15. Le jeune homme de bonne famille

Par Rachael

Ce fut presque par hasard qu’Ennius rencontra Mu ce jour-là.

En tant que jeune créateur de la salle dite du fondateur, rien d’anormal à ce qu’il fût là, mais rien d’habituel non plus : seule une indisposition du gardien de cette partie du musée avait décidé de son emploi du temps.

— Vous ne vous sentez pas bien ?

Ennius venait de voir la jeune femme, assise par terre au milieu de la pièce, les yeux dans le vague. Il l’avait d’abord perçue comme une tache de couleur en camaïeu de rouge et brun sur le sol clair. Ainsi interpellée, elle porta son regard sur l’arrivant et son visage perdit l’air égaré qu’il affichait juste avant. S’il avait dû la décrire, il aurait dit que ses traits s’étaient en quelque sorte solidifiés, pour façonner un masque à l’expression neutre.

— Non, tout va très bien, je vous assure. J’ai seulement été surprise par la force de ce visage. Il m’a… il m’a percutée !

Elle gloussa d’un rire gêné, puis lui lança un sourire d’excuse :

— C’est un peu ridicule, je l’avoue, je suis une jeune fille trop impressionnable.

Ennius se composa une mimique d’inquiétude polie, car la transformation l’avait intrigué. Comme si la demoiselle dissimulait quelque chose… L’intérêt qu’elle portait au fondateur ?

— Mon… mon ancêtre était quelqu’un de très… exceptionnel, indubitablement.

— Votre ancêtre ?

— Oui, enfin… pas directement. Mon arrière-arrière-arrière-grand-père à moi était son demi-frère. Hum, j’ai oublié quelques « arrière » dans le compte, concéda-t-il avec un sourire affable.

Ennius avait décidé d’en apprendre davantage sur la visiteuse et faisait son intéressant afin de piquer sa curiosité. Tout ce qui concernait son ancêtre, comme il le disait, le concernait aussi. Et puis, pour tout dire, la demoiselle était plutôt intrigante avec son teint chocolat, sa masse de cheveux caramel torsadés et le regard franc de ses yeux noisette. Son visage rond aux joues rebondies et à la peau lisse révélait son jeune âge, moins de vingt ans certainement. Une tunique rouge vif et un pantalon bouffant de la couleur de ses cheveux lui donnaient un style énergique. Étrangère, si l’on en croyait son léger accent. Ses vêtements et sa coiffure étaient pourtant ioniens.

Curieux…

Même s’il se faisait des idées, une discussion avec elle présageait un moment agréable. Il ne risquait pas grand-chose à le proposer.

— Je peux… vous parler de lui, si cela vous intéresse ? C’est moi qui ai organisé toute cette salle, vous savez.

— Vraiment ? Alors vous me devez un verre, pour m’avoir surprise comme ça, avec vos photos.

Elle paraissait le considérer avec davantage d’attention. Elle lui lança un sourire franc qui dévoila deux petits plis au coin de chaque joue. Charmante.

Il fit semblant de réfléchir.

— Je dois rester ici jusqu’à la fermeture, le gardien est absent… malade, aujourd’hui. On peut se retrouver plus tard ?

— Ce soir, je suis libre à vingt heures.

Elle n’hésitait pas, s’exprimait d’une voix claire et décidée. Pas comme Ennius qui se troubla et bafouilla au moment d’échanger avec elle ses identifiants privés.

Comme il la regardait partir, il se dit qu’il n’aurait pas fait un bon espion. Il estimait judicieux d’en savoir davantage sur elle et voilà qu’il se mettait à transpirer et à balbutier de nervosité en constatant que son stratagème fonctionnait.

 

¤¤¤

 

Le bar qu’avait choisi Ennius plut tout de suite à Mu. Elle se fraya un chemin entre les tables occupées par des groupes de jeunes en grande discussion. Ils portaient avec naturel tenues extravagantes ou cheveux multicolores aux coupes ébouriffées. Là d’où venait Mu, on n’avait pas le loisir de prêter autant d’attention à son apparence. Non qu’elle le leur reprochât d’ailleurs, elle considérait leur sophistication avec émerveillement, sans montrer sa surprise. Les natifs d’Ione étaient pour la plupart élancés. Génétique ou alimentation ? Certains accentuaient encore leur silhouette filiforme par des vêtements qui épousaient leurs lignes sans les serrer. Mu se sentit jalouse, embarrassée par les formes généreuses de son postérieur et de ses cuisses. Seuls ses cheveux crépus aux reflets dorés semblaient à leur aise dans cette parade baroque. Les volumineuses torsades qui émergeaient de son crâne comme des ressorts géants attiraient des regards d’approbation. Mu soignait ses boucles avec scrupule depuis que Keizo leur avait prodigué son attention en les démêlant.

