17.Danaël

Par Codan

Danaël mangeait d’une main, l’autre occupée à tourner les pages de son livre qu’il lisait en diagonale. Il ne vit pas Galed et Raëlan s’installer en face de lui, tout occupé à dévorer le plus d’informations qu’il le pouvait. Il n’avait toujours pas compris ce qui s’était passé durant son duel contre Fyodor et cela le perturbait. Un instant, il s’était senti hors de son corps, comme poussé par quelqu’un d’autre. 

Quelqu’un qui avait pris sa place. Une énergie étrangère qui avait alimenté la sienne. 

Comment était-ce possible ?

— Ça fait un moment qu’on ne te voit plus, Dani. 

Danaël releva le nez, la bouche pleine d’un gros morceau de pomme juteux qu’il croqua bruyamment.

— Qu’est-ce que tu fais, quand les épreuves sont terminées ? T’es pas à l’entraînement en tout cas.

Il ne pouvait pas leur dire qu’il cherchait le meilleur moyen de sortir de ses épreuves en toute sécurité. Qu’il haïssait ce dieu qui l’avait mis là et qu’il voulait juste s’enfuir, loin de ces questions dont il n’avait pas la réponse. 

— Tu traînes avec tes coéquipiers ? 

Danaël éclata de rire, crachant un bout de pomme à moitié mastiqué en plein milieu du visage de Galed, qui grimaça de dégoût. 

— Bien sûr que non ! 

Il y avait bien cette Alayi qui, comme lui, allait aux archives tous les jours et épluchait les mêmes fonds que lui… Ils avaient échangé quelques mots, mais cela n’allait pas plus loin. 

Raëlan haussa les sourcils de façon suggestive. 

— Ou alors tu vas dans les quartiers rouges sans nous ? 

Les quartiers rouges, le dernier endroit de cette ville où il avait envie de mettre les pieds. Il roula des yeux. 

— N’importe quoi. 

— Tu fais ce que tu veux, de toute façon, Lan n’a plus d’autorité sur nous.

— En théorie, ajouta Galed. 

— Sois pas rabat-joie, soupira Raëlan. Tu dois être le seul à ne pas avoir fait un tour chez les prostitués, parmi nous. Et tu vois, personne n’est mort ! 

Danaël serra les dents. Il connaissait l’ire de Lan et la subissait tous les jours, à chaque pas qu’il faisait.

— Moi non plus, lâcha-t-il à mi-voix.

Le regard de Raëlan tomba sur le livre que tenait encore Danaël, et l’identifia rapidement : contenant toutes les techniques de méditations compilées par les moines, tous avaient eu à l’étudier dès leurs premières années d’enseignement. Les derniers chapitres, bien souvent délaissés, étaient consacrés à la projection astrale. Raëlan se pencha au-dessus de la table :

— Tu devrais essayer, c’est plus efficace que la méditation. Ça pourrait décoincer ta jambe. En tout cas, moi, ça m’a bien retapé le dos que je m’étais esquinté en début de semaine.

Danaël eut une moue dubitative. Il avait d’autres soucis en tête que d’aller dans les quartiers de plaisir, mais n’allait pas le dire à ses amis. 

— Raëlan, Tomaïan et moi allons nous entraîner au palais de Lan après l’épreuve, si tu veux nous rejoindre, proposa Galed. 

Danaël hocha la tête. 

— C’est gentil, mais j’ai prévu autre chose. 

Raëlan eut un grand sourire, qui fit rouler des yeux à Danaël avant même qu’il n’ouvre la bouche.

— Non, je ne vais pas dans les quartiers rouges, et même si j’y allais, tu ne le saurais pas. 

Galed envoya une taloche à leur ami. 

— On te laisse finir tranquille, à tout à l’heure ! 

Danaël les regarda se chamailler en quittant la pièce, un léger sourire aux lèvres, puis baissa le regard sur une nouvelle page. Il lut, à moitié absent : “ Comment projeter son esprit dans l’esprit d’une autre personne ? “

Sa curiosité réveillé, il posa son verre de lait de chèvre et se pencha sur son livre. 

