10. Jouer avec le feu

Par Eurys
Notes de l’auteur : Et voilà la suite ! Ce chapitre distille les indices des futurs révélations, je vous laisse profiter, le chapitre 11 ne va pas être de tout repos *crise cardiaque en prévision* En attendant vous allez voir comment le quotidien d'Armand va devenir plus compliqué , bonne lecture !

Armand le regarda sans comprendre alors qu'il se dirigeait vers un coffre et en sorti en objet en cuire solide, presque noir aux reflets bleu sombre et serti de dorure.

Son cœur s'accéléra.

Il reconnaissait cet accessoire... c'était le même qu'avaient tous ses compagnons.

Le capitaine tenait entre ses mains l'épaulière de mousquetaire, son épaulière.

Un sourire fière étira ses lèvres alors qu'il comprit l'objet de sa convocation. Le capitaine avait tenu à lui remettre lui-même cette épaulière, ici, là où tout avait commencé et non pas au palais royal par les mains du roi. Cela pouvait sembler une hérésie mais malgré son respect pour le roi, lieutenant de Dieu sur terre, sa dévotion allait à l'homme qui lui avait donné sa chance, et c'était de sa part qu'il préférait recevoir le symbole de son affectation.

– Et si je ne le désirais pas ? demanda-t-il sournoisement.

– Alors vous seriez un bon ingrat.

Le plus jeune ris ; son supérieur avait toujours une longueur d'avance.

– Je me dois de vous avouer qu'aux premiers instants, j'avais commencé à regretter ma décision.

Armand haussa un sourcil, étonné de cette déclaration.

– Mais j'ai bien vite changé d'avis, se rattrapa le capitaine. Et lors de votre intervention à la demeure du gouverneur, je me suis rendu compte que vous étiez vraiment un bon élément. Armand, vous m'avez rendu fier, non pas fier d'Armand Lacroix mais de Beaumont.

Le jeune homme baissa la tete pour cacher son trouble et les larmes lui venaient aux yeux. Ah non, il n'allait pas se mettre à pleurer maintenant, un peu de tenue, que diable !

– Bien, souffla le capitaine. Armand Lacroix, en symbole de votre affecta…

Le capitaine se tut alors que quelques coups résonnèrent contre la porte, freinant le moment solennel. Treville soupira face à la l'arrivé impromptu. Il donna l'ordre a l'inopportun d'entrer, souhaitant revenir au plus vite à la remise de l'épaulière.

La porte s'ouvrit, laissant apparaitre le visage ébène de Porthos, suivis d'un brun aux cheveux bouclés, un homme aux cheveux noir et un dernier brun.

– Vous n'alliez tout de même pas faire cela sans nous, s'esclaffa Porthos.

Ce n'était pas un, mais quatre inopportuns, au grand étonnement des deux hommes déjà présents. D'Artagnan referma la porte.

– Nous sommes arrivés à l'heure, fort heureusement, souffla Aramis.

Armand souri, ému de la présence de ses quatre compagnons qui, semble-t-il, étaient venus pour la remise de son épaulière.

– Nous avions pensé à un oubli quand on a vu que le roi n'avait pas remis son épaulière à Lacroix, commença Athos, puis Constance nous a informé vous l'avez mandé dans votre bureau et nous avons été pris d'un doute.

Treville souris dans sa barbe en voyant l'attachement que portaient ses hommes à leur plus-si-nouveau-que-ça compagnons. Il avait cru que la distance que voulais mettre Armand au départ perdurera, mais il n'avait pu tenir cette apparence bien longtemps.

– Bien, on s'y remet ? J'attends mon épaulière moi, messieurs.

Le supérieur reprit là où il en était et, sans un mot, s'avance vers le jeune homme et lui plaça l'ornement. Armand senti le poids de cet amas de cuir et de ferraille dorée ornés d'une fleur de lys se poser sur son épaule droite et ressenti les lanières de cuir que le capitaine serrait sur son avant-bras. Comme plus tôt dans la journée, il se retrouva au centre de la clameur de ses amis qui eurent la gentillesse de ne pas faire durer le moment ; il en avait eu assez quand même.

– Et si nous fêtions cela à la taverne plutôt, proposa Aramis.

– En fait, vous cherchez uniquement une raison pour vous saouler, je me trompe ? demande Armand.

– Évidemment ! répondit Porthos à sa place. C'est approuvé, ce soir à l'Abreuvoir !

– Avant cela, les coupa le capitaine. Je tenais à vous informer que vous pouvez désormais prendre possession d'un logement de fonction.

– Vous pouvez venir avec nous ! proposa prestement Porthos.

