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Par Dan
Notes de l’auteur : Voilà qui conclut la première partie !

11

 

21 janvier 2020

 

Frankie a vérifié cent fois sa serrure flambant neuve, monté la garde à la fenêtre, puis testé toutes les méthodes de relaxation et d’ASMR dénichées sur YouTube, en vain : elle n’a quasiment pas fermé l’œil du weekend, à peine croisé son mystérieux amoureux dans leur paradis tropical nocturne, et, lundi matin, elle a rampé hors du lit bien avant l’aube, emmêlée dans des cauchemars où un cambrioleur à dentier la traquait sans répit.

À peine arrivée à l’Oz, encore seule dans les locaux, Frankie a ouvert le calendrier partagé et réservé le premier créneau disponible pour rencontrer la direction, ce qui représentait encore vingt-quatre heures d’attente angoissée. Elle a alors passé la journée à fixer son écran où le curseur survolait le bouton « Envoyer » de son dernier brouillon adressé au Collectif Sanderson, seulement pour ne pas fixer le bureau vide de Camille, qui n’a pas montré le bout de son nez.

Après une dernière insomnie, enfin, Frankie se retrouve dans une salle d’entretien du dernier étage, face à un homme qu’elle a déjà croisé à la machine à café, mais dont elle a oublié le nom.

— J’avais rendez-vous avec madame…, commence Frankie en lui serrant la main.

— Clouée au lit avec la grippe, la pauvre, l’interrompt-il. Ça pardonne pas, cette année. Vous voulez boire quelque chose ? Josiane a amené des chouquettes – il s’en bourre une dans le bec et lui tend la boîte –, ffouquette ?

Frankie décline en sentant son café s’agiter dangereusement au fond de son estomac.

— Qu’est-ce que je peux faire pour vous, Miss McKenna ? relance le référent lorsqu’il a terminé de ramasser toutes les perles de sucre dégringolées de sa deuxième chouquette.

— En fait… Je voulais savoir…, bredouille-t-elle. C’est au sujet de Kasper Szymankiewicz. Il faut que je lui parle. Je sais qu’il est en mission, et ça a l’air assez secret, et je sais que je suis pas censée poser de questions, mais… c’est mon superviseur et je commence à avoir urgemment besoin de lui pour boucler mon article.

Frankie glisse les mains sous la table pour dissimuler leurs frémissements et s’efforce de soutenir le regard inquisiteur du référent. Elle a la nette impression qu’il a flairé le prétexte bidon, mais elle n’est pas certaine de pouvoir suivre son instinct, ces derniers temps. Peut-être ne voit-elle que ce qu’elle redoute.

— J’ai essayé de le contacter un milliard de fois, continue Frankie pour rompre son silence oppressant. Je sais qu’il est pas très réactif en temps normal, mais je commence à m’inquiéter. Sa… son adresse mail n’était même plus valide la dernière fois que j’ai voulu lui envoyer mon travail.

— C’est étonnant, répond-il distraitement.

Il lorgne de nouveau les chouquettes.

— Vous pouvez au moins me dire si vous avez des nouvelles, vous ? insiste Frankie. Est-ce qu’il vous a fait des rapports, récemment ? Envoyé des notes de frais ? Que je sache si je dois me tracasser ou me faire à l’idée que je vais devoir me coltiner la publication toute seule…

— Nous n’avons pas eu d’échanges avec Mr Szymankiewicz depuis Noël.

— Les chatons à bonnet ?

— Oh, vous l’avez reçu, vous aussi ? C’est presque un peu vexant, on se sentait privilégiés.

Frankie n’aurait pas imaginé qu’on puisse basculer si vite de la frayeur à la rage, mais elle se sent soudain bouillonner. Il va la charrier longtemps, comme ça ?

— Rien d’autre ? essaie-t-elle, les dents serrées. Vous leur demandez jamais des compte-rendus, à vos enquêteurs ?

