2. L'entretien de la dernière chance

Dès qu’elle entra dans le Conservatoire, Diane voulut en ressortir. Ce n’était pas tant à cause des souvenirs qui revenaient comme des poignées de cheveux qu’on perd. C’était l’atmosphère lourde, studieuse, arrogante, qui l’avait étouffée pendant ses études. Diane voulait d’autant plus explorer le monde qu’elle n’avait jamais trouvé sa place.

— Toi aussi tu es émotimage ? demanda une voix fluette à côté d’elle.

C’était une blonde à couettes et robe fleurie. Sa peau diaphane révélait sa lignée aristocratique, ce qui l’avantagerait pour le poste. On n’obtenait rien sans rien à Arroyos et Diane arrivait toujours les mains vides.

— Tout à fait, mentit-elle avec aplomb.

— On m’avait dit que je serais la seule candidate, sinon je ne serais pas venue. J’ai eu le diplôme ric-rac, alors depuis j’essaye de me faire oublier. Mais c’est que je m’ennuie tellement à passer mes journées seule dans le jardin de mes parents.

Diane plaqua sa langue contre son palais pour ne rien répondre.

Les émotimages percevaient le monde à travers les émotions qui y circulaient et pouvaient les manipuler, apaiser, aiguiser. Fallait-il en être un pour être recruté ? Diane ne pouvait pas poser la question sans passer pour une imbécile.

Elle attendit dans un silence tendu. Avec un peu de chance, la blonde lui raconterait l’entretien en sortant et Diane se calerait sur son récit.

Mais de la chance, Diane n’en avait jamais eue, et les astres considéraient manifestement que c’était très bien comme ça. Une femme longiligne, aux yeux chaussés de lunettes carrées, ouvrit la porte, qui claqua contre le mur. Elle jeta un regard courroucé à la paroi, comme si c’était un défaut de construction, puis fit signe à Diane de la suivre à l’intérieur.

— Mais elle était là d’abord, protesta celle-ci en gesticulant vers sa voisine.

La blonde baissa les yeux pour signifier que ça ne la dérangeait nullement. Sa posture d’enfant sage exaspéra Diane.

 

La marnée grinça des dents en découvrant la gigantesque salle d’étude qu’on avait sans doute choisie pour intimider les candidats. Cela lui rappelait l’hystérique autorité de certains professeurs académiciens, qui aimaient crier, dénigrer ou interroger des élèves sur des sujets qu’ils n’avaient pas encore traités. Heureusement, il y avait aussi eu les doux, les passionnés, ceux qui leur avait transmis l’amour de leur discipline, mais Diane préférait ne pas trop penser à eux. Elle resta debout face à la table en ébène où siégeaient les trois recruteurs, chacun devant un carton qui indiquait leur nom. La femme aux lunettes, Ghislaine, jeta un œil à la liste posée devant elle.

— Bianca Edel ?

— Non, ça, c’était probablement la fille que je vous ai montrée dehors. Moi, c’est Diane.

— Nom de famille ?

— Meneo, grimaça-t-elle.

Elle aurait préféré porter le nom de son père, un nom de capitalin portuaire, mais on prenait le nom de sa mère à Ilyn ; et lorsqu’elle avait essayé de changer son patronyme, elle avait failli être démigrée pour usurpation d’identité.

Ghislaine fit la moue, tandis que sa collègue, une femme petite aux cheveux courts, Cora, prenait des notes.

— Lieu de naissance ? demanda Ghislaine

Diane vit les yeux du troisième examinateur, Basile, glisser vers un livre qu’il maintenait ouvert sur ses genoux. Dans d’autres circonstances, elle en aurait été vexée, mais là elle n’éprouva que de l’amusement. Il lui semblait familier sans qu’elle sût pourquoi, avec ses cheveux bouclés et ses lunettes aux épaisses montures bleu nuit.

— Aux Sept, répondit-elle.

— Ah, Salmuera, soupira Cora, dont les vêtements amples et le teint hâlé révélaient qu’elle avait parcouru les chemins blancs du pays. Une région magnifique.

— Merci, sourit Diane comme si elle avait façonné les lacs de ses propres mains.

Les sourcils se froncèrent sous le chignon tiré de Ghislaine, qui souhaita en venir au fait. Elle gesticula en direction de son collègue pour qu’il prenne le relais mais il ne réagit pas.

— Basile, le réprimanda-t-elle.

Aucune réaction.

— Monsieur des Rosiers, vous êtes impossible !

Voilà d’où elle connaissait ce visage : il était de la même famille qu’Antoine des Rosiers, le camarade le plus insupportable que Diane avait eu au Conservatoire (et ce n’était pas peu dire). Vaniteux, arrogant, méprisant, Antoine avait joué à la perfection son rôle de fils de ministre. Leur famille avait fait fortune en construisant des infrastructures portuaires, à l’époque où les rivages ne coûtaient rien : la majorité du commerce ilyen se faisait encore entre provinces par trains et charrettes. Tout avait changé avec les accords internationaux de la Triade du Solstice, qui avaient permis la création d’un marché d’importation et exportation — à travers l’océan. Depuis, la famille des Rosiers réunissait pouvoir, élégance et richesse.

Pour autant, ils trouvaient chic de parler du premier de leur lignée, Clovis le marchand, qui fabriquait des chaussures sur les routes et les vendait dans les villages qu’il traversait, lorsqu’il ne les offrait pas à des nécessiteux sur le chemin. La farce la plus récurrente d’Antoine avait été de dénouer les lacets de ses souliers pour les donner en charité à Diane. Les autres jours, il s’était amusé à oublier son prénom ou prétendre qu’elle était devenue invisible. Quand Diane s’en était plainte à sa mère, Hortense lui avait répondu qu’il était sûrement amoureux d’elle, mettant ainsi un terme à leurs rares conversations.

— Vous vous comportez comme si vous n’étiez pas le principal concerné, grommela Ghislaine à Basile des Rosiers.

— Diane, pouvez-vous définir ce qu’est la cendrure ? demanda Cora, essayant visiblement de réorienter l’entretien.

— C’est quelque chose qui…, balbutia Diane avec un regard vers les deux autres qui se disputaient en chuchotant, quelque chose qui s’aggrave, on se met à oublier, à trembler, parfois on fait tomber les tasses ou… les assiettes, et puis certains ont des cauchemars… ou deviennent aveugles.

— D’accord, c’est n’importe quoi, là, commenta Basile, d’un ton dépourvu à la fois de jugement et d’humour, tandis que Cora souriait, victorieuse. Les recherches ne sont pas concluantes quant aux tremblements et il n’y a pas soit cécité, soit cauchemars. C’est une maladie neurodégénérative. Les songes nocturnes envahissent peu à peu la vie éveillée et provoquent aveuglement et hallucinations.

— Donc c’est pire d’avoir des visions le jour que la nuit ? demanda Diane, dont les rares cauchemars étaient traumatisants.

— Disons qu’entre rêver d’un monstre dans le confort de votre lit et le voir apparaître derrière votre mère pendant le dîner, il y a un monde.

Diane considéra Basile, intriguée : sa véhémence n’avait rien à voir avec les sourires narquois de son cadet et témoignait plutôt d’une passion obsessionnelle envers son sujet. La dernière fois qu’elle s’était sentie aussi investie, ç’avait été dans la clinique qu’elle et son petit frère Pardo avaient improvisée quand ils étaient enfants. Ils soignaient des hérissons dont la carapace crépitait, des corbeaux qui piaillaient comme des moineaux, des grenouilles qui s’étaient tranché une patte sur les barrières des cures. Elle voulait tout apprendre, tout savoir. C’était munie de cette énergie électrique qu’elle avait postulé pour le Conservatoire en secret.

— De toute façon, déclara la voix stridente de Ghislaine, on ne lui demande pas d’être médecin, mais traductrice.

— Ce serait quand même bien qu’elle comprenne les rudiments, tempéra Cora.

— C’est sûr que j’aurais l’air bête, dit Basile, si après des semaines de voyage, elle ne traduisait que des approximations aux médecins et chercheurs madéens.

— Je parle quatre langues, se défendit Diane. Mon père m’a enseigné le madéen dès l’enfance.

Les examinateurs se turent et Ghislaine, lèvres pincées, fit signe à Cora de consigner cette information sur son carnet.

— Entre autres. Il était marchand interportuaire. Enfin, peut-être qu’il l’est encore. Il adorait Fedha mais il n’avait pas trop l’occasion d’y aller. Il m’a quand même enseigné les bases du fedhien et j’ai complété avec des manuels que j’ai trouvés à la bibliothèque. Bon, et puis, il y a le patois des Lacs, mais ça, j’imagine que ça ne vous servira pas à grand-chose, même si c’est plus riche qu’on ne le penserait comme langue et…

— Assez, interrompit la vieille femme courroucée. Moi qui pensais que mes élèves étaient bavards, c’est une chance que vous ne soyez jamais tombée dans ma classe, je vous aurais mise en retenue jusqu’à ce que vous appreniez l’art de l’à-propos. J’ai d’ailleurs vu dans votre dossier que vous n’aviez pas obtenu votre diplôme chez nous et je dois dire que je ne suis pas étonnée. Montrez-nous plutôt votre essence.

Diane releva le menton. Ses yeux brillaient de la haine qu’elle vouait aux personnes condescendantes. Elle se retint de cracher aux pieds de la professeure pour lui montrer tout ce qu’elle pensait de son art de l’à-propos. À la place, elle lui prouverait qu’elle se trompait à son sujet. Elle expira longuement et bascula sa vision vers la toile.

— Eh bien ? demanda l’insupportable pie.

Diane se concentra sur la myriade de cordelettes colorées qui étaient apparues dans son champ de vision et qui dansaient dans une vibration constante. Elle adorait la toile à l’état pur, ce miroitement de particules liées entre elles. Telles des diodes, celles des organismes cérébrés scintillaient en cortège d’émeraudes là où, une seconde plus tôt, Diane ne voyait que de futiles silhouettes et vêtements.

