4. Emploi imposé

Par Jowie
Notes de l’auteur : modifié le 10/02/2020

Les soupers parmi les Harassi ne pouvaient pas plus se différencier des repas au monastère. Ici, jeunes comme moins jeunes se réunissaient par terre en cercle, genoux contre genoux sous la vaste tente de l'Ancien. La lumière chaude et douce des torches plantées à l'entrée donnait une intimité casanière. Il y planait une étourdissante odeur de chair de chevreau et de sang. On se passait d'assiettes ou de couverts ; des tajines placées au milieu des convives disposaient entre autres d'une variété de ragoûts, de boulettes et de sauces. Et, au centre de cette explosion de couleurs et de parfums, s'érigeait une pile de fruits semblables à des pommes dorées – des oranges.

Parmi les nomades, Eleonara demeurait un grain de riz parmi les pois chiches, mais au moins était-elle plus sereine dans sa tunique blanc cassé. Lui arrivant aux rotules et fendue de côté, celle-ci lui octroyait une grande amplitude de mouvement. Elle couvrait en partie son sarouel qui, maintenu en place par la boucle de ceinture mikildienne, bouffait aux cuisses et serrait aux chevilles. Les lacets de ses sandales, eux, enlaçaient ses mollets.

Mais la pièce qui avait séduit l'elfe était son chèche. Prescrit en tant que protection solaire, il s'enroulait autour de ses tempes et dissimulait sa touaille et ses malheureux appendices pointus à la perfection. C'était également une excellente manière de garder la poussière hors de ses cheveux et de ses voies respiratoires. Il suffisait parfois qu'une brise se levât pour qu'il plût du sable.

Décidément, Sebasha avait bon goût.

Lorsque tous les regards se tournèrent vers l'entrée de la guitoune, Eleonara sut qu’elle avait débarqué. Divine dans sa longue robe ivoire sans forme ni ceinture, la Chevaucheuse de dunes dégageait à la fois un air de mariée du désert et de sac de farine géant – quoique en plus élégant. Hallucinée, Eleonara ne put s'empêcher de ciller. Ni côtes dénudées, ni décolleté, ni jambes dévoilées : c'était bien la première fois que Sebasha exhibait si peu de peau. Nonobstant, elle demeurait la plus belle fleur qu'aucun jardin ne pourrait enraciner.

— Ne me fixe pas pendant que je mange, la prévint cette dernière en croisant ses tibias musclés à côté d'elle. Tu vas me donner le mauvais œil.

L'elfe pinça le tissu fin de sa tunique et de son sarouel propres.

— Vous saviez que je n'en avais pas les moyens et vous m'avez offert de quoi me couvrir le dos. Madame Sebasha, je ne sais pas comment vous rembourser.

La dernière fois que l'elfe avait touché à des sous, c'était pour couvrir la taxe d’inscription du couvent. Ne possédant plus le moindre écu, l'idée de s'endetter l’embarrassait. Surtout auprès de la Chevaucheuse de dunes.

— Travaille pour moi.

— Quoi ?

— Travaille pour moi, je t'embauche.

Eleonara la dévisagea, secouée par l'idée. Une idée qu'elle s'étonna à ne pas rejeter. Quand Sebasha pela et découpa une orange en quartiers, elle l'imita et mordit dans le fruit, se délectant de sa saveur sucrée un brin acide. Une fois l'agrume englouti, elle s'essuya la bouche du revers de la main et se servit dans la tajine de viande de chevreau.

— Et qu'est-ce que je ferais ? Combien me payeriez-vous ?

— Oh, l'argent, l'argent, l'argent, soupira la Peau Sombre entre deux mastications. Toujours l'argent. Les Einhendriens paient tout en pièces de métal. Ici, ça ne se passe pas comme ça. Tu seras ma scribe. Logement, nourriture et soins médicaux inclus. Parole d'honneur.

L'elfe sentit sa boulette de chevreau se coincer dans sa gorge. Une bouffée torride envahit sa bouche et lui déclencha une quinte de toux. Les nomades n'allaient pas de main morte avec leurs épices.

