2. Gravier mouvant

Par Jowie
Notes de l’auteur : modifié le 10/02/2020

Cerveille se noyait dans l'encre des premières heures après minuit. D'abord les contours de ses toits tuilés et ses cheminées cabossées, puis ses remparts ravinés par la pluie. Et ainsi débuta le voyage. Le vrai voyage.

Depuis Cerveille, pas un village, pas un hameau : il semblait que cette terre stérile, tampon entre l'Einhendrie et l'Opyrie, avait été abandonnée des Hommes. Au fil des aubes et des crépuscules, le paysage évolua, mua, muta. L'herbe fraîche s'allongea, jaunit et se changea en gerbes sèches qui, à leur tour, s'effritèrent et devinrent poussière. Tels des rideaux de théâtre, les nuages mousseux et grincheux cédèrent la scène à un ciel azur et lumineux. L'air tiède se réchauffa et se coupa de toute humidité.

Tel un nouveau-né, Eleonara n'avait pas fini de découvrir le monde. À la taverne du Saint-Cellier, elle ne l'avait aperçu qu'à travers le prisme de contes et de récits de voyageurs. Au Don'hill, elle l'avait frôlé sur des cartes géographiques, des textes descriptifs, des gravures. Les localités, les fleuves et les rivières, elle n'avait jusque-là pu que les imaginer sous un nuage noir de noms.

 

Chassant un moustique enamouré de ses chevilles, Eleonara marchait derrière Pia qui fouettait les mouches avec sa queue et dont la robe noir fumée chatoyait. Le climat était peut-être plus clément, il se rattrapait en attirant toutes sortes d'agaçantes bestioles.

La touffeur s'abreuvait de ses forces. Des perles de sueur alourdissaient ses cils et une migraine naissante se ramifiait autour de ses orbites. Ses pieds transpiraient dans ses chaussons, plus adaptés aux prés verts qu'à un infini rocailleux. Son bliaud noir attirait l'astre doré au même titre que la flamme séduisant le moucheron. Sa peau claire, jusqu'alors accoutumée aux cycles pluvieux et à la pénombre des intérieurs, calcinait. L'elfe aurait pu jurer que ses épaules, son dos et le dessus de son crâne crépitaient ; elle n'aurait pas été étonnée non plus si, d'ici quelques heures, son cuir chevelu pelait et partait en fumée malgré sa touaille. Boire, boire et boire ne servait à rien, la soif n’avait pas de fin.

Perchée sur sa monture, Sebasha écrasa un insecte sur sa clavicule nue et considéra sa protégée qui, en trébuchant, élevait des nuages poudreux et tussigènes.

— Tu survis ?

En clignant de ses yeux éblouis, Eleonara hocha de la tête et colla sa main en visière. L'horizon était aussi plat qu'une assiette.

Pour se rendre en Opyrie, la dernière volée de Frères don'hilliens avait suivi une vallée – la vallée du Rêve. Sebasha et Eleonara ne passeraient pas par le même chemin.

— Ceci est un raccourci, lui avait expliqué l'Opyrienne. Depuis les assassinats, les embouchures de la vallée du Rêve sont contrôlées par les Frères du Don'hill. Nous perdrions du temps ; les marchands qui y passent sont fouillés et on pourrait nous reconnaître. Tu ne rates rien, la vallée du Rêve est un couloir rocheux infesté de lézards. En plus, il faut payer un péage. Je déteste les péages. Nous irons par le désert de la Calavère.

Eleonara avait failli avaler un raisin de travers. Calavère sonnait décidément trop comme « calvaire » à mon goût. Les Einhendriens évitaient ce trajet ; ce ne devait pas être pour des prunes.

Elle s'était dépeint un portrait plutôt sableux de la Calavère, mais les dunes arides et sans vie qui s'étendaient devant elle ne pouvaient pas être moins lisses. Elle comprenait mieux pourquoi elle ne cessait de buter sur des cailloux. Des marées pierreuses cuisaient à perte de vue sous la crue et cruelle étoile diurne. Par endroits, une glaise stérile et craquelée se devinait sous son armure de minéraux, avec des sillons si prononcés qu'il fallait parfois les enjamber par un saut. Eleonara n'avait jamais rien vu de tel ; il semblait que le monde ne se résumait plus qu'à deux nuances : bis et bleu ciel.

