13 Samus sans armure

   Une impression de déjà vu. C’était ce que ressentait Lucie en se promenant dans le hangar aux lumières éteintes. Samantha ne répondait pas. Encore.

   Si la détresse l’avait reprise la question était, où se cache-t-elle ? Et dans quel état allait-elle la retrouver ?

   — Sam ? Samantha ?

   Samantha n’était pas dans le dortoir ; ni dans le garage, ni dans le bureau, encore moins dans l’armurerie. Elle était introuvable.

   Elle ne s’était quand même pas volatilisée ?

   Lucie frissonna. Elle se dirigea vers les archives et la salle de vidéo projection, et elle trouva enfin Samantha, assise par terre contre une étagère. Lucie s’approcha lentement, s’appuya sur un des meubles plein à craquer de cartons, et l’observa, croisant ses bras sous ses aisselles.

   — Sam, dit doucement Lucie, pourquoi tu portes ton armure ?

   Samantha releva son casque qui ne laissait rien paraître, même pas ses yeux rouges, et dit d’une voix métallique et morne.

   — Je me sens mieux dans mon armure. Je me sens intouchable. Sans elle, je suis… Vulnérable. J’ai froid… je ressens tout.

   Lucie s’assit en tailleur près d’elle, toujours en douceur, tachant de ne pas exacerber le mal-être de Samantha.

   — Est-ce que tu as fini les livres que l’on t-a prêté ?

   — Oui… baissa-t-elle la tête.

   Lucie lança un regard compréhensif.

   — Et les jeux ?

   Il y eut un bref silence. Le visage de Sam se tourna vers le sol, où gisait le Gameboy, inerte.

   — Ça ne marche plus… gémît-elle.

   Ok c’est donc ça.

   — Explique-moi cela en détail, demanda maternellement Lucie.  

   Samantha posa sa main gantée sur sa tête, et regarda le cadavre du jouet, accusateur.

   — Je… je l’ai cassé je crois… continua Sam d’un ton plaintif. Je… j’étais tellement excitée d’avoir combattu le major Bob que j’ai sauté de joie sur mon lit, elle s’est éteinte, et après… plus rien.

   Samantha respirait lourdement dans son armure, dans un soufflet métallique rappelant un certain seigneur noir Sith.

   — Et ça m’a… continua-t-elle. J’ai senti ma poitrine me compresser, et soudain, je n’étais plus à ma place et…

   Elle se tut. C’était donc bien une nouvelle crise d’angoisse. Lucie en avait tellement fait qu’elle ne pouvait que comprendre cette mise en cage, cette impossibilité de passer outre. Elle ne dit rien pendant un moment, ne posant pas même un regard sur la console de jeu. Ça, ce n’était que du matériel. Elle observa les alentours ; sur l’étagère en face d’elle, il y avait un vieux lecteur 45 tours, avec un carton plein à craquer de vinyles dedans.

   — Edmond va tellement m’en vouloir… Il me faisait confiance…

   Lucie tourna sa tête pour chercher les yeux de Samantha.

   — Edmond ne t’en voudra pas pour ça ma petite Sam. Tu le connais maintenant. Il est gentil.

   — Mais j’ai… j’ai détruit ce à quoi il tenait le plus au monde !

   — Ah bon ? Et quand est ce que tu m’as détruite ?

   Lucie montra des dents blanches, et bien qu’elle ne puisse le voir, elle ressentit le sourire de Samantha derrière sa visière.

   — J’ai tout de même cassé son objet.

   — Sam, ma petite Sam, lui dit Lucie en lui tapotant la main. Le matériel n’est que du matériel. Et elle n’est peut-être pas tant cassée que ça. On va lui rapporter, et on verra, d’accord ? Je resterais avec toi si tu veux.

   Toujours honteuse, Samantha fit oui de la tête.

   Un chevalier n’est pas un lâche.