Craignant d'étouffer, elle s'empara d'une cruche d'eau fraîche, se remplit une tassette et but à grosses gorgées.

— Votre quoi ? articula-t-elle, les yeux larmoyants. Votre scribe ? (Sa voix partit dans les aigus et elle retoussa pour éviter de s'asphyxier.) Mais pour quoi faire ?

Autour d'elles, les invités discutaient et faisaient circuler les mets. Sebasha transmit le panier de falafels à Eleonara qui le donna plus loin sans même penser à en prendre pour elle. La Peau Sombre interpella sa voisine.

— Chère Madame Noubienne, nous profiterons de votre hospitalité cette nuit.

C'était un tantinet prétentieux et direct selon Eleonara, qui aurait personnellement attendu qu'on le lui proposât. Aussi fut-elle hébétée par la réjouissance provoquée par l’annonce.

— Évidemment, chérissime, et jusqu'à la fin de l'année, s'il le faut ! Les Harassi sont toujours honorés d'héberger leurs prochains !

Une explosion d'applaudissements et de sifflements s’ensuivit et l'Ancien poussa même la chansonnette de sa voix trémulante. Tandis que chaque membre du clan se décidait d'accompagner le vieillard, l'elfe enfonça son doigt dans l'avant-bras de Sebasha. En faisant volte-face, celle-ci lui enserra le poignet avec la même rapidité que pour capturer un lièvre au sortir de son terrier. Ne voulant pas paraître impressionnée, Eleonara se dépêcha de récupérer sa main.

— Pourquoi auriez-vous besoin d'une scribe ? Vous savez lire mais pas écrire ?

L'Opyrienne la toisa, ses sourcils de khôl formant des accents convergents.

— Je sais écrire.

— Alors pourquoi ? Et pourquoi moi ?

Sebasha cala son coude sur son genou, se pencha en avant et susurra :

— Pour enquêter, voyons. Aurais-tu déjà oublié tes Barbares, Tomislav et l'Abbé ? Tes capacités académiques sont un trésor utile ; ne les sous-estime pas. De la main, de l'esprit, de la jambe ou de la langue, peu importe ; chaque talent a sa valeur.

— De la langue ?

Sœur Melvine aurait été choquée. Sebasha ne répondit pas ; Madame Noubienne demandait son attention.

Louchant de côté, Eleonara observa les autres convives. Une galette de blé dans une main, ils se servaient copieusement dans les plats de terre cuite et la pyramide de fruits en bavardant. Les enfants s'expédiaient des pois chiches et s'amusaient à faire des bulles dans leurs tasses. Adultes comme gosses, les Harassi rayonnaient de santé, de solidité et d'enjouement ; même les séniles s'esclaffaient ou racontaient des anecdotes croustillantes, voire salaces.

Eleonara mâchonna lentement sa viande. Elle essayait de suivre les conversations, délaissant un dialogue pour un autre sans en cerner le sujet. Ce n'était pourtant ni l'accent ni les subtilités langagières des Opyriens qui entravaient sa concentration. Au moment d'avaler, elle se rendit compte du nœud dans sa gorge.

Nous n'avons pas oublié. Ces paroles, vieilles et nouvelles, battirent des ailes et s'unirent au vol des peurs d'Eleonara. Hémon Amazzard lui avait proposé une offre d'emploi similaire une fois, juste avant qu'elle ne prît le voile. Amazzard, ou l'alchimiste qui l'avait condamnée au Saint-Cellier, qui avait égorgé Monsieur Taberné, trahi Dalisa et empoisonné les récoltes de La Mélatine, la taverne rivale.

En matière d'employeurs, potentiels ou précédents, elle ne jouissait pas des plus brillants antécédents. Une alliance avec la Peau Sombre était un contrat à double tranchant. Accepter d'être protégée, c'était renoncer à sa liberté. Dans une terre où elle n'avait ni repères ni contacts pourtant, peut-être que ça valait la peine.

