5. La soirée de tous les destins

En s'installant dans le train ce soir-là, deux jours après avoir reçu l'appel de Caspian, Alexander avait du mal à s'imaginer que c'était peut-être la dernière fois qu'il le faisait avant un très long moment.
Observant les gouttes de pluie courir sur la vitre du wagon, il essayait de faire abstraction du brouhaha assourdissant qui emplissait son wagon. Le mois de Décembre et toutes ses festivités  remplissaient les trains plus encore que d'habitude  et en cela, ça ne lui manquerait jamais.
L'hiver en Belgique était à l'image du pays: particulier. Si le Sud pouvait vivre d'incroyables chutes de neige et connaissait aisément les conditions climatiques difficiles, Bruxelles et la Flandre, dont il était originaire, se contentaient la plupart du temps de pluies torrentielles et de vent glacé. C'était d'ailleurs le cas ce soir-là, et il regretta d'avoir oublié son parapluie.

Il profita de son heure de train pour consulter le mail de Caspian. Ce soir avait lieu le discours du formateur royal, et les rumeurs disaient qu'il s'agissait là d'entériner les premières négociations gouvernementales. Caspian lui suggérait également de « venir constater en personne à qui nous avons à faire ». En d'autres termes, il avait la ferme intention d'utiliser cette soirée pour rapprocher Vorspiel d'Alister Dewalt et de placer son meilleur pion.
Mais que faisait-il là, bon sang ?

Il s'était surpris à s'imaginer ministre de nouveau et cette idée ne le quittait plus depuis. Et la première chose qu'il avait envisagé était de réunir son ancienne équipe, celle qui l'avait toujours accompagné. C'est alors que, tout en se penchant vers la vitre pour se protéger du bruit, il avait composé un des numéros qu'il avait dans son répertoire papier depuis plus de vingt-ans.

- Êtes-vous sûr que vous ne voulez pas que je vous attende à la gare ?

Si Vorspiel avait des habitudes hors normes, celles du vieux carnet de numéro en faisait partie. Jamais il ne s'était résolu à passer au numérique. Trop instable et surtout trop changeant, il lui préférait le carnet de poche aux feuilles défiant le temps. Toute sa vie tenait dans ce carnet sous formes de contacts en tout genre. Un vieil ami, une famille rencontrée lors de son ministère aux affaires sociales ou pendant ses études. Des gens qu'ils avaient perdu de vue, mais qu'il aimait appeler de temps en temps pour s'assurer que tout allait bien. Vorspiel n'oubliait rien des étapes qui avaient marqué sa vie, pas même les gens.
Et Jan en faisait partie. Il était de ceux qu'ils rappelaient à chaque fois qu'il devait réorganiser une équipe. Il avait été son chauffeur personnel et au fil des nombreux trajets qu'ils avaient fait ensemble, les deux hommes s'étaient liés d'une grande amitié.

- Non, je vais la faire à l'ancienne pour l'instant Jan, mais il serait judicieux que tu sois au palais Egmont ce soir pour le retour car je risque de ne pas avoir de train. Ça nous fera une bonne excuse pour discuter du temps qui passe.
- Si vous voulez mon avis, je vais conduire Monsieur le ministre ce soir, j'en suis certain.

Un sourire et des salutations chaleureuses plus tard, les deux hommes raccrochèrent. L'annonce de l'arrivée du train à Schuman retentit peu de temps après et la masse de passager s'agglutinait déjà aux portes. Il avait espéré une pluie plus clémente, mais le torrent qui s'abattait sur le trottoir mis fin à toute espérance. Découragé par le flux se dirigeant vers les stations de métro, Alexander jugea plus confortable et plus facile d'attraper un taxi sur le bord de la gare. Le palais n'était qu'à une dizaine de minutes en voiture, sans compter les embouteillages.
Sous la pluie, il se protégea la tête de son attaché case en apercevant taxi stationné le long du trottoir à quelques mètres de lui, il s'y rendit aux pas de course, satisfait que les choses se goupillent parfaitement.
Enfin, presque.

- Non mais ça va pas !