   Lucie reporta ses yeux sur l’étagère, près du lecteur vinyle.

   — Tu sais ce que c’est ? demanda-t-elle à Sam.

   — C’est un appareil qui fait de la musique. Rose me l’a montré la dernière fois, ainsi que comment l’utiliser, mais je ne sais plus.

   Lucie se leva vers le carton, et fouilla.

   — La musique, dit Lucie en feuilletant les vinyles, ça peux vraiment aider à se changer les idées. Ah ! s’exclama Lucie en sortant une bonne trouvaille.

   — «  A night at the Opéra » ! Si avec ça tu ne te sens pas mieux!

   Lucie lança le vinyle, et commença à se déhancher dessus. Pas des danses très élaborées, même le plus souvent à la limite du ridicule, mais elle entendit un petit rire dans la cuirasse métallique. La musique avait quelque chose d’apaisant, de libertaire. Lucie força Samantha à se lever et malgré l’armure, l’invita à danser. La scène en elle-même n’avait aucun sens, mais Samantha se détacha peu à peu. A la fin de Bohemian Rhapsody, Lucie, qui se retrouva dans les bras de Samantha après un tourbillon, la fixa de ses yeux émeraude.

   — Tu vois, de simples choses peuvent être bénéfiques.

   Samantha hocha la tête. Comment Lucie faisait-elle ces choses là ? Le poids sur ses épaules s’était atténué et elle se sentit de nouveau vivante. Elle avait remis un pied dans le monde.

   Lucie posa les mains autour de son casque, là où devait se trouver ses oreilles.

   — Allez, retire moi cette armure.

   Samantha se baissa un peu et Lucie dévissa et retira le casque de la chevaleresse, révélant sa tête dans un halo de lumière dorée. Les bonnes joues de Samantha étaient recouvertes d’une fine croute de sel et le blanc de ses yeux avait une teinte qui se rapprochait plus de ses iris : Samantha avait pleuré. Lucie l’aida à s’habiller, et l’emmena sur le parking.

   — Qu’allons-nous faire ? demanda Samantha en s’harnachant dans la voiture.

   — On va faire une soirée pizza Smash Bros ! lui dit Lucie avec un certain enthousiasme. Tu vas voir, c’est cool ! Sophie sera là aussi, elle s’ennuie depuis que Rose est partie.

   Samantha se dérida. L’optique de passer la soirée avec Sophie, Lucie et Edmond la réjouissait. Même si elle n’avait pas la foutre idée de ce qu’était un Smash Bros. La pizza par contre… Samantha s’en lécha les lèvres et son ventre gronda, provoquant un fou-rire chez Lucie. Elle avait trouvé plus gourmande qu’elle.

 

   — Alors des nouvelles ? demanda Edmond.

   — Ils sont bien arrivés à la base, et elle est encore en bon état, de ce que m’a dit Rose, répondit Sophie. Ils ont réussi à faire marcher les balises ; ils partent dans deux jours en Afrique.

   Lucie invita Samantha à entrer dans leur nouvel appartement et Sam déposa son manteau vert sur la patère. Lucie lui fit signe de la suivre dans le salon et déjà, une bonne odeur de pate à pain et de coulis de tomate en train de cuir lui tortilla les boyaux. Sophie se précipita vers elles et leur fit une bise élégante capable de faire tressaillir n’importe quel être humain. Ensuite, Sam, prenant son courage à deux mains, s’approcha d’Edmond la tête basse.

   — Bonjour ma petite Sam !

   Edmond remarqua son regard fuyant et son air penaud.

   — Quelque chose ne va pas ?

   Samantha, les yeux toujours fixés sur le tapis aux motifs incas, dévoila de derrière son dos ses mains qui tenaient le Gameboy, et le tendit à Edmond, tremblante.

   — Je crois que… je l’ai cassé, lui dit timidement Samantha.

