36- Epreuves

Par Taranee
Notes de l’auteur : Ce chapitre sera peut être un peu long, si c'est le cas, dîtes-le moi comme ça je le diviserais en plusieurs parties.

    Un rire hystérique sort de ma bouche. Je souris à m'en faire mal aux muscles tout en me répétant que tout ça n'est qu'une vaste blague destinée à rétablir mon karma ou je-ne-sais-quoi d'autre. Je me tourne vers les autres, espérants qu'ils vont lever les bras en disant "Poisson d'Avriiil !" ou encore "Surpriiiise !". Jhon a la bouche entrouverte, il ne trouve pas de blague, Erwan a l'air ailleurs, comme s'il se promenait dans une dimension spirituelle, Hyju affiche l'air déterminée d'un super héro, Grand-ma... Ben c'est grand-ma. Elle fait la tête, comme d'habitude. Je prends trois grandes inspirations, mon sourire s'estompe. Je pose deux doigts sur mes tempes qui menaçent d'exploser. Ok. On va se calmer et... Oh pu**** ! Je m'applatis sur le sol, manquant d'un cheveux de me faire décapiter par une hache sortie de nulle-part qui va finalement se planter dans le mur. Le jeu a donc commencé hein ? La première épreuve c'est "démmerdez-vous-comme-vous-voulez-pour-ne-pas-vous-faire-emputer-d'une-partie-de-votre-corp-et-faire-une-hémoragie" ? Je suppose que oui. Je me relève et éarte les jambes de justesse pour voir passer une deuxième hache qui m'effleure la jambe. Aussitôt, le sang se met à couler. Elles sont aiguisées. Je relève la tête. Les autres, en proie à la panique, essayent tant bien que mal d'éviter les lancers d'armes. J'entends un cri étranglé, Jhon a esquivé trop tard, une profonde entaille est apparue sur son bras. Grand-ma forme des boucliers protecteurs quand une hache vient à sa rencontre mais elle ne tiendra pas longtemps. Soudain, je la vois, la manette, sur le plafond. Il y en a une et une seule, juste à côté de l'endroit d'où sortent quelques haches. Sans réfléchir, je m'élançe, je cours jusqu'au mur et je commence à l'escalader. Si la pièce n'est pas très grande, le plafond, en revanche, est haut. Et les armes semblent jetter leur dévolu sur moi. J'esquive comme je peux tout en continuant d'avançer. Tout-à-coup, quelque chose de froid me parcourt le dos. Mon coeur rate un battement, ma respiration se bloque quand la douleur s'insinue en moi. Je n'avais pas vu celle-ci. Je continue d'avançer. Plus que trois mètres, deux mètres, un mètre, cinquante centimètres... C'est bon. Ma main gauche empoigne la manette. Mais elle est trop grande et trop lourde pour être activée d'une seule main. Je n'ai pas le choix. A mes risques et périls, je prends la poignée de la main droite et je me suspends au levier. Il s'abaisse dans un crissement affreux. Tout s'arrête, le temps est comme suspendu, les haches sont arrêtées en plein vol et retombent mollement par terre. Une voix annonçe :

- Félicitations. Vous avez réussi la première épreuve. La deuxième épreuve commence. Sauveur, tenez bon.

    Je n'ai pas besoin de me poser la question de qui est le sauveur ni pourquoi il doit tenir bon. Quand je vois les dalles s'écarter pour laisser place à un gouffre rempli d'eau... Et de Duhéëra carnivores ! Je m'agite au bout de la manette, mes mains deviennent moites. Evidemment ! Pile au mauvais moment !

- TIENS BON LIAM ! me crie Erwan.

- ON ARRIVE AVEC JHON ! renchérit Hyju.

Je ferme les yeux, je resserre me prise autour du levier. Ne lâche pas. Ne. Lâche. Pas. Mon dos m'élance, un liquide tiède coule le long de l'arrête de mon dos. Du sang. Elle m'a pas raté la hache. Les sons se mêlent j'entends tout et rien à la fois. D'une part, Grand-ma incante, Erwan me crie des encouragements, de l'autre, Jhon me donne des conseils pour tenir plus longtemps, Hyju répète mon nom, variant la phrase d'encouragement qui vient après. Je souffle. Je me concentre uniquement sur mes mains. Inspire, expire. Je vais tenir. Inspire, expire. Je ne suis pas prête à mourrir. Inspire, ex... Ma main droite glisse, lâche, perturbant mon fragile équilibre. Je n'arrive pas à la remettre.

