- 16 -

Par Jamreo

Le stylo lui avait glissé des mains.

Jade n’arrivait pas à respirer.

Son cœur cavalait et butait sur le carnet serré contre elle, barrière infranchissable, à la fois prison et garde-fou qui l’empêchait de déchirer la chair pour sortir de ce corps tourmenté.

Elles étaient de retour, les ombres. Elles l’observaient sans yeux, sans forme, menaces intangibles et d’autant plus pressantes. Elles occupaient tout le volume de la chambre à en faire craquer ses murs et à fendre la porte.

Il ne fallait surtout pas les laisser sortir. Si elles prenaient le dessus et s’inscrivaient définitivement dans le monde réel, échappées des méninges de Jade qui les contenait depuis si longtemps – seule contre tous, à l’insu des infirmiers, des médecins, des pensionnaires qui, en elle, ne voyaient rien – alors ce serait la fin.

Il fallait protéger le monde. Le pouvoir destructeur qui imbibait son être devait rester entravé, là, dans ce sang, dans cette viande vivante.

Deux voix, celles d’une femme et d’un homme, se livraient un combat sans merci. Leurs murmures empoisonnés l’atteignaient comme des hurlements. Jade se laissa aller contre le mur. Elle n’inspirait plus, elle haletait. Dans le croissant de pénombre entre ses paupières elle les voyait, ces incarnation incomplètes, soleil doré contre notes aquatiques. Quand elle passait la main devant le soleil incrusté dans son carnet, une brûlure affreuse lui saisissait la paume et ses lèvres s’ouvraient sur un caquètement. Si elle résistait, une haine profonde s’emparait d’elle et des insultes bizarres sortaient en flots de sa bouche :

— SssSSssSsSerpent ! Que ton cœur soit lourd et que les cafards du désert bouffent tes entrailles, et que tes enfants se...

Le timbre rêche et étranger la terrifiait et elle enlevait sa main. L’ocre reprenait ses droits sur le mur, aux côtés de l’argent, et les murmures répétaient leur danse assassine. Les forces contraires s’attiraient et se repoussaient en même temps. Jade sentait la morsure froide de l’argent sur sa peau, mais son cœur se réduisait en braises. Elle se perdait entre les deux contraires, déchirée, et personne n’entendait ses supplications – personne ne comprenait sa souffrance.

Je ne peux plus je ne peux plus je ne peux plus

Épuisée, Jade glissa le long du mur et finit accroupie dans le coin, à sangloter sans bruit. Sans spectacle, la guerre venait de prendre fin. Jade avait rendu les armes. Une des deux présences quitta brutalement la chambre, emportant avec elle son ombre et son cortège d’or.

Pendant que Jade s’effaçait, la chose qui la tourmentait depuis si longtemps filait dans les couloirs de la clinique. Sur son passage, un monde s’ouvrait dans le sol carrelé, d’ombres tout comme elle, qui s’esquissaient à peine avant de redevenir invisibles, enfouies comme les secrets honteux de l’humanité. L’ombre savait où elle allait, elle suivait le signal. Les décharges électriques successives laissaient dans l’air une empreinte sans cesse rafraîchie.

La porte était fermée. Jade avait vu cet endroit, elle avait tournée cette poignée ; son odeur de feu y restait accrochée.

La porte se rouvrit sans que personne ne l’air touchée. L’ombre furieuse entra dans la salle de sismothérapie enivrée par le fumet de désespoir qu’exhalait le corps sur la civière. L’adolescent tremblait, inconscient, à la merci des infirmiers et du médecin. Ses forces le quittaient, hémorragie invisible.

Il était prêt.

Recevant avec délices la grâce de son maître à qui elle offrait enfin une enveloppe charnelle, l’ombre fondit sur l’adolescent et le posséda tout entier.

Impuissant, le personnel médical vit la bave monter en écume aux lèvres d’Élias, ses bras et ses jambes se soulever, tirer sur les sangles à en faire rougir la peau, retomber brutalement sur le brancard. Ils eurent beau se jeter sur lui pour le contenir, sa rage aveugle continua de longues minutes à le torturer.

 


 

La peau de loup volant derrière elle et répandant son parfum capiteux, la singulière inconnue mena Leroy jusqu’à une terrasse. La même impression d’immobilité factice saisit l’inspectrice : une table et des tabourets en bois, deux ou trois chaises longues garnies de coussins colorés, mais personne, et pas un mouvement.