   Edmond observa la console, la tritura sans ménagement, et envoya un large sourire à Samantha en posant sa main sur son épaule, après une courte hésitation.

   — Pas du tout ma petite Sam. Elle n’a juste plus de piles. Je vais t’en rechercher.

   Edmond revint quelques instants plus tard, et tendit le Gameboy à Samantha en l’allumant. Les yeux rouges de Samantha s’écarquillèrent et elle s’égosilla de joie. Elle serra promptement Edmond dans ses bras, qui devint tout rouge et ne sut plus où se mettre. Lucie, derrière, s’esclaffa.

   Samantha le relâcha, comprenant le malaise qu’elle lui avait provoqué, et s’éloigna d’un mètre, en murmurant un « désolée », les mains branlantes, esquissant une courte révérence reflexe. Elle resserra sa queue de cheval et retourna voir les filles, désormais enjouée.

 

   Assises autour de la petite table basse, Edmond leur servit un vin un peu plus sombre que les yeux de Sam. L’absence de Rose pesait bizarrement sur leurs épaules, projetant un brouillard ténébreux et oppressant au dessus de leur tête. Sa mission nébuleuse ne faisait qu’aggraver la situation, ne leur permettant que d’imaginer le pire ; comme si Rose avait déjà disparue, Edmond et Samantha se promirent de s’entraîner sans relâche, ensemble, en évitant les combats (leurs corps couverts de bleus avaient grand besoin de repos).

   Heureusement, la pizza apporta sa dose de bonne humeur, accompagnée d’anecdotes croustillantes. Le vin grisa quelque peu Samantha (pas désagréable comme sensation), et délia la langue de Sophie.

   Ils en apprirent sa longue histoire avec son premier copain, terminée dans les larmes de la tromperie. Rose avait été là pour la sauver. Comme toujours. Et de sauvetage à la chambre à coucher, il n’y avait qu’un pas, qu’elle n’avait jamais imaginé franchir.

   Samantha recracha un peu de vin et rigola. On pouvait vraiment faire les choses qu’elle venait de décrire ? Cachant ses joues qui prenaient une teinture rose, elle détourna le regard vers Edmond qui s’affairait sous le meuble TV. Il en sortit la console de jeu qu’il dépoussiéra en soufflant dessus. Contrairement au Gameboy qui était une petite boite noire avec un écran, cette console n’en comportait pas mais était reliée au poste de télévision : c’était un rectangle blanc, duquel partaient quatre fils reliés à quatre petits boitiers, chacun d’une couleur différente ; il y en avait un de la couleur de la boite, blanc, un noir, un violet et un gris. Concentrée, le verre de vin à la main, Samantha observa le monolithe blême comme un artefact millénaire. Edmond déroula les fils autour des boitiers, et en tendit un à chacune. Sam hérita du blanc.

   — Ça, c’est ta manette de jeu, lui expliqua Lucie avec sa bonne humeur. Tu va contrôler ton personnage avec ces boutons (elle les désigna sur le pad); je vais t’apprendre à t’en servir.

   Sam regarda attentivement la manette ; il y avait effectivement plusieurs boutons de différentes couleurs, disposés un peu partout autour du plastique ; l’ergonomie était plutôt agréable, et Samantha s’amusa à appuyer sur les différentes gâchettes dans le vide. Elles faisaient toutes un cliquetis appréciable.

   Ils s’installèrent en face de la télévision. Samantha tout à droite, sur le fauteuil ; Lucie à côté d’elle, sur le canapé avec Sophie. Edmond lui, alluma la console de jeu, et s’assit par terre, à gauche de Sophie. Les images sur l’écran étaient très colorées, et cela captiva l’attention de Samantha. Edmond passa les menus très rapidement, si bien qu’elle ne comprit guère ce qu’il se passait. Il s’arrêta devant une scène où il y avait pléthore de personnages hauts en couleurs ; des moustachus, des avec des têtes d’animaux, des créatures rose et jaune semblant sortir tout droit d’un compte pour enfant.