 

Il rejoignit son équipe à la hâte pour éviter d’être en retard. Sa lecture l’avait détourné de l’événement du jour : la seconde épreuve de Gaïa. Essoufflé, il s’asseya à côté de Mala, et pour la première fois, il décela en elle quelque chose que sa méfiance et son mépris lui avaient dissimulé : une espèce de sagesse dans son regard brun aux reflets verts, évoquant la forêt dense. 

— Je dois te parler, lui chuchota-t-il. 

Elle eut un sourire énigmatique. 

— Moi aussi. 

Dans la tribune d’honneur, le hérault venait d’annoncer Gaïa. Toujours aussi resplendissante dans sa simplicité, la déesse s’installa à son siège, tandis que son Donneur foula l’arène quelques mètres plus bas. Il y avait quelque chose d’impressionnant en lui, une virilité à l’état brut, sans aucun autre artifice que les peintures blanches s’étalant sur sa peau. Danaël se souvint d’avoir lu quelque part qu’il s’agissait de symboles rituels pour s’attirer la protection des ancêtres, un peu comme le collier que les nobles femmes mushadins portaient, chaque perle symbolisant une cheffe de famille les ayant précédées. 

— Bienvenue pour ce second jour d’épreuve ! tonna la voix de Zalin, amplifiée par la structure du bâtiment. Nous allons poursuivre notre quête de l’harmonie intérieure. Pour aujourd’hui, quelqu’un d’autre va me rejoindre ici. 

Depuis l’entrée qu’il avait emprunté quelques minutes plus tôt, une femme le rejoingnit sur le sable de l’arène. La démarche rapide et vigoureuse, le dos droit et rigide, chaque pas effectué comme une victoire sur le sol qu’elle foulait. Zalin effectua un court salut de la tête, auquel la nouvelle venue répondit brièvement.

— Pour ceux qui ne la connaissent pas, voici Zaora Za’i, la Donneuse de Laosha, déesse de l’eau et de l’automne. 

— Normalement, les épreuves se déroulent sans intervenant extérieur, avec uniquement le dieu et son Donneur… lâcha Danaël, tout aussi estomaqué que le reste des candidats. 

Za’i ? tilta-t-il. Zaora semblait chercher quelqu’un dans la foule. 

— Pour cette épreuve, il va falloir vous allonger sur le sol et mobiliser assez de concentration pour ne pas être perturbée par la goutte d’eau qui tombera à intervalles réguliers sur votre front. Évidemment, personne ne peut faire appel à sa maîtrise, encore moins les guerrières mushadins. 

Danaël se rendit compte de ce qui le perturbait : la ressemblance entre la Donneuse et Aomi. Il lança un coup d’œil à sa coéquipière, qui s’était penchée vers Peon pour faire des messes basses. Depuis quand ces deux-là étaient-ils proches ? Peon, lui, avait pâli. 

— Si tu es calme, il n’y a pas de raison que…

Aomi s’interrompit quand elle sentit le regard de Danaël sur elle. Depuis l’arène, Zalin continua :

— Je vous demande donc de venir vous allonger sur le sable et de commencer à entrer en transe au son de ma voix. 

Les candidats se mirent en mouvement, hormis Peon qui resta assis sur le banc de pierres. 

— Tu veux vraiment nous faire perdre, alors ? le piqua Danaël. Bouge-toi. 

Peon se releva brusquement et malgré la bonne tête qu’il avait en moins, il affronta Danaël en silence avec dans les yeux une rage bouillonnante et… de la peur. Danaël fronça des sourcils.

— De quoi t’as p… 

— Magnez-vous, lança Aomi, quelques marches plus loin. 

Peon le dépassa en le bousculant. Déjà, les méninges de Danaël s’étaient remis en marche.

 

Il avait dû se calmer pour pouvoir effectuer correctement l’exercice. Trop de choses se bousculaient. Plus il avançait dans ses recherches, et plus de nouvelles questions le tarraudaient. Le lien entre les disparitions des candidats et la hausse des morts dans le Plevraïki à chaque session du Grand Choix. Son absence, pendant le combat. Et puis son crayon… 

Et cette eau, qui ne tarissait pas… La voix de Zalin avait espacé ses interventions pour devenir silencieuse, si bien que Danaël ne pouvait plus s’accrocher à quoique ce soit. Il fallait qu’il freine à nouveau le cours de ses pensées. Il avait déjà entendu plusieurs candidats se lever, ayant échoué l’épreuve. Quand est-ce que Zalin allait les libérer ? 