La fille-louve traversa la terrasse d’un pas léger et ouvrit la porte-fenêtre à la volée.

— Allez, on fait pas sa timide !

— Où est la directrice ? Et vous n’avez pas de personnel ? s’inquiéta la policière.

— Je m’appelle Alma, au fait, fit la patiente sans donner signe qu’elle avait entendu. On a pas de visite très souvent par ici, alors vous inquiétez pas si les choses sont un peu…

Elle ne termina pas sa phrase. L’écho de sa voix courait de mur en mur, dans une pièce aussi vaste que moderne. Le parquet reflétait avec une exactitude troublante les luminaires et les poutres façon rustique revisité au mur. Ici aussi, des chaises et des fauteuils, des coussins, un puzzle éparpillé dans un coin. Alma, qui marchait d’un bon pas, ne s’arrêta pas.

Elles traversèrent la pièce vide, dépassèrent un guichet - semblable à ceux dans les vieux hôtels, avec une sonnerie et des rangées de clefs suspendues au mur - et regagnèrent un couloir blanchi à la chaux, jalonné de portes fermées. Il faisait plus sombre ici et les yeux morts du loup qui pendouillait dans le dos d’Alma, la langue qui se balançait mollement de gauche à droite, hypnotisaient Leroy. La transe se brisait quand Alma faisait de petites embardées ou s’arrêtait pour reprendre ses déclamations en anglais et ses rires impromptus.

Dans les moments de silence aussi brefs qu’interminables, se révélait un murmure de fond issu de nulle part, constitué de grognements incessants apparentés au tonnerre, mais moins majestueux, plus profonds et terrestres, sales aussi. Alma ne semblait pas les entendre, ou bien elle trouvait ça normal.

Le couloir se muait en labyrinthe. De tours en détours, Alma progressait dans les entrailles de l’établissement, où un étrange calme se mêlait aux bruits animaux. Leroy commençait à se sentir claustrophobe dans ce dédale aux portes closes. Elles prirent un escalier plongé dans le noir ; Alma n’était plus qu’une silhouette murmurante, repliée sur elle-même et hors de tout.

Enfin, la guide s’arrêta sur le palier d’une porte sculptée, tourna la poignée et passa sa tête de cheveux blonds et de gueule renversée dans l’entrebâillement. Puis, sans prévenir, elle disparut à l’intérieur.

Leroy ne savait pas que faire. Le fond sonore à base de gargouillements, de cris étouffés et de grognements lui tapait sur les nerfs. S’ajoutait à ça l’ambiance irrespirable de l’établissement dans son entier, son allure de maison abandonnée sans vraiment pouvoir l’être – pas avec ces parquets cirés, ces plafond dénués de toiles et d’araignées. Si l’idée même ne lui avait pas paru grotesque, elle se serait mordu les doigts de ne pas avoir écouté les avertissements du fantôme d’Élias.

Fantôme, ou hallucination, quel que soit le nom de cette chose, cela importait peu.

Alma ne faisait pas mine de reparaître et Leroy ne pouvait pas rester plantée là, si près d’informations potentiellement cruciales pour l’affaire. Jetant une grossièreté, elle poussa la porte.

Aussitôt, comme actionnée par un mécanisme mis en place à l’avance, une lampe s’alluma au fond de la pièce, révélant un bureau et Alma assise dans un fauteuil. Ses bras maigres et blancs ressortaient avec violence sur les accoudoirs ébène. À la vue de Leroy, un sourire impudique fendit sa bouche et elle fit tourner le fauteuil sur lui-même, un ricanement au fond de la gorge, à peine couvert par la clameur de hurlements et de glapissements qui atteignait un niveau sonore douloureux, sourdant des murs en bois plaqué, du parquet, du bureau et d’Alma elle-même, qui palpitait au gré d’une lueur irréelle.

— Vous pouvez pas arrêter ça ? se plaignit Leroy, d’une voix qu’elle espéra revêche et pas écrasée de peur.

La jeune folle porta une main faussement coupable à ses lèvres et, d’un élan du pied, fit à nouveau tourner son fauteuil. Le bruit disparut en un instant.

— Voilà le coupable, lança Alma, reparaissant avec dans les bras un poste de radio qu’elle plaça sur un coin du bureau. Je change régulièrement de cassettes, pour pas m’ennuyer, voyez. Mais si ça vous plaît pas, y a pas de souci. Asseyez-vous !

