13 | Une histoire champidentue

Par Seja
Notes de l’auteur : Version audio : https://youtu.be/HoqhYc4vBC4

Les Champidents, vous les avez sûrement déjà croisés. Même sans vous en rendre compte. Peut-être qu’un jour, vous êtes allé vous promener en forêt. C’est qu’il faisait trop chaud et que vous cherchiez l’ombre. Alors, vous vous êtes arrêté au bord de la route, vous avez lorgné les arbres et vous avez décidé qu’allez, vous pouviez bien souffler quelques minutes. Peut-être même que vous êtes un adepte des balades en forêt et que vous avez vos parcours bien définis. Quoi qu’il en soit, un jour ou l’autre, vous êtes entré dans une forêt.

Les Champidents, on ne les remarque pas de suite. Le plus souvent, on ne les remarque même pas. Ils aiment se cacher dans l’herbe et la mousse. Ils sont assez pudiques, vous comprenez ? Ils se cachent, ça oui. Mais quand ils voient passer des mollets bien juteux, c’est tellement plus fort qu’eux, il faut qu’ils croquent dedans. C’est ce qui vous est peut-être arrivé.

Peut-être qu’à un moment donné de votre promenade forestière, vous avec senti des dents s’enfoncer dans votre chair et vous avez eu envie de hurler très fort et secouant votre jambe. Vous ne l’avez pas fait parce que vous êtes bien élevé et qu’il y avait peut-être d’autres promeneurs et vous ne vouliez pas les déranger. C’est tout à votre honneur. Alors, vous avez serré les dents (les vôtres) et vous avez clopiné aussi vite que vous avez pu du lieu du crime en répandant du sang sur la mousse et en vous disant que les moustiques étaient sacrément voraces dans ce morceau des bois. Maintenant, vous savez. Ce n’était pas des moustiques. Tout le monde sait que les moustiques préfèrent d’abord anesthésier leur victime pour pouvoir se nourrir tranquillement sans que cette dernière tente de les écraser.

Mais pourquoi parlons-nous de Champidents ? me demanderez-vous. Eh bien, parce qu’il ne fait jamais de mal de mieux connaitre son environnement. Et il se trouve que dans votre environnement, il y a beaucoup de menaces fongiques. C’est comme ça, acceptez-le. Après tout, si vous vouliez une vie tranquille et ennuyeuse, il ne fallait pas emménager dans notre petite bourgade. Vous n’avez pas choisi ? Allons, tout le monde choisit. Peut-être que vous avez reçu un courrier qui vous disait de venir à l’orée du bois à midi moins cinq. Peut-être que vous avez suivi le chemin formé par le lichen. Quoi qu’il en soit, vous êtes là maintenant. C’est bien la preuve qu’il fallait que vous veniez.

Où vous allez vivre ? Oh, vous avez très certainement déjà une maison. Tout le monde en a une. Je pense que si vous vous promenez dans les rues, vous la trouverez tôt ou tard. Ça sera celle qui va s’ouvrir avec la clef que vous avez dans la poche. Oui, celle-là. Voyez, vous commencez à vous y faire. Baladez-vous, tentez les serrures. Et ne faites pas gaffe si parfois, vous êtes reçu par le canon d’un fusil. Certains sont vraiment à cheval sur le principe de propriété individuelle.

Allez, je vous laisse découvrir tout ça. Bienvenue chez vous !

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Dédé
Posté le 22/08/2020
La propriété individuelle, c'est tellement surfait ! ;)

Ca fait du bien de revenir du côté de tes petites nouvelles hebdomadaires. J'ai beaucoup apprécié ce petit focus sur les Champidents. D'où t'est venu le terme d'ailleurs ? On en parle comme si c'était un délire qui avait toujours été là. Mais ça t'est venu d'où ? D'une obsession pour les champignons mêlée à une envie de mordre les gens ? ;)

Ceci étant, tu m'as fait passer toute envie d'aller me balader en forêt. Je te remercie, tu m'as sans doute sauvé la vie.

Sur le texte en lui-même, j'ai été baladé de paragraphe en paragraphe, toujours de façon fluide. En même temps, on a une réflexion aussi sur le libre arbitre (ou je me trompe) et j'aime beaucoup comment tu uses de l'absurde pour servir la critique. Ca me rappelle la mousse et tous ses copains, toutes ses copines.

Allez ! Je vais poursuivre un peu ma route ! Merci, Grenouille, pour ces petits textes bien savoureux :D

Coquillette :
vous avez eu envie de hurler très fort et secouant votre jambe. --> "en" au lieu de "et" ?
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