Elle se plaça près de la scène où un musicien fredonnait des ballades en s’accompagnant d’un instrument local à corde que Mu ne reconnut pas. On vint immédiatement lui proposer la boisson du jour, un breuvage coloré servi dans un très grand verre. Elle envoya une autorisation par ses implants, émue de dépenser une somme qui lui appartenait en propre, le premier salaire de sa vie.

Ennius arriva juste après et se fraya un chemin jusqu’à elle, si bien que Mu eut le temps de le détailler à loisir. Il lui parut plus jeune que cet après-midi au musée : moins de trente ans, certainement. Sa tenue décontractée de belle facture lui donnait un air de garçon de bonne famille – ce qu’il était, après tout. Ennius Ardéirim. Très bonne famille, même. Ce qui se faisait de mieux sur Ione.

Ses cheveux châtains mi-longs et ses yeux bruns composaient un physique agréable, sans trop de relief. Il tentait de se distinguer en portant des bijoux plus clinquants que les autres habitués, toutefois cela mettait davantage en valeur la richesse de sa famille que son allure.

Mu se mordit la lèvre. D’où lui venait cette méchante critique ?

Bien sûr, si on comparait à Keizo… qui ne s’appelait pas Keizo, tout compte fait. Évidemment ! Ne l’avait-il pas dit lui-même dès le début ? Eshan Ardéirim, inventeur de l’hyperespace… Plutôt dur à avaler.

Pourquoi ses pensées la ramenaient-elles toujours vers Keizo ? Ennius et lui avaient en commun cette silhouette svelte si ionienne et devaient mesurer la même taille à peu près. Non, Ennius était plus grand, Mu le remarqua comme il approchait. En toute honnêteté, elle devait se l’avouer, il n’était pas si moche, ni même quelconque. Malgré des traits que Mu jugeait un peu trop délicats, pas mal de filles devaient le trouver à leur goût. Elle retint un sourire : elle se trompait. Dans le bar qu’il traversait lentement, avec des arrêts à chaque table, Ennius attira les œillades appuyées de plusieurs convives, mais ils étaient tous de sexe masculin.

— Bonsoir, vous êtes… ponctuelle, la salua-t-il.

— J’essaye.

Ils échangèrent quelques banalités, puis se présentèrent plus en détail. Mu brossa en quelques phrases son portrait de jeune étudiante de l’Alliance désireuse de fuir les combats, avant d’ajouter aussitôt qu’elle ne souhaitait pas trop évoquer ces sujets. Rien que du vrai, sans fioritures. Et elle surveillait ses tournures. Ces Ioniens utilisaient un langage si policé !

Ennius donna beaucoup plus de précisions. Benjamin de la riche famille propriétaire de la Fondation, il en était en quelque sorte le mouton noir, car il avait montré davantage de dispositions pour les arts que pour les sciences. Il avait vingt-cinq ans et cherchait encore sa voie. Étrangement, cela se reflétait dans ses manières hésitantes ou dans sa façon de parler traînante, entrecoupée de blancs, comme si ses mots cherchaient leur voie eux aussi.

— Je suis tout le contraire de mon ancêtre… d’Eshan, soupira-t-il. Le rejeton d’une longue lignée, qui peine à trouver sa place, alors que lui… lui, il était le diamant sorti de nulle part.

— Qui te dit qu’il ait trouvé sa place sans problèmes ? C’est trompeur de visualiser son parcours après coup ; ça ne prouve pas du tout que tout ait été facile pour lui.

— Je ne crois pas que… non, vous avez raison, hum… tu as raison… Sans nul doute.

— Bah, c’est juste une impression. Parle-moi de lui. Est-ce que je suis la seule à ne pas le connaître ?

— Non, pas du tout, admit-il. Ici, on se méfie des grands hommes. À tort ou à raison… Comme si on craignait qu’ils mésusent… fassent un usage critiquable… du pouvoir que la notoriété leur donne.