Leroy n’obtempéra pas. Elle logea son regard dans celui de son interlocutrice avec détermination. Mais avant qu’elle ait pu prononcer un mot, la fille-louve éclata de rire ; elle ouvrit un tiroir et en sortit une plaque de facture élégante qu’elle posa sur le bureau. S’y trouvait gravé :

ALMA DHIBOUN

Directrice

— Oh. Pardonnez-moi.

Leroy avait parlé avant que la révélation se soit pleinement faite dans son esprit. Son regard tomba à nouveau sur le visage d’Alma et elle remarqua les détails qui auraient pu la mettre sur la voie. Un oxymore de sagesse dans les yeux, côtoyant cette espèce de joie sauvage. Des rides au coin des lèvres et des paupières. Alma n’était pas si jeune que ça. Si son comportement était celui d’une post-ado fougueuse, cruelle dans sa certitude de dominer le monde, l’expression qu’elle avait à présent avoisinait celle d’une femme d’affaires aguerrie.

— C’est rien, dit-elle froidement. Les gens se trompent souvent. Asseyez-vous.

Cette fois, Leroy s’exécuta.

— Alors, qu’est-ce qui vous amène ?

— Mon enquête, répondit Leroy, irritée de devoir se répéter. Une enquête pour meurtre.

Alma haussa un sourcil dédaigneux, le visage appuyé dans le creux de la main, comme si ça ne l’intéressait pas.

— Je ne sais pas si vous connaissez la clinique pour enfants du Laurier-noble…

— Oui, je la connais.

— Un garçon y a été retrouvé mort. Élias Cordier. La famille est connue dans la région.

— Tiens donc.

— Ce nom ne vous dit rien ?

La louve affecta une moue ennuyée et secoua la tête. Un peu de la jeune fougueuse transparut dans son balancement du fauteuil, de gauche à droite, de droite à gauche, réveillant la plainte des roulettes.

— C’était un patient de la clinique. À ce qu’il paraît, il montrait des symptômes alarmants de lycanthropie au moment de son décès.

Alma écarquilla les yeux.

— C’est là qu’il commence à m’intéresser, votre petit Eliott.

— Élias. Je me demandais si vous aviez été en contact avec le personnel de la clinique… je sais que le directeur, M. Brisebane, vous a déjà téléphoné.

Et il m’a déconseillé de venir vous voir.

Le mort aussi, d’ailleurs.

— Brisebane, vous dites. Je ne m’en souviens pas. Tant de gens veulent nous contacter, se plaignit Alma d’une voix rêveuse.

— Ah oui ? J’avais plutôt le sentiment que votre établissement était… euh … assez confidentiel.

Cette supposition amusa beaucoup la directrice.

— Moi, ce que je crois, c’est que vous êtes pas là pour me demander si je connais la clinique des herbes aromatiques de je sais pas quoi. Allez droit au but, ma vieille.

Leroy haussa les épaules. Prise la main dans le sac.

— Je me demandais aussi si… si vous me laisseriez parler à quelques-uns de vos pensionnaires.

— Ah, s’exclama Alma. On arrive aux choses vraiment intéressantes.

Sans prévenir, elle se leva du fauteuil et s’accroupit, disparaissant derrière le bureau. Après des bruits de tiroirs et de fouilles, elle refit surface, ses yeux rasant les nœuds du bois, la capuche de loup ramenée sur ses cheveux qui lui donnaient un air de démon, ou de créature qui ne venait pas de cette Terre. Leroy essuya discrètement ses mains glissantes sur ses genoux.

Alma se remit debout d’un coup, forçant Leroy à réprimer un sursaut.

— Préparez-vous, annonça la louve en agitant un trousseau de clefs pendant à son doigt, à rencontrer les patients les plus fascinant du service.

Et c’est tout ? Leroy s’était attendue à devoir argumenter, contrer au moins la jalousie naturelle d’une directrice d’établissement médical envers ses patients. Mais Alma ne semblait pas gênée pour un sou à l’idée d’offrir à la policière une percée dans son monde secret. Secret, il pouvait l’être, dans cet endroit reculé où personne ne devait passer, impossible, à moins d’avoir pour destination précise cette colline où se dressait, derrière une forêt sans fin, l’établissement Ocimum. La solitude imprégnait les murs et les tapis comme une énergie substantielle, l’essence propre au bâtiment.