À disposition, il y avait les trois examinateurs, bien sûr, mais aussi l’aristocrate blonde qui attendait dans le couloir. Diane distinguait les lueurs vert perroquet de ses battements de cœur, mais aussi des volutes topaze, propres aux émotimages.

Elle les appela doucement vers elle, déployant charme et patience afin de les faire danser jusqu’à sa propre orbe lumineuse, le long de filons de perles dorées. Lorsqu’elles l’atteignirent, sa vision changea de nouveau. Tout s’obscurcit et devint brumeux, sauf des branchages multicolores çà et là : les émotions. Diane avait quelques notions de cette essence, car aux Sept, elle avait vendu bien des pique-niques aux sondeurs des cures, qui étaient souvent émotimages.

Selon elle, le violet qu’elle distinguait chez Ghislaine était de l’anxiété. Sans hésiter, elle dessina une spirale avec ses doigts pour saisir l’émotion et hissa sa main de quelques millimètres pour l’amplifier. La professeure fronça les sourcils et posa une main sur sa poitrine : sa respiration s’accélérait, la lumière devenait plus forte et les détails flous. Elle paniqua quelques secondes, avant de relever des yeux meurtriers vers Diane, qui relâcha aussitôt les fils.

— Vous auriez pu vous contenter de dire que vous êtes émotimage, persifla la capitaline.

— J’avais cru comprendre que vous vouliez que je me taise.

Un bruit sourd leur parvint du couloir et la marnée se fustigea : elle avait sûrement trop emprunté de mana à Bianca, qui s’était évanouie. C’était précisément à cause d’une erreur de dosage qu’elle n’avait pas utilisé sa magie depuis des voltes. Heureusement, les examinateurs ne remarquèrent rien.

— Nous sommes membres du Centre de Recherche des Académiciens, le CRA, déclara Basile.

— Merveilleux, répondit Diane, encore énervée par le comportement de Ghislaine.

— Nous avons recensé les procédés médicaux à Ilyn et souhaiterions désormais consulter ceux de nos collègues d’outre-mer. Une occasion parfaite s’est présentée : pour célébrer l’ouverture de leur toute nouvelle université, les madéens organisent un congrès à Canopée.

— Formidable, ponctua Diane qui une fois lancée dans le sarcasme peinait à revenir au premier degré.

— Ghislaine est retenue ici par ses responsabilités de chaire du département scientifique du Conservatoire. Quant à Cora, elle a obtenu une bourse de recherches qu’elle va mener au sein de la cure Aux Quatre Vents. Je serai donc le seul à partir. Pour tirer le plus de profit de ce long voyage, ils m’ont également proposé d’enseigner dans leur nouvelle université pendant six lunaisons. Sur place, je serai accueilli par Éléonore, une chercheuse bilingue avec qui je maintiens une correspondance depuis des voltes. Contrairement à elle, cependant, certains de mes interlocuteurs ne parleront que leur langue natale. Or, s’il y a bien une chose que je n’ai jamais réussi à faire, c’est apprendre à parler des langues étrangères. Je les comprends parfaitement mais je semble incapable de dire la moindre phrase.

— Vous comprenez parfaitement les langues étrangères, répéta lentement Diane. Toutes les langues étrangères.

— Celles dont j’ai pu trouver des ouvrages à la bibliothèque du Conservatoire, précisa-t-il.

Diane avait révisé ses examens là-bas et, entre deux sessions de lecture intensive, s’était promenée pendant des heures le long des rayons. C’était un bâtiment entier, séparé des autres par des douves remplies d’eau, protégé des attaques et du feu par un nombre invraisemblable de sortilèges, et connu dans le monde entier. Des salles spéciales étaient réservées aux érudits qui venaient d’autres pays pour y consulter des recueils. Il devait y avoir des ouvrages dans une cinquantaine de langues au moins.

— Et donc ? demanda Diane. Vous cherchez une tutrice pour vous rendre bilingue avant le départ ?

— Non, je cherche une interprète pour m’accompagner.

Diane n’eut pas de répartie fine, cette fois-ci. Il venait de confirmer qu’il allait à Madeira et il y avait encore une infime possibilité qu’elle embarquât aussi.

Il y eut un raclement de chaise dans le couloir : Diane devina que sa rivale s’était remise de ses émotions et se réinstallait, encore sonnée.

— Et ce sera soit moi, soit Bianca Edel ?

— Manifestement.

Des sanglots furieux se précipitaient dans sa gorge. Elle n’avait jamais été si près de réaliser tous ses rêves et, plutôt que de sentir la brise de la liberté, elle se sentait bousculée par les vents implacables d’une falaise escarpée. Ce serait Bianca Edel. C’était toujours Bianca Edel.

Ça ne pouvait pas être Bianca Edel, pas cette fois. Elle planta ses yeux dans ceux de Basile.

— Écoutez, je sais que je ne présente pas très bien, que je suis sarcastique deux fois sur trois, que je n’ai pas obtenu mon diplôme, que je suis, étais et resterai une marnée et que mes parents ne peuvent pas financer une partie de l’expédition ni organiser une grande cérémonie en votre honneur. (Elle reprit son souffle, face au visage perplexe de Basile, qui leva une main pour demander à ses collègues d’attendre qu’elle eût fini.) Mais je sais guérir toutes sortes d’animaux ainsi que préparer du pain, faire du glacis sur un gâteau d’anniversaire, ranger des documents chronologiquement et alphabétiquement, calculer dans ma tête, même si parfois je pose les retenues dans l’air avec mon doigt. Je sais aussi me défendre dans un combat au corps-à-corps, rafistoler des vêtements, détecter les mensonges, et j’ai appris des noms de cordes et nœuds, donc je peux me rendre utile sur un bateau.

Le silence retomba. Basile la dévisageait. Cora souriait. Ghislaine avait levé tant de fois les yeux au ciel qu’ils risquaient d’y rester accrochés.

Diane resta immobile tandis que les dernières voltes défilaient devant ses yeux : les livraisons de pain à l’aube, les semaines cauchemardesques à se faire draguer pendant ses services au casino de la Ceinture, la volte à donner des cours à des enfants qui l’avaient ensuite fait passer pour une voleuse, les lunaisons où elle n’avait pas vu le soleil parce qu’elle imprimait de nuit des pamphlets dans une usine du Faubourg.

— D’accord, dit Basile.

Diane dut poser sa main sur le mur le plus près d’elle pour ne pas flancher sous le coup de l’émotion. Elle acquiesça le plus dignement possible.

— Je vais prévenir le capitaine que nous pouvons partir, ajouta-t-il. On n’attendait plus qu’une interprète.

Diane avait l’air si hébétée qu’il clarifia :

— On en avait une, mais elle a dû se désister. Un autre engagement, apparemment, soupira-t-il. Ça a retardé toute l’expédition.

Et, comme Diane ne bougeait toujours pas :

— On vous attend au port ce soir. Le bateau s’appelle Les Voltigeurs.

Il y eut un long silence et enfin, enfin, Diane revint à elle-même. Elle devait quitter cette pièce, rentrer chez elle, préparer ses affaires. Elle avait gagné. Elle avait tellement l’habitude de perdre qu’elle ne savait pas comment réagir.

En sortant, elle fit un sourire gentil à Bianca. Elle se sentait coupable, non pas de lui avoir volé un travail dont elle n’avait pas besoin, mais de l’avoir poussée à l’évanouissement pour y arriver.

 

Le reste de la journée se déroula dans un brouillard cérébral molletonné. Diane rentra chez elle et ouvrit la malle où se tassaient ses carnets. Elle plia par-dessus ses quelques vêtements. Hormis sa plume, elle ne possédait que deux objets qui la faisaient sourire : sa taie d’oreiller étoilée et sa loupiote de pieuvre. Sa famille lui avait offert la première pour son emménagement à Arroyos et la deuxième lorsqu’elle avait prétendu avoir reçu son diplôme du Conservatoire. Elle les déposa sur le reste, et voilà : la pièce était vide, comme si elle n’y avait jamais vécu. Elle fit le ménage et paya le loyer aux blanchisseuses.

 

— L’heure du départ, soupira le couple du troquet Au Bout du Quai.

Elle acquiesça avant de comprendre, à leur regard plein de commisération, qu’ils étaient restés sur la démigration. Ils lui apportèrent des tartines de chocolat pour la réconforter, ainsi qu’une feuille et de l’encre au cas où elle voulait prévenir sa famille de son arrivée.

Elle sortit sa plume et écrivit : « Chère Ludivina », puis fixa ces deux mots. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien lui dire ? Quand est-ce qu’elle lui avait écrit pour la dernière fois ? Devait-elle commencer par s’excuser ? « Je pars à Madeira aujourd’hui. » C’était un fait. Est-ce qu’elle devait exprimer ses émotions ? Rester sobre ? Lui dire qu’elle lui manquait ? Elle plia la missive et la rangea dans sa malle. L’inspiration viendrait peut-être sur le bateau.

 

Quand le troquet commença à se remplir, Diane partit attendre sur le muret, par-dessus de la jetée, regardant les rayons perdre leur jaune, se teinter d’orange, puis tout illuminer d’un mauve envoûtant.

Elle aperçut Basile marcher à grands pas vers un magnifique navire aux voiles rouges. Le capitaine Oren l’accueillit à bord. Des voltes auparavant, il avait refusé, comme tous les autres, de la faire monter à bord mais il n’avait jamais, lui, suggéré d’échange de bons procédés avec un sourire graveleux. Elle avait toujours admiré et envié son équipage, cette troupe de matelots qui le suivaient loyalement expédition après expédition et dont personne ne savait rien. Ils multipliaient tant et si bien les récits que les marchands s’emmêlaient les pinceaux : ils venaient de partout et nulle part, ne faisaient jamais la fête qu’à bord de leur rafiot et rendaient des services à tout le monde.