— Si, bien sûr. Mais nous leur laissons aussi assez d’autonomie pour gérer leur assignation comme ils l’entendent et…

— Est-ce que vous l’avez envoyé travailler sur le Collectif Sanderson ?

Les doigts du référent se suspendent au-dessus des viennoiseries. Ses yeux fouillent longtemps le visage de Frankie qui endure son examen sans ciller, les mains désormais nouées en poings sur ses genoux.

C’est la seule conclusion cohérente à laquelle elle est parvenue. Kas s’est spécialisé dans les dérives sectaires bien avant d’accompagner Frankie sur le terrain des vortex ; il connaît les sandersoniens et il a détecté les incursions de sa stagiaire dans leurs magouilles juste avant de disparaître des radars. Peut-être les a-t-il infiltrés pour mieux analyser leur fonctionnement ? Peut-être a-t-il fait des découvertes dangereuses dont il espère protéger Frankie ?

— Vous n’avez pas à le savoir, déclare finalement le référent sans terminer son geste – il semble avoir perdu l’appétit. Vous êtes parfaitement au courant du principe de compartimentation et je n’apprécie pas beaucoup que vous essayiez de jouer les investigatrices avec moi. Je ne suis pas l’objet de votre mission.

Frankie ouvre la bouche pour répliquer, pour lui cracher qu’elle sait parfaitement en quoi sa mission consiste : remonter la piste d’un paquebot disparu vers d’obscurs territoires que quelqu’un, quelque part, ne veut peut-être pas qu’elle explore. Et si le cambriolage perpétré par ce mystérieux senior cachait en réalité une attaque ciblée plutôt qu’un malheureux manque de chance ? Et si on avait tenté de l’effrayer, ou d’évaluer l’étendue des renseignements qu’elle a collectés ?

Frankie ne savait rien de Common Science et du Collectif Sanderson quand on s’est introduit chez elle, mais peut-être ont-ils agi préventivement dès que la représentante de Paracific Cruises a commencé à rassembler les éléments ; peut-être même dès que la compagnie a réclamé les services de l’Oz. La direction a-t-elle la moindre idée des embrouilles dans lesquelles Frankie s’est fourrée ?

Elle ravale finalement son venin. Pas la peine de se mettre les chefs à dos : le long mutisme du référent suffit.

— Désolée de vous avoir dérangé, alors, dit-elle en se levant. Si jamais Kasper vous fait signe, prévenez-moi.

Elle le scrute, se penche en travers de la table et s’empare d’une chouquette qu’elle enfourne en quittant la pièce.

 

 

Il n’est pas dix heures quand Frankie évacue les bureaux en prétextant une urgence qu’elle n’essaye même pas de rendre crédible. Elle manque de se faire renverser par un tram en envoyant un énième message à Camille (« T’as sûrement trop fait la fête, ou chopé la grippe toi aussi, mais fais-moi signe, s’il te plaît, rien qu’un smiley fera l’affaire ») qui reste sans réponse, et elle gravit ses quatre étages au pas de course. C’est décidé : elle va contacter le Collectif et…

— Hé !

Réaction stupide : quand on découvre un homme affairé à fracturer sa porte et qu’on bouche sa seule issue vers l’extérieur, mieux vaut faire profil bas. Mais Frankie aura tout le temps de regretter son audace plus tard : l’intrus pivote déjà vers elle.

— Que… Qu’est-ce que tu fais là cette heure ? lâche-t-il en anglais avec un accent oscillant entre l’américain et le néo-zélandais, que Frankie ne parvient pas à identifier exactement.

Son cerveau refuse d’assimiler ses paroles ; en réalité, elles sont tellement absurdes que Frankie les entend à peine. Ses élucubrations ne constituent pas son principal problème, de toute façon, car ses yeux fonctionnent à merveille, eux, et Frankie l’a reconnu : même silhouette mince, même manteau de laine, même tête de cheveux châtains dérangés dont elle a fixé l’arrière au comptoir du bar irlandais. Son stalker.