Mu fronça les sourcils et hocha la tête avec agacement.

— On m’a déjà expliqué ça. Mais d’un autre côté, peut-on vraiment négliger ce que certaines personnes ont apporté à l’humanité ?

Il sourit d’un air entendu.

— Les extra-planétiens… les étrangers nous bousculent.

— Oh, désolée de vous bousculer…

— Non, non, non, ne vous… ne te vexe pas, c’est parfait : les Ioniens se jugent tellement exceptionnels… supérieurs même, sous prétexte qu’ils ont réussi à écarter la guerre. En fait, c’est à lui qu’ils le doivent. Alors, quand on vient me chanter que les individus n’ont pas d’importance dans le cours de l’histoire, je trouve cela ridicule… absurde.

Il paraissait si fervent dans son admiration que Mu sentit les coins de ses lèvres se relever. Elle hocha la tête avec une moue amusée :

— Tu crois que c’est ce qu’il aurait pensé aussi ?

— Je peux vous raconter… te raconter son parcours. Il m’a toujours passionné… Je suis ravi de voir que cela intéresse d’autres personnes.

Une heure après, Mu en avait appris davantage qu’elle n’aurait osé l’espérer sur Eshan. Elle avait tenté de dissimuler sa curiosité, mais doutait d’y être parvenue. C’était providentiel d’être tombée sur Ennius. En même temps, difficile de s’en étonner : elle s’était rendue au bon endroit pour le rencontrer et son étourdissement avait fait le reste.

Eshan Ardéirim était né près de trois cents ans auparavant. Il avait bâti avant même son adolescence la théorie qui avait débouché sur la découverte de l’hyperespace ainsi que d’autres avancées majeures comme l’antigravité. Par la suite, il avait créé la Fondation qui portait le nom de sa famille, laquelle la dirigeait toujours. Au sein de celle-ci avaient été fabriqués les premiers vaisseaux, puis tout le réseau de transport instantané de marchandises qui irriguait encore aujourd’hui l’ensemble des planètes : les fameuses arches qui intriguaient tant Mu. Il s’était évaporé à quarante-deux ans, du jour au lendemain, sans qu’on n’éclaircisse jamais les causes de sa disparition. Cela se passait dans les débuts de la guerre, alors pour tout dire, de plus graves sujets de préoccupations avaient relégué au second plan ce mystère : était-il mort ou avait-il changé de vie ?

— Il y a eu des… des polémiques. Après sa disparition. Je ne les ai pas occultées dans mon installation, parce que je voulais que les gens réfléchissent… s’interrogent.

— Quels genres de polémiques ?

— Eshan était télépathe. Au moment où le conflit se déclenchait entre les humains et les ultras, certains se sont demandé s’il n’était pas lui aussi l’un de ces monstres aux pouvoirs ahurissants… effrayants… comme ceux à l’origine de cette catastrophe.

— Un ultra ?

— Il y avait des signes… sa précocité… son intelligence… ou le fait qu’il ne fasse pas son âge… Les ultras vivent plus vieux… que les humains.

Mu n’eut pas besoin de feindre l’angoisse.

— Est-ce que les ultras sont tous géniaux comme lui ?

— Non, heureusement ! Mais cela faisait partie de ce qui le distinguait. Quand on veut soutenir une théorie, on prend tout ce qui paraît l’étayer.

Sa voix était montée d’un ton : curieux comme le langage d’Ennius s’affirmait quand il défendait son ancêtre. Mu insista :

— Et alors ?

— Alors quoi ? Oh, je vois ! Quelle importance après tout ? Ce qui compte, c’est ce qu’il a accompli, non ? Pas ce qu’il était.

— Mais il l’était ou pas ?

Son vis-à-vis ouvrit les mains, en un geste équivoque.

— Peut-être… ou pas. On n’aura jamais la clé du mystère, très probablement.

Pourquoi Mu avait-elle l’impression que cette dernière réponse manquait de sincérité ? Elle se força à rire, malgré le nœud qui lui serrait l’estomac :

— Non ? Dommage…

Ils glissèrent vers des sujets plus anodins, la vie sur Ione, ses tempêtes proverbiales, puis encore d’autres choses que Mu oublia aussitôt, tant une boule d’angoisse lui plombait le ventre. Keizo, un ultra ? Pour de bon ? Cela n’aurait pas dû la choquer autant : déni de réalité ?