Le navire brillait de mille feux et elle n’aurait su dire si c’était à cause du crépuscule ou si les astres lui soufflaient qu’elle était enfin sur le bon chemin.

Elle contempla encore quelques secondes les lettres rouges qui criaient Les Voltigeurs sur chaque côté de la carène, puis se leva.

 

En descendant les marches vers le quai, elle se rendit compte qu’elle n’avait pas prévenu le vétérinaire et se rappela que, quand elle était partie des Sept, elle avait pris le train de l’aube et n’avait pas réveillé son frère. Elle n’était pas douée pour les au revoir.

Elle haussa les épaules et, tout comme elle l’avait fait cet autre matin en direction des Sept Lacs, elle salua Arroyos d’un geste de la main.

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Bleiz
Posté le 09/08/2023
Coucou Nanouchka !

Mon escargot de compétition et moi débarquons sur ce chapitre, prêts à le dévorer !

"Ce n’était pas tant à cause des souvenirs qui revenaient comme des poignées de cheveux qu’on perd. C’était l’atmosphère lourde, studieuse, arrogante"--> l'expression de la première phrase est assez comique, ça clashe un peu avec la phrase qui suit

"mais Diane préférait ne pas trop penser à eux." --> Tiens ! Pourquoi donc ? M'est avis qu'il y a du mystérieux background derrière tout ça…

"on prenait le nom de sa mère à Ilyn" --> société matriarcale ? Jusqu'à quel point ?

J'ai le sentiment que je vais aimer ce Monsieur des Rosiers. J'ai une passion pour les personnages casse-pieds et/ou manipulateurs. Plus ils sont riches et arrogants, mieux c'est (le spectre de Draco Malefoy hante ces lieux…)

"pouvoir, élégance et richesse" --> la séquelle d'amour, gloire et beauté ?

"— Disons qu’entre rêver d’un monstre dans le confort de votre lit et le voir apparaître derrière votre mère pendant le dîner, il y a un monde." --> Je savais qu'il allait me plaire !

"c’est une chance que vous ne soyez jamais tombée dans ma classe, je vous aurais mise en retenue" --> je mettrais un point entre les deux propositions.

"sa loupiote de pieuvre" --> trop mimi

Comme lors du chapitre précédent, je suis conquise par l'univers qui se dessine, même si je ne comprends pas encore tout. Une lecture très agréable !

À bientôt :)
Nanouchka
Posté le 16/08/2023
Youpiiii ! Merci, Bleiz, pour ce commentaire qui fait plaisir ♥
Ozskcar
Posté le 27/07/2023
Me revoilà pour lire la suite !

Le texte continue à suivre le personnage de Diane alors qu'elle se présente pour une opportunité au Conservatoire.
J'avais peur de trouver Diane un peu agaçante... (ça arrive encore, parfois), mais au final, son côté sarcastique me fait penser à une façon de se protéger, de masquer ses émotions et de se sortir de situation délicate. Elle a une façon bien à elle de gérer les choses, et je trouve ça intéressant. Je pense que je vais l'apprécier, au final ! ;)

L'univers gagne en clarté et en profondeur, dans ce chapitre. Tu as une géographie assez précise et détaillée qui ajoute un vrai plus. Ce n'est jamais évident d'écrire un monde pluriculturel avec des langues diverses ; il faut garder en cohérence, et c'est parfois un pari risqué. Pour le moment j'ai trouvé l'ensemble logique. Il faudra juste faire attention aux méthodes de communication entre les personnages parlant des langues différentes.
Il y a aussi des petites choses qui m'ont paru moins claires ? La description de la maladie de la cendrure, notamment : Diane et Basile ne semblent pas en dire la même chose. J'aimerais bien savoir également comment fonctionne la magie de l'émotimage... Je ne sais pas si ça sera développé par la suite.

Au niveau de la forme, certaines transitions entre les scènes sont un peu abruptes. Je crois aussi être tombé sur quelques répétitions... Dans l'ensemble, cependant, j'ai trouvé ton texte bien écrit, vivant aussi. Tes dialogues sont vifs et dynamiques.
Diane est aussi un vrai point fort : en plus d'être nuancée (elle peut manipuler les autres mais peut aussi galérer à se contrôler elle-même... Elle peut avoir un côté sarcastique et sensible...), elle possède un beau potentiel d'évolution. Explorer par son biais les thèmes de l'identité, de la solitude, de la recherche de sa place dans le monde, ça sera très certainement intéressant.

J'ai hâte, donc, de découvrir la suite !
Nanouchka
Posté le 09/08/2023
Ouiiiiii, tu as si bien cerné les thématiques autour de Diane, ça me fait hyper plaisir !

Les transitions entre les scènes sont mon point faible le plus flagrant, je l'avoue joyeusement, je travaille dessus en ce moment. C'est-à-dire : j'apprends depuis zéro quels sont les types de transitions entre scènes ; toute une aventure.

D'accord pour la cendrure et l'émotimagie, je vais clarifier ces points tout en laissant planer certains mystères pour qu'on élucide au fur et à mesure aussi.

Merci beaucoup ♥
Nothe
Posté le 28/05/2023
Salut Nanouchka !!

Je pense que comme beaucoup d'autres personnes, je profite de la motivation du Bingo pour venir commenter ton histoire ! En fait elle était ouverte dans mes onglets depuis un bon moment, donc je suis content de pouvoir m'y repencher plus sérieusement !

J'aime toujours énormément te lire, la manière fluide dont tu installes ton univers rend tes chapitres prenants (et surprenants !) Tu dois t'en douter, mais les petits détails comme "lunaisons" et "voltes", je suis à fond - et j'aime aussi beaucoup le mélange doucement anachronistique des trains et des bateaux, des petits bars nuls et de l'encre pour écrire... Le tableau que tout ça peint est très chouette, l'identité visuelle de ton texte est très percutante ! C'est aussi un peu plus difficile de l'articuler, mais j'aime aussi bien dont ces détails donnent l'impression que tout le monde, les nations comme les gens, est très connecté... Mais que du coup la solitude de Diane en paraît encore plus forte ? Il faudrait que j'y re-réfléchisse parce que je me rends bien compte que je suis pas super clair, mais je suis assez touché par le contraste entre l'isolation du perso sur le fond de ce monde qui a l'air si porté sur le voyage, l'émigration, la rencontre. Je ne veux pas faire de généralités parce que je n'ai lu que deux histoires, mais j'ai l'impression que l'aigreur de la solitude est un thème que tu maîtrises bien, c'était déjà bien au coeur de Verticales !

Mais surtout, j'aime beaucoup tes personnages !! Tu es vraiment très doué.e en caractérisation (hmmm je me demande si c'est pas un anglicisme - en développement de personnage ?) C'est marrant, j'ai lu les commentaires en diagonale et j'ai l'impression que la déclaration de Diane pendant l'interview n'a pas paru très réfléchie aux autres lecteurices, alors que perso je trouvais que c'était justement l'essence du personnage ? A ce moment-là, ça me semblait évident qu'elle avait peur, qu'elle en avait marre, et que malgré ses capacités certes non-négligeables, c'était aussi une menteuse opportuniste un peu manipulatrice (pas un jugement, je trouve ça très cool) et qu'elle n'est pas forcément dans la réflexion saine, la mise en avant positive de soi. Pour moi, à ce moment, elle débloque un peu, et c'est cette énergie genre, du désespoir, qui impressionne les membres du jury ?

Peut-être qu'effectivement il pourrait y avoir un moment de délibérations de plus après son discours (parce que même le choc d'avoir en face de toi quelqu'un de si passionné ne peut pas convaincre tout le monde), mais perso j'ai été très touché par l'instabilité que ce dialogue met en avant et je l'ai beaucoup aimée !! Par contre je sais pas si c'était ton intention avec cette scène, donc ça dépend beaucoup de ce que tu voulais montrer x) Mais j'ai l'impression qu'un peu comme avec Inès dans Verticales, c'est quelqu'un qui a beaucoup de failles et que tu ne comptes pas les combler de sitôt. (et puis j'aime aussi beaucoup la fin de cette scène, et ça serait dommage de se priver de ce sourire désolé qui est vraiment super parlant sur la personnalité de Diane !!)

Bref, voilà voilà, juste pour dire que j'aime beaucoup tes persos pas toujours très agréables x) Et que ce sont des subtilités de caractère que tu sais très bien mettre en avant sans que ce soit grossier ni prétentieux. C'est très inspirant de lire tout ça !!

J'espère avoir le temps de te relire bientôt !! A plus !!
Nanouchka
Posté le 08/06/2023
Bonjour Nothe,

Merciiiii pour tout ça =)

Tu as ressenti et exprimé tout ce que j'essayais de dire.

Oui, dans ce roman aussi je parle de solitude et de connexion, de confiance, de dynamiques entre les gens. C'est un des sujets qui me fascine le plus dans notre monde et dans ses retranscriptions fictionnelles.

Oui, Diane est complètement dépassée par ses émotions et essaye en effet de manipuler les gens face à elle pour obtenir un ticket sur le bateau parce que zut.

Et oui, c'est important pour moi de représenter des personnages qu'on n'a pas forcément envie d'aimer tout de suite mais qui en fait deviennent attachants au fur et à mesure d'apprendre à les connaître (Lyra <3).

C'est étrangement clair et inspirant, ce que tu racontes sur solitude sur fond de monde très connecté, et je sens que c'est la clé vers une question que Liné m'a posé et qui me trotte dans la tête depuis des semaines. Tous ces mots de plumes qui s'entrelient et nourrissent des réflexions, c'est la joie.