La solitude, oui. Toujours pas âme qui vive dans ces couloirs, à l’exception d’Alma Dhiboun et d’elle-même. Le doute prenait le pas dans son esprit. C’était quoi, cette blague ? Était-elle seulement au bon endroit ?

Il faisait chaud. Contrastant avec la sobriété moderne de la pièce qu’elle avait traversée tout à l’heure, les tapis avaient ici l’air antique, à l’image des tableaux accrochés aux murs avec leurs cadres en fioritures dorées. Leroy naviguait entre plusieurs époques qui se mélangeaient, mal séparées, au gré d’un chaos qu’Alma seule contrôlait. Son instinct de flic lui disait que quelque chose allait mal tourner et elle effleurait la crosse de son arme à chaque foulée. Quand Alma s’arrêta au niveau d’une porte et se tourna à demi vers elle, son cœur se serra à la vision double de son visage femme-loup, encore plus bizarre sous cette lumière et dans l’immobilité laissant présager la tempête à venir.

Alma toqua avec un sourire sardonique et, sans attendre, introduisit la clef. Cric, crac.

— Je vous en prie, m’dame la policière Jetez donc un coup de museau là-dedans.

Ignorant l’allusion, Leroy avala la boule dans sa gorge et passa le seuil.

Ça sentait l’animalerie. Pas l’animalerie à lapins nains ; les relents forts, épicés, évoquaient le monde imprenable des grosses bêtes. Leroy s’attendait à marcher sur de la paille, dans des merdes, sur des souris - il n’y avait qu’un plancher. Déboussolée, elle jeta un regard par-dessus son épaule. Alma Dhiboun était nonchalamment appuyée au chambranle.

— Vous attendez quoi ? Qu’il neige ? balança-t-elle.

Leroy se força à remiser les répliques cinglantes qu’elle aurait voulu lui décocher. Alma la rendait furieuse en plus de puer le loup crevé. Mais le plus important n’était pas de lui apprendre l’humilité : c’était d’avoir le courage de faire un pas devant l’autre, dans ce silence pire que le vacarme de l’apocalypse.

Elle oublia Alma et entra dans la chambre.

La fenêtre montrait un ciel tapissé de nuages tempétueux. À l’intérieur, des bougies faisaient danser leur flamme à la manière de serpents, qui soulignaient à peine les meubles, dévoilaient ici une broderie sur le baldaquin du lit, esquissaient là un vieux coffre. Luxe ancien.

Deux yeux sanguins sortirent du noir, près de la fenêtre.

Leroy fit un pas. Le parquet grinça, mais la menue silhouette à qui appartenait ce regard ne bougea pas. Du coude, planté entre les omoplates de la policière, Alma la poussa. Le bois répondit à la pression par de nouveaux craquements.

Ne sachant pas comment prendre contact, elle s’éclaircit la gorge avant de parler.

— Bonjour...

Les mots suivants s’égarèrent sur sa langue, mais les deux syllabes avaient apparemment suffi à revigorer le patient. Les yeux, plus assurés, se rivèrent sur elle, puis le reste du corps se mit en mouvement. Le patient qui sortit peu à peu de l’ombre pour entrer dans le halo gondolé des bougies n’avait pas plus de treize ou quatorze ans. Ses cheveux noirs, sales, rendaient son visage d’autant plus pâle et ses yeux couleur bigarade. Il avait la bouche si finie que ses lèvres paraissaient inexistantes, et ses dents saillaient presque au point de déchirer leur enveloppe.

— É… Élias ? bégaya la policière.

Elle aurait dû avoir peur, oui, sûrement. Mais, très peu sensible au comique de répétition de manière générale, elle ne put s’empêcher de ressentir une profonde lassitude. Élias par-ci, Élias par-là, son subconscient allait devoir mettre les bouchées doubles s’il voulait lui faire comprendre le message.

— Bon, écoutez, soupira-t-elle en se retournant pour faire face à la directrice de l’Ocimum. C’est très drôle, vraiment, mais...

Une terreur brutale lui serra la poitrine et lui sécha la voix. Devant elle, les yeux rubiconds elle aussi et les dents jaunes, pointues, dépassant de ses lèvres lacérées, Jade la regardait fixement. Du sang gouttait sur son menton et ses prunelles, derrière leur voile d’indifférence, exprimaient une surprise légèrement heurtée.