— Vous n'avez pas peur que vos collègues nous rattrapent ? Ils doivent connaître ce raccourci, non ?

Un sourire altier conquit le visage de Sebasha. Elle lança une grappe de raisins que la jeune elfe rattrapa au vol. Puis l'Opyrienne vira son buste vers l'avant, projetant sa longue natte sur son omoplate.

— Pour les Einhendriens, la Vallée est la porte de l'Opyrie et le fleuve Rêve en est le tapis. Ils n'empruntent que cette voie. Ah, les Langues Alanguies ! Si fades, si prévisibles : elles ne se tiennent qu'à ce qu'elles maîtrisent. Ne t'inquiète pas, là où nous allons, personne ne suivra. Surtout sans guide.

Les Langues Alanguies : c'était ainsi qu'Agnan s'était référé à ceux qui ne parlaient pas son dialecte. Et voilà que les Opyriens employaient la même expression pour désigner la population enheindrienne, alors qu'ils en avaient hérité la langue. L'opyrien ancien, en effet, était passé au statut de langue morte.

La Peau Sombre ouvrit un bras comme pour englober la sécheresse environnante.

— N'aie crainte. J'ai été façonnée par ces vagues dorées : je te guiderai à travers ce reg comme s'il s'agissait d'un champ de blé.

Reg. C'était le nom des déserts de cailloux. Eleonara ne se souvenait ni quand ni comment il les avait rattrapées. Il était venu en douce, rampant entre les herbes mourantes jusqu'à elles. Silencieux. Prédateur.

— J'ai encore du mal à croire qu'on va à Arènes, là où ont eu lieu les assassinats.

Eleonara avala sa salive. L'Abbé du Don'hill et Tomislav d'Ox avaient été tués dans des circonstances nébuleuses. Agnan, Sgarlaad et Errmund avaient peut-être subi le même sort ; or personne n'était en position de le confirmer, car ils s'étaient volatilisés. Autant dire que pour les moines-soldats, ils étaient les suspects numéro un.

— La servante de Diutur préférerait rentrer au Don'hill ? dit Sebasha, amusée.

Le petit diamant incrusté dans sa canine capta un rai de lumière qui foudroya l'elfe. Celle-ci s'en détourna en grimaçant.

— Le Don'hill ? Ha, non merci. Combien de temps faudra-t-il pour faire la traversée ?

— Ça dépendra du bon vouloir de la Calavère et de ton endurance. Je dirais une trentaine de jours. Nous aurons le temps de converser.

Eleonara râla, imaginant les questions sans fin de Sebasha pareilles à celles de Sœur Louve, l'Abbesse du Don'hill récemment décédée.

— Je vous ai déjà dit que je n'ai rien à raconter sur mes amis nordiques.

— Tu es pourtant très déterminée à les retrouver.

— Pas plus que vous pour élucider le meurtre de l'Abbé. D'ailleurs, pendant qu'on y est, qu'est-ce qui vous lie à lui ? Maître, amant... toutes sortes de rumeurs scandaleuses ont chatouillé mon oreille à l'abbaye, appuya l'elfe, trop heureuse de retourner l'interrogatoire contre l'interrogatrice. Alors, quelle est la vérité ? Je vous en prie, éclairez-moi.

— Insolente ! s'exclama l'Opyrienne, sans pour autant réprimer un ricanement.

Elle regagna vite son sérieux, à croire que le souvenir du défunt s'était offusqué.

— Il était mon ami, une vieille connaissance. Il jouait un rôle risqué dans une position difficile. Grâce à lui, je pouvais tenir tête aux moniales sans subir de remontrances. Il s'est battu pour permettre aux étrangers d’accéder au Don'hill . Défendre nos intérêts lui a coûté cher.

Eleonara demeura pensive un instant. L'Abbé avait bien caché son jeu ; même les Mikilldiens avaient ignoré sa position, bien qu'elle eût été en leur faveur.

