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J’ai vite fait de remballer mes affaires. En cinq ans, ma vie s’est résumée à manger, dormir, travailler et passer les tests cliniques, ce qui ne laisse pas beaucoup de temps pour autre chose. Quoi qu’il en soit, l’Observatoire n’accepte pas qu’on amène des objets extérieurs. Tout le nécessaire nous est fourni sur place : des uniformes et une brosse à dents. Le reste est à disposition dans les salles de bains et les repas sont servis à 7h, 12h30 et 18h15 chaque jour dans la grande salle.

Je fais un arrêt à la buanderie pour rendre mes uniformes et jeter ma brosse à dent. Rien n'entre à l’Observatoire, rien n'en sort.

Mes parents doivent maintenant être au courant de mon échec. L’université envoie un télégramme à chaque famille à l’issue du test, et j’ai moi aussi appelé la maison un peu plus tôt pour prévenir de mon retour. Maddie, notre gouvernante, dois certainement déjà m’attendre devant le portail. Je me sent coupable en pensant à tout le chemin qu’elle a du parcourir avec ses vieillies jambes.

L’Observatoire se trouve à la limite de l’enceinte, juste à côté des slums. Il n’y a cependant aucun risque. Un grand grillage couvert de barbelés surveillé 24h sur 24 par des gardes civiles sépare les deux cotes. On aurait pu imaginer un endroit plus raffiné pour l’université qui abrite l’élite de la nation, mais il y aurait apparemment des raisons stratégiques à cela. J’habitais dans le centre de l’enceinte avant de rejoindre l’Observatoire, là où on retrouve la plupart des grandes familles. Rien à voir avec ce coin et sa vue imbattable sur la pourriture extérieur.

J’arrive dans l’immense hall d’entrée où je dépose mon badge dans une grande coupe en verre. Un brouhaha incessant s’élève de derrière les grandes portes. Rien d’étonnant : des centaines de personnes viennent chaque année découvrir les résultat de la sélection.

La liste des élèves admis en première année à l’Observatoire est tenue secrète, si bien qu’on apprend l’affiliation d’une personne qu’au jour de son exclusion.

Si y entrer est un véritable exploit, y rester l’est encore plus. Chaque année, on se débarrasse de la moitié des étudiants de chaque niveau, une vrai purge pour sélectionner la crème de la crème. La plupart partent cependant à cause de la pression psychologique insoutenable. Interdiction de parler à qui que ce soit pour garder l’identité d’éventuels futurs dirigeants secrète, une charge de travail proche de l’impossible et aucun contact avec le monde extérieur.

Après la première année, les étudiants restant sont de véritables machines.

Tout les exclus sont à présent réunis dans le hall, attendant que le concierge ouvre les portes. Mais elles ne s’ouvrent pas. Je remarque alors que la foule s’est tut et une détonation résonne au loin. Nous nous regardons tous, perplexes, toujours sans prononcer un mot. Au bout d’une bonne dizaine de minutes, une femme avec un scarabée épinglé sur sa robe arrive, le visage serein.

- Veuillez me suivre s’il vous plaît. La sortie se fait par l’arrière cour pour éviter les journalistes.

Ses petites jambes potelées tremblotent à chacun de ses pas, tandis que le groupe d’érudits la suit calmement.

Éviter les journalistes. Ça paraît logique si on regarde toutes le précautions qui ont étaient prises jusque là pour nous faire taire. Même une fois sortie, nous n’avons le droit de divulguer aucune information au sujet de quoi que ce soit en lien avec l’Observatoire, de la couleur des douches aux nombre de personnes sous peine de mort.

La petite femme s’arrête devant une porte en bois usé qui semble plus vieille que l’observatoire lui même.

- Nous sommes arrivés. J’espère que vous ferez bon usage de toutes les connaissances qui vous ont été transmises et n’oubliez pas : Le silence est la vertu première des grands cœurs, sur quoi elle sort un trousseau de clefs et ouvre la porte.

Je reste figé.

Quelques personnes patientent dans la cour, principalement des domestiques et quelques familles, mais je m’en fiche. Je sui hypnotisé par les dizaines de visages faméliques qui se pressent de l’autre côté du grillage. Un en particulier.

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Aliam JCR
Posté le 18/06/2022
Salut !

Je continue ma lecture de ton histoire ! Et j'aime toujours autant ! Quand vas-tu poster la suite ? :)

Voici quelques petites coquilles :

- ma vie s’est résumé -> ma vie s’est résumée
- qu’on amène des objet extérieur -> qu’on amène des objets extérieurs
- brosse à dent -> brosse à dents
- les sales de bains -> les salles de bains
- Rien entre à l’Observatoire, rien en sort -> Rien n'entre à l’Observatoire, rien n'en sort
- L’université envoi un télégramme à chaque famille à l’issu du test -> L’université envoie un télégramme à chaque famille à l’issue du test
- la plus part -> la plupart
- d’éventuels futur dirigeants secrète, une charge de travaille -> d’éventuels futurs dirigeants secrète, une charge de travail
jesaispastrop
Posté le 18/06/2022
C'est rectifié ! Merci de m'avoir fait remarqué mes erreurs
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