Merci pour ta lecture <3
EryBlack
Posté le 27/05/2023
Coucou Nanouchka ! Je profite du Bingo pour revenir faire un tour du côté de chez Diane <3
Il y a quelque chose de solide dans ton écriture et ton univers, on sent que tu maîtrise la direction de ton histoire ainsi que le personnage, et c'est très agréable. J'ai bien aimé ce chapitre où Diane arrache enfin une victoire, après le premier où elle enchaînait les galères, j'ai trouvé ça très parlant comme sentiment. Mais je me suis aussi posé quelques questions, ce sont des petites choses mais je te les livre quand même.
D'abord, j'ai trouvé curieux que Diane voit sa candidature acceptée avant même qu'ils aient reçu l'autre candidate. Après je comprends bien qu'il fallait qu'elle passe en premier pour pouvoir se servir de la magie de Bianca, mais est-ce que celle-ci n'aurait pas pu passer en premier et patienter ensuite dans une autre pièce, par exemple ? Ou alors est-ce que Basile aurait pu répondre un truc du style "écoutez, on va voir la deuxième et on revient vers vous" et ensuite hop c'est bon, ou alors même Basile dit "D'accord" mais ensuite les deux autres recruteuses protestent et disent qu'il faut quand même voir la deuxième ?
Un autre point : Diane a prétendu être émotimage alors qu'elle est, si j'ai bien compris, capable d'utiliser tous les types de magie des gens à sa portée. C'est bien ça ? (Très cool d'ailleurs, ce passage où elle utilise la magie) Je me suis demandé comment elle fera si elle n'a pas d'émotimage à proximité à un moment où Basile lui demande de faire un truc. Peut-être qu'elle n'y pense pas parce que l'important pour elle est de prendre la mer, mais moi ça m'inquiète un peu.
Enfin, sur la tirade de Diane qui fait la différence ("Écoutez..."), je me suis demandé pourquoi elle n'insistait pas davantage sur ses capacités linguistiques et magiques. (Cela dit je ne suis pas du tout d'avis qu'il faut révéler dès le premier chapitre qu'elle parle 4 langues, c'est à sa place ici je trouve) En l'état, je ne suis pas sûre d'avoir bien identifié ce qui a mené Basile à la choisir. Peut-être que ce choix repose sur l'impression qu'elle lui a faite par rapport à des éléments de son caractère et de son histoire à lui, auquel cas on verra bien plus tard. Mais j'ai l'impression que ça arrive fréquemment dans les histoires qu'un personnage soit choisi alors qu'il avait des chances de ne pas l'être, et je trouve que c'est important qu'on comprenne pourquoi ; et en l'occurrence, avec le fait qu'elle parle 4 langues + la magie, il y avait de bonnes raisons, alors pourquoi s'embête-t-elle à parler de glacis de gâteau d'anniversaire ? Bon voilà, ça m'a un peu étonnée ^^' Autrement j'ai vraiment aimé ce moment où elle joue le tout pour le tout.
Un dernier petit point, qui rejoint un peu le précédent, sur le comportement de Diane pendant l'entretien. Je vois dans ta réponse à Péridotite que tu veux qu'elle exprime une colère mais que c'est difficile de le faire sans exploser toutes ses chances d'être prise. C'est pour ça que je me dis qu'insister sur ses capacités serait bien. Parce qu'en fait, peut-être que ce job est précisément taillé pour elle et que Basile sera forcé de le reconnaître en dépit du "sale caractère" dont elle fait preuve. Je trouverais même ça très cool parce que ça lui permettrait ensuite de continuer de ronchonner sans que son patron puisse rien dire puisqu'il l'aura sélectionnée en dépit de ça. Et pour le coup je trouve que ça correspondrait bien à la réaction de sidération que lui attribues à la fin de l'entretien, et qui me convainc parfaitement personnellement. Elle ne s'attend pas à être choisie parce qu'elle a cette colère qu'elle traîne partout et qu'en plus il y a une gosse de riches dans le couloir, mais en fait ce travail est fait pour elle ; ça aurait de quoi renforcer sa sidération ! Voilà, je te livre tout ça mais évidemment sans injonction aucune. En tout cas j'ai l'impression d'avoir bien compris ce que tu cherchais à faire dans ce chapitre et ça me plaît !
Un dernier micro-détail : si Diane entend un bruit sourd dans le couloir quand Bianca tombe, c'est étonnant que les autres ne l'entendent pas aussi.
J'adore les bateaux donc trop contente qu'on embarque ! Et décidément, cette lecture du deuxième chapitre me donne envie de poursuivre, donc sans doute à bientôt :D
Nanouchka
Posté le 08/06/2023
Salut Ery,

Merciiiiiiii. J'ai beaucoup ri en lisant des parties très justes de ton commentaire. Je suis justement en quête de ce genre de questions très "mais attends une seconde" pour entamer ma réécriture, donc c'est très chouette, merci beaucoup.

Tu as fait tout à fait raison, il faudrait qu'on voit Bianca avant de choisir. Je vais voir si du coup je choisis de faire passer Bianca en première, ou si je fais attendre Diane dans le couloir pendant l'entretien de Bianca, et ils leur donneraient le résultat à la fin (ce qui peut être intéressant à jouer).

Ahahahahahahaha j'adore ta préoccupation sur "mais comment va faire Diane sans émotimage dans le coin". Oui, ça se vaut. Alors, en toute honnêteté, je pense qu'elle-même n'en a rien à secouer, parce que tout ce qu'elle veut, c'est partir en mer (il y a certains points d'intégrité et responsabilité sur lesquels elle a besoin de grandir un tantinet, mais en même temps faut comprendre qu'elle a tant attendu pour avoir sa chance). Ceci étant, c'est une vraie question à laquelle je n'avais jamais pensé, et que je vais donc me poser.

Bonne question de pourquoi elle n'insiste pas plus sur ses capacités linguistiques plutôt que sur ses 450 autres capacités improbables. J'imagine que c'est lié à sa conscience que Bianca aussi parle plusieurs langues, puisque c'est plus courant dans l'aristocratie que de là où elle vient. Je ne pense pas qu'elle se sente légitime à remporter la bataille d'un point de vue intellectuel, d'autant qu'elle a raté son diplôme.

La raison pour laquelle ça convainc Basile est simple (mais serait encore plus simple si elle était explicitée dans le texte, ce dont je vais m'occuper) : Basile a conscience d'être un noble booksmart mais pas streetsmart, et ce qu'il entend dans le discours de Diane, c'est qu'elle est débrouillarde, survivante, résiliente, polyvalente, ce qui sera bien plus utile en voyage à l'étranger sur un bateau (les conditions de la traversée n'étant pas formidables non plus) qu'une noble qui a les mêmes compétences que lui (dans la mesure où tous les candidats sont de toute façon polyglottes). Il ressent en plus sa détresse de dernière chance comme la preuve qu'elle donnera tout, versus quelqu'un de bien moins motivé parce qu'elle a toujours tout eu.

Je vais retravailler ce passage pour clarifier les intentions émotionnelles de Diane et Basile pendant l'entretien. Ça permettra d'apprendre à les connaître en situation de tension, et ça clarifiera pourquoi Diane est choisie malgré son profil et comportement atypiques.

Les autres entendent le bruit sourd mais ne se disent pas qu'il s'agit d'un évanouissement donc n'y prêtent pas forcément attention, je me disais. Je vais clarifier ça.

Longue vie aux bateaux !

Merci encoooore <3
Peridotite
Posté le 09/02/2023
Coucou Nanouchka,

J'étais curieuse de savoir si Diane allait s'enliser à l'académie, si elle allait être exulsée ou si elle trouverait un échappatoire.

Elle trouve donc un échappatoire. 🙂 (tant mieux, j'en ai marre des récits de fantasy à l'académie, comme je te le disais. D'ailleurs, tu pourrais lui trouver un autre nom qu'académie pour te différencier des autres. L'institut des sciences magiques de la tata des bidules, un truc pompeux et drôle par exemple). Le style est globalement bon et j'aime toujours le ton feel good que tu emploies.

Le chapitre fonctionne comme il est, mais il y a un point que je n'ai pas aimé : le traitement de la personnalité et des émotions de Diane. De plus, y a 2-3 trucs qui pourraient être améliorés afin que tout s'enchaine bien.