— Je savais que vous ne pouviez pas être son esclave.

Sebasha haussa à peine un sourcil.

— Et moi je savais que tu deviendrais une apostate.

Eleonara crut s'étouffer sur un moustique.

— Une apo-quoi ?

— Une apostate. Une religieuse qui déserte son ordre sans être libérée de ses vœux. Tu as prêté serment au Don'hill, n'est-ce pas ?

Mi-figue, mi-raisin, l'Opyrienne plaça sa main gauche contre son cœur et la droite en l'air. D'une voix mièvre, elle récita :

— Je jure de servir Diutur, de ne pas suivre le chemin d'Arthès, de vivre dans la chasteté, la simplicité, le recueillement et la corruption jusqu'à la fin de mes jours.

— Ce n'est pas ça que j'ai juré !

Eleonara n'avait plus en mémoire les paroles exactes qu'elle avait prononcées face à l'autel de Diutur, mais ce n'était pas ça. Elle regretta d'avoir perdu son sang-froid. Elle en eu la nausée, comme si elle avait trop mangé.

Sebasha la considéra avec gravité et serra ses talons pour encourager sa jument à garder la cadence.

— Tu seras nonne jusqu'à ce que le Don'hill accepte de dissoudre son lien à toi. Hélas, le Don'hill te crois morte ; lever tes vœux sera corsé.

— Alors je ferai en sorte de rester morte.

— Sage décision. Tu sais, moi aussi je suis une apostate, concéda la Peau Sombre, le regard braqué sur sa compagne de route. J'ai rejoint les moines-soldats, promis je ne sais quoi et ça, juste avant les semer. Nous sommes similaires, toi et moi.

Sebasha avait prononcé sa dernière phrase plus lentement, comme si cette réflexion lui était venue sur le moment.

— Je...

Une pierre se déroba sous le pied d'Eleonara alors qu'elle descendait une pente dorée ; elle dérapa et se serait affalée si elle n'avait pas trouvé appui sur ses mains in extremis. Elle se redressa aussitôt et secoua ses paumes, les dents serrées. Contrairement aux cailloux ocre – tièdes – et aux cailloux blancs – froids au toucher –, les pierres sombres étaient bouillantes.

— Tu t'es fait mal ? demanda Sebasha en emballant sa tête dans un châle.

Elle s'était arrêtée. Aussi résistante qu'elle voulût paraître, Sebasha d'Éméride n'était pas insensible au climat non plus : la transpiration brillait en gouttes sur ses tempes et son haut adhérait contre son dos.

— Un peu, mais ça va.

Eleonara la rattrapa et s'efforça de garder un pas vif en grommelant tout bas, restant à la hauteur de l'ombre projetée par la cavalière.

— Dites, on dormira où, une fois à Arènes ? Chez vous ?

— Je n'ai pas de maison. Du moins, pas encore.

— Mais... on va faire quoi, alors ?

— S'installer chez quelqu'un d'autre.

 

Les températures se renversèrent si radicalement le soir qu'Eleonara n'arrêtait plus d'éternuer. Ses jambes grelottantes ramenées contre elle, elle regarda la Peau Sombre allumer un feu en grignotant une poignée de dattes et de figues. Vraiment, elle ne comprenait plus rien à la nature. Comment pouvait-il faire si chaud et si froid à la fois en l'espace d'une même journée ? Le reg n'avait toujours pas fourni de signe de vie, fût-ce humain ou animal. Ce n'était pas plus mal, mais elle aurait tout de même préféré avoir la preuve que quelque chose était capable de survivre dans cet environnement peu accueillant.

Si tel était le climat, qu'en serait-il de la société opyrienne ? Serait-elle aussi hostile et impardonnable ? Quelles étranges mœurs, traditions et façons de penser privilégiait-elle ? Jusque-là, Eleonara n'avait songé qu'à s'éloigner du Don'hill le plus vite possible. Maintenant, elle appréhendait son arrivée à Arènes. Elle espérait sincèrement que les Opyriens ne se saluaient pas en retirant leurs couvre-chefs. S’ils n’étaient pas plus curieux que des coquilles de noix, tant mieux !

