Soudain ce paysage par effraction dans la mémoire (chemins de pierres et murets
sous la neige
traçant une ponctuation mal visible
virgules nombreuses ou parenthèses)
que fait-on là perdu dans la pensée ?
comme si l’on retrouvait une peau ancienne :
on va dans la nuit vers une cabine téléphonique il n’y a
rien que le silence on va il n’y a rien que le silence et ce petit village désert
il est peut-être trois heures du matin on marche au grand air en silence
on se demande : et si c’était à refaire ?
une voix au téléphone :
on a le sentiment que ça nous accompagne
on revient au poème à son temps
d’écriture
la pensée reflue on se demande ce qu’on va chercher si loin
dans un poème dérisoire ?