Danaël fit taire son impatience comme il le pouvait. Il s’imagina plus jeune, se remémora les effluves entêtantes de l’encens, la voix d’Henaël qui les poussait à se calmer, à faire taire le flot de leurs pensées. C’était la même chose. Il plongea dans ses souvenirs à corps perdu, éloignant ceux qui allaient lui poser problème, ne se concentrant que sur ceux qui lui permettaient de rester dans cette fameuse transe. Danaël ne percevait même plus le contact de l’eau sur son front…

Le claquement de mains l’une contre l’autre le surprit et le fit se relever en sursaut, le cœur battant. Il scanna autour de lui, avant de se rappeler où elle était. Il s’était endormi… Il reconnut le rire de Peon, qui se moqua allègrement de lui. Il eut envie de lui faire un geste obscène en réponse.

Quelque chose d’autre attira son regard… Une équipe de trois membres. Avant que cette question ne vienne s’ajouter à toutes celles qui assaillaient déjà Danaël, Zalin décomptait les malus pour chacun et, sans surprise, Peon en avait. Danaël lui balança un sourire arrogant. 

Les candidats se dispersèrent : l’heure du déjeuner avait déjà sonné. 

— Je te rejoins aux Archives, lui glissa Mala avant de trottiner vers sa tour. 

Après quelques secondes, Danaël l’imita. Alors qu’il claudiquait sur le sable, son regard s’attarda sur Aomi et Peon qui s’échangeaient quelques mots avant de se séparer. 

— Tu es sûr que tu ne nous rejoins pas ? 

La tête blonde de Tomaïan était apparue dans son champ de vision. L’espoir faisait briller son regard clair, et une pointe de culpabilité se manifesta chez Danaël. 

— Désolé, je… j’ai autre chose à faire. 

La petite moue déçue de Tomaïan disparut derrière un sourire de façade. 

— Bon alors… à ce soir !

Il s’en fut avec Raëlan et Galed, qui se retournèrent pour lui faire un petit signe et entrèrent par la tour est. Un instant, il fut tenté de hausser la voix pour leur dire de l’attendre, mais toutes les interrogations qui tournaient dans son crâne le retinrent. Il traversa le hall de la tour des Thaelins et se rendit à l’extérieur. 

Les odeurs, les bruits, cette horizontalité le perturbaient toujours un peu, mais maintenant qu’il avait enregistré un chemin pour aller aux Archives, il savait éviter la foule. On le dévisageait de moins en moins, peut-être que les gens étaient habitués à voir ses vêtements blancs et ocres qui le mettaient sous la protection du dieu-père. Une fois la grille des Archives atteinte, il la poussa, remonta l’allée de gravillons et frappa la porte avec le heurtoir. Le petit archiviste au visage de rapace l’accueillit avec un sourire. 

— Bienvenue Danaël. Je t’installe avec les fonds habituels ? 

— Oui s’il vous plaît. 

La lumière s’étalait avec douceur dans la salle de lecture. Sur la table, Mala était déjà affairée à décortiquer ses propres fonds. 

— Qu’est-ce que tu cherches ? demanda-t-il. 

Mala releva le nez. Une fois de plus, il fut frappé par la profondeur de son regard. 

— Je veux bien te le dire, mais dans ce cas il faut que tu me dises ce que toi, tu cherches. 

Il tira la chaise rembourrée et s’installa en face d’elle. Leurs yeux s’accrochèrent au-dessus de la lampe à l’abat-jour doré.

— De quoi tu voulais me parler ? 

Elle eut un léger sourire. 

— C’est toi qui es venu me chercher. 

Il soupira. 

— Tu ne vas vraiment rien lâcher ? 