— Trop salé ? Trop acide ? Trop piquant ? lui demanda un père de famille. Ah, ce que les Langues Alanguies peuvent être sensibles...

— Non, non, ce n'est pas ça, voulut s'excuser Eleonara. C'est juste que...

— Mange. La route, ce n'est ni pour les mous, ni pour les sans appétit.

Pour souligner son affirmation, il écrasa une poignée de riz collant sur sa galette. Eleonara jaugea sa portion imposée, les yeux écarquillés. Comment, par Diutur et tous les saints, allait-elle ingérer ça avec un estomac buté ?

Tel un mannequin de bois aux articulations usées, elle se força à vider son gobelet d'un seul trait. Elle contempla sa galette débordante et dégoulinante de sauce, inspira et tendit le cou. Les différentes arômes s'associèrent sur sa langue. Elle mâcha.

En terminant, elle aurait pu émettre le rot le plus décoiffant des Troyaumes que personne ne l'aurait remarquée : l'attention générale était aimantée à Sebasha qui, en oratrice magnanime, partageait maintenant ses aventures en Einhendrie avec un public qui l'avait hissée sur le socle d'une héroïne, d'une idole, d'une fille perdue de vue qui revenait à la maison. Il n'y en avait pas un qui ne lui présentait pas sa myrrhe, son meilleur foulard, sa meilleure chèvre. Elle reçut même une offre de mariage qu'elle déclina clair et net, exhibant toujours sa dentition de hyène, quoique de manière plus contrite.

 

— Est-ce que les Harassi sont votre famille ? lui chuchota Eleonara alors qu'elles s'apprêtaient à se coucher.

Une place leur avait été accordée dans la tente des jeunes filles qui, toutes excitées à l'idée d'avoir des visiteuses, pipelettaient, pouffaient et les analysaient dans la pénombre. Plus l'espace sous la guitoune s'obscurcissait, plus leurs cheveux et leurs membres s'effaçaient et plus leurs blancs d’œil ressortaient, comme fluorescents. l'elfe s'efforça de faire abstraction de leurs regards captivés. Sebasha dut le remarquer car elle se redressa et, juste avant de sortir de la tente, incita les filles de Madame Noubienne et leurs cousines à se reposer.

— Viens, scribe. Parlons en privé.

Malgré son ventre plein, Eleonara se pressa de lui emboîter le pas et se laissa engloutir par la nuit éclairée d'une palette de rouges et d'oranges : le feu de camp. Assis, Monsieur Djimbi contemplait les flammes d'un air philosophe. Sur ses cuisses sommeillait une chèvre à la patte bandée.

Sans rien dire, l'elfe rejoignit Sebasha de l'autre côté du brasier. Grâce à leurs crépitements et leurs danses, les voiles ardents établissaient une barrière sonore et visuelle naturelles entre elles et Monsieur Djimbi.

— Les Harassi ne sont pas ma famille, dit l'Opyrienne en lissant sa longue tresse. Pas directement. Madame Noubienne était membre de mon clan avant de se marier. Moi, j'appartiens toujours aux Émérides.

— On les croisera, les Émérides, vous pensez, d'ici notre destination ?

— Non.

La réponse était tombée à plat comme une pita. Mi-déçue, mi-soulagée, l'elfe souffla :

— Ah. Je croyais que aviez grandi dans cette région.

— Grandi, oui, mais un jour, je n'ai plus grandi et je suis partie. En cette période de l'année, ma tribu mène ses chameaux au sud, dans les plaines vertes. Si cette coutume est encore en vigueur, on ne les verra pas.

— Ça fait longtemps que vous n'avez pas revu votre famille ?

Eleonara avait du mal à s'imaginer entourée des membres d'une généalogie à laquelle elle appartiendrait par le sang, mais elle avait toujours cru que si l'on en avait une, de famille, on faisait en sorte de ne jamais la perdre de vue. Pour elle, la Dame avait été sa « famille ». Si elle l'avait pu, elle n'aurait jamais quitté ses côtés. Encore une fois, les secrets du monde lui échappaient comme des mulots.