- TIENS BON FREROT ! hurle Jhon.

- J'ESSAIE JE TE SIGNALE !!

Je jette un oeil en bas. Dans l'eau, les Duhéëra ont l'air affamés. Ils sautent du bassin pour tenter de me manger une jambe. Je relève la tête. Juste à temps pour voir ma main gauche lacher le levier. Pendant un instant, je me sens comme en impesanteur. Puis ma  chute commence. Contrairement à ce que dise les gens, je n'ai pas vu toute ma vie défiler, seulement les visages de ce que j'aime. Je vois l'eau qui se rapproche, les Duhéëra quiu se réjouissent, j'entends des cris, mon nom. Je ferme les yeux. Au revoir tout le monde. Je me sens... Apaisé. Peut-être que cette aventure m'aura apporté quelque chose finalement. Soudain, ma chute s'arrête, net. A quelques centimètres au dessus de l'eau. Mes yeux se lèvent. Je vois Hyju qui me retient par le bras.

- T'as pas intérêt à mourir espèce d'imbécile ! souffle-t-elle.

Je retiens mes larmes de soulagement. Je. Ne. Mourrais. Pas. Je ris, je ris aux éclats, comme je n'ai jamais ri. Enfait je pense que je passe pour un fou mais ma nervosité a besoin de sortir. A l'aide de Jhon, Hyju me tire. Je retombe sur les sol de pierres froides. Je suis vivant. Je m'autorise à souffler. La voix s'élève pour la troisième fois :

- La deuxième épreuve a été passée avec brio. Bravo, joueurs. Vous avez déjà joué la moitié de la partie. Il ne reste que deux épreuves. Le prochain défi est le plus angoissant. Bonne chance.

    Le noir se fait dans la pièce. Je tourne la tête frénétiquement, appelant mes amis, mes frères, grand-ma. Rien. Personne ne répond. Quand la lumière se rallume, je suis seul. Tout seul dans l'immensité d'une salle. Je m'avance pour chercher une sortie mais je me heurte à un mur invisible. Non. C'est un miroir. J'ai compris. Je suis enfermé, dans un labyrinthe de miroirs. J'ai toujours détesté cette attraction dans les fêtes foraines. Un traumatisme que je préfère ne pas évoquer. Je commence déjà à paniquer, mon souffle s'accélère, ma douleur dans le dos me lance. Soudain, j'entends un grand fracas qui semble être une chute de verre. Je me retourne, un miroir s'est brisé. Mais qui l'a cassé ? Les morceaux de miroir me renvoient mon reflet. Je n'ai pas 20 000 moyens de sortir. Je vais devoir enlever les miroirs. Ou sortir du labyrinthe. Ça devrait être simple puisque la pièce est toute petite. Comme pour me donner une réponse négative, un bruit de mécanisme et de frottement se fait entendre. Un nouveau miroir apparaît, un autre se déplace. Ça ne s'arrête plus. C'est alors que je réalise la difficulté de l'épreuve. La pièce ne fait pas plus de 10m2. Mais les glaces sont en constant mouvement. Il est presque impossible de trouver une sortie. A moins d'avoir beaucoup de chance. Je m'élance donc dans le petit labyrinthe. A chaque fois que je pense trouver une issue, un miroir me barre la route. Plusieurs fois, j'ai essayé d'appeler les eutres, ils ne répondent pas. Peut être que ces murs de verre "aspirent" le son. Soudain, J'entends des pas, tout près. Je me précipite vers leur origine avant qu'un nouveau miroir me barre la route. Je me jette littéralement sur la personne.

- Aïe ! gémit-elle : Qui est là ?

Erwan. C'est sa voix. Pour être honnête, je ne sais pas si je dois être soulagé ou inquiété. Son regard semble lointain mais c'est d'une voix claire et d'un air lucide qu'il me dit :

- Liam ! Te voilà ! Au bon sang ! Que s'est-il passé ? Où sont les autres ?!

- J'en sais rien. Je crois que le but de l'épreuve est de les retrouver.