Elle pencha la tête sur le côté dans un air presque innocent. Danaël se pinça les lèvres. Il attrapa sa besace et en tira son crayon à papier. Sur le bois de tilleul qui entourait la mine graphite avait éclos plusieurs tiges. Mala ouvrit des yeux surpris. 

— Il n’y en avait qu’une, marmonna-t-elle.

— De quoi ? 

— De tige. Il n’y avait qu’une tige la dernière fois que je l’ai vu. 

Danaël dissimula le crayon dans sa manche quand l’archiviste s’approcha avec son petit chariot. Il posa les cartons sur la table avec précaution et les quitta. 

— C’est toi qui a fait ça ? lui demanda-t-il. 

Elle secoua la tête. 

— Non. C’est toi. 

Danaël resta interdit plusieurs secondes, avant de rire, un rire qui s’éteignit devant l’air sérieux de Mala. 

— Tu me demandais ce que je cherchais dans ces fonds d’archives, et bien… 

Elle regarda par-dessus son épaule : l’archiviste était occupé à son bureau et ne se souciait pas d’eux. Elle se pencha et baissa la voix.

— Je cherche la trace de mêlés. J’ai réussi à remonter jusqu’à mon propre père. 

Mala poussa vers lui une liasse de feuilles jaunies et tapota une page. Sur une photo en noir et blanc, un homme affrontait de ses yeux clairs le photographe de l’autre côté de l’objectif. Danaël eut un mouvement de recul. C’était un Thaelin.

— Tu te fiches de moi ? 

Elle hocha lentement la tête. Sans le vouloir, il reconnut la même puissance dans les yeux Mala que dans ceux de l’inconnu. 

— Il est Thaelin, chuchota furieusement Danaël. Il ne peut pas être ton père.

— Alors comment tu expliques ça ? 

Elle éloigna sa main de la liasse et fit une pichenette de l’index. Quelques feuilles, poussées par le courant d’air produit par ses doigts, s’envolèrent sur quelques centimètres. Danaël fronça les sourcils, regarda autour de lui : aucune fenêtre ouverte. 

— Arrête ta blague ! 

— Et ton crayon ? Comment tu expliques les tiges qui y ont poussé ? Je n’en ai vu qu’une, il y en a quatre maintenant. 

— Je ne suis pas ça. 

— Tu en es un. J’en suis une. Et nous ne sommes pas seuls. 

Elle reprit les pages et les lui ficha sous le nez. 

— Lis la fin. 

Buté, il croisa les bras et n’obéit pas, mais la curiosité l’emporta : il tira la liasse à lui et parcourut la fiche de recensement du supposé père de Mala. 

Thaelin. Yeux dorés, cheveux blonds, un mètre quatre-vingt. Un Thaelin typique, en somme. Sur la photo, un tampon à l’encre rouge avait été apposé. Quelques ajouts physiques, un historique complet des lieux qu’il a traversés, de sa naissance jusqu’à sa mort. Tous les métiers qu’il avait exercés, et le dernier : équilibriste funambule au sein d’un cirque itinérant, L’horizon. Et, dans le dernier paragraphe, le nom de sa compagne, Ossia.

— C’est ma mère, le renseigna Mala. Ma mère est la suivante. 

Danaël tourna la page : cette fois, c’était le portrait craché de Mala qu’il trouva sur la fiche de recensement, mais le tampon rouge ne salissait pas la photographie. 

— Comment est-ce que c’est possible ? C’est interdit ! 

— C’est pour ça que mon père est mort, dit Mala d’une voix neutre. Ce sont les fichiers de recensement de l’armée de Waal l’année de ma naissance. Ils ont trouvé mon père, mais pas ma mère. Et plus loin, on voit même quelques bébés et enfants. Certains sont morts. 

Danaël tourna les pages, et des visages d’inconnus, provenant des quatre terres, s’enchaînèrent sous ses yeux. Certains tamponnés de rouge. 

— Et même si tout ça était vrai, pourquoi l’armée de Waal l’aurait bêtement laissé aux Archives, que tout le monde peut consulter ? 

Mala afficha un sourire victorieux. 

— J’ai travaillé notre hôte au corps pour ça. Normalement, il n’a pas le droit, mais je lui ai promis quelques traitements pour son arthrose. 