Une voix de femme avait surgit derrière lui et il lança un regard derrière son épaule. Elle était là, droite comme un i, vêtue d'un ignoble ciré jaune lui arrivant aux genoux et d'escarpins rouges. Comment pouvait-on encore porter ce genre de choses en ayant un peu de dignité ? Semblable à un pécheur de crevette revenant bredouille, la femme qui l'avait interpellé lui lança un regard mauvais, qu'il cherchait encore à définir. Elle parlait français et son accent n'était pas de ceux qu'il entendait d'habitude. Une touriste qui venait probablement d'une province plus lointaine, voir même de France. Rien d'important en somme.

- Un problème ? Lança-t-il. Son français était souvent très bon, bien qu'il lui arrive parfois de bredouiller un peu sur certain mot plus compliqué. Mais s'il savait gommer ces hésitations, il lui était difficile de ne pas trahir son accent. Il vit l'expression de son interlocutrice de déformée de dégout et de contrariété et probablement ravalait-elle déjà certaines remarques. Qu'avait-il fait pour qu'elle soit si en colère ? L'avait-il poussé sans la voir ? Difficile vu sa tenue.

- Il s'avère que ce taxi est déjà pris ! Gronda-t-elle.
Nous y voilà, c'était donc le taxi. Pensa-t-il. Il ne put retenir un lourd soupir d'agacement. Son nom n'était pas marqué sur la banquette arrière et il était bien trop pressé pour débattre. Il était là, le premier. Point final.
Il se tourna alors vers la banquette arrière pour constater qu'elle était vide et haussa les épaules d'un air arrogant.

- A dire vrai, il est vide, ce taxi.

- Parce que j'allais monter dedans avant de perdre mon portefeuille ! Pesta-t-elle. Qu'importe, elle n'était pas dedans, c'était tout.
- J'étais là la première ! Ajouta-t-elle en l'absence de réponse
- Ça j'en doute, croyez-moi je vous aurais vue de loin... Lança-t-il sur un ton ironique.
- Qu'est-ce que vous avez dit ? Je ne pige rien du tout avec votre accent !
Okay Alex, là ça devient ridicule, monte dans ce taxi. Pensa-t-il en levant les yeux au ciel. Il avait passé l'âge pour ce genre de chamaillerie.
- Vous n'auriez pas dû perdre votre portefeuille mademoiselle. Maintenant, je vais prendre ce taxi parce que je suis attendu et que je risque d'être en retard et vous, vous attendrez le prochain. Vous semblez être bien mieux équipée que moi pour attendre sous la pluie.

Il la considéra une dernière fois de la tête au pied et ne lui lassa pas même le temps de l'insulter avant de s'installer sur la banquette arrière et de lui reclaper la portière au nez. Il n'entendit pas même ses insultes et ne vit pas non plus sa grimace lorsque le taxi partit en direction de sa destination.

Si cette soirée était à l'image de cette rencontre éphémère, il n'était pas sorti de l'auberge.

 

****

 

- Il veut quoi ?!

Alister but une gorgée de vin, comme s'il en avait besoin pour tenir debout. Le stress du discours était monté en lui à mesure que la journée avançait et désormais qu'une demi-heure seulement le séparait de ce moment de vérité, il avait du mal à tenir en place.
Et il fallait en plus qu'on lui annonce ça ? Mais pour qui se prenait Alexander Vorspiel pour imposer ses propres conditions ? N'était-ce pas à lui de le faire ? A lui qui a été nommé formateur ?
En observant Spiegel à ses côtés en train de desserrer le col de sa cravate, il comprit qu'ils partageaient le même avis sur la question et probablement que le contexte l'empêchait d'insulter le jeune chef de parti. A moins que le vin ne soit responsable du teint violacé de son collègue. Caspian se racla la gorge.

- J'ai eu une discussion avec lui pas plus tard qu'il y a deux jours. Il n'est pas encore convaincu à cent pour cent, mais je pense que si on respecte sa condition, alors il n'hésitera plus du tout.

Il ne semblait pas simple pour le jeune homme de justifier l'attitude de son aîné et Alister en eut presque pitié. N'avait-il pas, lui aussi, eu l'impression d'être au pied du mur deux semaines plus tôt? Mais là, malgrè la compassion évidente pour Caspian Bellanger, il avait sincèrement du mal à ne pas se dire que Vorspiel était un sacré trou du cul, car  Il faut avoir un sacré cran pour se permettre de demander quelque chose d'aussi grand quand on sort à peine d'un vieux tiroir.

