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Je suis dans ma voiture et ne cesse de repenser à ce que cette psy m'a dit, à me demander pourquoi Julia m'a caché cette thérapie ! Je roule en écoutant le gps qui va me mener vers elle, je me répète ce que je vais lui dire également, j'aime quand tout est prévu et organisé, je déteste être prise au dépourvue. Mon gps m'indique que je suis déjà arrivée, je n'ai fait que dix minutes de route seulement. Je me gare et cherche le numéro vingt-trois. Il y a de la lumière c'est déjà bon signe. De l'extérieur la maison en jette je ne sais pas ce qu'il fait vraiment son Thibault comme boulot, mais à en voir la maison il gagne bien sa vie. 

Je m'apprête à sonner quand j'entends des rires au travers de la porte, merde si j'arrivais encore à un moment inapproprié ?! Tant pis pour elle je dois lui parler, je ne peux pas attendre demain surtout que je suppose qu'elle va passer le week-end ici. Jalouse me dit ma conscience, peut-être bien mais je m'en fiche, je l'assume. Menteuse. Répond celle-ci, Chut je pense à voix haute pour la faire taire, si tu penses que je vais me taire comme ça. Je laisse tomber.Je frappe une première fois, les rires passent au dessus, et personne ne vient m'ouvrir, je décide de sonner et d'insister jusqu'à ce que quelqu'un vienne. Les phrases tournent en boucle dans ma tête, je sais mot pour mot ce que je dois lui dire, je suis tellement en colère contre elle. Sauf que la personne qui m'ouvre la porte n'est ni Thibault ni Julia ...

- Crochet du droit qu'est-ce que tu fous là ? 

Ne pas se dégonfler, ne pas se dégonfler, j'ai beau me répéter cette phrase en tête je perds mes mots, mais j'arrive tout même à en dire un.

- Julia ? 

- Tu t'es trompée d'adresse ! Ouf il m'a comprise. Quoi je me suis trompée, non c'est pourtant bien l'adresse que Julia a laissé sur le frigo, elle doit être ici sinon où serait-elle ?! Je prends le peu de courage que j'ai pour lui parler, je pense même que c'est ma colère qui parle ...

- Mais elle m'a laissé cette adresse. Regarde par toi-même.

Je lui tend le papier avec l'adresse il le prend, le lis, puis cette Bimbo apparaît ... 

- Hey Roméo tu reviens quand ?! 

Et merde j'en avais oublié les rires derrière la porte, c'était des rires de femmes. Il ne cherche pas à me présenter à elle, en même temps pourquoi il le ferait au final ?! Il la renvoie direct dans la chambre sous un ton assez sec et autoritaire ...

- Dégage dans la chambre Anastasia. 

Quel connard j'ai envie de dire mais je ne le dirais pas puisqu'une partie de moi est contente de la façon dont il l'a renvoyé pour me parler ... et en même temps je me sens trop près de lui, d'autant plus qu'il est torse nu, je fais un pas de recul, il le remarque 

- Désolé crochet du droit mais c'est bel et bien mon adresse. 

J'espère que c'est une plaisanterie venant de la part de Julia car je pense que cette fois-ci elle a poussé le bouchon un peu trop loin, comment peut elle me laisser l'adresse de ce type et non celle où elle est, ok je suis trop envahissante apparemment elle cherche à se débarrasser de moi sympa ...

- Alors donne moi l'adresse de Thibault je dois parler à Julia et c'est urgent.

Je rêve où il rigole à mon nez ouvertement ce mec ?! Vraiment sans gêne ... 

- Attends tu ne connais pas les portables ? 

- Et toi tu connais pas mon poing gauche ?! 

Bon ok c'était pourri mais il a le don de me mettre hors de moi, et en même temps il a un charme qui ferait tomber toutes les filles.. mais il reste un danger, une menace, un homme ...

- Alors c'est la meilleure celle-ci, tu ne me parles pas et quand tu oses enfin me parler c'est pour me demander l'adresse de mon meilleur pote, non mais je rêve vraiment c'est soit je t'accompagnes soit je te laisse ici ... 

- NON 

Je m'apprête à partir et me débrouiller par moi même quand sa greluche reprend la parole. 

- Roméo je me refroidis ... 

Beurck beurck et re beurck c'est écœurant ... Au moment où je m'apprête à franchir la porte pour aller vers ma voiture, il m'attrape par le poignet, à croire que c'est devenu une habitude de sa part ... 

- C'est devenue une habitude de m'attraper le poignet ?! 

- Minute, puis il regarde vers cette fille, prends tes affaires et casses toi Anastasia.

- Mais t'es pas sérieux là ? 

- Oh que si dégage on baissera une autre fois. 

Puis elle prit ses affaires et franchit la porte en me dévisageant et se tourna vers Mathew.

- Pauvre connard.

En même temps il ne l'avait pas volé, mais il me tenait toujours mon poignet et cela devenait de plus en plus gênant pour moi. Il rigola à cette insulte et me regardait de nouveau. Je fixais sa main sur mon poignet, il me lâcha instantanément.

- Je pourrais avoir l'adresse de Thibault maintenant. 

- Non je t'emmène je te l'ai dit. 

- Et moi j'ai dit non je ne monte pas avec toi seule en voiture. 

Il se rigola de nouveau, bien que j'étais sérieuse même plus que sérieuse cette fois-ci, il me fixa, pris son air sérieux et me dit :

- Attend, tu crois que je vais te violer ou quoi ?! 

Et là se fût la phrase, la parole, le mot de trop venant de sa part, je me retournais et courrais vers ma voiture, laissant tomber mon sac à terre ne prenant pas le temps de le ramasser, et encore moins de me retourner lorsqu'il criait mon prénom, je montais dans ma voiture et pris la route, essayant de faire partir cette peur qui me bouffais de l'intérieur ... Et voilà il fallait qu'il me dise ça, le seul homme qui me faisais ressentir des choses inconnues.J'aurais pu laisser une chance d'accepter ces nouvelles émotions mais cette phrase m'a fait me souvenir que tous les hommes sont les même, à un degré différent.

Je roule pour aller je ne sais où, j'ai les mains tremblantes, le cœur qui bat vite, ma respiration n'en parlont même pas c'est affolant... Il faut que je me concentre sur la route, et s'il m'avait suivi ?! Je jette un regard dans mon rétroviseur intérieur, extérieur, rien, pas de voitures qui me suivent. Il faut que je m'arrête, que je reprenne mes esprits, que je respire, que je me calme où je vais faire un accident.. je me gare sur le côté de la route sur un trottoir et je compte jusqu'à ce que je me calme, je me concentre sur les chiffres arrivait à soixante-douze je commence à retrouver une respiration cohérente, mes mains ne tremblent plus, et mon palpitant ne bat plus aussi fort. Je remets le contact et reprends la route.

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