– Armand et les autres le regardèrent avec étonnement. Le métis se reprit.

– Hum... Enfin, si tout le monde est d'accord. C'est vrai que ne nous somme pas concerté mais je trouve l'idée bonne, pas vous ? demanda-il a ses compagnons.

– En effet, répondit Athos. D'Artagnan est parti depuis quelques mois pour vivre avec Constance donc nous avons une chambre de libre, si cela vous dit.

– Je la prends ! accepta-il immédiatement.

Le capitaine fronça des sourcils en entendant la réponse.

– Vous êtes sûr ? questionna le capitaine.

– Et bien oui, je ne vois pas de raison de refuser.

– ... Bien. Dans ce cas, vous pouvez le faire dès que vous le désirez.

– Il me faudra un peu de temps pour prendre toutes mes affaires ; je le ferais dimanche, cela ne presse pas.

– Ou alors, commença Aramis, nous n'avons qu'à vous aider. À nous cinq, nous devrions y arriver en une fois ; à moins que vous n'ayez des meubles lourds.

–Rien de tout cela ; juste des affaires accumulées en quelques mois à Paris !

– Dans ce cas attendez ce soir et quittez votre service une heure en avance, Armand ; vos amis viendront vous aider ensuite à tout prendre. Cela vous laissera le temps de ranger et parler à Baudin.

Après avoir parlé avec son logeur, Armand pénétra dans son appartement et commença à trier ses biens. Il avait fait l'acquissions d'une autre besace et d'un sac en toile ; le tout devrait suffire.

Il commença à ranger toute la première pièce. Bougies, plats, couverts ; il avait pris le nécessaire pour une personne et en fourra la sacoche. Il emballa ses réserves de nourriture, pain, fromage, confiture, beurre, miel et referma la besace. Il laissa la charcuterie sèche et sa bouteille de vin sur la table, de quoi remercier ses camarades pour leur service. Il partit ensuite vers sa chambre où le plus du travail lui restait à faire. Il plia les couvertures qu'il avait acquis et les mit dans la deuxième besace. Il rangea ses vêtements, deux chemises et vestes en cuire ainsi qu'un pantalon de cuir noir et un autre de toile. Il y plaça sa deuxième paire de bottes emballée dans un torchon et sa brosse à cheveux.

Il avait à peine fini que des coups retentirent à la porte, le forçant à aller ouvrir. Il laissa entrer ses amis et les laissa s'installer sur la table en leur disant de se servir. Les quatre ne se firent pas prier et entamèrent alors qu'il partait vérifier que tout avait été pris dans sa chambre. Il allait sortir et dire à ses amis que tout était bon quand il se retourna d'un coup vers son armoire, affolé. Oh non, il avait oublié ÇA. Il ne pouvait pas prendre le risque de ranger cela alors que ses amis étaient à côté ; il fallait qu'il s'en débarrasse. Ayant une idée, il alla retrouver ses amis et leurs demanda de faire descendre ses premiers sacs ; il finirait sa malle et s'en était fini. Il rentra dans sa chambre alors qu'ils se dirigeaient vers la sortie leur fardeau à la main et ouvrit son armoire, sorti sa malle et ouvrit le tiroir du dessous, où il se dépêcha de tout déplacer vers sa malle. Il peinait à la refermer quand quelqu'un apparu dans l'embrasure de la porte, le faisant sursauter.

– Je peux vous aider ? proposa Aramis.

– Euh… non, c'est bon je m'en charge. Il faudrait mettre le bois dans le sac de toile, pouvez-vous vous en charger ?

Aramis acquiesça et reparti, faisant souffler le jeune homme de soulagement.

Il était imprudent, beaucoup trop imprudent.

Il se recomposa un visage serein et revient vers ses amis décrétant en avoir entièrement fini. Ils finirent le vin et le saucisson à cinq puis Athos se leva, suivit par les autres.

Armand engloba l'appartement qui lui paraissait désormais devant lui. C'est ici qu'il avait vécu ses premiers mois à Paris ; il était arrivé perdu, il en ressortait tellement différent. Il y avait été plus désespéré que jamais mais en même temps plein d'espoir. Ces murs avaient caché son secret, lui offrant un cocon de protection contre le monde. Et maintenant il le quittait pour ce qui serait sûrement une nouvelle vie. La porte se referma doucement, il la verrouilla, puis donna les clés à monsieur Baudin qui attendait en bas, lui faisant en même temps ses adieux. Ses yeux le piquèrent alors qu'ils s'engageaient sur le chemin de la caserne ; il n'aurait jamais pensé tenir autant à ces murs.