- Mais comment ?! J'ai essayé de les appeler mais on dirait qu'ils n'entendent pas !

- Bougeons d'ici déjà. je réponds.

Nous reprenons notre route, nous tenant la main afin de ne pas être séparés. Nous cheminons longtemps. Et c'est au moment où nous nous apprêtons à baisser les bras que la sortie s'offre à nous. Commençant à souffrir de complexes physiques à force de me voir partout, je m'empresse de sortir. Je me retrouve devant la porte d'entrée de la pièce, face à un mur de miroirs. Il y a un papier par terre. Je le ramasse et le lis :

- "Pouvez parler, ils vous entendrons. Trouvez l'énigme et finissez."

- Don con peut parler aux autres ? demande Erwan plus pour l'affirmer que pour poser la question.

Il crie un "Hé ho ! Y'aquelqu'un ?" digne d'un film d'horreur. Au début, seul le silence nous répond. Puis nous entendons la voix de grand-ma :

- Erwan ! Liam ! Où êtes-vous ?!

- Nous sommes sortis du labyrinthe de miroirs ! On a trouvé un papier qui dit qu'il y a une énigme à trouver ! s'exclame mon frère.

Je me retourne et je commence à examiner les alentours en quête d'une quelconque enigme. Je repère soudain un boitié fermé par un cadenas à cinq signes: une spirale, une étoile, un demi-cercle, un triangle et une petiterosace. Je demande à grand-ma si elle n'aurait pas vu un de ces signes. Elle me répond négativement. Cependant, j'entends un cri juste après.

-Liam ! J'ai trouvé ! Un spirale !

- Moi un demi-cercle ! renchérit Erwan juste à côté de moi.

Nous ne tardons pas à trouver chacun des signes. Mais pour ce qui est de savoir dans quel ordre les placer, rien ! Soudain, un détail attire mon attention. Là, juste au coin de la dalle sur laquelle se trouve le triangle. Une, deux. Deux fines rainures. Je vais vérifier sur la brique, celle où Erwan a trouvé le cercle, cinq rainures. Puis sur le placard avec l'étoile, une rainure. J'en parle à Mme. Amkin qui me répond que la spirale est accompagnée de trois rainures et la rosace de quatre. Le code est donc : Etoile, triangle,spirale,rosace, demi-cercle. Je met en forme le code sur le cadenas qui se débloque. Le boîtier s'ouvre. A l'intérieur, une énième manette. N'ayant pas une bonne expérience de ces objets, j'hésite un peu avant de l'empoigner et le pousser vers l'avant. Aussitôt, les miroirs s'enlèvent, dévoilant la pièce telle qu'elle l'était avant. Je retrouve avec soulagement Hyju, qui se jette dans mes bras, et Jhon.

- Dernière épreuve. annonçe la voix.

    C'est là que ça tourne à la catastrophe. Un Duhéëra immensément grand. Et très en colère. A première apparence, il a une forme humaine. Si ce n'est qu'il doit bien mesurer cinq mêtres de haut. Sa peau a cette teinte rougeâtre qu'on nos muscles. Une queue s'ajoute à sa silhouette ; une queue redoutablement hérissée de pointes que le Duhéëra se plaît à lançer vers nous. Je m'aplatis au sol juste à temps pour éviter la queue. Je sais ce que j'ai à faire. Je prends mon élan et je saute sur le corp du Duhéëra. Il est si colossal qu'il ne la même pas remarqué. Mon visage se tord en une mimique de dégoût. La peau de cette chose est visqueuse et à la fois collante. Une sorte de "mucus" dégouline sur tout son corp que j'entreprends d'escalader jusqu'à arriver au niveau de la poitrine du monstre. Je n'hésite pas à frapper, plantant mon sabre magique qui s'enfonce dans la peau et la troue comme si elle n'était que du beurre. La chose s'effondre. Elle n'est pas morte, elle respire encore. Elle ne tardera pas à se réveiller. Et cette fois-ci, je pense que la vaincre sera impossible.

- Vous avez réussi les épreuves. Vous êtes dignes d'accéder à la pierre.

Nous nous tournons tous vers le fond de la pièce. Les rayons rouges qui nous barraient la route jusqu'à la pierre ont disparu.

 

 

 

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