Danaël secoua la tête. Cependant, toutes les pièces du puzzle se mettaient en place. Mais… 

— Nous ne pouvons pas être mêlés. Nous n’aurions pas été choisis. 

Et surtout… non, les mêlés n’avaient aucun droit. Ils étaient surveillés par l’armée de Waal, et ne pouvaient rien faire sans devoir lui en référer. 

— Comment tu expliques qu’on est libres ? 

— Ils ont perdu la trace de nos mères. Je sais que la mienne est rentrée juste avant ma naissance. Elle m’a fait passer pour une prématurée. Pour les enfants, peut-être ont-ils été cachés…

Elle haussa les épaules. Danaël inspecta son crayon sous toutes les coutures, complètement abasourdi. 

— Mais comment personne ne s’en ait douté ? 

— Génétiquement, nous prenons plus de nos mères que de nos pères. J’ai comparé les fiches des enfants avec celles des parents, expliqua-t-elle. J’y suis depuis quelques jours. 

— Mais les mêlés n’ont aucune maîtrise. 

— Alors pourquoi sont-ils aussi étroitement surveillés s’ils n’étaient pas dangereux ? 

Logique. Toutes les informations que Mala apportait étaient claires, argumentées, approfondies. L’esprit rationnel de Danaël obtenait des réponses fiables sans trouver une faille dans laquelle s’engouffrer. 

— Tu penses que nous ne sommes pas tout seuls ? 

— Quelle chance peut-il y avoir pour que deux mêlés cachés se retrouvent dans la même équipe ? Aucune. Ce n’est pas du hasard. 

Danaël digéra le tout. Il se rappela les mots de Lan, le jour où il avait sélectionné ceux qui le représenteraient. On m’a largement incité à te compter parmi mes cinquante favoris. Et parce que je suis joueur, j’ai accepté. 

— Je t’ai tout dit. Je t’aide avec ça si tu m’aides aussi de ton côté. Maintenant, à toi ! 

Danaël pesa le pour et le contre. Elle lui avait tout avoué, elle lui avait fait confiance. C’était l’occasion de se faire une alliée. Improbable quelques heures plus tôt.

— D’accord, soupira-t-il. Je cherche un moyen de sortir du concours sans en mourir. Il n’y a que récemment que les perdants ne sont pas tués à la fin de chaque série d’épreuves, et  il est dit qu’ils reviennent chez eux mais… Je travaillais aux archives à Halioes, je n’ai jamais croisé le nom d’un ancien concurrent.

Il attrapa son carnet. Il y avait recensé le nom de tous les participants du dernier Grand Choix, les dates des épreuves éliminatoires, et tout un faisceau de faits qu’il avait jugé bon de retenir. 

— Certains sont restés ici, et se sont intégrés dans plein de milieux différents, essentiellement situés dans le Plevraïki. D’autres ont complètement disparu. J’ai croisé ça avec les archives de la maréchaussée, et à chaque fin d’épreuves, on retrouve davantage de cadavres inconnus dans le Plevraïki. Et quand je dis inconnus, c’est qu’ils sont complètement défigurés et édentés, leurs doigts sont brûlés. Impossible de retrouver un élément pour les reconnaître.

Mala hocha la tête à chacune de ses phrases, comme si elle suivait son raisonnement. C’était une sensation bizarre de trouver cette même logique chez une parfaite étrangère. 

— Le Plevraïki est le quartier d’Urbaïs où l’on retrouve le plus de mêlés, ajouta Mala. Tes recherches et les miennes ont un point commun. 

Leurs regards s’accrochèrent. Danaël déglutit. Cette curiosité avide et insatiable qui l’habitait retrouvait son reflet chez elle, et c’était aussi rassurant qu’effrayant. 