- Est-ce que Vorspiel a besoin d'une mise à jour ? C'est pas un menu de resto ici, il est loin le temps où il pouvait claquer des doigts pour obtenir ce qu'il veut ! S'exclama son assistant qui, visiblement, parvenait à lire dans ses pensées. Il oublie que si on refuse il pourrait très bien retourner d'où il vient.

- Si je puis me permettre Monsieur Dewalt, il s'en fiche complètement de retourner d'où il vient. Mais vous, par contre, avez tout à gagner de sa collaboration. Il a l'expérience, la rigueur, l'organisation et...
- C'est surtout un tyran vieux jeu, froid, chiant et antipathique !
Acheva Spiegel alors que Caspian haussa les épaules.
- Exactement le genre d'homme qu'il vous faudra pour les décisions difficiles ! Ajouta le jeune homme pour rebondir sur les attaques de Spiegel.
- On peut se parler franchement, Monsieur Dewalt ? Ne nous mentons pas, la période qui s'annonce va être difficile sur nombre de points. Les radicaux ont gagné beaucoup de voix et se faire relayer dans l'opposition ne va pas leur plaire. Ils vous attendent au tournant. Vorspiel connait ses hommes, il a déjà travaillé avec la plupart et surtout, il a les épaules suffisamment solides pour porter les décisions difficiles à votre place. Votre collègue dit qu'il est rigoureux, il est pire que ça, il est intransigeant. C'est un avantage, mais ça a toujours été son problème, aussi.
- Son problème ? Il avait l'impression d'être un perroquet.
- Difficile de négocier avec quelqu'un qui sait déjà tout et qui est persuadé que son point de vue est le bon.
Il ne manquait plus que ça, un intello psychorigide ! Pensa-t-il. Mais il devait reconnaître que le personnage l'intriguait bien malgré lui. Comment a-t-il pu survivre en politique avec une attitude si franche?
-Effectivement, en politique, c'est plutôt une tare.
- Le reste compense largement.

 

Son regard se leva soudain et il l'aperçut dans la foule. Terriblement mal à l'aise, elle déambulait comme un poisson rouge essayant de ne pas être vu des requins. Le fait qu'elle soit venue, qu'elle ait accepté son invitation et qu'elle ait fait le chemin jusqu'ici, c'était à ses yeux, un signe évident, il l'avait déjà convaincue.
Après s'être excusé auprès de ses interlocuteur, Alister s'était dirigé vers son amie et avait posé sur elle un regard bienveillant et un baiser sur la joue. Mais rien, pas même son clin d'œil, ne semblait adoucir les traits de la jeune femme aux cheveux noirs.

-Tu as laissé ton ciré jaune au vestiaire ? Fit-il pour détendre l'atmosphère. Elle renifla bruyamment pour marquer son agacement.
- Ta gueule, si tu savais comme j'ai galéré pour venir jusqu'ici, tu ne te moquerais absolument pas de mon ciré jaune.
- C'était si pénible ? 

Ambre aurait voulu lui expliquer la façon dont Joe avait pris la chose, elle aurait aussi voulu lui expliquer sa crainte d'être ici, la peur d'être prise au piège. Ah, et aussi les vingt minutes à pied qu'elle s'était tapée sous la pluie tout ça car un vieux diplomate au physique d'asperge sèche lui avait pris on taxi. Mais elle n'avait même pas la force de le faire et se contenta d'un résumé.

- Pire que tout ce que tu peux imaginer.

Ambre avait repéré sa nervosité. Alister s'était déjà demandé si elle ne s'était pas greffé un scanner humain dans la rétine, afin de discerner les émotions de chacun et de pouvoir les prévoir. Tout avait toujours été sous contrôle dans la vie de Tamahere. Ses émotions, ses relations, son travail.
Enfin presque.

-Il est bientôt l'heure, n'est-ce pas ?

Ses yeux bruns croisèrent les siens. Bien sur qu'il était bientôt l'heure et elle le savait. C'était bientôt le moment qu'il attendait et redoutait à la fois. Elle savait tout ce qu'il traversait, la peur, l'appréhension, l'angoisse. Mais ce n'était pas cela qui allait l'empêcher d'utiliser ses mots pour asseoir sa politique. Finalement, elle était l'architecte de son œuvre et à l'instant où il monterait sur l'estrade, il scellerait leur pacte.

- Ecoute, je...

- Mais qui vois-je !?