Jade, la petite Jade aux cheveux bouclés, leva un doigt accusateur et le pointa vers Leroy. Des larmes chaudes, incontrôlables, piquaient les paupières de l’inspectrice, d’angoisse autant que de culpabilité. Elle recula, se heurta à Alma qui voulait l’obliger à rester dans la chambre, en face de ce monstre inconcevable. À l’idée de rester enfermée avec lui, dans la lueur des bougies et la puanteur organique, Leroy redoubla d’efforts pour repousser Alma.

Enfin, elle s’extirpa de sa lutte aveugle contre la fille-louve et tomba face contre terre dans le couloir.

— Poule mouillée, poule mouillée… chantonnait Alma.

Leroy ne songea même pas à s’offusquer.

— C’était quoi cette chose ? crachota-t-elle. Qu’est-ce qui s’est passé ?

La directrice affichait une mine cynique, occupée à se curer les ongles.

— Vous vouliez voir les patients, non ?

— Mais vous m’aviez dit qu’Élias n’était jamais venu chez vous !

— Eh bien… réfléchit Alma, le nez plissé. Ah ! Oui. J’ai menti. Élias a longtemps séjourné ici, comme vous pouvez le voir.

Bénignement, elle lui sourit et retourna à son curage d’ongles.

— Et… Jade ? Jade aussi ? chuchota l’inspectrice.

— Ah, Jade… c’est toute la question. Elle ne vous intéresse pas beaucoup, la petite, pas vrai ?

Confuse, Leroy fronça les sourcils.

— Pas plus que…

— Voyez-vous, coupa Alma, les humains ont tendance à se prendre d’obsession pour quelque chose ou quelqu’un et à occulter tout le reste. Vous ne faites pas exception, ma chère.

Elle s’accroupit pour passer un bras autour des épaules de Leroy, encore assise par terre.

— Vous y arrivez pas, hein ?

Il y avait une étrange compassion dans cette remarque.

— Allez, décida Alma après un moment. Je vais vous donner un coup de pouce. On va faire quelque chose de rigolo, vous et moi.

Elle l’aida à se relever et, la tenant à bout de bras, la jaugea de ses yeux embrasés.

— Il est temps, annonça-t-elle, de rencontrer le roi.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
GueuleDeLoup
Posté le 19/09/2021
Bon c’est rare que je commente des chapitre si proche mais celui-ci a l’air vraiment intéressant et je me demande s’il n’y a pas aussi tout un problème avec le temps, et si Jade n’est pas Leroy elle-même. (Les cheveux bouclés, le carnet, le fait qu’elle ait fait du mal à ELyas et qu’elle ait aussi comme une possession) et du coup le passé et le présent se mêlerai de façon chelou.
Gagagah ça se complique !
Jamreo
Posté le 30/10/2021
C'est une théorie super intéressante, c'est vrai qu'il y a des ressemblances entre elles deux ;) bon du coup ça se complique oui, mea culpa xDD
Liné
Posté le 21/04/2021
... Ah, mais tellement de choses à dire sur ce chapitre !

J'étais justement en train de me dire mais mince, c'est pas possible que Leroy rencontre une patiente comme ça, sans croiser qui que ce soit d'autre de l'accueil ou du personnel soignant. Et bim, c'est pas tout à fait une patiente. Ce qui ne nous fait pas changer d'ambiance pour autant, puisqu'elle est quand même bien cheloue, cette directrice... Et puis on s'enfonce un peu plus dans l'absurde : il y a plein d'incohérences qui nous sautent aux yeux (Elias ne peut pas être mort et vivant, Alma ne peut pas être jeune et vieille en un tourne-main, les situations ne peuvent pas être à ce point banalisées par les persos, etc.), qui me font penser que, décidément, la réalité "concrète et plausible" s'est bel et bien fait la malle : on est plus proche d'Alice au pays des merveilles version cauchemar qu'autre chose.

Et puis, les noms ont forcément une signification (surtout sachant ton domaine professionnel) : Leroy/La parole du roi, depuis le début, je me dis que tu nous as mis sous le nez un indice de taille, mais tellement sous notre nez qu'on a tendance à l'oublier. Sans parler d'Alma, "âme"... Bref. Bon retournage de cerveau, et c'est que le début de l'aprem :-D
Jamreo
Posté le 27/04/2021
Haha oui, "bien cheloue" la directrice, tes mots sont parfaits pour la qualifier ! C'est un endroit truffé de trucs louches et de grosses incohérences, et "Alice au pays des merveilles version cauchemar", damn, ça me plaît beaucoup comme façon de l'envisager ! C'est un peu ça.