— Tu es censée être au travail, insiste-t-il.

Est-ce bien du reproche qu’elle perçoit dans sa voix grave ? Ce criminel est-il vraiment en train de lui mettre une brasse parce qu’elle perturbe son deuxième larcin en faisant l’école buissonnière ?

— Désolée, grince Frankie. Je repasse ce soir ?

Elle voudrait avoir peur, bégayer, prendre ses jambes à son cou, mais les épaules de l’homme se sont relâchées et, soudain, il semble sur le point de pleurer.

— Oh, Frankie…

Et elle le reconnaît, pour de vrai cette fois : son timbre, son regard sombre, ses traits anguleux et presque reptiliens qui n’ont plus rien de flou. L’homme sans nom qu’elle aime dans ses rêves, qu’elle aime à en crever, et qui lui dit :

— Il faut qu’on parle.

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Rachael
Posté le 16/06/2021
Une sacré chute à ce chapitre ! à ce stade, je me dis que les rêves de Frankie (oui, j’ai enfin capté qu’il n’y avait pas de « c » dans Frankie) reflètent la réalité de la Frankie bis dans l’isocaèdre. Quant à l’homme mystère, il a réussi à en sortir, lui de l’isocaèdre… ou alors peut-être pas, il est aussi possible qu’il y aille plus tard dans la temporalité du monde normal. Est-ce que c’est aussi lui qui cherchait Frankie au tout début ? Arghhh, je ne vais pas me retourner le cerveau, mais voilà mes réflexions à ce stade. Concernant le début du chapitre, j’avoue que j’ai du mal à cerner les relations entre Frankie et sa hiérarchie, ou plutôt le fonctionnement de sa « boîte ». Pourquoi tout ce mystère et cette compartimentation entre les enquêtes de chacun ?
Je file à la suite…
Dan Administratrice
Posté le 13/08/2021
Tu tiens peut-être quelque chose concernant ces rêves... En tout cas, ils ne sont pas anodins. Pour l'homme-mystère, son cas sera expliqué au fur et à mesure, mais je peux au moins te dire que c'est bien lui qui cherche Frankie au début (et qui l'a suivie au bar) ; histoire au moins de confirmer qu'il n'y a pas cinq mystérieux traqueurs en même temps x'D

Pour l'OZ, c'est simplement qu'ils traitent parfois des affaires "sensibles", mais j'y reviens un peu plus tard !

Merci pour ta lecture et tes retours sur toute cette partie, Rach, c'est tellement précieux !
Herbe Rouge
Posté le 23/02/2021
Jolie chute donnant terriblement envie de lire la suite !
Ce chapitre est assez rafraichissant, car plus "terre à terre" je suppose, du coup, ça laisse souffler un peu (ça change de la surnage au milieu des mystères).
Dan Administratrice
Posté le 07/04/2021
Merci beaucoup ! Contente que la chute plaise ET fonctionne. Je n'avais quand même pas conscience que la part des mystères pouvait devenir à ce point pesante (j'interprète peut-être de travers, mais j'ai l'impression que c'est devenu limite pénible, pour toi ?). J'espère que la suite t'apportera quelques réponses et que l'impression de flottement se dissipera sans trop tarder ! Merci pour ta lecture et tes retours en tout cas.
Herbe Rouge
Posté le 07/04/2021
Non mais si c'était pénible je ne continuerais pas à lire, je ne suis pas masochiste :D
Ça m'intéresse, donc je lis.
Par contre, je pense que les lecteurs un peu plus calés en ésotérisme ne lisent pas du tout de la même façon.
Je me demande si, dans la version finale, il ne faudrait pas mettre quelques notes en bas de page pour expliquer certaines allusions qui échappent au lecteur lambda ?
C'est plus ça peut-être que les non-réponses, qui pèsent (un peu j'ai dit, mais pas trop, pas d'inquiétude! je ne lirais plus si je n'aimais pas!).
Dan Administratrice
Posté le 07/04/2021
Bon, me voilà rassurée :p

Tu pourrais me préciser quelles allusions posent potentiellement problème, ou me donner un exemple ? J'avoue que je cerne pas bien ^^' Et c'est assez difficile pour moi de faire le tri entre ce qui est facilement compréhensible et ce qui risque de confusionner le lecteur...