Le jour commençait à s'assombrir quand ils arrivèrent. Ils passèrent par derrière la caserne pour accéder à l'appartement de fonction que se partageaient les trois hommes, prochainement quatre. Accolé à la caserne, le logis faisait partie d'un ensemble de chambres ou appartements qui servaient aux soldats. Armand pénétra dans l'un d'eux à la suite de ses amis et arriva dans une pièce meublée d'une table de bois, deux bancs et une cheminée. Cet endroit devait être la pièce à vivre.

– Il y a un cellier ici, dit Aramis en indiquant une porte dans le mur. Et là-haut les chambres.

Un escalier de bois allant de la salle menait à un étage et une petite balustrade. Ils grimpèrent les marche grinçantes et Aramis, qui semblait avoir pris la direction de la visite, ouvrit la dernière porte du couloir.

– Votre chambre, présenta-t-il. A côté se trouve celle de Porthos, puis la mienne et celle d'Athos.

La chambre était sommaire comme il l'aurait imaginé. Un lit en face de la porte, une armoire et une petite table avec une chaise. Une petite fenêtre se dessinait sur le mur à gauche de la porte.

Aramis le laissa. Il posa sa malle sur son lit et descendit monter ses affaires dans sa nouvelle demeure. Il laissa le tas de bois dans la cuisine ainsi que la besace contenant sa vaisselle. Il lui faudra juste récupérer des bougies. Il s'écroula sur son lit, bras en croix, fatigué de la journée. Il avait été promu mousquetaires, avait dû ranger toutes ses affaires et avait déménagé. Bon Dieu, il avait eu assez d'émotions pour la journée, il voulait juste se poser et s'acclimater à ce nouvel environnement ; il rangerait ses affaires le lendemain, rien ne pressait. Après quelques minutes il se releva et se débarrassa de sa veste de cuir, et se posta à la fenêtre en chemise. De là il voyait la rue parallèle à la caserne qui donnait accès à leur appartement. Les mousquetaires mais aussi des femmes et des enfants, sûrement les familles des soldats, pensa-il. En retournant sur ses pas il glissa un regard sur la malle et se figea sur place.

« Oh… bon Dieu. »

Il soupira, s'asseyant lourdement sur son lit.

Il était choqué de sa propre imprudence, comment avait il put s'oublier à ce point ? Il avait fait une grosse, grosse bêtise en acceptant de venir vivre ici. Le capitaine... voilà pourquoi il lui avait demandé s'il était sûr de lui !

Les choses s'annonçaient vraiment dures ; il s'était lui-même jeté dans la tanière de l'ennemi. Mais il devait déjà cacher cette malle. Il ne l'ouvrira sans doute plus désormais…

Il avisa le tiroir tout en bas de l'armoire et surtout la serrure qui s'y trouvait. Mais la clé ne s'y trouvait pas. Il fouilla la pièce a la recherche du petit morceau de métal, mais rien.

La porte s'ouvrit.

« – Mais que faites-vous ? demanda Porthos interloqué. »

Armand se releva vivement et sa tête cogna le dessous de la table sous laquelle il se trouvait. À quatre pattes sous le meuble, il recula, pour enfin arriver se mettre sur ses jambes. Le métis, lui, avait glissé un regard sur la tenue plus légère de son compagnon d'arme. Il s'était débarrassé de son pourpoint et sa chemise lui tombait gracieusement sur les épaules, laissant deviner ses hanches si fines dignes d'une femme. Elle était rentrée dans son pantalon de cuir qui marquait son ventre plat et la longueur de ses jambes finement musclées. D'ailleurs, il lui semblait qu'il s'était épaissit et avait pris en muscles, il avait une carrure plus athlétique que lors de ses premiers jours.

« – Porthos ? »

Le jeune homme s'était senti observé et avait rougis face au regard du métis, mais il préférait ne pas le relever, il n'aurait même pas su quoi dire.

Le mousquetaire leva la tête et alors qu'il ouvrait la bouche il laissa son regard dériver sur les pants de la chemise délacée de son vis-à-vis. Ce qui l'attira n'était pas tellement son cou O combien gracile et ses clavicules saillantes, mais était plus bas. Avant la fin de l'encolure un bandage était à peine visible, enserrait le torse de l'homme. Sons sang ne fit qu'un tour.

« – Vous êtes blessé ? interrogea rapidement le métis »

Amand s'immobilisa. En suivant le regard de l'homme, il comprit pourquoi Porthos lui posa soudainement cette question.

