De sa vie avant l’Université, Ecce avait décidé de ne rien conserver. Elle ne voulait chérir aucun de ses souvenirs : ni le parfum des orangers ni celui du café, pas plus que l’odeur du camphre au creux de la gorge de sa mère. Ni les enfants qui jouaient pieds nus sur la terre rouge, ni les dos brisés des travailleurs. Ni la maladie ni la mort. Seul peut-être comptait le trajet jusqu’à la ville. Elle se rappelait la morsure du soleil, ses petits pieds qui flottaient dans les sandales dont sa mère n’aurait plus jamais besoin. Elle se souvenait du Potam en crue, des flamants roses, de la boue et des péniches.
Ensuite, l’Université et les États Suspendus occupaient toute la place dans sa mémoire.
Mais il est de ces choses qu’on ne peut aisément laisser derrière soi. Pour Ecce, c’était la culture des songes : là où elle avait grandi, tous les rêves avaient leur importance – c’était d’ailleurs suite à un rêve qu’elle s’était mise en route – et celui qui n’écoutait pas les voix de son sommeil était un sot.
Or ce matin, Ecce émergea d’un rêve très désagréable qui la laissa toute crispée dans son lit. Elle aurait été bien en peine d’expliquer précisément ce qui la mettait mal à l’aise car ce rêve n’était pas fait d’images mais d’impressions. Elle dévalait des escaliers, de l’eau s’écoulait abondamment sur ses mains. Tout glissait. Ensuite, Djem lui reprochait son manque d’imagination (« T’es plafonnée, t’as aucune vision ! ») et elle se défendait avec une ferveur maladroite (« Ça n’a jamais eu d’importance ! Et d’abord j’aurais très bien pu inventer les États s’ils n’avaient pas déjà existé… »). La suite consistait en une enfilade de conflits flous où, seules, perçaient deux sensations : celle de l’eau sur ses mains et de la boue sous ses pieds, de plus en plus flasque. Aussi, elle se leva sans attendre et gagna la minuscule terrasse de son appartement.
À la lumière des premiers rayons du soleil, elle examina ses mains. Puis leva le nez vers le ciel. La grosse pluie des derniers jours s’était définitivement dissipée. L’air était bleu et pur, le ciel vierge de nuages. Ecce le contempla en sentant croître en elle les résolutions nées de son rêve. Parfois il lui semblait que c’était ainsi, le matin, qu’elle se régénérait véritablement, bien plus que par le sommeil. La grande toile intacte du ciel lui permettait de tout projeter et, en quittant la terrasse, elle se sentait toujours poussée en avant dans une direction limpide.
Ce matin-là, elle se mit en marche vers la maison de Djem. Elle eut tout loisir, pendant le trajet de vingt minutes entre leurs foyers, d’envisager les multiples scénarios qui pourraient découler de sa visite ainsi que, pour chacun, la voie à suivre ensuite.
Djem était peut-être chez lui, malade. Il n’avait pas une santé très solide et supportait mal les changements de température : l’orage puis les pluies avaient pu le fragiliser. Elle se contenterait de lui faire part de ses avancées et ils décideraient ensemble du prochain objectif.
Djem s’était peut-être soûlé ces derniers jours, et pourquoi pas avec la fille de l’autre fois – comment s’appelait-elle déjà ? Ecce se souvenait juste qu’elle était jolie, et que Djem entretenait périodiquement avec elle des relations aussi passionnées qu’éphémères. Si c’était ça, Ecce lui rentrerait dedans un bon coup et le traînerait jusqu’à l’Université pour se remettre au travail. La pluie semblait toujours ralentir les choses, mais ils n’avaient pas de temps à perdre s’ils voulaient exploiter la piste que les Nordistes leur avaient offerte sur un plateau.
Djem les avait peut-être revus, d’ailleurs. Pour la première fois de la journée, Ecce grimaça. C’était une possibilité qu’elle ne devait pas écarter, aussi désagréable soit-elle. Peut-être, via Bokka, avait-il provoqué d’autres rencontres ou obtenu d’autres informations. Peut-être était-il sur le point de trouver l’homme qu’ils cherchaient. Peut-être l’avait-il déjà trouvé et faisaient-ils route vers les États ensemble en ce moment même.
Ecce pressa le pas en appuyant ses ongles contre la paume de sa main pour se calmer. La douleur, vague et régulière, l’aidait à se concentrer. Tout cela n’était que spéculation mais son rêve lui avait soufflé un mauvais pressentiment. Quelque chose était en train de lui échapper ; il fallait qu’elle reprenne le contrôle. Elle traversa la grande place du tribunal et longea un canal secondaire jusqu’au fleuve ; là, avec le Potam frémissant à sa gauche, elle remonta jusqu’à ce que l’Université soit en vue et tourna dans une belle rue aux pavés parfaitement ordonnés. La famille de Djem vivait dans un riche quartier. Elle avisa, arrivant par une artère voisine, un groupe de cyclistes qu’elle observa en plissant les yeux. Étudiants certainement, mais aucun préposé ni aucun aspirant – aucun qu’elle reconnût en tout cas. Tant mieux. Entre préposés, tout le monde espionnait tout le monde. Ils avaient déjà eu un mal de chien à garder secrète leur entrevue avec les Nordistes, Ecce ne voulait pas qu’on s’intéresse à leurs faits et gestes en ce moment.
Elle passa sans hésiter l’arcade qui séparait la maison de la rue. Une cour, une volée de marches, et elle se trouva devant la porte d’entrée.