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Tac
Posté le 14/02/2023
Yo !
Hé beh, finalement ça prend sens ! je me disais bien que ça commençait à faire de plus en plus de mêlés dans l'équipe et que c'était étrange ! ça fait très conspiration ; je me demande si tous les candidats ne sont pas des mêlés, ce qui les rendrait plus suscetpibles d'accueillir le Dieu-père. Mais peut-être qu'il ya une machination plus grande !
Je trouve que les autres gens sont plutôt sympas avec Danaël, de façon générale j'ai l'impression que les membres de son clan ne sont pas trop dans le mood 'on est tous ennemis désormais", alors qu'a priori c'étiat ce qui était censé se passer. J'ai l'impression qu'ils sont tous encore bon potes ! Idem avec les Orgoï, d'ailleurs. Pour Mala et Aomi c'est plus difficile à dire car elles s'isolent pas mal.
Plein de bisous !
Isapass
Posté le 30/06/2021
J'ai enfin compris pourquoi la mère de Mala avait menti : je n'avais pas saisi que le père de Mala n'était pas un Alayi mais un Thaelin ! Peut-être que tu devrais le faire préciser à Zaya dans le chapitre où elle parle de lui à Mala, d'ailleurs (pour les neuneus comme moi). Du coup, je comprends que c'est tellement affreux d'être mêlé qu'il vaut mieux feindre un viol... ça fait froid dans le dos !
Heureusement que Mala est là : enfin une des quatre qui réfléchit et qui comprend qu'ils ont tout intérêt à s'allier ! Du coup, je commence à voir la situation : les quatre persos sont des mêlés (on a encore rien vu pour Aomi, mais ça serait quand même étonnant). Or, dans les quatre terres, c'est loin d'être enviable, c'est même très dangereux. On fait courir le bruit que les mêlés n'ont pas de maîtrise alors qu'en réalité, ils en ont plusieurs. Donc ils sont persécutés parce qu'ils font peur. Pourquoi spécifiquement par les Orgoïs, d'ailleurs ? C'est juste que l'armée est plutôt constituée d'Orgoïs ou bien les Orgoïs détestent encore plus les mêlés ? Et sur ordre de qui ont lieu ces persécutions ?
Quant à la disparition de la fille Orgoï, je ne comprends pas trop à ce stade : ça ne correspond pas aux hypothèses de Danaël puisque ce n'était pas une éliminée.
Par contre, je n'ai pas été complètement convaincue par la réponse de Mala quand Danael lui demande comment elle a eu accès aux fonds qu'elle compulse. Même contre des soins, ça paraît quand même très léger de la part de l'archiviste de lui avoir permis de les voir si ce sont des informations interdites. Ca veut dire qu'il ne doit pas avoir très peur d'une éventuelle sanction, donc ça diminue un peu la tension qui règne autour de toute cette histoire, c'est dommage.
Codan
Posté le 18/09/2021
Oui, on est d'accord, je dois davantage préciser et éclaircir le passé de la mère de Mala de toute façon.
C'est vraiment top de te voir assembler toutes les pièces du puzzle ensemble ! Pour les Orgoïs, ils ont une tradition militaire plus forte, et Waal est méfiant de base, alors il a constitué sa propre armée.
Oh merci pour le truc illogique de l'archiviste, c'est en effet... j'avais pas remarqué que ça semblait trop facile.
Notsil
Posté le 19/01/2021
Coucou !

Un chapitre riche en nouveautés ! Enfin ils papotent, enfin ils mettent en commun leurs recherches... et c'est sûr, ça craint pour eux !
Donc ils vont devoir accepter leur héritage, vivre dans la peur d'être dénoncés, faire gaffe à ne pas utiliser leur autre pouvoir par mégarde, et surtout ! Comprendre pourquoi tous les mêlés sont ainsi tués (comme les anciens candidats : mais comme ils se mélangent, ne seraient-ils pas tués pour éviter la naissance de futurs mêlés ?).
Et quel est le rôle des dieux / déesses et de leurs donneurs/donneuses, dans tout ça ? Surtout avec le paternel qui semble forcer la main sur "l'union fait la force" au lieu des divisions des enfants.

Très curieuse de la suite, du coup :)
Codan
Posté le 16/02/2021
J'adore toutes tes questions, ça m'aide pas mal pour voir si je suis dans la bonne voie ou si j'ai complètement perdu les lecteurs ! En tout cas, j'espère que la suite te permettra de répondre petit à petit à tes interrogations !
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