20. Les crachats rouges de la mitraille

Par Romane

Viya courrait dans les rues froides d’Hydendark. Elle devait parler à Fid, mais il n’était pas à Dreamyard Alley. George lui avait indiqué qu’il était sorti retrouver Psappha en début de soirée aux Tanneries,  un établissement discret à cheval entre le quartier de la Traverse et celui des Halles, à l’ouest de la ville. Elle avait aussitôt quitté l’hôtel particulier, sans un mot pour l’Intendant pourtant alerté par son état d’agitation et qui lui faisait valoir que la nuit tombait.

Sa conversation avec le Prince tournait en boucle dans son esprit.

Eugénia. Élue du Prieuré. Le Prince qui ne semblait pas faire grand cas de la menace qui pesait sur les Légendiers…

Elle tomba nez-à-nez sur Psappha à quelques encablures de l’estaminet. En d’autres circonstances, elle aurait été heureuse de disucter avec la Poétesse, mais elle se contenta de lui saisir brusquement la manche et de jeter d’un ton que l’urgence rendait tremblant :

— Fid est toujours aux Tanneries ?

L’Écrivaine la dévisagea d’un air soucieux.

— Tu devrais rentrer à Dreamyard Alley, ma chère. Il te rejoindra très vite.

— Je dois lui parler. Maintenant.

— Viya, tu…

L’adolescente abandonna là la Grande Poétesse. Elle avait répondu à sa question.

— Viya ! cria la femme dans son dos.

Mais l’intéressée accéléra l’allure et plongea dans la rue sur sa droite, puis tourna à gauche. Les Tanneries faisaient l’angle de cette rue exigüe.

Eugénia. Eugénia. Eugénia. Viya avait pris sa place, s’était acquitté médiocrement de son rôle d’apprenti-protectrice, et pour couronner le tout, avait rejeté le précieux cadeau de la Montagne pour tenter en vain de devenir Oratrice. Comment Eugénia pouvait-elle ne pas la haïr ?

 Une vieille femme sortie de l’ombre d’une ruelle sur sa gauche et la bouscula. Elle ne prêta qu’une attention distraite à ses excuses. La nuit achevait de se déposer sur la cité et aucun réverbère n’éclairait l’allée, mais elle venait de reconnaître la haite silhouette de Fid, tout juste sorti de la taverne. Il la vit lui aussi en dépit de la pénombre et il marcha dans sa direction d’un pas rapide.

Soulagée de l’avoir trouvé, la jeune fille courut vers lui.  Il aurait des réponses, il la rassurerait, il…

Fid avisa immédiatement son visage défait.

– Bon sang, qu’est-ce que tu fiches ici ? Qu’est-ce que tu as encore fait ?

Son ton agacé la piqua au vif.

– Je n’ai rien fait du tout ! C’est le Pri…

Une détonation déchira l’air nocturne avant qu’elle n’achève sa phrase. À dix centimètres de leurs visages, une balle percuta le mur qu’ils longeaient. Dans la seconde suivante, Viya heurta avec violence le battant d’une porte cochère. Fid venait de la pousser dans le renfoncement d’un porche. Dans la panique, elle sentit à peine Fid se positionner dans son dos pour faire rempart avec son corps. À retardement, elle fut prise de l’envie irrésistible de se mettre à hurler. Le Légendier la bâillonna alors qu’un son étranglé sortait de sa gorge. Le visage écrasé dans l’angle que formait la porte avec le mur, elle ne vit rien de ce qui se passait, mais elle entendit Fid, qui se contraignait à de profondes inspirations. Elle l’imita. Il retira sa main de sa bouche pour lui saisir le poignet et y exercer une pression. Le contact la rassura. Ou plutôt, il l’empêcha de paniquer, lorsqu’un deuxième projectile siffla. Elle sursauta et dut se mordre la lèvre pour réprimer un gémissement d’angoisse.

Viya identifia mieux l’origine du bruit. Le tireur devait être dissimulé dans la venelle d’où était sortie la femme qui avait bousculé l’adolescente une minute plus tôt. Le porche leur offrait donc un abri, tant que leur assaillant ne se déplaçait pas.