Et puis ce jeune héritier… cet Ennius… il en savait plus qu’il ne l’avouait.

Avec elle, ça faisait deux.

 

¤¤¤

 

Ces mêmes informations troublantes sur Keizo/Yalis, Bryn les avait obtenues quatre mois plus tôt. Il avait délivré le message de Yalis aux autorités de l’Alliance avec une certaine satisfaction : « tu les prieras d’aller se faire foutre ». Il voulait bien se considérer comme un petit rouage d’une grande machinerie, mais un rouage humain, avec une âme. Là, il avait été utilisé, manipulé comme un jouet par ses supérieurs, offert en sacrifice sans une hésitation.

Le sentiment d’avoir foiré la mission s’était effacé, puisqu’après tout, il n’était que le candide, embringué dans un stratagème tortueux qu’on ne devait surtout pas lui décrypter.

— Vous êtes en colère, Lieutenant, avait remarqué la commandante. Mais vous devez comprendre que tout cela nous dépasse, vous, moi et chaque individu de l’Alliance. L’enjeu n’est ni plus ni moins que la résolution du conflit, en leur faveur ou en la nôtre. L’existence de millions de gens sur le fil du rasoir. Je prends comme un très bon signe qu’il vous ait laissé en vie. Et je crois en vos chances pour la suite de cette mission.

Très bon signe qu’il l’ait laissé en vie ? Cette blague ! Elle en avait douté, donc… Bryn avait croisé les bras et attendu qu’elle déballe tout. Parce que cette fois, pas question qu’il fonce à l’aveuglette, même s’il crevait d’envie de remettre la main sur Yalis.

Il n’avait pas été déçu.

Incroyable. Vraiment incroyable. Yalis. Keizo. Eshan. L’hyperespace. La maîtrise des immensités interstellaires : une possibilité, peut-être l’ultime chance de stopper la lente agonie de l’Alliance.

Et voilà, elle l’avait enjôlé et enrôlé, une fois de plus. La perspective de le revoir valait bien à elle seule tous les voyages et tous les risques. Probablement n’avait-il accepté que pour cela. Pas pour la responsabilité de mener une équipe, ni la promesse de satisfaire son ambition par une montée en grade, ni pour l’attrait d’une mission hors Alliance. Pas même pour la sauvegarde de leur civilisation.

Non, c’était plutôt pour l’électricité qui courait dans tout son corps à chaque évocation de Yalis – il préférait penser à lui sous ce nom. Un mélange détonant d’excitation, de peur et de colère. Bryn se réveillait encore chaque matin en doutant de la réalité de l’aventure. Leur nuit ensemble, un mirage créé par Yalis ? La rapporter à sa supérieure l’aurait peut-être rendue plus tangible, toutefois Bryn s’y était refusé. Par esprit de revanche. Ou par pudeur ? Ces souvenirs, vrais ou imaginaires, lui appartenaient en propre.

S’il existait un gouffre entre eux, entre Bryn, humain ordinaire, et ce qu’était Yalis, celui-ci l’avait tiré jusqu’au bord de l’abîme et avait tissé au-dessus une passerelle fragile où ils s’étaient rencontrés, touchés, connus. Pouvait-il recommencer ? Le voudrait-il ? Bryn était tourmenté par la conscience de n’être qu’un substitut, le reflet de quelqu’un que Yalis – Eshan – avait aimé autrefois. Et plutôt que la copie, ne devait-il pas se considérer comme le faussaire ? Celui qui trompe délibérément, avec malhonnêteté ? Avec un succès mitigé, cela dit, puisque Yalis n’avait pas été abusé…

À présent, il se retrouvait à Ithéus, en terrain hostile, sur un pari : celui que Yalis était venu chercher là des réponses ou de l’aide. De toute façon, s’il n’avait pas quitté l’Alliance, il serait repéré tôt ou tard par le filet tricoté serré à cette seule fin. S’il avait rejoint l’ennemi, de l’autre côté, il était déjà trop tard. Restait Ione, le haut lieu de l’hyperespace.