Dans le chapitre précédent, on sent que même si Diane n'aime pas son travail de secrétaire chez le vétérinaire, elle n'a pas envie de partir de Marne (c'est la cité de Marne ?) pour autant. En fait, elle rêve de faire comme son père et de devenir marin. Du coup, je trouve qu'au lieu qu'elle aille à cet entretien en monde random, sans même savoir le poste ou quoi, ce serait peut-être mieux si elle misait tout sur cet entretien, dernière chance avant d'être expulsée de la ville. Ça pourrait même être là toute première phrase du livre. Elle pourrait râler même du genre qu'elle aurait jamais imaginer vouloir à ce point retravailler pr l'Académie après l'avoir quitté il y a quatre ans. Tu ferais monter la sauce et ça amènerait davantage de suspense.
D'ailleurs, je me suis dit qu'au chapitre précédent, au lieu de commencer dans le bureau du vétérinaire, elle pourrait direct être face au service de l'immigration et avoir peur d'être expulsée. Elle devrait quémander, supplier, grappiller auprès d'eux une journée de plus en les convainquant d'attendre l'entretien et elle les bararine en disant qu'elle aurait le poste cette fois-ci (un truc en lien avec la magie, c'est bien qu'elle ne sache pas que c'est interprete à la base, ça permet un retournement). En sortant, sur le chemin vers l'entretien, tu peux la faire demander à tous les marins si y a pas un job de mousse ou quoi, mais comme ce n'est pas le cas, elle va mort dans l'âme à l'entretien, sûre de ne pas réussir et de devoir foutre le camp le lendemain (ce n'est qu'une idée hein, tu en fais ce que tu veux).
De plus, il serait important à mes yeux que tu présentes qu'elle parle plusieurs langues dès le début, dès le chapitre 1, pas que ça tombe comme un cheveu sur la soupe pour le lecteur au milieu de l'entretien. On pourrait la railler sur son accent ou la rabrouer à l'Office de l'immigration parce qu'elle ne comprend rien par exemple.
Autre point : pendant l'entretien, Diane est super énervée mais je n'ai pas compris pourquoi. Je détaille ce point plus bas dans mes notes. Dans le fond, je trouve qu'elle agit comme une adolescente rebelle qui ne comprend rien au monde du travail et donc à la vie, alors qu'elle a pleins d'expérience de petits boulots montrant qu'elle est débrouillarde. C'est une contradictoire et c'est donc dommage de la rendre si puérile face au jury. Elle devrait au contraire avoir peur de ne pas avoir le poste et jouer toutes ses cartes.
Tout pourrait se jouer car elle parle plusieurs langues et qu'elle dit qu'elle est dispo pour partir de suite si ils veulent contrairement à l'autre fille en mode princesse. En gros, elle devrait se plier en 4 pour eux, être professionnelle, donc être à l'opposé de cette image de gamine qui fait sa crise d'ado et s'oppose à eux d'emblée pour rien.
À la fin, quand on lui dit qu'elle a le job, il faudrait qu'elle saute de joie. 🙂 On est super content pour elle, nous, et elle, elle tire une tête d'enterrement. Pourquoi ? Ça m'a tout à fait refroidi.
Autre suggestion : la fille rencontrée dans le couloir devrait la reconnaître et la regarder de haut à cause de ses origines modestes et parce qu'elle a foiré l'université. Je la trouve trop gentille. Tu devrais la faire passer avant et quand elle sort, elle est orgueilleuse, sûre d'elle, du coup Diane est toute ratatinée et en sueur.
Pareil pr la jury Ghislaine. Diane s'énerve contre elle pour rien, elle n'a rien fait. La Ghislaine devrait être plus hautaine et par exemple se moquer de son accent ou de ses origines. C'est tjs ce que font les gens aisés des grandes villes. Ce qui permettrait ensuite à Diane de lui rabattre le caquet puisque c'est justement l'atout dans sa manche qu'elle est étrangère et parle plusieurs langues. Et c'est grâce à ça que Basile l'engagera, ce qui lui fera remporter non seulement une grande victoire en ayant le poste, mais aussi une petite victoire contre cette c***.

Du coup, pleins de bonnes idées dans ces deux chapitres, mais c'est encore un peu décousu à mes yeux. Par contre, j'imagine bien le rendu final, je pense que ton texte a du potentiel si tu prends le temps de tout bien ficeler. Et le style est un atout à mes yeux.

Mes notes de lecture :

"à cause des souvenirs qui revenaient comme des poignées de cheveux qu’on perd"
> Heeuu... Es-tu bien sûr de la comparaison ? On ne se débarasse pas de souvenirs comme des cheveux qu'on perd non ?

"Diane voulait d’autant plus explorer le monde qu’elle n’avait jamais trouvé sa place."
> Au lieu de le dire, ce serait mieux de le montrer. C'est trop tell à mon sens. Pourquoi n'a-t-elle pas trouvé sa place ? On veut petit à petit le comprendre, pas que tu nous le dises en une phrase (je pense)

"Tout à fait, mentit-elle avec aplomb"
> Pourquoi lui ment-elle ? Elle l'a connait ? Il manque le cheminement de pensée de Diane
> Ça : "Fallait-il en être un pour être recruté ? Diane ne pouvait pas poser la question sans passer pour une imbécile." > C'est ce qui me manquait, je te conseille de remonter ces infos quelques paragraphes plus haut, juste avant qu'elle ne mente, comme ça on suit ses pensées et on comprend pourquoi elle lui ment.

"Diane avait quelques notions de cette essence, car aux Sept, elle avait vendu bien des pique-niques aux sondeurs des cures, qui étaient souvent émotimages."
> Je ne comprends pas ce que tu veux dire dans cette phrase

"de la haine qu’elle vouait aux personnes condescendantes."
> Je ne comprends pas bien. Elle parle bien de la personne qui l'interview ? N'est-ce pas normal qu'elle la teste ? J'ai déjà conduit des interviews dont une récemment avec un pauvre japonais effondré qui ne parlait pas bien anglais et on est obligé de poser des questions sur la personne, ses études, ce qu'elle attend etc. C'est chiant et on s'en fiche en vrai, mais ça permet de savoir si on arrivera à s'entendre avec la personne en face. Avec un tel comportement puéril, Diane ne va pas loin quoi. Je m'attendais à ce qu'elle soit plus adulte. On dirait presqu'une ado effrontée !
"J’ai d’ailleurs vu dans votre dossier que vous n’aviez pas obtenu votre diplôme chez nous et je dois dire que je ne suis pas étonnée."
> Par exemple, cette phrase peut être justifiée si on est du point de vue de l'examinatrice : contrairement aux autres candidats, elle n'a aucun diplôme, ce qui ne joue pas en sa faveur et au vu de son attitude puérile, la professeure n'est pas étonnée. Du coup, pourquoi tant de haine ? D'autant que Diane ne fait pas sa crise d'ado en ce moment. Si je comprends bien sa position, son visa va expiré et elle est sur le point d'être expulsée. Elle joue le tout pour le tout avec cet entretien. Inutile de prendre son potentiel futur employeur de haut quoi, ça ne mène nulle part et seul un ado trouverait ça cool et branché d'avoir ce type d'attitude. Après, ce n'est que mon humble avis.

"J’avais cru comprendre que vous vouliez que je me taise."
> Suggestion : "Vous m'aviez pourtant dit "montrer" !" (Pour la rendre moins YA et donc moins insupportable)

"Heureusement, les examinateurs ne remarquèrent rien."
> Pas sympa ton héroine, c'est tout ce qu'elle pense ? Elle pourrait s'en faire pour elle, car elle est responsable de son état ?

"encore énervée par le comportement de Ghislaine."
> Tu insistes trop là-dessus. Donne-lui une bonne raison d'être énervée si tu veux que Diane le soit. Par exemple qu'avec son accent de paysanne, on se doute à mille lieux à la ronde qu'elle parle le patois des Lacs, un vieux dialecte méprisé par les nobles. Là oui, c'est déguelasse, classiste et clairement condescendant.

"mais je semble incapable de dire la moindre phrase."
> "mais je suis..."

"— Et donc ? demanda Diane. Vous cherchez une tutrice pour vous rendre bilingue avant le départ ?
— Non, je cherche une interprète pour m’accompagner."
> Diane est total à côté de ses pompes. On a compris depuis le tout début qu'ils cherchent une interprète. C'est elle qui devrait donc dire toute guillerette : "Cherchez-vous une interprète ?"
> Par ailleurs, c'est là qu'elle pourrait enchaîner sur le dialogue d'avant, sur le fait qu'elle parle quatre langues. Histoire qu'elle se vende, pas juste qu'elle soit là à se demander ce qu'il se passe.
"Diane n’eut pas de répartie fine, cette fois-ci."
> C'est le moins qu'on puisse dire

"Diane devina que sa rivale s’était remise de ses émotions et se réinstallait, encore sonnée."
> Pour la montrer sympa, je dirais que Diane est soulagée que sa rivale soit sur pied. En plus, ce serait fair play. Enfin perso, je la ferai carrément passer avant elle et disparaître ensuite parce que ce perso ne sert plus à rien par après.

"— D’accord, dit Basile."
> Trop facile. Diane est clairement HS, elle devrait expliquer les langues qu'elle parle, où elle les a apprises, dire qu'elle est douée et il devrait la tester là-dessus ! Une fois qu'elle a fait ses preuves, elle pourrait débaltérer tous les trucs inutiles (inutiles au poste hein) qu'elle sait faire, avec l'énergie du desespoir. Et uniquement là, il peut dire d'accord. Sinon, il n'y a pas d'enjeux quoi. Fais-nous un peu trembler. Fais-la jouer ses bonnes cartes. Fais-nous douter qu'elle va y arriver. Le dialogue est à retravailler pour amener plus d'émotions chez le lecteur selon moi.
> Par ailleurs, dans le chapitre précédent, comme c'est une étrangère et que la question des langues semble mise au centre de l'intrigue, je te conseillerais d'introduire ce point dans le premier chapitre, le fait qu'elle parle plusieurs langues, quitte à inventer des jurons ou quoi, ou qu'elle parle dans sa langue natale aux marins, un truc du genre, ça pourrait être sympa et ce serait important pour ce chapitre. Le fait qu'elle parle pleins de langues ne tomberait pas comme un cheveu sur la soupe.

"On en avait une, mais elle a dû se désister. Un autre engagement, apparemment, soupira-t-il. Ça a retardé toute l’expédition. "
> Je garderais cette info sous le coude pour plus tard

"Il y eut un long silence et enfin, enfin, Diane revint à elle-même. Elle devait quitter cette pièce, rentrer chez elle, préparer ses affaires. Elle avait gagné. Elle avait tellement l’habitude de perdre qu’elle ne savait pas comment réagir."
> Sa réaction est toute plate. Elle rêve depuis toujours d'embarquer sur un bateau. Quand on lui en offre la possibilité, elle s'en fiche ? Je m'attendais sincèrement à ce qu'elle bondisse de joie, voire embrasse les deux joues des gars

"Le reste de la journée se déroula dans un brouillard cérébral molletonné"
> ?? What ? Sa réaction n'est pas en accord avec la Diane du premier chapitre. Limite j'attendrais à ce qu'elle ait toujours ses bagages prêts, genre toujours prête à partir quoi !

"à se remplit"
> Remplir

"l’accueillit à bord."
"la faire monter à bord"
"la fête qu’à bord de leur rafiot"
> Répétition de à bord

Désolé pour ce looonng pavé. Tu fais le tri et tu gardes les remarques qui t'intéressent 🙂

Au plaisir de lire la suite
Nanouchka
Posté le 09/02/2023
Merciiiiiii infiniment pour toutes ces remarques.

◊ Je vais chercher un autre nom pour Académie. Je le vois partout et je m'étais déjà dit "change-le", donc je vais m'y coller.