   — Tu vois Sam, chacun va devoir choisir un personnage, et on va se battre avec.

   — Se battre ? demanda Samantha incrédule.

   — Oui mais pour de faux. En utilisant les manettes. Chaque personnage est différent, et le but, c’est de faire sortir les autres de l’arène. En général, on a tous un personnage préféré. Moi par exemple, c’est Rondoudou ! Alors pour le sélectionner je fais ça.

   Lucie déplaça son curseur sur la drôle de créature rose, et un orateur invisible cria « Rondoudou ! ». Sophie fit de même avec le Capitaine Falco, un homme qui portait un casque. Edmond choisit Mr Game and Watch, un personnage qui semblait être un dessin tout noir et plat.

   — Comme tu ne connais pas les personnages, choisit celui qui te fais le plus envie ! lui dit Lucie.

   — Moi par exemple, je choisis Mr Game and Watch parce que ses attaques me font rire et que personne ne le prend ! lui expliqua Edmond.

   — Moi c’est Capitaine Falco, à cause de son coup de poing dévastateur ! dit Sophie. Elle ajouta :

   — Rose prend toujours Link, je ne l’ai jamais vu combattre avec un autre personnage.

   — Et moi en général c’est Rondoudou parce qu’il est tout petit, rose et mignon, mais c’est en réalité une véritable teigne ! Comme moi !

   — Chaque personnage nous ressemble un peu, continua Edmond, alors choisit bien le tien.

   Samantha se concentra. Elle maitrisa tout d’abord la manette, et déplaça sa capsule sur les différents personnages. Aucun ne semblait lui convenir, même si ils étaient tous captivants. Il y avait un soldat avec un bandana, et Sam hésita. Puis, elle tomba sur un personnage avec une drôle d’armure, sur lequel elle s’arrêta. L’armure était bigarrée, avec un casque rouge et le reste doré. Le personnage ne portait pas d’épée, mais un canon sur le bras. Il ressemblait à un chevalier, mais du futur ; cela plu énormément à Samantha, qui demanda :

   — Est-ce que je peux prendre celui là ?

   — Celle-là tu veux dire ! répliqua Edmond. C’est une fille sous l’armure. C’est Samus.

   Quelque chose fit tilt dans la tête d’Edmond. Rose avait choisi le nom de Sam… Etait-ce une coïncidence ?

   — Une fille ? reprit Samantha joyeuse. Je prends Samus alors !

   Elle valida son choix et le match commença. Les premières parties étaient à sens unique ; Edmond et Sophie étaient devant, Lucie s’amusait plus qu’elle n’était en compétition, et Samantha tombait souvent hors des maps.

   Mais Samantha apprenait vite, et son personnage lui plaisait beaucoup ; elle avait l’impression de se contrôler elle en armure. Bientôt, aidée de Lucie, elle arriva à faire perdre Sophie plusieurs fois, mais Edmond restait imprenable. Il était toujours d’une tête devant.

   Parfois, une boule lumineuse apparaissait en plein milieu de l’écran, accordant un grand pouvoir à qui la brisait. Edmond et Sophie étaient toujours ceux qui l’obtenaient, leur donnant sur l’instant un avantage considérable, synonyme de victoire la plupart du temps. Samantha comprit rapidement cela et bientôt, dès que la boule apparaissait, elle n’avait qu’une idée à l’esprit : la casser pour en obtenir le pouvoir.

   Elle commençait à avoir un bon niveau, à tel point qu’elle arriva à n’avoir qu’une vie de retard sur Edmond. Alors la boule lumineuse apparût.

   Samantha sauta, courra, esquivant des attaques d’Edmond qui allait dans la même direction. Un Joliflor sortit d’une pokéball, et elle esquiva son chant berçant. Sophie se trouva en travers de son chemin et elle la smasha d’un coup de canon. Edmond rattrapait son avance, à une passerelle de la boule. Samantha aperçut le Rondoudou de Lucie qui s’affairait à côté, et l’utilisa comme trampoline, la faisant sortir de la map.