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aranck
Posté le 10/11/2019
C’est un bon chapitre. La psychologie des personnages est très bien traduite autant dans la description de leurs attitudes que dans leurs paroles ou pensées.
Mu a vraiment des réactions très vives (sa réaction face au portrait d’Eshan) (à une voyelle près, il s’appelait comme mon chien :-D ), ce qui me fait dire qu’elle est vraiment éprise de Keizo. D’ailleurs, elle va jusqu’à soigner ses cheveux pour poursuivre ses gestes et il inonde ses pensées en permanence. Bon, en même temps, elle le cherche, donc forcément ; mais je crains qu’elle ne soit déçue par la suite.
Ennius est plus ambigu, on ne sait pas ce qui le pousse vraiment à discuter avec MU, si ce n’est qu’il veut en apprendre plus sur elle, car elle est étrangère. J’espère que ce n’est pas un espion... J’aime bien aussi son côté coincé, face à Mu qui le tutoie d’emblée. La différence entre les deux est nette et renforce encore le côté carré et naïf de MU.
Quant à Brynn, on sent qu’il prend de la distance avec ses chefs, et ça me plaît beaucoup. Et puis lui aussi semble épris de Yalis au point d’être tourmenté par les sentiments réels de Yalis à son égard.
Et que devient Eshan/Yalis/Keizo ? Tout le monde le cherche, tout le monde attend de lui, espère quelque chose (alliance, amour, amitié), c’est vrai que ça doit être un peu lourd. La célébrité, ça fait mal à l’homme comme dirait G. Manset...
J’espère tout de même qu’on va bientôt le revoir, car même à moi, il manque.
Sinon, j’aime bien cette façon de gérer les avancées de Mu en parallèle avec celles de Brynn, comme ça, on ne perd personne en route. Taz et Marsou me manquent aussi, mais je comprends bien que tu ne puisses pas tous les mettre à chaque fois.
Ton univers est toujours très cohérent et je n'ai aucune peine à imaginer les lieux que tu décris, donc pas de problème pour l'immersion, c'est parfait.
Et, je n’ai pas non plus de remarque particulière sur la forme.
Rachael
Posté le 10/11/2019
Ah, je suis contente que tu aies vu le côté un peu coincé d'Ennius. On se demande quelles sont ses motivations, mais on va le savoir très bientôt. Et en prime, on va aussi revoir Keizo....
Concernant l'intrication entre les points de vue et la gestion des avancées de chacun, c'était le plus difficile à gérer dans cette histoire, surtout un peu plus tard dans le récit. Tant mieux si cela fonctionne au moins jusqu'ici. :-*)
Elka
Posté le 14/09/2019
Je continue ma petite lecture avec amour <3
Je trouve super d'avoir attendu plusieurs chapitres et une sacré péripétie pour introduire d'autres personnages ; ça m'a pris par surprise (dans le bon sens) et je me dis qu'avec ces deux-là, notre petite Mu sera bien entourée.
Si elle l'accepte. C'est un vrai chat.
Sa peur des grands espaces, je n'y avais pas pensé, c'est ce genre de mention que j'adore. Les petits détails.
C'est très étrange d'avoir la véritable identité de Keizo ! Je crois que mon cerveau ne l'accumule pas encore trop, et j'ai l'impression que pour les protagonistes, ce n'est pas encore vraiment accepté non plus ahaha
Rachael
Posté le 14/09/2019
Oui tu as tout a fait raison pour l'identité de Keizo. Mu a beau le savoir, ce n'est pas encore complètement réel pour elle. Keizo reste Keizo pour elle. Ça l'est peut-être un peu plus pour Bryn, encore que...
C'était un parti pris et un pari, d'introduire les personnages principaux en plusieurs phases. Ce qui a changé depuis la première version, c'est qu'on reste quand même avec Mu, qui disparaissait pendant longtemps, alors que les lecteurs s'étaient attachés à elle. Maintenant on la suit tout du long.
J'imagine que quelqu'un qui a vécu toute sa vie dans des espaces clos ne peut être indifférent aux grands espaces. Il peut soit aimer ou pas, mais il me semble que c'est notable pour lui. Merci de ta lecture !
Keina
Posté le 18/08/2019
Bon, on n'est pas plus avancé sur là où se cache Keizo, mais c'est sympa aussi de faire connaissance avec son descendant. Je ne sais pas trop sur quel pied danser avec lui... C'est quoi, l'information qu'il cache à Mu? Et pourquoi il s'intéresse à elle comme ça ? Du côté de Bryn, par contre, je le trouve toujours aussi intéressant et emouvant, aussi, par moment, dans ses doutes et ses introspections. Bref, à très vite!
Rachael
Posté le 18/08/2019
Et oui, Ennius a visiblement des secrets, mais on va les découvrir très vite... Team Bryn ! Il y a eu pas mal d'évolutions du personnage, je suis contente qu'il soit devenu attachant !
Fannie
Posté le 20/06/2019
Coucou Rachael,
Ils sont mignons, ces deux qui cherchent à se soutirer mutuellement des informations tout en étant incapables de cacher leur jeu. Tu es toujours aussi efficace dans tes descriptions : tu suscites des images en quelques mots, comme pour la chevelure de Mu, par exemple. C’est attendrissant, cette vénération qui l’amène à prendre soin de ses cheveux depuis que Keizo les a patiemment démêlés, alors qu’auparavant elle s’en fichait.
Je suis surprise de la façon dont Mu et Ennius passent au tutoiement. Je comprends que tu veuilles éviter les platitudes dans les dialogues, mais ça me paraît un peu abrupt.
Ce que j’apprends sur Eshan ne me surprend pas ; ça complète ce que je savais déjà. Les sentiments contradictoires de Mu au sujet de ces révélations est bien rendu. De même que ceux de Bryn vis-à-vis de sa hiérarchie et de la suite de sa mission.
Deux petites choses :
Quand on veut soutenir une théorie, on prend tout ce qui paraît la supporter. [Le verbe « supporter » ne me semble pas adéquat dans ce contexte ; je propose : confirmer, étayer, appuyer, corroborer, démontrer, attester...]
Avec un succès mitigé, ceci dit [On entend souvent « ceci dit », mais « cela dit » serait préférable ; normalement, on dit « ceci » pour ce qui suit et « cela » pour ce qui précède.]
Rachael
Posté le 20/06/2019
Pour le tutoiement, c'est Mu qui pousse vers cela, car elle tutoie assez naturellement Ennius, qui se met alors à faire pareil. Mais tu as raison, ça foncitonnerait probablement mieux si Mu se mettait à le tutoyer dès le départ. Je vais aller revoir ça.
Merci pour les détails, c'est toujours très juste, comme d'habitude. Je ne savais pas pour ceci dit/cela dit.  
Aliceetlescrayons
Posté le 29/06/2019
p.p1 {margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 12.0px Helvetica} span.s1 {letter-spacing: 0.0px} Dans la première partie du dialogue avec Ennius, on sent vraiment que Mu joue la comédie parce que ces paroles ne collent pas trop au personnage, je trouve.
Les phrases suivantes lui ressemblent plus dans leur spontanéité :)
 