« – Hum, ce n'est rien, je me suis égratigné durant les entrainements hier ; ce n'est pas grave, mais il fallait mieux bander la blessure. » Le géant noir n'avait pas l'air tout à fait rassuré alors que le plus jeune serrait les lacets de son habit, dissimulant son bandage aux yeux de Porthos.

« – Vous êtes venu ici pour quoi ? demanda finalement Armand.

– Hum... ah oui ! Je venais vous demandez si vous étiez prêt pour y aller ?

– Où cela ?

– À la taverne voyons ! Nous avons une nomination à fêter, je ne sais pas si vous vous en souvenez, ajouta-t-il avec un sourire sarcastique.

– C'est que les mousquetaires utilisent tout prétexte pour une soirée à s'enivrer, une de plus ou une de moins, rétorqua-t-il. Je m'habille et je vous rejoins en bas.

Porthos acquiesça et sorti. Armand, après avoir verrouillé la porte, se retourna et se retint de s'écrouler une nouvelle fois. Les choses étaient réellement mal parties. En attendant il devait se reprendre. La clé semblait introuvable, il demanderait ce soir à ses compagnons, pour le moment il devait savoir ou entreposer cette malle. Finalement il l'empoigna et la glissa sous son lit faute de mieux, il aviserait pour une meilleure solution demain. Revêtant son pourpoint, il vérifia sa mise, prit une petite bourse qu'il rangeât dans ses poches et descendit.

Les quatre hommes étaient tous en bas.

« – Sauriez-vous où se trouverait la clé du tiroir de l'armoire ? Elle n'est pas dans la chambre, demanda-t-il.

– Je l'ai peut-être emporté par mégarde, excusez-moi Armand. Je tacherais de vous l'apporter demain sans faute si elle est en ma possession.

-Bien, en route ! » tonna Athos.

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deb3083
Posté le 10/08/2020
je sens que la cohabitation va être épique ! j'étais vraiment étonnée qu'Armand accepte la proposition. maintenant, trop tard pour changer d'avis ! cela nous promet des situations loufoques et embarrassantes pour Armand !
Je maintiens tjs que Porthos a une préférence pour les hommes et je me demande vraiment ce que sera sa réaction en découvrant avoir été "dupé" !
Eurys
Posté le 18/08/2020
Épique, c'est le cas de le dire ! XD Ah mais Armand est con des fois, Treville a ete plus malin sur ce coup !
Lyra
Posté le 10/05/2020
Oh pétard... Armand, Armand, Armand.... La joie c'est bien, que ça te grille les neurones c'est moins bien XD mais bon comme ça vs donner un tour trèeees intéressant à l'intrigue ça va !!XD
Aïe Aramis maintenant ?!
L'action se met rapidement en place c'est trop bien ! On comprend qu'il va avoir plus de difficultés à garder son secret et mon esprit de lectrice sadique se frotte les mains gniark, gniark, gniark...
J'aime toujours autant cette histoire !
A la prochaine !
PS: désolée pour mes commentaires de moins en moins construits^^' la fatigue. ..
Eurys
Posté le 23/05/2020
Il a ete con con hein ? Mais ca servira a la suite haha XD
HAHA TU PENSES DEJA A TOUT,en effet ça va prendre un tournant tres sympa humhummmm

Haha, je suis sure qu'Armand t'en ai pas du tout reconnaissant mais on aime etre sadiques haha XD

(tkt, tu as pas a laisser un pavé, ca fait juste plaisir de te voir passer ♥)
Lyra
Posté le 25/05/2020
Oui complètement débile mais nos cerveaux de fangirls apprécient les personnages en mauvaise posture XD
Par contre mea culpa, je pense pas à tout, je me suis tapée les 19 chapitres de fanfiction.nrt d'un coup 😅 fan, que veux tu... FALLAIT PAS FAIRE DES HISTOIRES AUSSI BIEN AUSSI !
Top là auteure sadique! On va former un club, nos personnages vont nous hair :,-)
a la prochaine, j'attends avec impatience la suite !\(^o^)/
Eurys
Posté le 28/05/2020
Avouons que nos cerveaux sont déjà en marche pour imaginer quelle situation pourrait en decouler XD
Mais arrete dit pas ca, tu peux pas savoir comme ca m'a rendue heureuse que T'AILLES LIRE SUR FFNET POUR AVOIR LA SUITE OMG T_T ♥
Oh oui, le club des auteures sadiques fans d'histoire XD
Lyra
Posté le 31/05/2020
Hahaha tellement !!!! XD
Mais c'est vrai c'est trop bien je pouvais pas attendre !!! T-T❤️❤️
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