Merci en tout cas !
Herbe Rouge
Posté le 07/04/2021
Le problème, c'est que justement je ne sais pas :D
Désolée, ça n'aide pas beaucoup, mais je ne peux que rester vague car ce qui m'intéresse c'est justement ce que je ne "capte" pas : Des noms, des lieux, en gros, tout ce que tu n'as pas choisi "au hasard" (donc, tout), tu peux partir du principe que le lecteur ne connait pas forcément ?
Exemple : Mme Earhart, je connaissais, par hasard, mais ce n'est peut-être pas le cas de tout le monde. Sans partir dans de grandes explications, une simple petite note en bas de page pourrait être utile ?
Je comprends le principe de ne pas trop en dire dans le récit lui-même, c'est aussi ça qui en fait l'intérêt, mais des notes en bas de page pourraient être utiles pour les lecteurs qui n'ont pas forcément la même culture que toi.
Après, ce n'est qu'un avis personnel, j'arrive quand même à comprendre et être intéressée par le récit même en passant à coté d'une partie des références ;)
Kevin GALLOT
Posté le 18/12/2020
La suite, la suite, la suite, la suite, la suite !!!!!
Raaaah cette fin horrible ! La tortuuure !

Bon je commence par le pinaillage :
Petit oubli dans la 2e partie, 2e dialogue :
— Que… Qu’est-ce que tu fais là cette heure ? >> Il manque un "à" il me semble.

Je crois avoir pigé certains éléments clés de cette intrigue de fou. Même ce mec là, ce jeune avec ses empreintes de vieux, il vient forcément de l'icosaedre, et en est sorti d'une maniere ou d'une autre. Il a couché avec la Frankie de là-bas, d'où les rêves croisés. C'est même lui qui sort, vieux et fou, du passé (ou du futur ??) dans le premier chapitre... Ahaha ces méga noeuds au cerveau !!! XD Du coup beaucoup de choses font sens, mais encore une fois, c'est peut-être mon imagination qui me perds.

Tu connais le film predestination ?

PS : Si mes analyses sont trop spoil faut pas hésiter à les faire effacer ou les raccourcir
Kevin GALLOT
Posté le 18/12/2020
pareil je peux arrêter ce genre d'analyses prédictives si tu veux, ou sinon par mp, hésite pas à me dire
Dan Administratrice
Posté le 12/01/2021
Re-coucou !

Tu ne m'embêtes pas du tout avec les analyses, bien au contraire ! C'est super précieux pour moi de voir quels indices mènent à quelles déductions et quelle torture j'inflige au lecteur :p Et pour le spoiler, les gens qui passent dans cette section commentaires ont lu le chapitre, normalement, donc moi j'y vois pas d'inconvénient ^^

Après malheureusement je ne peux ni confirmer ni infirmer tes hypothèses... Mais je vois que ça carbure, dans ta tête, et tu tiens des pistes intéressantes, ma foi :p

Merci pour le pinaillage, c'est corrigé ! Et oui, je connais et adore Prédestination, que j'ai bien vu quatre ou cinq fois ! Il est pas du tout assez connu, ce film !