   — Désolée Lucie !

   Un dernier saut et… hop ! Elle avait rattrapé son retard et obtint la boule au nez et à la barbe d’Edmond.

Elle obtint un viseur, et visa en direction de Mr Game and Watch, lui détruisant son avant dernière vie. Ils étaient désormais à égalité !

    L’écran devint tout blanc, avant de revenir peu à peu à la normale.

   Epouvante.

   Samantha constata avec horreur que l’armure de son personnage avait disparue ! A la place, il y avait une jeune fille, blonde, avec une queue de cheval longue et une combinaison bleue. Ses formes étaient généreuses et elle ressemblait à si méprendre à une version en négatif de Samantha.

   Mais cette tenue, ce n’est pas une tenue de combat !

   Edmond, qui était resté concentré sur le jeu, commença à attaquer Samantha, qui s’enfuit.

   — Qu’est ce que tu fais Sam ? lui demanda Lucie.

   — Je n’ai plus d’armure ! Je ne peux pas combattre ! Je suis cuite !

   Sam sautait de passerelle en passerelle, esquivait, fuyait dans tous les coins de la map.

   — Mais si Sam ! Ça ne change rien ! Tu as toujours des pouvoirs !

   Samantha continuait d’esquiver.

   — C’est impossible !

   — Si ! Regarde, Samus tient dans sa main un pistolet ! Elle n’est pas sans défense ! Au contraire, Samus est super forte comme ça !

   Samantha continua d’esquiver, mais ayant une entière confiance en Lucie, et alors qu’Edmond la rejoignait sur une passerelle, elle se retourna soudain et assainît un coup de pied au pauvre Mr Game & Watch, qui partit bouler quelques étages plus bas. Samantha resta couac de cette puissance, et un sourire aux lèvres, compris alors qu’elle pouvait le battre. Elle le rejoignit en bas du décor ; s’ensuivit alors un combat épique, où les coups fusèrent. Les compétences de Samus étaient différentes sans armure, mais elles en étaient pas moins redoutables ; elle était moins forte, mais plus rapide et agile. Oui, sans armure, Samus était tout aussi redoutable. Samantha commença peu à peu à prendre l’ascendant sur Edmond, dont une perle de transpiration ruissela sur le front, jusqu’à ce que…

   — SMASH !!! Tu l’as mis K.O !!! explosa de joie Lucie.

   Le petit personnage d’Edmond s’envola loin dans le fond du décor. Le classement apparut alors avec Samus sans armure devant, fière, posant de toute sa splendeur.

   — Bien joué Samantha, le gratifia Edmond non sans un peu d’amertume dans la bouche. C’était un beau combat.

   — J’ai… j’ai gagné.

   J’ai gagné sans armure…

   Samantha s’appuya dans le fond du fauteuil, vidée, mais heureuse. Samus était plus qu’un avatar. Elle se retrouvait en elle. Un chevalier moderne… Une femme grande et pulpeuse, redoutable. D’une force inégalable que ce soit avec où sans armure…

   Sam se devait de devenir aussi forte sans son armure. Oui, devenir comme Samus. Ce n’était pas l’armure qui faisait Samantha. C’est elle-même qui pouvait décider qui elle voulait être.

   Elle regarda son reflet dans la vitre dehors où surplombait la nuit. Ses joues pleines, son visage blanc, et sa longue et haute queue de cheval. Elle en ressortit deux mèches de cheveux au dessus de ses oreilles décollées, afin d’obtenir la même coiffure que son personnage chétif. Elle se trouva belle, et esquissa un sourire malgré elle.

   Demain, elle commencera son entraînement pour devenir aussi forte. Qui sait, peut-être battrait elle Rose sans son armure ?

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