◊ Ça me chiffonne aussi qu'il y ait une coïncidence entre la démigration et cet entretien, alors que les deux pourraient très clairement être connectés, et ce dès le début du premier chapitre. J'aime bien ta suggestion d'en parler dès l'ouverture. Je tiens à passer par le cabinet de vétérinaire pour donner un aperçu vivant et humoristique de ce qu'a été la vie de Diane ces dernières années, mais l'un n'exclue pas l'autre : faudra juste que je joue avec les pièces du puzzle.

◊ Je n'avais pas du tout capté qu'il faudrait la montrer polyglotte dans le premier chapitre. C'est noté et ce sera faaaaaait.

◊ Sur le paradoxe c'est sa dernière chance et pourtant elle se comporte comme une adolescente pourrie-gâtée, nous sommes d'accord qu'il y a quelque chose qui cloche. Je galère immensément parce que j'ai cette envie que Diane exprime toute la colère qu'elle éprouve, qu'elle ne soit pas l'héroïne qui contient tout pour faire plaisir, pour se conformer, pour avoir l'air sage. J'ai envie qu'elle casse la baraque. Mais d'un autre côté, souvent (car ce n'est pas la seule occurrence de ce paradoxe) ce n'est pas adapté à la situation dans laquelle elle se trouve, ce qui lui donne l'air de ne pas comprendre certaines choses... alors qu'elle les comprend. Elle est juste à côté de la plaque d'un point de vue émotionnel. Il faut que je voie comment résoudre ce problème. Pour le moment, je bloque dessus.

◊ Et oui, elle aurait entièrement dû comprendre dès la seconde 1 que le boulot était interprète. J'adore lire des récits avec des personnages intelligents et pourtant j'utilise souvent par facilité la tension créée par le fait que les protagonistes ne comprennent rien. Je fais beaucoup plus attention à ça depuis quelques chapitres, donc c'est un défaut qui va s'effacer peu à peu, mais au début du récit je vais devoir revoir ces moments de "lenteur".

◊ Inattendu et intéressant, ce que tu dis sur sa réaction. Il y a des gens qui se figent face au bonheur, ça les court-circuite, donc ça me semble pas si bizarre, mais je vois bien que c'est très personnel et pas forcément "relatable". Faut dire que là sa joie est très très très implicite, je me rends compte. Je vais essayer de faire ressortir ça d'une façon ou d'une autre. De toute façon, je pense que quand le chapitre gagnera en cohérence et clarté de "elle se bat pour réussir cet entretien", la joie ressortira tout naturellement aussi.

Mon cerveau va bien réfléchir pendant la nuit, je crois. Merci encore pour ta lecture attentive !
Peridotite
Posté le 10/02/2023
« Sur le paradoxe c'est sa dernière chance et pourtant elle se comporte comme une adolescente pourrie-gâtée, nous sommes d'accord qu'il y a quelque chose qui cloche. »
> Je te réponds sur ce que tu dis là en t’apportant un ressenti que j’ai depuis que je lis des textes sur PA : les héroïnes se ressemblent toutes ici. Elles sont jeunes, mignonnes. Elles ne comprennent rien à ce qu’elles font et pourtant doivent toutes être rebelles et énervées, sans que l’histoire ne le justifie. Tu as aussi ce ressenti ou c’est juste moi ?
Pourquoi ce cliché de femme ? Je sais qu’il y a une sorte de cliché de la fille française relayée dans les BDs franco-belges et parfois dans les romans : celui de la fille râleuse qui sait ce qu’elle veut. Ces femmes de fiction sont apparues avec Pélisse de la Quête de l’Oiseau du Temps dont le but est de forcer Dragon dans sa quête, avec Cixi du Monde de troy qui rêve d’aventure et ne se laisse pas marcher dessus, mais aussi avec Isabeau des Passagers du Vent, une femme un peu anachronique qui se heurte à l’esclavage au XVIIIe siècle, pour ne citer qu’elles. Ces femmes ont toutes un caractère fort comparé aux princesses et filles diverses à sauver des histoires d’avant les années 80, donc elles ont eu un fort impact sur le traitement des femmes dans la fiction.
Pour autant, d’après ce que je lis ici, il semblerait que les auteurs actuels ne reprennent que certains traits de ces héroines fortes, que leurs défauts finalement : le fait qu’elle tape du pied, qu’elles soient énervées, notamment contre le héros, ce qui était justifié auparavant car souvent leur rôle dans l’histoire était d’orienter le héro (mâle) dans sa quête. Là, en ne reprenant que ce point, ces femmes n’ont plus de qualités : elles sont juste jeunes, belles, ne comprennent rien, pleurent et sont hystériques. Retour vers les années 70 quoi. La faire être rebelle contre le système marche si cela est justifié par le scénario. Dans l’exemple de ton chapitre, pourquoi la faire rebelle contre ses examinateurs lors d’une interview ? On sait tous très bien que si on adoptait une attitude si puérile dans la vie réelle, on serait écarté direct. Et surtout en tant que femme, car il y a d’autres facteurs discriminants qui nous touchent à l’embauche comparés aux hommes. On m’a déjà sorti lors d’une interview que ça ne servait même à rien que je sois là, car j’allais tomber enceinte dans l’année et qu’il allait certainement pas m’embaucher (véridique et j’avais 28 ans à l’époque). Imagine donc si la prochaine interview j’arrive énervée, limite j’insulte les examinateurs. Personne ne m’engagera ! Au contraire, prendre sur soi, être calme et à l’écoute, prête à se vendre, est une attitude professionnelle.
J’ai une hypothèse pour expliquer cette profusion de femmes sottes rebelles, mais ton opinion m’intéresserait. Je suppose que ces femmes sont des hybrides entre la femme de la BD franco-belge et le héro masculin typique américain, celui qui n’écoute personne, est violent parce qu’il tape du pied, c’est un rebelle lui quoi, hein, personne n’a intérêt à l’embêter, lui. Un mix donc entre les défauts du héro américain, mais vu que c’est une femme, on la rend plus stupide et plus « sensible » aussi, il faut donc la faire pleurer, chouiner et se plaindre, et la faire rechercher l’aide des hommes. Parce que bon se sauver toute seule en tant femme, impossible quoi. Tu crois que j’ai juste ?
Je précise que je ne pense pas à ce stade que Diane soit sotte et rebelle, c’est juste le ressenti que j’ai eu au cours de l’interview. Dans le chapitre 1, elle me paraissait au contraire vivifiante, rêveuse et débrouillarde. En fait, je lance le débat ici, mais je pourrais le faire sur mon jdb ou ailleurs. C’est vraiment une question que je me pose en général et ce, depuis que je suis sur Plume d’Argent et que je découvre les héroïnes ici. Qu’elles soient princesses, malades, voleuses, tueuses ou autres, c’est toujours le même profil : la femme rebelle et donc énervée, sotte sur les bords, donc qui râle et qui attend l’avis ou l’aide d’un perso masculin pour faire sa vie.
Pour conclure, je pense qu’on peut créer un large panel de femmes dans la fiction, pas besoin de se limiter à l’adolescente en crise de puberté qui chouine avec une épée à la main. Je pense que les livres de fantasy y gagneraient grandement.
Je précise une dernière fois que ces réflexions n’ont rien à voir avec Diane, mais si j’en viens par la suite, au courant de ma lecture, à râler contre son attitude, c’est probablement parce qu’elle tombe dans ce que je viens de décrire ici. Après tout, ça vient de m’arriver dans 4 récits différents sur PA.
Encore un long pavé, désolé je suis bavarde 😊
Nanouchka
Posté le 10/02/2023
C'est une réflexion plus large que mon roman, en effet, donc je ne te répondrai qu'en ce qui concerne mes propres personnages, parce que je ne peux pas parler pour les autres.

La colère est une émotion que je n'ai jamais eu le droit d'exprimer, donc elle s'exprime maladroitement chez mes personnages.

Quant à la bêtise, elle vient d'une forme de paresse créative que je n'ai admise qu'en lisant ton commentaire. C'est beaucoup plus difficile d'écrire une bonne histoire avec un personnage intelligent pour deux raisons : 1) il y a moins de modèles narratifs donc d'inspirations de comment faire, et 2) on ne peut plus utiliser le ressort de la surprise et du suspense à la légère.

Diane a de quoi être énervée mais est par ailleurs très intelligente, donc il va falloir que j'arrive à doser ses émotions et réflexions de façon à trouver sa justesse. C'est aussi à ça que va me servir ce premier jet. Merci de m'avoir aidé à mettre le doigt sur une de mes quêtes de rédaction !

PS — À l'inverse de ton ressenti, le mien est que rendre la colère aux personnages féminins n'est pas misogyne mais au contraire une envie d'affirmation. Ça peut être fait de façon maladroite mais ça ne me semble pas discriminatoire dans l'intention.

PPS — J'ai écrit tout un essai sur les personnages brillants dans les séries télévisées, donc je vais aller piocher parmi ces gens-là pour trouver de l'inspiration. Faut que je trouve des références en roman aussi. Je vais peut-être lancer un appel sur mon JdB.
Peridotite
Posté le 11/02/2023
"C'est beaucoup plus difficile d'écrire une bonne histoire avec un personnage intelligent pour deux raisons : 1) il y a moins de modèles narratifs donc d'inspirations de comment faire, et 2) on ne peut plus utiliser le ressort de la surprise et du suspense à la légère."