Spiegel était arrivé au mauvais endroit au mauvais moment, empêchant Alister d'aller au bout de sa phrase. Un sourire aimable et chaleureux sur les lèvres, posant même une main sur l'épaule d'Ambre qui contint un sursaut de recul. Jamais elle n'avait aimé Spiegel et l'insulte "hypocrite" brillait dans ses yeux clairs. 

- Salut Peeters... Souffla-t-elle entre ses dents.

- Moi qui pensais te voir plus tard, je suis ravi de pouvoir te féliciter en personne...

Il venait de lâcher une bombe et en était visiblement satisfait, à la différence d'Alister dont le visage se décomposa.

- Je te demande pardon ?

Est-ce qu'il venait de délibérément faire ça ? Spiegel laissait planer le doute malgrè le ton surpris de sa question.

- Aurais-je anticipé les choses ? Le regard qu'il lança à Alister donna l'envie irrépressible à Ambre de faire demi-tour et de fuir. Mais elle savait pertinemment que c'était déjà trop tard. Et si le futur premier ministre n'avait rien dit, le regard qu'il avait lancé à son associé parlait pour lui. Peeters en homme extrêmement courageux, s'était dit qu'il était temps de s'éclipser vers un autre groupe.

- Alister tu m'expliques ?

Il l'entraina par l'épaule et l'attira un peu en retrait de la foule.

- Je voulais t'en parler plus tard, mais tu connais Spiegel, il ...

- Dépêche-toi où je pars maintenant. Siffla-t-elle.

- J'ai besoin de composer l'ensemble de mon cabinet ministériel et d'un porte-parole qui a les épaules solides.

Ils s'échangèrent un regard et il n'eut pas besoin de dire autre chose, elle ne lui en laissa pas même l'occasion.

- N'y penser même pas.

- Ambre, je....

- Je t'ai dit, quand tu es venu chez moi, je te l'ai dit que c'était hors de question. Tu m'as piégée en me faisant venir ici, tu pensais qu'en me faisant revenir à Bruxelles j'allais changer d'avis. Me dire qu'après tout j'étais là maintenant. Mais je te le répète Alister, c'est non.

Elle ne pouvait pas partir, pas comme ça, pourtant elle s'était déjà retournée et s'engageait dans la grande salle. Il lui attrapa alors doucement la main pour la retenir. Un contact physique auquel ils durent rapidement mettre un terme, car il risquait d'éveiller la rumeur dont il se passerait volontiers. Après un court instant à la regarder sans savoir s'il allait se faire gifler ou non, Alister reprit la parole.

-Écoute moi Ambre. Vraiment bien. Si j'avais eu un autre choix je l'aurais pris. Mais c'est de toi dont j'ai besoin et...
- T'as pas eu besoin de moi ces dernières années.

Il siffla d'agacement. Comment pouvait-elle lui dire ça ? C'était elle qui l'avait zappé de sa vie deux ans plus tôt, quand elle avait décidé de tout plaquer en pensant pouvoir vivre une autre vie. Elle avait tout oublié, ses amis, ceux qui avaient toujours été là pour elle, et qu'avait-elle de plus à part l'aigreur ? Rien du tout.

- Pardon ? Comment tu peux dire une chose pareille alors que ça fait deux ans que tu n'as pas vu ton filleul ?

Elle se mordait l'intérieur de la joue. Son filleul, le deuxième fils d'Alister, avait fait les frais de cette rupture, mais Ambre avait gardé contact avec lui et ils s'échangeaient régulièrement des mails. L'utiliser pour la faire culpabiliser, c'était petit.

- Et tu prends tant en compte ma petite personne que tu me fais ce putain de coup de pute ici et maintenant ?! Comment tu peux me faire ça...Elle hésitait, lèvres tremblantes. Tu ne peux pas me faire ça. Je suis ton amie !

- C'est justement parce que tu es mon amie que je te le demande.

Elle avait envie de lui balancer son verre à la figure, il le voyait à ses yeux sauvages et à son expression menaçante. Mais il savait aussi qu'elle était chamboulée, qu'elle essayait de reprendre pied en se mettant sur la défensive. Elle vacillait. Bientôt elle céderait, coûte que coûte.

- Je te donne une opportunité de revenir à la vie, Ambre. A cette vie-là.

- Tu n'as absolument aucune idée de ce que je veux.