Une troisième puis une quatrième détonations explosèrent, espacées d’à peine une demi-seconde.

Contre son poignet, Viya sentit Fid lever deux doigts. Oui, un seul homme n’aurait pu tirer aussi vite et…

Ce fut un concert ininterrompu de sifflements qui débuta. Les balles venaient de partout, elles s’encastraient dans les murs, les trottoirs, elles rebondissaient sur les couvercles des poubelles. L’une d’elles passa à cinq centimètres du haut de son crâne et s’enfonça dans le battant.

Cette fois, Viya cria. C’était sans importance, personne ne l’entendrait dans le chaos des balles. Elle, en revanche, entendit parfaitement la voix du Légendier qui s’éleva soudain :

« Tandis que les crachats rouges de la mitraille / Sifflent tout le jour par l'infini du ciel bleu ; /Qu'écarlates ou verts, près du Roi qui les raille, / Croulent les bataillons en masse dans le feu… »

Viya en fut estomaquée. Ils se trouvaient cernés par les tirs, et lui égrenait des vers !

– Fid, le moment est mal choisi pour réciter des poèmes ! cria-t-elle d’un timbre aigu.

Une gerbe de plâtre se souleva à côté d’eux, quand une balle heurta le mur.

– « … fait de cent milliers d’hommes un tas fumant. »

– Vous avez un plan pour nous sortir de là ?

Son mentor ne répondit pas et se mit à trembler. Les balles sifflaient toujours. Une fumée sombre et irritante s’étirait autour d’eux. Des cris indistincts montaient des rues alentours. En désespoir de cause, Viya commença à tambouriner de sa main gauche contre le battant de la porte cochère, dans l’espoir que quelqu’un d’assez courageux vienne leur ouvrir pour les soustraire à l’affrontement.

– « Un tas fumant », bredouillait le Légendier. « Un tas fumant ».

Elle interrompit ses vains efforts pour reporter son attention sur lui. Elle sentait la pression de son corps qui dressait entre elle et la cohue un bouclier farouche.

– Fid !

Il ne réagit pas et continuait à marmonner. Il répétait maintenant « Pauvres morts, pauvres morts ». C’était sans doute la suite du poème, mais elle ne pouvait s’empêcher d’y entendre un sinistre présage. En se contorsionnant, Viya parvint à se retourner pour lui faire face. Ses yeux la fixaient sans la voir. Elle prit son visage livide entre ses paumes.

– Il faut partir d’ici, articula-t-elle. Vous comprenez ? Bougez-vous, Légendier de malheur !

Elle ne sut pas si ce fut à cause de l’insulte, mais il revint brutalement à lui, cligna plusieurs fois des paupières, prit une lente inspiration puis recula juste assez pour pouvoir glisser la main dans son manteau. Lorsqu’il la ressortit, Viya reconnut dans sa paume un sachet de Poudre d’Escampette.

– Où sont… où sont les tireurs ? demanda-t-il.

– Je ne sais pas exactement. J’ai l’impression qu’on est pris au milieu d’une rixe, il y en a partout ! Il y en a un qui fait feu depuis la ruelle derrière nous.

Fid jura entre ses dents. Il profita d’une brève accalmie pour risquer une tête hors de la protection du porche et évaluer la situation.

— Deux assaillants dans la ruelle derrière nous, énonça-t-il. Et plusieurs individus du côté des Tanneries, qui font mine de leur tirer dessus.

— Comment ça, « font mine de leur tirer dessus » ?

Il lui fit signe de se taire. Des halètements et des bruits de course se dirigeaient vers eux.

Tout se passa alors très vite. Quand l’homme les dépassa, le Légendier abattit sa canne de toutes ses forces sur la tête du malheureux. Alors que l’infortuné s’effondrait, il récupéra son arme.

– Vous êtes fou ?

Sans répondre, il se plaqua à nouveau dans l’encoignure, écrasant la jeune fille sous son poids. La seconde suivante, trois impacts successifs criblèrent la porte, à une dizaine de centimètres de son crâne en représailles.

– Le tireur dans la venelle est seul désormais. Tu sais te servir d’une arme ?