> Sur ce point, on a des avis différents. Ce serait plus dur pour moi d'écrire une histoire avec un héros stupide. Déjà, l'action n'avancerait pas, car le gars serait long à la détente. D'autre part, il aurait toujours besoin des autres. En plus quand un perso ne sait pas réfléchir et prend toujours les mauvaises décisions, ça devient agaçant pour le lecteur et cela crée un manque d'empathie. Surtout en fantasy où on est dans l'aventure. S'il y a d'autres persos à qui s'accrocher, comme dans le Trône de Fer, ça va, mais si c'est l'unique perso qu'on suit, moi ça me lasse. En même temps, j'ai dû mal à trouver un exemple comme ça dans un roman de fantasy avec un héros principal benet. Tu en as un qui te vient ? L'idée serait originale en soi. Imagine le pauvre subirait la méchanceté des autres. Il se ferait sans cesse arnaquer, voler ses affaires, truander, violenter, il se perdrait etc. Un peu comme Candide de Voltaire d'ailleurs. C'est pour cette raison qu'il est dur d'en faire le perso principal à mon sens, surtout si on a une aventure folle à lui faire vivre, genre déjouer des complots etc.

Ça peut néanmoins être très bien fait et original hors fantasy, comme dans Des Souris et des Hommes de Steinbeck, où la naiveté de Lennie, déficient mental, le fait être renvoyé de boulots et le met toujours dans la mouise. C'est plutôt touchant. En même temps, j'adore Steinbeck. Avec une heroine, je viens de finir La Fille de la Supérette dont la héroïne est aussi légèrement déficiente mentale. Pareil que pour Lennie, elle subit la méchanceté des autres et quand elle perd son emploi, c'est une descente aux enfers. Sinon, je ne sais pas. C'est dur de trouver de bons livres avec des persos non intelligents voir déficients mentals. Quand on le fait, je pense que c'est un point à ne pas traiter à la légère et de mettre ce point au coeur de l'histoire comme dans ces deux exemples. Ainsi, accumuler des persos féminins sottes dans la fantasy moderne, sans traiter ni expliquer pourquoi elles sont si bêtes ni qu'il n'y ait aucune conséquences à leur naiveté, car elles sont sauvées par des hommes sur lequel elles s'appuient entièrement, n'est pas une bonne idée selon moi.

Pour la colère, homme comme femme, il faut une raison pour que le héros soit en colère. S'il est juste énervé pour rien, il passe pour un gosse qui roule par terre en chialant. S'il a une bonne raison, c'est différent bien sûr. De toute façon, tous les persos sont toujours en colère un moment où à un autre, comme nous dans la vraie vie. Dans quel livre de fantasy le héros ne se met jamais en colère ? C'est impossible ! Tu dis que tu n'as jamais été en colère ou que tu n'en as pas le droit, mais je ne sais pas comment tu fais. Je le suis souvent perso et je pense que c'est le cas de tous. Quant aux persos vraiment colériques, donc en colère pour un oui ou pour un bon, souvent ce sont soit des enfants soit des personnes violentes, des persos rattachés à la pègre par exemple, souvent le bras droit du héros mafieux. Des anti-héros en fait.

Enfin ce n'est que mon humble avis 🙂
Nanouchka
Posté le 12/02/2023
Je ne disais pas que je ne me mettais pas en colère mais qu'on ne m'avait pas autorisé à le faire, donc c'est un sentiment que j'explore depuis peu. Je le décris par conséquent d'une façon approximative, souvent décalée ou apparemment gratuite, mais ça va s'affiner et gagner en crédibilité avec le temps. Ça m'aide que tu continues de souligner les moments où sa colère ne semble pas légitime, pour que je voie comment ajuster la scène de façon à ce que ça fasse plus sens.

Pour l'intelligence des protagonistes, je ne parlais pas de stupidité ou de déficience mentale, mais d'une nuance entre "comprend tout" et "ne comprend pas certaines situations". Dans La Boussole d'Or, Lyra Belacqua met longtemps à comprendre que Mme Coulter est néfaste, alors que ça me semblait très évident à la lecture. Dans Hunger Games, Katniss Everdeen passe l'entièreté du deuxième bouquin à se méfier des autres joueurs, alors qu'en fait ce sont ses alliés. Sherlock résout toutes les énigmes mais est sincèrement surpris que Watson le considère comme son meilleur ami. Gandalf ne comprend pas que Saroumane est intéressé par une alliance avec Sauron. On a tous des choses qu'on comprend moins que d'autres et des zones de flou (des blind spots).

Dans la narration, ça donne ce procédé narratif de la surprise, qui repose sur décrire une situation avec l'interprétation qu'en fait le protagoniste dans un premier temps, puis il y a révélation et réajustement de sa vision, et en il tire une leçon, un apprentissage. C'est un procédé délicat et nuancé que je veux mettre en place sur l'ensemble du roman : que Diane fasse des erreurs d'interprétation par immaturité et qu'elle grandisse petit à petit, à force d'erreurs et rectifications, et devienne une personne plus stable, affirmée, assertive, sereine, confiante. Pour qu'il y ait cet arc, il faut qu'elle en soit loin au début, et c'est là où je galère, parce que je ne veux pas la rendre détestable non plus : il y a un juste milieu, et je vais pas mal jouer avec le curseur avant de trouver le bon équilibre, je pense.

Dans cette scène précise, le fait qu'elle ne déduise pas que le boulot est d'être interprète venait du fait qu'elle ne sait pas gérer ses émotions chaotiques sur le moment — son manque de confiance en elle, la honte d'avoir abandonné à mi-parcours, le défaitisme né d'avoir déjà été tant refusée à tant d'emplois, sa colère ravalée depuis des années envers les gens qui la prennent de haut, le désespoir et la panique qu'elle a de savoir que si elle rate l'entretien elle doit rentrer au village — et en bonus ça me permettait de lui faire exprimer de la colère (ce qui n'est pas possible si elle comprend d'emblée l'enjeu). Suite à notre dialogue, je pense qu'en V2 je reverrai la structure de l'entretien.
Peridotite
Posté le 13/02/2023
Mmh je vois, je comprends mieux ce que tu veux dire. Dans tes exemples en revanche, les persos que tu cites ne sont pas idiots, loin de là. Je citerais même Sherlock comme quelqu’un de très intelligent. Le fait qu’ils hésitent, qu’ils poursuivent une piste qui s’avère ne pas être la bonne ne remet pas en cause leur intelligence selon moi, au contraire. Je pense que ce sont des ressorts narratifs qu’on peut amener avec tout type de personnages. Un perso super intelligent serait à priori plus prompt à les résoudre qu’un idiot qui n’y arriverait pas, mais pour moi, les trahisons, les fausses pistes, tout ça, c’est ce qui met du piment à l’histoire, ça apporte de la crédibilité. En gros, malgré les qualités et défauts intrinsèques des persos, leur aventure ne sera pas du tout cuit. Ils sont humains quoi. En revanche, si tu définis un perso d’une telle ou telle manière, il faut s’y tenir ou alors le perso est mal campé. S’il est stupide, il ne peut se mettre à résoudre des énigmes d’un coup. S’il est intelligent, il peut s’être fourvoyé, mais il va réfléchir et rebondir.

Pour revenir à Diane donc, je pense que c’est une bonne idée de faire cette mécompréhension sur le travail en question, mais il faudrait que sa réflexion se fasse en même temps que le lecteur à mon avis. Pas qu’on ait compris trois paragraphes avant et pas elle. Car c’est ton premier chapitre, celui qui sert à camper ton perso, qui est Diane, quels sont ses objectifs. Si tu la montres stupide ici, on va rester avec cette idée forever. Pour créer la mécompréhension, tu pourrais par exemple définir un nom du poste tout bizarre. En gros, ni Diane ni personne ne sait ce que c’est. Elle pourrait même demander aux gens sur le chemin, aux tavarniers etc ce que c’est, mais ils ne savent pas non plus. Vu le nom, elle pense que c’est un poste en lien avec la magie, donc quand elle voit l’ancienne étudiante douée devant la porte, elle peut bel et bien se dire que c’est fichu. Mais quand elle comprend enfin que c’est interprète, là elle réagit correctement et fait un sans faute ? Ce n’est qu’une idée comme ça 😊

Tous ces sentiments et idées que tu me dis là me semblent bons et cohérents avec la personnalité de Diane que tu me décris. Il faut juste que dans l'écriture, on le ressente bien à présent. Pas que ça paraisse brouillon. Surtout, qu'on comprenne d'où vient sa colère et son incompréhension, pas que ce soit gratuit, sinon tu définis Diane comme colérique et sotte. Si on comprend le perso en revanche, on comprendra d'où vient sa frustration et on cernera mieux ses émotions.

Je pense que les 2-3 premiers chapitres servent à ça : à définir ton perso, donner envie au lecteur de rester aux côtés de ce perso et de lancer l'intrigue. Après, tout dépend de la longueur du livre. Enfin, ce n'est que mon humble avis. :-)
Gabhany
Posté le 08/02/2023
Hello Nanouchka !
Je reviens par ici pour lire la suite des Funambules avec plaisir. Je me demande bien pourquoi Basile a accepté Diane si facilement ! Il y a ^surement anguille sous roche.
J'ai repéré deux coquilles :
- la première n'en est pas vraiment une haha, c'est juste que je n'ai pas compris la métaphore de "comme des poignées de cheveux qui reviennent" en fait.
- "Elle acquiesça avant de comprendrEZ leur regard plein de commisération"
J'ai bien aimé aussi la petite "vengeance" de Diane qui donne un petit aperçu de ses capacités inhabituelles j'ai l'impression.
À bientôt pour la suite !
Nanouchka
Posté le 09/02/2023
Merciii <3
C'est noté pour la coquille et la métaphore chelou hahaha.
Chacardi
Posté le 29/11/2022
He bien je continue à aimer te lire !

Navrée je ne suis pas le genre de lectrice ultra tatillonne qui repère toutes les coquilles etc, cependant le fond m'intéresse beaucoup. Tu commences à donner des indices sur les capacités magiques des myfyrs de façon élégante je trouve, c'est à dire que ça donne à la fois du rythme au récit et de la profondeur... sans spoiler les futurs lecteurs/trices, il me semble que Diane peut utiliser le mana des autres et c'est sans doute pour cela que les myfyrs sont mal vus, maiiiiiis.... je suis peut-être à côté de la plaque.