Tu as raison pour "Leroy" et "Alma" : pas forcément là par hasard :D ceci est de l'infâme teasing, pardon pour le retournage de cerveau xD

Merci encore pour ta lecture Liné !
Tac
Posté le 27/04/2020
Yo Jam !
Wow ce cliffhanger !
J'ai oublié de le mentionner dans mon com précédent : lorsque Elias accuse Leroy de l'avoir blessé, je pense que ce n'est pas Leroy elle même qui l'a blessé mais la personne qui l'a créée.
Je n'ai vraiment rien de plus à dire, je pense que ton histoire est si prenante et déjà si aboutie qu'il faudrait que j'aie une deuxième lecture pour chercher des petites bêtes.
A quand la suite ?
Plein de bisous !
Jamreo
Posté le 14/05/2020
Reyo,
Et oui... j'ai cédé à l'appel du cliffhanger xD pour Elias, intéressante supposition of course ;)
Merci beaucoup en tout cas pour ta lecture aguerrie et pour tes compliments qui me font réellement plaisir ! Bisouuus
Olek
Posté le 18/04/2020
Et me voilà au dernier chapitre posté !
Tout d'abord, un truc qui m'a un peu freiné à la lecture : "Si elles prenaient le dessus et s’inscrivaient définitivement dans le monde réel, échappées des méninges de Jade qui les contenait depuis si longtemps – seule contre tous, à l’insu des infirmiers, des médecins, des pensionnaires qui, en elle, ne voyaient rien – alors ce serait la fin." Cette phrase si est assez difficile à comprendre je trouve, trop de choses entrelacées.

Jade serait à l'origine de possessions ? Celle de Leroy peut-être aussi ?
C'est quoi cet établissement où la directrice est totalement tarée ?!!
Je me demande si Jade et Elias se sont croisés à Ocinum.
La simple idée de rencontrer le roi me fait trembler pour la suite, tu as super bien installé l'ambiance !

Merci de nous livrer cette histoire si bien écrite et si prenante !
Jamreo
Posté le 14/05/2020
Tu as tout à fait raison cette phrase est un peu trop longue et fouillie merci de l'avoir relevée ^^
Ahin, est-ce que Jade est à l'origine de possessions ? En tout cas elle a quelque chose en elle, visiblement.
Alma est complètement tarée, je souscris xD
J'espère que la suite te plaira ! (j'avoue jouer encore avec votre attente... pas taper :o )
Merci encore à toi pour ta lecture Olek !!
itchane
Posté le 18/04/2020
Et voici donc le dernier chapitre posté, j'ai donc enfin rattrapé tous les wagons.
Je suis tellement heureuse d'avoir retrouvé ce récit et d'avoir replongé dans ce roman.
J'ai lu en fait tous mes chapitres de retard d'affilée (du XIII au XVI) et le fait de me plonger totalement dans l'histoire pendant plusieurs chapitres sans interruption a donné encore plus de force à ton écriture, c'est une vraie réussite. J'ai hâte de pouvoir tout relire d'une traite une fois que le bout aura pointé son nez ! Et en même temps je n'ai pas hâte du tout que ça s'arrête, je pourrai en lire des chapitres à l'infini, quel paradoxe ^^

Ce passage marque un tournant je trouve, car, comme soulevé par Isa, Leroy semble avoir maintenant complètement accepté la teneur paranormale des événements et commence même à raisonner en ce sens pour résoudre le mystère plutôt que de continuer à chercher à tout prix des réponses rationnelles à ses découvertes.

Je commence à avoir un retour des petites théories potentielles avec ce chapitre (je n'en avais plus depuis un moment tellement j'étais perdue dans le labyrinthe des événements ! Ce qui était très bien aussi d'ailleurs). Je me demande si Ocimum n'est pas le refuge de la version "ombre" des gens, un peu comme "l'envers" de Stranger Things mais version maladie mentale, c'est ma réflexion du moment, et si Leroy avait vu ici non pas Élias mais "l'ombre" d’Élias, halala suspeeeeeeens ^^