Couchée et bien emmaillotée sous une tente minimaliste – un drap étendu sur quatre piquets –, Sebasha pria Eleonara de monter la garde. À contrecœur, l'elfe s'enveloppa de sa cape et se planta face au petit tas de branches enflammées. C'était injuste : l'Opyrienne avait pu compter sur sa jument pour la porter ; Eleonara n'avait eu pour cela que ses pieds usés. Elle aussi aurait aimé se prélasser.

La respiration de Sebasha s'approfondit et se régularisa. L'elfe appuya sa joue contre son poing et soupira.

 

Parfois, un souffle frais se levait et l'arrosait de grains de sable, qui finissaient pour la plupart dans les plis de sa touaille ou collés sur sa cornée. Rampements sinueux, croassements, lamentations de grillons, couinements de rongeurs : ses sens captaient une multitude de bruitages légers, les examinaient et les comparaient, sans toutefois parvenir à les rattacher à une source visible. Eleonara avait eu tort : le reg était bel et bien peuplé.

La température ambiante avait beau s'être stabilisée, ça ne l'empêchait pas de trembloter. Parmi l'activité animale retentissaient des crissements accompagnés de ce qui s'apparentait à des murmures ou à des fredonnements graves. N'apercevant rien à ses alentours qui pût en être la cause, l'elfe planta un regard irrité sur Sebasha, convaincue qu'il ne s'agissait que d'un mauvais tour de sa part. Imperturbable, la dormeuse n'avait toutefois pas remué d'un pouce ; sa poitrine se soulevait et retombait paisiblement, au même rythme que tantôt.

Balayant ses environs des yeux, Eleonara s'accrocha plus fermement à sa cape. Il lui semblait que quelqu'un dérangeait la pierraille à quelques toises de là, comme s'il marchait dessus tout en demeurant invisible. Même en abaissant ses paupières et en se focalisant sur ce son qui évoquait des frottements céramiques, elle était incapable de lui attribuer une forme, une couleur ou un corps.

Après une profonde inspiration, elle se résolut finalement à se déplier et à se hisser sur la pointe des souliers. Les sourcils froncés, elle pivota sur elle-même, scrutant le panorama nocturne. Fraîche et minérale, l'haleine du soir lui caressa les joues et balaya ses mèches ternes sans lui offrir de réponse.

Eleonara était sur le point de se rasseoir, lorsque un mouvement fugace sur la pente d'en face captura son attention. Des entrechoquements ? Elle fit quelques pas en avant. Des petites pierres remuaient, puis se surélevaient doucement, seules, à croire qu'une bête sinuait en dessous.

« Est-ce que ça existe, les taupes des sables ? » s'interrogea l'elfe, figée debout. Si c'était un serpent, elle courrait très, très loin.

Serpent ou pas, il y en avait plus d'un : trois autres tracés étaient apparus parmi le gravier qui continuait à vibrer et enfler. Quelle que fût l'espèce se déplaçant à fleur de la surface, ses spécimens suivaient la même direction, à savoir droit vers le campement.

Les lignes ne cessaient de se multiplier ; la dune entière était en mouvement. Eleonara chancela en reculant. À sa droite, Pia renâcla, les oreilles dressées.

— Madame Sebasha ! Le reg bouge tout seul, c'est normal ?

Sa voix se voulait blasée, mais raté, rien n'aurait pu sonner plus affolé. À ses côtés, Pia poussa un hennissement strident et se cabra.

Sebasha ! Pitié !

Sa supplication mourut dans sa gorge. De part et d'autre des sillons, les caillous s'écartaient en frémissant afin de révéler quelque chose de beaucoup plus grand qu'une taupe et de cent fois plus terrifiant qu'une vipère. Eleonara sentit sa cage thoracique se contracter.

Telles des colonnes redressées pas des cordes, une horde de formes obscures émergeaient une à une de leurs couverts pierreux. C'étaient des silhouettes humaines, enveloppées d'épais voiles noirs flottant au vent. À mesure que de nouvelles créatures naissaient du sol et s'élevaient de leurs tombes, les anciennes s'avançaient, pas à pas, ensemble, leurs rangs serrés.