Cet Ennius est plutôt sympathique. J'aime bien son petit côté emprunté et pas trop sûr de lui, ça le rend plus humain ^^
 
Ceci dit, les échanges entre l'Amirale et la Commandante, puis Bryn et la Commandante me poussent à me poser la question suivante : je comprend que les capacités intellectuelles d'Eshan (puisque c'est son nom) pourraient leur permettre de trouver un moyen de gagner la guerre, mais en faisant quoi exactement? Parce que, si j'ai bien compris, l'hyperespace est déjà utilisé par tout le monde. Ils veulent qu'il créé une autre arme? 
Je pose cette question parce que cette alliance avec Eshan est quand même un sacré pari pour l'Alliance, vu qu'il est télépathe, et probablement un ultra. Ça lui donne une capacité énorme de les embobiner à l'arrivée. Donc, il faut que le jeu en vaille la chandelle. Et là, pour moi, l'action qu'ils attendent d'Eshan est un peu floue.  
Rachael
Posté le 29/06/2019
Intéressante, ta question...  j'ai souvent tendance à la jouer un peu trop subtil par peur de faire preuve de lourdeur... Il semblerait que je sois trop évasive ici... L'idée c'est la suivante:  la Fondation Ardeirim sur Ione contrôle tout ce qui touche à l'hyperespace, ne laissant personne s'emparer de ses secrets. L'Alliance fait l"hypothèse qu'Eshan pourrait leur donner la maitrise de cette technologie et leur permettre de s'affranchir de la Fondation (et cela ne présagerait rien de bon pour cette dernière...) et surtout de priver l'Expérion de son usage. 
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