- Je sais ce que tu ne veux pas. C'est exactement ce dans quoi tu t'es enfermée.

Il marquait une pause en voyant sa lèvre trembler. S'ils n'étaient pas ici, dans ce palais bondé de toutes les pointures politiques et médiatiques, il l'aurait prise dans ses bras. Il lui aurait dit tout ce qu'il n'avait pas été capable de lui dire jusqu'à présent. Et peut-être même que cela aurait suffit à la convaincre. Mais au lieu de ça, il devait la mettre devant les faits, devant la réalité qu'elle peinait à accepter.

- Ce que tu fais, ça n'effacera pas tout ce qui s'est passé, ça n'arrangera rien autour de toi. Tu ne peux pas croire qu'en t'infligeant ça tu...

- Tais-toi, tu n'en sais rien. Le sujet est clos depuis longtemps. Coupa-t-elle froidement. Il avait alors vu son visage se fermer comme une huitre et plus aucune émotion ne transparaissaient sur ses traits. Seuls ses grands yeux bleus trahissaient son trouble. Alister savait que les souvenirs étaient encore trop vifs pour elle, que malgré les années qui étaient passées, elle n'arrivait pas à passer au-dessus du drame. Même s'enfouir à la campagne, se caser avec le frère de sa meilleure amie par dépit et couper tout contact avec l'extérieur n'avait rien arrangé.

- Je pensais pouvoir te convaincre à l'amiable, Ambre. Souffla-t-il alors. Mais je pense qu'on sait tout les deux ce qu'il me reste à faire ...

- Ah oui ? Lança-t-elle sur un ton provocateur. Et tu vas faire quoi, Alister ? Tu vas salir ma réputation ? Me menacer ?

Salir sa réputation ? Il réajusta sa cravate avec malaise. Sorti de sa bouche comme ça c'était presque de la provocation, mais il salirait alors la sienne en même temps.

- Non. Je pense que tu ne comprends pas ce que je veux dire, vraiment. Ce n'est pas une proposition que je te fais, c'est une ordonnance. J'acte la décision dans la semaine.

Elle était sonnée par ce qu'il venait de dire, mais il n'avait pas le choix. Ce n'était pas d'un arrangement à l'amiable dont il était question, mais de son futur gouvernement, de sa future politique. Et en cela, il était seul maître à bord. Si Ambre n'acceptait pas d'initiative, alors il devait entériner son choix de gré ou de force.

- Tu n'es pas sérieux j'espère ? Tu n'es pas en train de me dire que je n'ai pas le choix ?

- C'est très exactement ce que je suis en train de te dire.

Elle allait le détester, mais ça passerait. Songea-t-il.
Abasourdie par l'annonce, Ambre ne parvenait même plus à fuir, ni même à avoir envie de le gifler.

- Alors profite de cette soirée, du discours, et surtout tends l'oreille et observe, Ambre. Car demain, lorsque nous nous verrons au bureau, tu seras ma porte-parole et l'une de mes plus proches collaboratrices.

- Tu es un connard Alister, un...

- Bonne soirée, Ambre.

- Tu ne peux pas me faire une chose pareille...

- Tu me remercieras un jour, je le sais.

Il avait fait la sourde oreille à ce qu'elle avait ensuite ajouté et pour la deuxième fois aujourd'hui, Ambre se retrouvait seule dans une situation qu'elle n'avait pas voulue.

L'homme qui vint à sa rencontre annonça le moment qu'il attendait et redoutait en même temps. Sortant le morceau de papier de sa poche comme s'il était brulant, Dewalt marcha d'un pas rapide vers l'estrade mise en place et réajusta alors son micro.

Avant de commencer son discours,

Et de sceller son avenir pour de bon.

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haroldthelord
Posté le 18/05/2023
Salut,

Coquille: lui avait pris (son) on taxi.

Je relève certains détails.

Elle hésitait, lèvres tremblantes.
J'ai jamais vu des lèvres tremblantes, ça doit faire bizarre!


une opportunité de revenir à la vie ( c'est une sacrée opportunité)

Incroyable peut-on forcer quelqu'un à travailler pour soi, à part si on a un moyen de pression, cela me semble invraisemblable.

C'était un chapitre où l'on ressent une forte tension alors que la situation ne me paraissait pas si tendue.

A plus.
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