28. Joyeux Anniversaire

Notes de l’auteur : Novembre 1941

Il ne m'a fallu qu'une fraction de seconde. Un instant. Un court instant pour réagir. À peine la nouvelle m'avait été donnée que j'ai sauté dans le premier véhicule, la première Jeep qu'il y avait et je suis parti.

J'avais cette lettre dans la poche, celle que j'ai allègrement pliée, celle qui me disait qu'Élise est là.

Élise est là.

Élise est près de moi.

Élise est venue jusqu'à moi.

Alors bien évidemment, je ne me suis pas fait prier pour la rejoindre.

Oh, Élise ! Comme je suis impatient de te revoir. De te sentir dans mes bras. D'entendre ta voix une nouvelle fois. J'ai tellement de choses à te dire, à te raconter. Tellement de choses à te conter.

Je veux te dire à quel point tu m'as manqué.

Je veux te raconter à quel point la guerre m'a marqué.

Je veux te dire à quel point je t'aime.

Je veux te raconter à quel point je me suis baigné dans la haine.

Si tu savais mon impatience de te revoir. Je veux entendre tes aventures aussi. Je veux savoir ce que tu as fait, ce que tu as vécu. Je veux nous entendre parler avenir une nouvelle fois, pour me redonner espoir.

Je crois en l'avenir, Élise. Particulièrement au nôtre aussi fou et incertain soit-il, mais j'y crois. Dur comme fer. J'y crois parce que c'est ce qui me fait me lever le matin. C'est ce qui me donne une raison suffisante pour faire la guerre.

Parce que j'ai quelque chose à protéger.

Toi.

Tout ton être. Ton sourire. Tes yeux.

Toi tout entière.

J'arrive bientôt, Élise.

Alors à nouveau nous nous retrouverons. À nouveau, nous serons là, l'un près de l'autre.

Et pour la première fois depuis, ce qui me semble être une éternité, je pourrai te dire ces quelques mots : Joyeux Anniversaire. 

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Elora
Posté le 08/06/2021
Ça y est, les retrouvailles approchent, youpi !
Cette lettre met du baume au cœur, ça fait du bien, on garde le sourire tout du long.
J'ai bien aimé le petit quatrain, en plus de tout le reste !
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