— Nos liens se sont défaits, avoua Sebasha en écrasant un moustique sur son biceps. J'ai plusieurs familles.

Elle marqua une pause, un contretemps très rare pour sa personne.

— Tu poses beaucoup de questions, Bronwen. Moi aussi, j'ai des questions pour toi. Tu sais des choses que tu ne partages avec moi.

Elle planta un regard si aiguisé sur Eleonara que celle-ci, ombragée par un mauvais pressentiment, eut l'impression d'être avalée par une onde froide. La Peau Sombre amena son visage si près du sien qu'ils s'effleurèrent presque.

— Tu as mis en scène ta propre mort. Tu n'avais pas été empoisonnée et celles chargées de t'exorciser sont mortes. Pourquoi donc étais-tu si pressée de quitter le Don'hill, servante de Diutur ? L'Abbesse n'aurait pas pu te faire de mal depuis la tombe.

Entre deux battements de cils, Eleonara revit les silhouettes voilées, leur peau décomposée, ainsi que l'encre coulant sur leurs mentons. Le souffle de Sebasha lui chatouilla la joue et lui remémora les chairs et les boudins consommés au souper. « Toi et moi, un jour, nous parlerons. » L'heure fatidique avait sonné.

— Sœur Bronwen devait mourir.

L'Opyrienne leva un sourcil dessiné.

— Je ne pouvais pas rester, admit Eleonara, la voix enrouée. L'enfant du Don'hill, Sœur Agnieszka, était parmi les survivantes. Elle m'en voulait à mort pour l'avoir rossée. Au retour de la normalité, Diutur sait ce qu'elle m'aurait fait.

La Peau Sombre étudia son expression. « Elle ne me croit pas, se désola Eleonara. Elle ne me lâchera pas les sandales tant qu'elle n'ait pas obtenu l'information qu'elle désire. »

— Et... et j'ai commis quelque chose de terrible, s'entendit-elle dire.

Elle se couvrit la bouche par réflexe. Sebasha remua à peine.

— Je sais, dit-elle tout simplement.

Le cœur battant la chamade, Eleonara se souvint de respirer.

— Vous... quoi ?

— Je sais que tu les as tuées. Je l'ai compris quand tu m'as suppliée de t'extirper du Don'hill.

Sentant un fourmillement dans sa main droite, Eleonara remarqua qu'elle avait comprimé ses doigts si fort qu'elle les avait privés d'apport sanguin. Elle secoua son membre engourdi.

— Je ne sais pas quoi vous dire.

— Il n'y a rien à dire.

Eleonara tremblait de partout ; ses genoux s'entrechoquaient et ses doigts ne restaient plus en place. Jusqu'où s'étendait le savoir de Sebasha ? Elle n'osait pas le lui demander. Autant garder sa dernière carte sous la table.

À son grand étonnement, la Peau Sombre dévia la conversation.

— J'aurais tant voulu assister à ta fausse démise. Comment t'y es-tu prise ?

Comparables à des onyx reflétant des flocons embrasés, ses pupilles s'étaient braquées sur la jeune elfe de façon à la scinder, elle et ses prétentions.

Après une brève inspiration, Eleonara céda et lui raconta son stratagème étape par étape. Pendant ses explications, elle eut peur de laisser paraître son mal-être par un geste ou un rougissement traître. Or, si l'Opyrienne avait réellement été capable de la lire comme un livre ouvert, elle n'aurait pas eu besoin de l'interroger. Cette conclusion regonfla son courage.

Tout s'était déroulé pendant la nuit après la mort de l'Abbesse. Eleonara avait commencé par se faufiler dans la chambre de Sœur Melvine pour subtiliser les vêtements masculins que celle-ci conservait derrière la brique branlante d'un mur. L'elfe s'était dépêchée de s'en revêtir. En ce faisant, elle avait égaré le flacon de l'alchimiste, mais ça, elle l'occulta à Sebasha.