– Bien sûr que non !

– C’est ce que je pensais. Donc, tu vas utiliser de la Poudre d’Escampette, d’abord pour boucher la rue du côté des Tanneries, puis le plus vite possible sur le tireur de la ruelle. Ça tombe bien, tu as eu l’occasion de t’entraîner.

– Oh, pitié, remettez votre ironie à plus tard !

– Je te couvrirai. Ensuite, on décampe par l’endroit d’où tu es venue.

Viya lui lança un regard apeuré. C’était de la folie. Fid se déplaçait avec une canne. Une canne ! Et il voulait jouer les héros. Certes, mais que pouvaient-ils faire d’autre, à part attendre qu’on leur troue la peau ?

– J’espère que vous êtes bon tireur.

Sans répondre, il vérifia le nombre de balles dans le barillet, d’un geste sûr qui semblait conférer à l’habitude.

— Suffisament. Mais si je tombe, tu cours.

Cette phrase la fit trembler, mais éjà, il déposait le sachet dans la paume de la jeune fille, et la regardait au fond des yeux pour dire de sa voix la plus ferme :

– On y va.

Viya ne sut pas où elle en trouva le courage, mais lorsqu’il quitta leur abri, elle le suivit. Il y avait effectivement des hommes du côté de la taverne, dont les silhouettes nageaient dans une fumée d’un gris sombre. Elle n’eut pas le temps de voir sur quoi ils tiraient ni combien ils étaient. À peine les eut-elle aperçus qu’elle jeta devant Fid et elle la moitié de la poudre dont ils disposaient. Le nuage noir se forma immédiatement, les dissimulant à leur vue. Elle échangea un très bref regard avec le Légendier qui pivota pour couvrir la ruelle.

La balle éclata juste là où il s’apprêtait à poser sa jambe valide. Déséquilibré, il tomba à la renverse. Viya hurla son nom, se ressaisit et lança la poudre vers le tireur embusqué dans le passage, qui venait de faire feu. Puis elle se précipita vers son mentor pour l’aider à se relever. Il n’était pas blessé, mais ils perdaient du temps. Le nuage se révélait déjà moins concentré et se diluerait très bientôt totalement.

Un projectile percuta le mur derrière eux. L’assaillant de la venelle ne se souciait visiblement pas d’appuyer sur la gâchette à l’aveuglette.

Fid parvint à se remettre debout. Viya passa le bras droit de son mentor autour de ses épaules pour l’aider à marcher, ce qu’il fit, non sans mal. Le plus dur restait à faire : avancer devant l’homme dans la ruelle. Dans la position où elle se tenait, Viya serait la première touchée si celui-ci continuait à tirer. D’ailleurs, une douille lui érafla la cuisse. Elle poussa un gémissement.

– Viya ?

– Ça va.

Le bras de Fid se raidit alors sur ses épaules. Il raffermit sa prise sur la crosse de l’arme et ouvrit à nouveau le feu vers la venelle. Elle devait plaquer le Légendier contre elle pour qu’il ne soit pas déséquilibré par le fort recul du revolver.

Ils eurent cependant à peine le temps de passer devant le boyau que le pistolet tomba des mains du Légendier. Inquiète, elle tourna la tête vers lui. Il était affreusement pâle et sa jambe ployait à chaque pas.

La fumée en suspension dans l’air lui brûlait les poumons. Elle dut s’arrêter pour affirmer son emprise sur le corps de Fid qui commençait à s’affaler, puis pressa l’allure. Leur attaquant répliqua deux fois, en manquant néanmoins sa cible. La Poudre d’Escampette faisait son office.

Viya quitta enfin la rue de l’affrontement. La tête de son protecteur dodelinait. Elle serra les dents et continua à marcher, s’égarant dans les artères de la cité. Les bruits de la fusillade s’espaçaient peu à peu. Lorsqu’elle fut certaine qu’ils étaient en sécurité, elle installa le Légendier au sol. Il paraissait hagard, respirait avec difficulté.

– Vous êtes blessé ?

 Au milieu du raffut, elle ne l’avait pas entendu crier, mais peut-être avait-il été touché.

