Ruissolvie :) Je me demande si on croisera Cyren, un peu par hasard ?
C'est intéressant qu'ils aient des liens en dehors de leurs réunions (annuelles ?).
Le fait que ça parle d'une ancienne guerre, de monstres marins, d'anciennes créatures disparues... j'imagine que ce n'est pas seulement pour le folklore :p
Hinata
Posté le 06/06/2020
Eh oui, petit croisement des personnages même si eux ne le savent pas ^^ Pour une présence de Cyren, il faudra attendre le tome 2,mais en effet ça réunit des personnages au même endroit pour plus tard héhé

J'ai bien aimé construire une relation inter-dirigeants (et tu as bon, la Réunion est annuelle ;), ça les rend plus "individuels" et moins "professionnels" je trouve

Ah, et bien cette discussion c'est un peu moitié pour le folklore, et moitié pour faire réfléchir héhé, mais je n'en dis pas plus ;)

Merci pour ta lecture et surtout de prendre le temps de commenter, c'est très sympa de pouvoir suivre un peu ta progression et tes impressions ^^

Surtout n'hésite pas en cas de suggestions d'améliorations ou de questions, tout simplement :)
_HP_
Posté le 11/05/2020
Coucou ! ^^

J'aime beaucoup comment tous les peuples et territoires se lient et se mélangent ^^
On en apprend chaque fois plus sur les peuples, sur le passé, sur un potentiel futur... C'est vraiment top !
Et puis, évidemment, toujours ta plume aussi belle et aussi agréable ;)
Hinata
Posté le 11/05/2020
Heey !
Mercii pour ce gentil commentaire, ça fait tellement plaisir ^^
Alice_Lath
Posté le 24/04/2020
Huhu, sacré Taaro, ça m'a l'air d'être un joyeux luron lui, ça fait plaisir comme tout! J'ai bien aimé sa phrase sur les dirigeants des royaumes en paix et sa manière de "fixer" l'instant à l'aide des émotions. Puis aussi l'histoire du monstre à l'entrée de la Baie... Bref, j'ai beaucoup aimé de manière générale cette partie huhu d'un coup, elle donne de la gravité à l'histoire et le poids des enjeux apparaît, c'est très bien amené!
Hinata
Posté le 24/04/2020
Ah oui, Taaro est un personnage intéressant, pas assez exploité dans la trilogie d'ailleurs, malheureusement. Il mériterait sans doute son propre sequel sur tout ce qu'il a vécu avant le début de ce tome 1 ... Mais c'est ça qui est cool aussi quand y a pleins de personnages, certaines choses restent très mystérieuses et puis on est limité par le point de vue actuels des autres personnages ^^

Le sujet de la guerre pointe le bout de son nez en effet, je suis contente que tu trouve ça bien amené !

Merci pour ton comm et ta lecture si régulière, c'est de l'or :*
Xendor
Posté le 09/11/2019
C'était une bonne idée de partir vers le continent pour revenir en terre des nymphes :) C'est un petit mouvement de balancier sympathique. En plus on retrouve un autre personnage qui a assisté au conseils des dirigeants, c'était sympa.

Découvrir chaque race, comment elle fonctionne, l'histoire, tout cela. Et comme tes chapitres sont très travaillés au niveau du style et de la syntaxe je prends un réel plaisir à les lire. C'est une belle oeuvre.

Xendor
Hinata
Posté le 09/11/2019
Merci !
Super que l'ambiance "découverte du monde" te convienne, c'est quelque chose de très "fantasy", mais retarde aussi pas mal l'intrigue en elle-même ce qui peut être frustrant ^^
Merci pour ces compliments sur l'écriture, ça me touche beaucoup !
Xendor
Posté le 09/11/2019
Tkt :) on a tous plus ou moins l'habitude pour ceux qui ont aimé Tolkien de lire des grandes descriptions. Personnellement je trouve que ça donne du corps à l'œuvre.

De plus, tu n'as pas la même manière que Tolkien d'amener ces descriptions. Là où il raconte l'histoire du monde à la manière d'un conteur, tu arrives à glisser ces bouts dans les pensées des personnages et ça aide à faire prendre corps et vie à ces détails qui auraient pu frustrer s'ils avaient été racontés à la Tolkien. :)

Xendor
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