Vivement la suite, bravo, bravo encore, c'est une lecture si intense et si riche, je ne m'en lasse pas du tout, c'est si étrangement beau ♥
Jamreo
Posté le 14/05/2020
Et je suis tellement heureuse si l'histoire continue de te plaire et de lire tes commentaires <3 vraiment tant mieux si la lecture de plusieurs chapitres d'affilée a pu ajouter un petit plus ! C'est vrai qu'en lisant par séquences, c'est pas toujours évident... en tout cas il y a pas mal de chapitres en stock que j'essaierai de publier un peu plus régulièrement <3
C'est pas faux, on bascule beaucoup plus dans le paranormal avec ce chapitre, et si Leroy garde un côté "je n'y crois pas" elle accepte quand même de plus en plus ce qu'elle voit et ce qu'elle vit. Et elle commence à essayer de chercher des réponses là-dedans.
Oh chouette si ce chapitre te permet de faire un peu plus de théories ! C'est en tout cas une super théorie, elle est vraiment stylée et en plus de ça j'ai terminé la saison 2 de Stranger Things il y a quelques jours donc ça résonne beaucoup xD
Merci encore à toi pour ta lecture, et merci infiniment pour tes compliments sur cette histoire <3
Isapass
Posté le 16/04/2020
Bon ben là ça devient très très flippant, hein, on est d'accord...
Déjà le coup de l'ombre qui se fait la malle pour se coller dans le corps d'Elias, dans le pov de Jade, ça m'a bien mis des frissons (d'ailleurs je note que c'est donc L'OMBRE qui a ouvert la porte... O_ô ), mais alors la suite...
Je la sentais pas très bien la femme-louve. Je me doutais que ça devait être la directrice et que ça n'augurait rien de bon. En effet, elle vraiment flippante... Ou alors, vu la tournure que ça prend, c'est Leroy qui imagine tout ça. Ce qui est bizarre, c'est que Leroy semble à moitié consciente que c'est n'importe quoi mais elle ne se remet pas en cause : comme avec le fantôme dans la voiture. Là, par exemple, quand elle voit Elias et Jade, la première question qu'elle pose, c'est "mais vous m'aviez dit qu'Elias n'avait jamais séjourné ici ?" Comme si le fait qu'il ait séjourné là AVANT SA MORT, pouvait expliqué pourquoi elle le voyait MAINTENANT ! Bref, là, on nage en plein délire.
Reste à savoir si c'est Leroy qui délire, ou le monde autour d'elle, ou les deux...
En tout cas, c'est toujours aussi prenant ! Et toujours aussi magistralement écrit ♥

Détails :
"Enfin, la guide s’arrêta sur le palier d’une porte sculptée," : sur le seuil ? Le palier d'une porte, je suis pas sûre que ça existe.
"Secret, il pouvait l’être, dans cet endroit reculé où personne ne devait passer, impossible, à moins d’avoir pour destination précise cette colline où se dressait, derrière une forêt sans fin, l’établissement Ocimum." : je trouve cette phrase un peu trop complexe et entrecoupée. Peut-être un petit point virgule avant "impossible", ou alors supprimer ce "impossible", justement ?
A+ pour la suite !
Jamreo
Posté le 14/05/2020
Huhu désolée pour la flippe !
Oui oui, c'est bien l'ombre qui a ouvert al porte... et qui passe du corps de Jade à celui d'Elias... ihihh
Effectivement, c'est pas forcément une bonne nouvelle qu'Alma soit la directrice... elle est un peu toquée dans son genre. Mais bon, ça n'exclut pas que peut-être tout est dans la tête de Leroy. J'ai l'impression de tellement pas être utile pour que vous soyez moins dans le flou c'est horrible xD
C'est très vrai d'ailleurs ta remarque sur le fait que Leroy semble accepter ce qu'elle voit alors même qu'une partie d'elle-même considère que c'est n'importe quoi. Elle est très ambivalente, et oui, on peut considérer que c'est du délire, quelque part.
Merci beaucoup pour ton commentaire qui me fait hyper plaisir, et pour ta lecture encore une fois <3 et merci pour ton relevé ! (effectivement seuil c'est mieux que porte xD)
Alice_Lath
Posté le 15/04/2020
Purée, à la place de Leroy, je me serais tellement faite dessus à de multiples reprises depuis le début de cette histoire, brrrr, à chaque fois que je pense que tu ne peux pas me faire sentir encore plus nerveuse - mais dans le bon sens - beh tu y arrives et ce chapitre, ayayaya, j'en ai des frissons d'appréhension, de crainte et de curiosité mêlées. C'est vraiment très cool et je suis d'autant plus curieuse d'en apprendre plus sur ce roi. Et si c'était lui qu'il fallait écouter pour affronter les ombres de l'HP? Mmh, c'est une hypothèse
Jamreo
Posté le 14/05/2020
Peut-être qu'elle s'est fait dessus... xD c'est pas très glamour quand on imagine ! En tout cas je suis ravie (et un peu désolée pour tes nerfs) si tu trouves que ça fonctionne toujours <3 j'espère en tout cas que la suite subviendra à ta curiosité de manière satisfaisante ^^ je ne dis rien pour ton hypothèse !
Merci pour ta lecture comme toujours !
Flammy
Posté le 15/04/2020
Coucou !