– Non, articula-t-il en forçant l’entrée de l’air dans ses poumons… Mes souvenirs… Ce sont mes souvenirs… Les crachats rouges de la mitraille…

Après ce qu’ils venaient d’essuyer, cette réponse déclencha chez Viya une vague de colère. Elle fut prise d’une nouvelle quinte de toux et lorsqu’elle répliqua, sa voix était étranglée :

– Oh, vraiment ? Pendant que je m’échinais à vous porter, vous étiez perdu dans vos souvenirs ? Si une balle vous avez touché, vous n’auriez plus eu le loisir de les ressasser !

– Ce sont des adversaires bien plus redoutables que ces types que nous avons affrontés, se dédouana-t-il.

– Épargnez-moi votre lyrisme, voulez-vous ?

Elle se laissa choir à côté de lui. Le silence était retombé sur Hydendark. À présent que l’adrénaline se dissipait, elle prit aussi conscience que sa cuisse l’irradiait et elle y porta la main. Même si la douille n’avait fait que l’érafler, elle y découvrit du sang.

– Je veux rentrer à Dreamyard Alley, geignit alors Fid.

Il était à nouveau lointain. Rejetant la douleur qui pulsait de sa jambe, elle se releva puis mit le Légendier sur pied. Il ne s’enquerrait même pas de son état. Elle ne fit cependant pas de commentaire. Elle se dirigea au jugé vers le fleuve, Fid toujours appuyé sur elle. Ce dernier était reparti dans ses pensées et marmonnait des bribes de textes qu’elle ne connaissait pas. Il faisait frais, mais de la sueur perlait à son front. Viya, quant à elle, se sentait très loin de ce qu’elle venait de vivre. Tout était flou. Ce qui importait, c’était chaque mètre qu’elle gagnait vers le 12 Dreamyard Alley.

Un fiacre finit par les prendre à son bord alors qu’ils atteignaient la lisière du quartier des Éternels. Là, la jeune femme sentit ses paupières s’alourdir. Le Légendier continuait à murmurer un discours incohérent, mais elle ne parvenait pas à s’en inquiéter. Elle avait dépassé les limites de sa résistance émotionnelle et physique. Bercée par la litanie de son mentor, la jeune fille finit par plonger dans un bref, mais profond sommeil.

Ce fut la cochère qui la réveilla lorsque le véhicule s’immobilisa, à deux rues de l’hôtel particulier. Sans trop savoir pourquoi, Viya s’était dit que leur destination finale devait mieux demeurer secrète. Après tout, elle n’avait pas son insigne sur elle et celui de Fid était caché par son écharpe défaite dans l’affrontement. Elle paya la conductrice avec de l’argent prélevé dans le manteau du Légendier.

Elle eut toutes les peines du monde à le faire descendre de l’habitacle. Ce ne fut que lorsqu’il retrouva les contours familiers des immeubles de Dreamyard Alley qu’il reprit peu à peu pied avec la réalité. Lorsqu’ils parvinrent enfin au numéro 12, il cessa tout à fait de bredouiller son poème.

Comme si le corps et l’esprit de Viya avaient attendu ce moment pour déclarer forfait, tout son être fut soudain envahi par un froid glacial. La jeune fille lâcha son mentor et se recroquevilla au sol, sur la première marche du perron. Elle entendit la voix inquiète de Fid l’appeler alors que le monde se troublait.

Puis ce fut le noir.

 

 

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Edouard PArle
Posté le 07/09/2023
Coucou Romane !
Excellent chapitre, plein d'actions, on est vraiment emporté ! J'ai beaucoup aimé l'idée du poème au milieu de l'action, qui permet d'accompagner joliment la scène tout en rappelant les traumatismes de Fid, belle trouvaille.
On se pose pleins de questions sur les assaillants, leur méthode est quand même pas la plus discrète du monde, pourquoi s'y prendre ainsi ? J'ai pas l'impression qu'empoisonner Fid et Viya soit si difficile. Bref, curieux d'en savoir plus sur cette affaire.
Petite remarque :
"mais elle venait de reconnaître la haite silhouette de Fid," -> haute ?
Un plaisir,
A bientôt !
Louison-
Posté le 06/07/2021
Eh bien eh bien !
Ca détonne clairement avec le reste, et franchement bravo, je m'y attendais pas et ce chapitre a été un vrai plaisir à lire. Je crois que, la chose que j'ai le plus aimé, c'est les vers de Fid (Rimbaud !). C'était plus qu'adapté, et ce poème est si beau bon dieu, et ça montre bien à quel point la guerre a laissé des séquelles psychologiques chez Fid. Donc bravo pour ça, c'est vraiment finement trouvé.