Un brusque courant d'air fouetta le campement et se battit avec le feu. Agressée par les griffures du sable envolé, Eleonara plaça son avant-bras en bouclier devant son visage. Une fois la gifle de poussière passée, elle rouvrit les yeux et fut aussitôt happée par la poignante urgence de vomir. Les silhouettes cauchemardesques avaient relevé leurs voiles, révélant ce qui aurait mieux fait de rester occulte.

Eleonara s'élança sur Sebasha, la saisit par les épaules et lui cria si fort dans les tympans qu'elle-même ne se comprit pas ou alors, peut-être que sa voix fendue ne sortait plus. Pourquoi l'Opyrienne ne se réveillait-elle pas ? Avait-elle perdu connaissance ? Et où était Pia ? S'était-elle enfuie ?

Un frisson d'horreur progressa sur la surface de sa peau. Les choses étaient là, à ses côtés, tout près. Elle les sentait.

Avec une lenteur appréhensive, elle hissa son regard et se pétrifia. Ses craintes se confirmèrent. Toges sombres, manches longues, guimpes souillées d'un liquide atramentaire. Fins et maladifs, leurs faciès opalescents la fixaient, à demi rongés par... elle ne voulait pas le savoir. Leurs lèvres salivaient une épaisse bile noire. Nous n'avons pas oublié. Nous n'avons pas oublié. Nous n'avons pas oublié.

À une époque, leurs terminaisons osseuses avaient été des doigts ; leurs joues bleuies avaient été roses et leurs entailles gangrenées aux veines arborisées avaient été des bouches.

Tour imposante et souveraine, la silhouette la plus proche s'adressa à l'elfe au travers d'un murmure à la fois guttural et sibilant. Son voile se différenciait par ses plis complexes et étudiés. Son visage fondait par endroits comme la cire d'une bougie ; à d'autres, il se craquelait comme une jarre. Nous n'avons pas oublié.

Sœur Louve.

Eleonara, les mains enfoncées sur ses oreilles, n'en pouvait plus de hurler. Son pendentif, l'Œil de Diutur, s'enfonça dans son cœur.

 

Quelque chose lui avait agrippé l'épaule et la secouait comme pour la lui arracher. L'instant d'après, Eleonara se tenait sur ses deux pieds, haletante, trempée de sueur et en état d'alerte. Une gomme avait collé ses paupières ensemble et ventousé des paquets sableux sur ses cils. Elle se frotta les yeux et sursauta en entendant une voix pleine de volupté même aux premières heures de la matinée.

— Tu t'es endormie et tu as bavé comme un bébé. Tes habits auraient pu s'incendier. Une araignée aurait pu se nicher dans ta narine et te piquer. Hah, tant pis, soupira Sebasha, celle qui montera la garde demain sera moi.

L'elfe se moucha trois fois de suite. En se passant le doigt sous le nez, elle découvrit encore des grains de sable collés.

Aveuglée par une lueur incandescente, elle papillonna des paupières. L'horizon s'était nappé d'une teinte claire et le gravier lui renvoyait des rais de lumière perçants. Était-ce le matin ? Qui avait éteint le feu ? Dans sa tête, une seule pensée résonnait telle l'essence d'un souvenir acide, d'un regret troublant.

Nous n'avons pas oublié.

 