En tous cas ravie de suivre Diane sur ce bateau, j'ai déjà le sentiment qu'une grande aventure commence !

Cha
Nanouchka
Posté le 29/11/2022
Yaaaaaay, ravie que la suite t'ait plu ! Tu es tout à fait dans la plaque. Sur la plaque. En plaque. (Mon cerveau souffle : plaque -> plaquette -> tablette -> tablette de chocolat.) Très bonne soirée à toi !
Zlaw
Posté le 13/11/2022
Bonjour Nanouchka !


J'ai pris des notes au fil de ma lecture de ce chapitre, donc mon commentaire va peut-être être un poil décousu malgré mon re-travail final. ^^

Je commence par ce qui est presque un détail (quoique sans doute pas de ton côté), mais j'aime bien le choix des noms de régions et les gentilés associés. Les Madéens à Madeira, les Ilyens à Ilyn. Je n'ai pas encore trop compris le liens entre Sept Lacs et marnés, mais il existe sans doute. Peut-être que marnés correspond à une région encore plus large que les Lacs ? Les Quatre Vents est aussi un nom évocateur pour une région, c'est simple mais efficace. On devrait avoir plus de noms comme ceux-ci dans le monde actuel, peut-être qu'alors je ne serais pas aussi nulle en géographie. xD
Salmuera et Arroyos sont également des noms de villes sympathiques. Ils sonnent fantaisie sans être trop tordus. Je ne sais pas si Canopée est une ville ou une région, mais c'est un mot que j'aime bien de base, donc associé à un endroit, c'est bien aussi.
Parallèlement, les prénoms des personnages sont en grande partie curieusement classiques (Basile, Corine, Ghislaine, Hortense, Diane, Antoine, Bianca...), c'est une bonne juxtaposition, je trouve. Ça colle avec l'ambiance hors du temps que tu dis tenir du registre steampunk. J'avoue qu'à part l'esthétique, type rouages sur haut-de-forme, je suis peu familière de cette ambiance, donc c'est de la totale découverte pour moi.
Mais la conscription n'est pas complète. Oren ne m'est pas connu, par exemple. À moins que ce ne soit le patronyme du capitaine ? Entre Edel et Meneo d'une part, et des Rosiers de l'autre, c'est un étrange mélange que tu nous fais là côté noms de famille, mais encore une fois, ça sonne juste à mon oreille.
Dernier point sur les nommages : très osée, l'appellation du Triangle d'Or pour un commerce qui, a priori, n'inclut pas de traffic humain. C'est voulu ?

En ce qui concerne l'entretien, action principale du chapitre, les membres du jury, si on peut dire, sont bien équilibrés. Ghislaine méchante, Corine médiatrice, et Basile désinvolte. Ça change des fronts unis qui se font écho, même s'ils ont aussi leur intérêt, bien sûr.
J'ai beaucoup aimé Basile, ce qui tombe bien puisque c'est lui qu'on emmène avec nous en voyage. ^^ J'aime bien qu'à aucun moment il ne réagisse à Ghislaine, même après avoir été admonesté comme "impossible". On ne le voit même pas lever les yeux de son livre sur ses genoux. J'aimerais dire que j'étais capable d'autant d'audace en amphi, mais honnêtement, faire quoi que ce soit sur ces genoux, c'est vraiment trop voyant. xD Je ne sais pas s'il se repose sur les lauriers de sa famille ou bien ses propres mérites (comprendre toutes les langues, ça impressionne même Diane, même s'il ne les parle pas) pour ainsi ignorer ses collègues, mais il a un certain aplomb détaché qui fait mouche. Et j'ai trouvé habile de ta part qu'il ressemble physiquement à son frère (au point qu'il le rappelle à Diane) mais qu'elle remarque tout de suite qu'ils n'ont rien à voir en terme de tempérament. Tant mieux, parce qu'Antoine avait l'air pénible. Le cliché du garçon qui embête la fille parce qu'il l'aime bien, on ne saura jamais si la mère de Diane est beaucoup trop romantique ou bien si elle avait raison, mais quoi qu'il en soit, notre narratrice ne comptait pas retourner quoi que ce soit à son camarade de classe d'autre qu'une paire de cinq, comme on dit. ^^ Basile, lui, en plus d'avoir un meilleur prénom (opinion subjective, mais je la donne quand même) paraît studieux et absorbé, ce qui est quand même de meilleure compagnie que taquin. Affaire à suivre. Encore une fois, tes personnages se dessinent doucement, et ça me plaît vraiment. On a parfois tendance à trop marquer les traits de caractères d'entrée de jeu, ce qui au final sonne un peu faux et forcé, et surtout n'est pas toujours convaincant. Donc là, ça me convient bien. =)

Côté Diane (qui se dévoile elle aussi à feu doux), on en apprend plus sur les raisons de son entrée à l'Académie. C'était donc volontaire ! Étrange, si on lui a toujours dit de cacher sa nature magique. N'avait-elle pas anticipé ce point de blocage ? Quoi qu'il en soit, je trouve ça sympathique que ça fasse en quelque sorte le lien avec le premier métier qu'on la voit exercer : assistante vétérinaire. Ce n'était donc pas totalement au pif. Elle aime bien les petites bêtes. Je suis raccord sur ce point, je ne vais pas le nier. Un bon point pour elle, pour ce que ça vaut. ^^
Ensuite, j'ai bien aimé la liste de compétences qu'elle fait d'elle-même pour convaincre son auditoire. Je tenterai peut-être ça dans un entretien, un jour. Et son dernier discours est percutant. Il se termine peut-être de manière un peu raide, mais ça colle avec l'énergie du désespoir qu'elle y met. Elle ne dit pas merci en partant après avoir obtenu le poste, mais bon, encore une fois, elle est toute retournée.

La démonstration magique est très intéressante. La description visuelle de la magie est prenante et ne porte pas à confusion, ce qui est appréciable. Le fait que Diane emprunte le pouvoir de quelqu'un d'autre est particulièrement intrigant. Est-ce que tous les mages savent faire ça, ou bien est-ce spécifique à sa qualité de myrfyr ? On apprend également que le mana est quelque chose qui s'accumule dans les individus (puisqu'elle le prélève à Bianca), au lieu de quelque chose qu'ils puisent au besoin dans leur environnement. Et que chaque type de mage a son type de mana, donc. Est-ce que ça signifie que Diane utilise du sien pour prendre du sien à la jeune femme du couloir ?

Enfin, je suis contente qu'elle semble tomber sur un bon navire. Le fait que le capitaine se soit déjà montré honorable par le passé (contrairement à ses collègues, honte à eux) et que lui et son équipage ait déjà une réputation noble si un poil mystérieuse, me plaît bien. Je n'ai rien contre les histoires où le sort s'acharne un peu sur les personnages, mais ça fait plaisir aussi de partir dans de bonnes conditions. De l'aventure, il y en aura de toute manière. ^^

J'ai quand même une dernière question peut-être un peu bête, mais est-ce que, du fait qu'elle a obtenu le job, elle ne devrait pas prévenir l'Office de la Migration ? Ou alors ce n'est pas la peine, puisque techniquement elle ne reste pas en ville ?


Voilà pour moi. Je sais que ce n'est que le début de ton histoire, mais tes chapitres sont très aboutis, selon moi. J'espère qu'ils ne vont pas faire les frais de nombreuses réécritures, parce que ça ne me paraît pas vraiment utile ici. Mais je suis aussi une puriste de l'accompli, donc mon opinion est biaisée, c'est vrai. ^^

À bientôt ! =D

P.S.: ramassage de coquilles :
- "chacun devant un carton qui indiquaient son nom" -> "qui indiquait"
- "par train et charrettes" -> Pour l'un est au pluriel et l'autre non ?
- "champ-de-vision" -> Est-ce un terme technique de ton univers ? Sinon, je ne crois pas que les traits d'union soient nécessaires. =) (Même si c'est vrai que c'est joli comme ça, tiens.)
- "au-dessus la jetée" -> "au-dessus de la jetée" (ou alors je n'ai pas compris le sens de la phrase, je note juste tout ce qui m'interpelle, je suis loin d'avoir toujours raison ^^)
Nanouchka
Posté le 13/11/2022
Merciiiiiiiiiiiiiiiii (ajouter ici : une infinité de "i")

Je vais corriger les coquillettes de ce pas (c'est vrai que c'est joli "champ-de-vision" mais oui non tu as tout à fait raison, ça n'existe pas).

Trop contente de voir que tu perçois toutes mes intentions, que c'est clair et fluide. J'étais particulièrement en doute sur la limpidité de cette première utilisation de la magie, donc je suis rassurée.

Tu vas rire (ou pas) mais alors je n'ai pensé au commerce triangulaire qu'à la toute dernière relecture de ce chapitre, et j'étais en mode "meeeeeerde, on va voir si ça passe". Bon, ben, ça passe pas ahahaha. En fait, le Triangle d'Or c'est une région magnifique en Asie que j'avais adorée et j'avais voulu garder cette appellation ici, parce que c'est une union internationale géopolitique de trois pays (triangle) autour du culte du soleil (or). Mais je ne veux pas ignorer les histoires qui nous viennent face à ces mots, donc je vais voir si je trouve d'autres noms qui me plaisent. Comme Sainte Trinité (je plaisante).

Merci beaucoup pour ta lecture si précise et attentive, ça m'encourage tant.
Zlaw
Posté le 13/11/2022
Contente de t'encourager ! C'est un peu le but de mes commentaires, quand même. ^^

En ce qui concerne le Triangle d'Or, peut-être que tu peux jouer sur des synonymes ? Trigone existe, pour triangle, apparemment. Quant à la qualification, il y a doré, mordoré, ou même d'ambre, pour garder la couleur sans le métal.
Après, j'ai tilté, mais ça ne m'a pas choquée non plus. Tu as aussi le droit de te réapproprier des termes. La preuve, ça existe déjà pour plusieurs choses dans notre monde, d'après ce que tu me dis. =)
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