La scène est très haletante, on craint pour Fid et Viya, donc bravo d'avoir su donner un tel rythme à la scène. Après, j'avoue que parfois, j'avais un peu de peine à me représenter la scène. Bien sûr j'étais consciente qu'on leur tirait dessus, et que c'était le chaos, mais j'arrivais pas toujours à bien cerner les faits et gestes de Fid et Viya. Donc peut-être pourrais-tu ajouter quelques détails qui puissent clarifier la scène? Après c'est un détail hein, dans l'ensemble le chapitre est vraiment bien mené, et je me demande d'ailleurs qui a bien pu organiser tout ça... c'est d'un autre level que le trucage de la Joute, enfin autre level... au niveau du danger !
Pour le moment, je miserais sur Igane, OU sur Psappha, du fait qu'elle est présente au début du chapitre. Et puis, je me suis toujours dit que j'allais garder un oeil sur elle, parce que depuis le début elle est très gentille et j'ai ma petite manie de me méfier des gens gentils dans les romans, donc... haha, pour de vrai c'est une manie qui souvent me conduit à de mauvaises pistes, mais je n'exclue rien ! ^^

Mais bref, bravo pour le rythme effréné de ce chapitre, j'en suis ressortie toute retournée <3

A très vite !
Romane
Posté le 09/07/2021
Coucou Louison !
Désolée pour le délai de réponse !
Merci pour ton commentaire, je suis contente de savoir que le rythme te plaît, c'était un défi à écrire ! Tu n'es pas la seule à pointer le manque de clarté sur les actions des personnages, cependant. Il faut que je corrige ça.

Je n'en dis pas plus sur la suite :p
Merci pour ta lecture !
Prudence
Posté le 19/06/2021
Ça explique tout ! (Je regroupe quelques chapitres dans ce commentaire...) Le Prince m'a surprise. Quelle froideur ! Il devient intriguant, cela dit ^^ Les révélations sont importantes, je crois que tu as fait un bon choix en les "révélant" (c'est le cas de le dire xD) dans le chapitre précédent. Cela est étonnant que Viya n'est pas fait immédiatement le rapprochement avec Eugénia dès que le Prince a commencé à l'insinuer. Cela étant, ça donne le frisson, et on se dit : "Mais bien sûr !". Et on se cogne la main au front. Je ne m'y attendait pas xD Mais ça tombe sous le sens, et m'enthousiasme. J'ai hâte de retrouver Eugénia, du coup. C'est un personnage mystérieux.
Pour ce chapitre, je suis d'accord avec Isapass, j'ai eu parfois du mal à situer Fid et Viya dans l'espace et les gestes qu'ils faisaient. Cependant, je suis ressortie de ce chapitre haletante, comme eux ! Et c'est génial !
Comme ModesteContesse, je me demande qui a orchestré tout ça... Mmm. Ça finira par tomber sous le sens, comme cette révélation avec Eugénia par la suite. xD
Viya s'évanouit à la fin du chapitre... je crois avoir ma petite idée : est-ce donc la mise en garde de Sœur Helena qui devient réalité ?

Hâte de lire la suite !!!
Prudence
Posté le 19/06/2021
*m'y attendaiS...
Romane
Posté le 19/06/2021
Re !
Alors, je ne voulais pas qu'elle fasse le rapprochement tout de suite, précisément pour l'effet de surprise. Je pense que ça peut marcher, dans la mesure où parfois on pressent quelque chose tout en demeurant dans le déni ^^

Je note aussi pour la difficulté de repérage des mouvements des personnages, je vais tenter d'améliorer tout ça...