Elle avait ensuite marché jusqu'à la côte. Là, elle avait déchiré sa robe de religieuse, sa guimpe et son voile maculés de jus de fruits rouges. Puis, elle s'était rapprochée du précipice avec précaution – dans l'obscurité, la limite entre rocher et vide était difficilement perceptible – et avait jeté le tout à la mer. Certains lambeaux s'étaient coincés dans les fentes des rochers, d'autres avaient rejoint les flots en voletant comme des papillons étourdis. Une manche et un coin de guimpe s'étaient collés à la boue sous ses pieds. Le vent marin avait menacé de lui ravir sa cape, mais Eleonara avait tenu bon.

— L'objectif était de faire croire que quelqu'un m'avait poussée dans le précipice. Je devais périr d'une mort sanglante, quitte à devenir la fausse martyre du Don'hill. Oui, Sœur Bronwen devait mourir.

Eleonara se tut, zyeutant un instant vers Monsieur Djimbi qui ne semblait rien entendre. Elle reprit :

— J'ai laissé des traces de souliers dans la gadoue, arraché des mottes de terre au bord de la falaise çà et là dans le but de simuler une lutte. Après, je me suis cachée dans la stalle de votre cheval tel que vous me l'aviez conseillé et à l'aube, j'ai quitté les lieux avec vous, cachée dans un ballot. Vous connaissez la suite de l'histoire.

Dans une tentative d'explorer la mare sans fond des humains tel que la Dame le lui avait enseigné, Eleonara hissa le regard jusqu'à son auditrice. Ses lèvres tatouées entrouvertes, sa peau nocturne dorée par la radiance du feu et son nez plat accentué par les ombres, l'Opyrienne avait absorbé ses mots, grave. Ses yeux obscurs et abyssaux semblaient englober un coin d'infini à eux-seuls. Pour la énième fois, Eleonara se frappait à son incapacité de lire les humains. Si la Dame l'avait su, si la Dame n'avait pas été morte, elle en aurait rendu l'âme de honte.

— As-tu foi en ta ruse ?

Railleur, diverti ou sceptique, le rictus que Sebasha lui adressait était impossible à interpréter.

— Oui. De toute façon, on n'avait plus besoin de moi à l'abbaye. Ma disparition a dû les arranger.

L'Opyrienne se releva et murmura :

— Trêve de mots. Je vais dormir.

De l'autre côté du brasier, Monsieur Djimbi n'affichait plus une mine distraite et rêveuse tel qu'auparavant ; il mordillait le bec d'une pipe finement taillée et berçait la chèvre blessée contre lui. Malgré le jeu du clair-obscur enflammé, l'elfe pouvait jurer qu'il la regardait. Elle contourna hâtivement le feu, s'inclinant poliment à son intention. Elle s'apprêtait à soulever l'entrée de la tente des jouvencelles lorsqu'une poigne se referma sur son poignet et manqua de la faire verser en arrière.

D'un mouvement sec et d'une force qu'elle ne lui aurait jamais attribué, Monsieur Djimbi l'avait tirée vers lui, le temps de lui glisser une phrase à l'oreille.

— Tamise les confidences que tu fais à Sebasha. Elles pourraient se retourner contre toi.

Sur ce, il la libéra, se rassit, recueillit la chèvre et s'immobilisa, les yeux vers le feu.

Titubante, Eleonara se faufila dans la guitoune féminine, enjamba les silhouettes somnolentes et se coucha dans un bord.

Elle se repassa mentalement leur échange. Tamise les confidences que tu fais à Sebasha. Si ce conseil était explicite, la suite la laissait plutôt perplexe, en revanche. Elle avait bien entendu, mais ça ne réglait pas son problème. Après tout, le sujet de la deuxième phrase n'était pas forcément un pluriel. Autrement dit, Monsieur Djimbi aurait très bien pu dire : « Elle pourrait se retourner contre toi. »

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Sorryf
Posté le 06/02/2020
"d'un air philosophal" -> Philosophe, non?

Je sais pas si je suis un peu naïve, mais je pense que Elé pourrait dire qu'elle est une elfe a Sabasha, a mon avis c'est pas elle qui va lui causer du tort. Mais bon je comprends tout a fait qu'elle le fasse pas : y aura pas de retour en arrière possible.