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Aliceetlescrayons
Posté le 08/03/2020
La vache... Efficace, le cauchemar. D'autant plus qu'on ne voit pas tout de suite que c'en est un. J'étais partie sur une bestiole, puis des nomades. Je n'ai compris que tout à la fin que c'était des religieuses-zombies et là, panique XD
Je ne la trouve pas si dure que ça Sebasha. Elle marche selon ses propres règles. Elle règle sa dette à Élé mais elle ne s'embarrasse pas de fioritures avec elle pour autant. C'est une pragmatique ^^
Par ailleurs, elle fait quand même attention à elle à certains moments. Du coup, je vais à rebours des autres ^^
Jowie
Posté le 13/03/2020
Désolée pour le cauchemar perturbant :D C'est intéressant de lire tes hypothèses quant à la menace dans le désert. Hahaha, des religieuses-zombies xD, c'est le mot !
Merci pour ton avis concernant Sebasha, ça me rassure ! Je trouve en effet que cette attitude va avec sa personnalité et ses intérêts ^^ Et comme tu dis, elle fait quand même attention à Elé, à sa façon !
Merci pour ton commentaire et ta lecture ;) !
Isapass
Posté le 02/02/2020
Oh la la ! Je n'ai pas compris tout de suite que c'était un cauchemar. J'ai commencé à m'en douter quand on voit que ce sont des silhouettes humaines. Avant je croyais qu'elles étaient attaquées par des espèces de vers des sables géants. Mais je me disais que Sebasha n'aurait pas laissé Elé monter la garde seule s'il y avait un tel danger !
Je suis d'accord avec le commentaire de Sorryf : elle est dure, Sebasha. Pour le cheval, encore, je peux comprendre : après tout c'est son cheval et c'est elle qui vient en aide à Elé, mais lui faire monter la garde, et l'engueuler parce qu'elle s'est endormie, c'est quand même culotté ! Il fallait s'y attendre.
Le cauchemar est glaçant ! Je ne croyais pas si bien dire quand je parlais de sa culpabilité. La pauvre...
Jowie
Posté le 03/02/2020
J'ai fait exprès de ne pas écrire de transition entre la réalité et le rêve. Je me suis dit que si le lecteur savait dès le début qu'il s'agissait d'un songe, ça aurait été moins impressionnant.
Des vers des sables géants xD ça aurait vraiment été très effrayant !
Oui, Sebasha est dure, ça fait partie de sa personnalité, et sûrement dû à l'environnement dans lequel elle a grandi, où se débrouiller et savoir sur qui compter contribue à sa survie. Mine de rien, Sebasha oeuvre seule; le fait qu'elle ait choisi Eleonara comme compagne de voyage, c'est déjà un exploit pour elle je crois. En tout cas, n'hésite pas à me donner tes impressions par rapport à ses réactions par la suite si quoi que ce soit te dérange ou te semble bizarre !
Sorryf
Posté le 22/01/2020
Quel affreux cauchemar ! j'ai mis du temps a comprendre que c'était pas réel, et j'étais pas tranquille !
J'adore Sebasha mais elle est dure quand meme ! non seulement elle fait marcher Eleonara au lieu de se relayer sur le cheval, mais en plus elle lui dit de monter la garde ! je suis contente qu'Ele ait dormi, meme si vu le cauchemar ça a pas du beaucoup la reposer.

Pour rep a ta rep de com précédente : je trouve pas ça répétitif que Eleonara soit enfermée dans divers trucs au fil du texte, au contraire ça fait un genre de comique de répétition (meme si c'est pas drôle pour elle, la pauvre)

Encore un très bon chapitre, je trouve très peu à dire, tout se lit bien, tout est fluide !
Jowie
Posté le 24/01/2020
Hey Sorryf :)
Désolée pour le cauchemar perturbant (Un thé pour se calmer ?), mais c'était très rigolo a écrire, j'ai pu me lâcher (et encore traumatiser des personnages - et des lecteurs). Mais soit bien rassurée, ce n'était en effet qu'un cauchemar, dont une des fonctions était surtout de souligner que Eleonara n'a pas la conscience tranquille.
Oui, Sebasha est un peu dure et dans le brouillon de ce tome, elle l'était encore plus; heureusement que j'ai atténué tout ça ! Elle est ainsi dû à l'environnement dans lequel elle a grandi, avec cette philosophie de la loi du plus fort. Et aussi parce qu'elle ne se prend pas pour de la m xD
En rép à ta rép de ma rép :
Oh tant mieux si tu ne trouves pas ça répétitif, ça me rassure ! C'est vrai que ça fait un peu "bon bah, game over de nouveau, quoi xD
Chouette si ça continue à te plaire :D Merci pour être passé me lire ! Je mettrai tout bientôt la suite ;)
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