J'espère que la réponse au pourquoi de cette événement sera logique, n'hésite pas à me donner ton ressenti quand tu le liras !

Je me rends compte qe ça fait une éternité que je ne suis pas passée sur Judy Blyton :o Que le temps file, je m'y remets dès que possible !

Prudence
Posté le 19/06/2021
Haha, ne te presse pas pour Judy ^^ L'important d'une lecture, c'est d'y prendre du plaisir <3
D'ailleurs, j'ai oublié de le dire dans mon commentaire, hum, hum, mais un détail m'a interpellée : au début du chapitre, tu qualifies Viya d'adolescente et à la fin, tu la qualifies de jeune femme. C'est juste une observation car je me suis demandée si c'était volontaire ou inconscient. La qualifier d'adolescente la rajeunit et instaure comme une instabilité, une vulnérabilité, peut-être, chez Viya quand on lit, ou quelque chose dans ces eaux-là ? ^^

A bientôt ! :-)
Romane
Posté le 19/06/2021
Hmmm c'était pas forcément conscient ^^ Je vais voir si j'harmonise ou pas
Contesse
Posté le 16/06/2021
Wow. Je dois dire que je ne m'attendais pas à tant d'action et de danger ! D'habitude, avec toi on est plus habitué à la subtilité et aux fourberies des mots, mais le changement est agréable :) Ça nous montre que tu es capable de tout écrire !
Moi aussi, la vieille dame qui bouscule Viya m'a tout de suite interpellée, je me suis dit "attends, c'est bizarre qu'elle nous dise ça, ça doit avoir une importance ?" Au début, j'ai cru qu'elle lui avait peut-être piqué un truc ! Et après, j'ai compris xD Je crois effectivement que cette dame faisait partie du plan et qu'elle devait sans doute faire diversion pour que la fusillade débute.
Mais je me demande bien qui a orchestré ça ? J'ai envie de dire Igane ? Mais pourquoi faire ? Je veux bien qu'il déteste Fid, mais il serait le premier soupçonné donc ce serait chelou, voire stupide de sa part ? xD
Ou alors le prince ? Mais vu qu'il cherche à éviter les affrontements et les révoltes, ça me parait peu logique.

Hm... J'ai hâte de savoir ! En tout cas, Viya ne s'ennuie jamais, et nous non plus xD
Hâte de lire la suite, à très bientôt <3
Romane
Posté le 18/06/2021
Oui j'avais envie d'action ! :D
Je ne me trouve pas forcément très douée pour ça. Ou plutôt, je crois que je suis un peu rouillée, j'écrivais plus de scènes de ce type dans ma jeunesse ^^' Enfin bon, j'espère qu'elle est assez efficace !
Isapass
Posté le 01/06/2021
J'adore le titre du chapitre ! Et je ne m'attendais pas à cette scène d'action.
Pour être tout à fait honnête, j'ai eu un peu de mal à me représenter le décor et les mouvements de Fid et de Viya, mais bon, ce n'est pas très grave : j'ai bien compris qu'ils se faisaient tirer dessus. Ou alors ils se sont trouvés au mauvais endroit au mauvais moment, mais la coïncidence serait quand même énorme.

Les vers de Fid et l'état dans lequel les tirs semblent le plonger sont très bien trouvés. On dirait qu'il rentre en transe, ce qui laisse entrevoir à quel point ce qu'il a vécu pendant la guerre l'a marqué. Et ça le fait un peu descendre du piédestal sur lequel je l'avais placé : finalement, il est humain.

Je me pose des questions sur la présence de la Poétesse au début de la scène. Ca m'a donné l'impression qu'elle savait que Fid allait être pris dans une embuscade et qu'elle voulait éviter à Viya de se faire tuer. Est-ce qu'elle serait moins sympa qu'on ne pourrait le croire ?

En tout cas, j'attends la suite avec impatience, comme d'habitude !
Romane
Posté le 02/06/2021
Hello Isa' !