La remarque de m. Djimbi m'intrigue et m'a un peu freinee dans ma confiance. Que sait-il ? Sur Sebasha, sur Elé?

Super pratiques les vêtements, surtout le foulard sur la tete ! Mais quand tu parles de la touaille j'ai eu de la peine pour Elé, je peux pas m'empêcher d'imaginer cette touaille degueulasse, pleine de sueur et de gras et toute collante xDDD

To trust or not to trust Sebasha... Pour le moment, malgré le conseil du Monsieur, je lui fais encore confiance je pense qu'elle le merite. Mais dans le doute, je suis contente que Elé reste sur ses gardes
Jowie
Posté le 09/02/2020
Hey Sorryf !

Merci d'avoir relevé la coquille, je corrige ça illico !
En effet, le risque de révéler sa nature représente un trop grand risque, surtout dans un milieu où Eleonara n'a aucun autre allié et ne peut "juste s'enfuir". Et M. Djimbi ne l'a pas réconfortée sur cet aspect-là xD
Ouais, Elé ne se sépare jamais de sa touaille, même si elle doit être bien dèg : D Bon, maintenant qu'elle a un deuxième couvre-chef, elle pourra sans doute aller la laver discretos ;)

Restons sur nos gardes et voyons comment les choses évoluent !

Merci pour ton commentaire !!
Isapass
Posté le 02/02/2020
Comme tu vois, je n'ai pas résisté longtemps à l'appel de ce chapitre !
Je t'avoue que pendant ma lecture du tome 1, je me suis demandé plusieurs fois pourquoi tu avais fait de Sebasha un personnage si prometteur sans l'exploiter davantage. Evidemment, je m'aperçois que tu n'avais pas dit ton dernier mot ;)
C'est incroyable à quel point on est toujours sur le fil : tantôt on jurerait qu'Elé peut lui faire confiance, et tantôt on voudrait lui crier de se méfier. Cette proposition d'emploi est bien étrange, outre le fait qu'elle risque de priver encore une fois Elé de sa liberté. En effet : quand Sebasha estimera-t-elle que la dette est remboursée ? J'ai l'impression que Sebasha n'est pas vraiment mauvaise ni dotée de mauvaises intentions, mais je crois qu'elle est opportuniste. Du coup, si elle voit un intérêt à trahir ou à laisser tomber Elé, elle le fera. Oui, je sais, tu ne vas pas me répondre, mais je te fais part de mes hypothèses :)
Je t'avoue que je suis impatiente de voir les prochains rebondissements de l'intrigue, mais en attendant, je savoure l'atmosphère que tu dépeins magnifiquement. Tant les décors que les portraits ou les coutumes : on a l'impression d'y être !
Détail :
Pas étonnant qu'Elé ait du mal à déchiffrer les humains, en tout cas !
"dans l'obscurité, la limite entre rocher et vide était difficilement percevable" : perceptible
Je te laisse souffler jusqu'à dimanche prochain ;)
Jowie
Posté le 03/02/2020
Comme tu as tout lu suuuuper vite xD Je n'ai jamais répondu à autant de commentaires à la suite !
Sebasha attendait d'être en Opyrie pour se révéler, on dirait ! On en apprendra beaucoup plus sur elle dans ce tome-ci, ce qui aurait été difficile au Don'hill, là où elle aussi devait se méfier de tout le monde. Mais pour l'instant, elle reste ambiguë et fidèle à elle-même. Même Eleonara, qui a envie de la considérer comme son alliée, ne sait pas trop quoi faire ! Merci pour te hypothèses sur Sebasha; je sens que ça va être intéressant de suivre l'évolution de ton opinion d'elle :)
Ravie que l'atmosphère de plaise ! J'ai adoré faire des recherches pour rendre l'atmosphère aussi sensorielle et crédible que possible !
Merci pour avoir noté la coquille et pour tes tous ces commentaires ainsi que ta lecture si enthousiaste et encourageante !
Haha, à dimanche prochain alors ;)

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