Vraiment un grand grand merci d'avoir suivi la publication de cette première partie et de m'avoir aidée à corriger le tir sur plein d'éléments ! J'espère que la suite te plaira :D
Kevin GALLOT
Posté le 12/01/2021
Salut Dan !
Oui je suis entièrement d'accord, Predestination n'est pas assez connu vu la qualité du film, et surtout de son intrigue et scenar unique au monde. Ce film est dans mon top 5 toutes catégories confondues. Mon top 1 c'est le même genre de film pas assez connu : "The Man from Earth" (aucun effet special, peu de budget, mais intrigue de fou furieux).

La suite me plaira sans nul doute, j'ai hâte ! Merci pour cette merveilleuse 1ere partie
Dan Administratrice
Posté le 16/01/2021
Pas vu "The Man from Earth" mais je note, du coup, merci pour le conseil ! Y a de fortes chances pour que ça me plaise aussi :D

Merci encore !
EryBlack
Posté le 13/12/2020
"Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est chaque fois ni tout à fait la même,
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend."
Après que Frankie a commencé à évoquer son amour onirique, ce poème s'est assez vite rappelé à mon souvenir, en même temps que mes souvenirs personnels de ce genre de rêve. C'est le genre de truc poignant, intime et insaisissable qui me parle vraiment beaucoup ! J'ai hâte d'en savoir plus.
Du coup j'ai vérifié les dates et conclu que c'est normal que je sois paumée, en fait :D Là encore, que nous concoctes-tu donc ? (contente de pas avoir à prononcer cette phrase à l'oral. Kenoukonkoktetudonk ?)
Boooon et j'ai une question très importante, sache que tu peux faire mon bonheur ou mon malheur : fin de la première partie, ça veut dire à peu près quoi par rapport à l'histoire entière ? un tiers ? un peu moins ? :D je veux que ce soit looooong <3 je veuuuux !
Vivement la souite !
Dan Administratrice
Posté le 12/01/2021
Oh je suis allée lire le poème en entier et maintenant je vois plein de petits trucs qui collent avec l'histoire, c'est trop chouette ♥

Je pense effectivement que c'est assez courant, comme rêve, et personnellement ça me laisse une sensation très particulière que je trouve difficile à décrire et à mettre en scène. Alors vraiment tant mieux si ça te parle !

Oui oui c'est normal pour la perdance x'D Je vous konkokte une soupe de maux de tête :p Et pour la taille de la bête, après relecture et corrections, je lui ai enlevé 8k, donc elle fait très exactement 148 000 mots. Je dirais que la première partie fait un cinquième de l'ensemble ? Donc oui, c'est long x'D

Merci beaucoup pour ta lectüre ! ♥ Je flippe un peu de publier la partie 2 parce qu'elle est assez "à part", mais bon, un jour va bien falloir !
EryBlack
Posté le 12/01/2021
Merci pour ta réponse ! Et contente de t'avoir fait découvrir ce poème, que j'aime vraiment beaucoup. Je le relie mentalement à une chanson d'Agnes Obel "Familiar", si ça te dit aussi d'aller écouter.
Trop chouette si on s'embarque pour 148K ! J'ai hâte de découvrir la suite, même si elle est à part ^^ Même si, par exemple, on s'éloignait de Frankie et Célestine pour un moment, je me laisserais porter avec confiance. Dans les starting-blocks pour la publication, du coup ! :p
<3
Dan Administratrice
Posté le 16/01/2021
Oh non, je connaissais pas cette chanson, merci aussi pour cette découverte !

Comment as-tu deviné qu'on s'éloignait de Frankie et Célestine ?? Encore un coup du compteur Linky.

Je vais plus trop tard pour poster la suite, alors ! Merci ♥
EryBlack
Posté le 17/01/2021
Héhéhéhéhéééé je suis extraluciiiiide (non en fait c'est juste que pour une partie "à part", s'éloigner des persos qu'on connaît déjà est la seule idée qui m'est venue et je sais que c'est le genre de défi qui ne te fait pas reculer en écriture, ni en lecture (coucou The Expanse ^^))
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