Le titre du chapitre est un vers de Rimbaud (comme le reste du poème, d'ailleurs), je ne sais pas si tu le connais ^^
Je note quand même ta remarque quant à ta difficulté de compréhension, je tenterai de clarifier.

Contente que tu aies apprécié ce passage où Fid perd un peu pied, c'était bien mon but de l'humaniser un peu, tout en préparant le terrain pour plus de révélations sur son passé ;-)

Merci pour ta lecture !
dodoreve
Posté le 31/05/2021
Coucou CielOrage !
Malgré le titre, je ne m'attendais pas à tant d'action. Ça change, et tu t'en tires très bien, même si j'aurais envie de voir le paragraphe où elle commence peut-être un peu plus développé - "Une détonation déchira l’air nocturne avant qu’elle n’achève sa phrase. (...)" : tout s'enchaîne très vite et les phrases assez courtes lui donnent un rythme un peu saccadé. Ça contribue sans doute à la confusion, ceci dit.
Cette vieille dame attire aussi énormément notre attention, et j'en viens à me demander s'il s'agit d'un point d'ancrage pour nous situer dans l'espace, ou si elle ne joue pas un rôle dans cette fusillade.
Et les vers que récitent Fid...! C'est un très beau titre, d'ailleurs. Comme toujours, je m'interroge sur le pouvoir de ces mots, et pourquoi pas sur la corrélation entre le "tas fumant" qu'il mentionne et la "fumée sombre" qui les entoure : on dirait là encore des incantations. Dans les faits, je n'ai pas tellement d'attentes en ce qui concerne la portée magique de ton histoire, mais rien que se faire la réflexion est intéressant et plaisant, je trouve.
Ton chapitre se termine mystérieusement et comme toujours, je n'ai qu'une hâte : lire la suite :) !

Quelques coquilles que j'ai relevées au passage : "disucter", "la haite silhouette de Fid", "mais éjà", "Si une balle vous avez touché"
Romane
Posté le 02/06/2021
Hello Dodoreve !

Merci pour ta lecture ! Je note ta remarqye sur le premier paragraphe.

Pour la portée magique des mots ; j'y ai beaucoup réfléchi, je me suis demandée si les mots devaient effectivement être magiques ou avoir, comme on dit en philo, un "pouvoir performatif" (c'est-à-dire que le fait de les prononcer fait advenir une chose, comme par exemple quand un maire dit : "Je vous déclare unis par les liens du mariage", le fait de dire que les personnes sont unies, les unit.
Pour moi, c'est le contexte qui fait surgir les mots, surtout chez Fid qui a une mémoire phénoménale les concernant. Et les mots viennent dans le même temps éclairer le contexte. Mais ce ne sont pas des incantations, au sens où ils seraient chargés de leur propre puissance magique, de leur propre pouvoir performatif, qui existerait indépendamment du sujet. L'exception à la règle, en revanche, c'est Fid. Parce qu'il peut utiilser les mots pour provoquer sur les gens certaines réactions. (exemple : quand il dit a Viya "On y va"... elle y va.). Mais c'est sa voix qui crée ce phénomène. De manière générale, j'avais envie d'être réaliste. Pour moi, c'est la façon dont les mots résonnent et passent à travers nous qui leur donne leur pouvoir... mais, mais, mais... peut-être que non, peut-être que ce n'est pas si simple... J'ai aussi envie que chaque lecteur.ice se fasse sa propre idée ;-)


Oh là là, merci pour les coquilles, je vais corriger !
Jane Demo
Posté le 31/05/2021
Que c'est difficile... d'attendre la suite !!
Je suis complètement mordue !
As tu eu des retours concernant le fait qu'il puisse être édité ?
Désolé mes commentaires ne sont pas très constructifs... mais j'apprécie vraiment cette lecture :)
Romane
Posté le 31/05/2021
Bonjour Jane et merci pour ton enthousiasme !
Je n'ai pas encore eu de retours, je ne l'ai pas envoyé aux éditeurs. J'attends les résultats du concours Gallimard Jeunesse avant, et j'aurais certainement des choses à corriger !

Pas de souci pour les commentaires, savoir que tu te laisses juste porter, ça me fait très plaisir aussi !
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