Bon, soit la santé mentale de Leroy s'est définitivement fait la malle, soit on a vraiment confirmation qu'il se passe des trucs pas très très nets ='D En même temps, la directrice avait vraiment un comportement louche, un peu trop léger je trouve. Et puis le décor, tu le dépeins donne vraiment un côté très surréaliste qui va très bien avec l'ambiance je trouve ^^

Bon, du coup, avec la fin, ça commence à devenir vraiment compliqué ='D Visiblement, Jade retenait quelque chose prisonnier qui possède maintenant le corps d'Elias ? Elias est pas vraiment mort mais possédé ? C'est un mort vivant ? Est-ce qu'il y a seulement un corps à la morgue ? Ou alors, c'est juste quelque chose qui a pris l'apparence d'Elias ?

Et puis, s'ils étaient à la clinique qui visiblement, donne beaucoup dans le paranormal, pourquoi les laisser partir pour aller ailleurs ? Pour infecter d'autres enfants ? Et le roi, c'est qui/que/quoi ? Rhaaa, tant de questions ! J'ai hâte d'avoir les réponses, c'est vraiment prenant je trouve ^^

Bon courage pour la suite =D Pluchouille zoubouille !
Jamreo
Posté le 14/05/2020
Recoucou !
Ahah, niveau santé mentale Leroy ne semble pas aller bien mieux, voire carrément elle dévale la pente. Quant à Alma, tu es gentille avec elle hahaha les autres la trouvent tarée, mais sa légèreté en fait partie !
Oui c'est un peu compliqué, sorryy >< mais visiblement, Jade a / avait quelque chose en elle, qui a comme tu dis pu contaminer le corps d'Elias. Pour le reste, je ne dirai rien (je répète beaucoup ça, désolée xDD)
J'espère en tout cas que la suite donnera des réponses à tes questions fort légitimes, même si je suis encore coupable de jouer un peu avec votre patience xD bisous et merci encore d'avoir lu !
Dédé
Posté le 15/04/2020
Je… Je… Cette fin… Enfin, le roi !!

Et je me demande aussi ce que c'était que cette chose. En tout cas, ça a pointé un truc intéressant, autant pour Leroy que pour le lecteur : il ne faut oublier personne et surtout pas Jade.

La scène autour de Jade est super inquiétante. Ca nous donne l'impression qu'Elias a été possédé et que c'est peut-être ça qui l'a tué. Jade est un personnage qui a vu des choses, qui a écrit des trucs !!! J'ai hâte d'en savoir plus là-dessus. Entre Jade et le roi, il y a de quoi faire.

Je ne te cache pas que le suspense est insoutenable mais j'attendrai patiemment. Je comprendrai que tu veuilles économiser du stock de chapitres.

A la prochaine !

Coquillettes :
Dans le croissant de pénombre entre ses paupières elle les voyait, ces incarnation incomplètes --> incarnations
La porte se rouvrit sans que personne ne l’air touchée. --> ait
S’ajoutait à ça l’ambiance irrespirable de l’établissement --> S'ajoutaient (vu ce qui suit)
ces plafond dénués de toiles et d’araignées. --> plafonds
— Préparez-vous, annonça la louve en agitant un trousseau de clefs pendant à son doigt, à rencontrer les patients les plus fascinant du service. --> fascinants
Jamreo
Posté le 14/05/2020
Eh oui enfin le roi... ^^ il était temps tu me diras ?
Non, n'oublier personne ! Et Leroy a peut-être un peu oublié certaines choses en route.
Oui, Jade a vu des trucs, elle a écrit, elle écrit encore, et elle a beaucoup à nous apprendre. J'espère que la suite sera satisfaisante à ce niveau ! Oh désolée pour le suspense insoutenable (mais ça me fait vraiment plaisir en même temps ^^)
Merci pour les coquilles, et comme toujours pour ta lecture <3
Vous lisez