– Annonce-moi à Djem, exigea-t-elle de Yusuf, venu lui ouvrir.
Il remplissait pour la famille diverses fonctions, ce qui le rangeait dans la catégorie des hommes de main avec qui il n’était pas nécessaire de s’encombrer de politesses. Ecce appréciait ces contacts expéditifs, pratiques, lorsqu’il suffisait d’être clair pour être satisfait.
– Il est absent, répondit néanmoins Yusuf. Je peux prendre ton message ou te mener aux maîtres.
– Je le trouverai à l’Université ? demanda Ecce en regardant l’homme droit dans les yeux.
Il eut une moue embarrassée, puis déclara :
– Je te connais, donc j’ai pas de secret à garder. Je t’avoue que je sais pas où est le jeune maître. Je l’ai pas vu depuis trois jours et Tugba non plus.
– Mais il est rentré ?
– Je pense pas. La petite m’a demandé de ses nouvelles hier soir. On dirait que personne l’a vu.
La petite, c’était Bokka. Ecce demanda à la voir et Yusuf l’introduisit sans difficulté dans un salon aux banquettes recouvertes de riches étoffes. Un fumet de thé noir et d’encens parfumait la pièce. Des plantes en pots s’étalaient sur le rebord des fenêtres, fraîchement arrosées, et les tables basses étaient constituées d’une vitrine derrière laquelle s’alignaient des pierres précieuses soigneusement étiquetées. La première fois qu’elle était venue, Ecce s’était sentie déplacée et peu à son aise dans cette maison raffinée. Aujourd’hui elle ne se posait plus la question – ni ici ni ailleurs. Sa place était partout pour peu qu’elle sache la prendre.
Un clapotement de sandales sur le carrelage annonça l’arrivée de Bokka. Lorsqu’elle entra dans la pièce, Ecce était prête ; elle accrocha du regard ses cheveux rassemblés sans soin, ses vêtements enfilés à la va-vite, le pli méfiant de sa bouche et l’inquiétude sur la ligne de ses sourcils. Yusuf la suivait, mais s’effaça bientôt avec la promesse d’un thé tandis que Bokka s’installait sur la banquette en face de sa visiteuse.
– Comment ça va ? demanda Ecce d’un ton léger.
Bokka agita la main.
– Ça va… tu sais, comme d’habitude. Qu’est-ce qui t’amène ?
– Je venais chercher Djem, mais il est déjà parti, on dirait.
Plusieurs expressions passèrent sur le visage de Bokka, mais elle se contenta de répliquer :
– Et t’es pas pressée de le rejoindre ?
– J’aimerais d’abord m’assurer qu’il est bien là où j’espère le trouver.
Ecce faisait attention de parler lentement, en évitant de regarder Bokka trop en face, s’intéressant plutôt aux pierres précieuses. Mais elle la voyait, floue dans son champ de vision large, braquer sur elle un regard pénétrant. Lorsqu’elle se mit à se tordre les mains, Ecce n’eut plus un doute : il s’était passé quelque chose qui mettait Bokka sur la défensive. Elle détenait donc des informations qu’elle ne souhaitait pas transmettre.
Dans la tête d’Ecce, tout était affaire de panneaux indicateurs. Et aujourd’hui tous pointaient vers Bokka, car elle savait que d’autres panneaux apparaîtraient si elle la faisait parler ; il fallait suivre le chemin jusqu’au bout.
– Tu l’as vu, ces derniers jours ?
Bokka se faisait du souci pour son frère. C’était une constante dans le petit monde d’Ecce.
– Yusuf m’a dit qu’il était pas beaucoup rentré, répondit-elle en éludant la question. J’espère que vous vous inquiétez pas trop.
Cette fois, elle regarda Bokka, et son expression la satisfit : elle arborait une moue méfiante et ses yeux s’étaient faits vigilants.
– Qu’est-ce que vous fabriquez ? demanda-t-elle tout bas. Et pourquoi t’es venue me voir ?
– Djem t’a rien dit ?
– Non ! Je l’ai pas vu depuis trois jours. Ecce, tu veux bien me répondre ?
Ecce soupira et se mit debout, sans se presser.
– Je suis pas venue pour te tourmenter.
– Quoi… Tu t’en vas ?
– Ben, oui. J’ai rien à faire ici si t’as rien à me dire.
Yusuf revint à ce moment avec du thé. Ecce se rassit, autant parce qu’elle avait envie de le boire que par espoir d’en apprendre plus. Elle hésitait : devait-elle cuisiner Bokka pour voir si elle finirait par lâcher une information ? (Djem lui avait posé des questions sur les Nordistes ; avait-elle répondu à l’une d’elles, lui fournissant une nouvelle piste ?) Ou alors devait-elle exposer plus clairement les motifs de sa visite ? Si elle y rechignait, c’était parce que la petite risquait de faire tout un foin. Mais une fois les tasses déposées sur la surface de verre et le serviteur reparti, Bokka interrogea d’un ton froid :
– Qu’est-ce que tu veux savoir exactement ?
Ecce eut un demi-sourire. La petite avait grandi, malgré tout. Elle se pencha pour saisir sa tasse de thé et savoura ses arômes épicés.
– Je cherche Djem. Il avait l’air fatigué la dernière fois que je l’ai vu, je voulais vérifier s’il était en état de venir travailler.
Le pli soupçonneux ne quitta pas le front de Bokka. Ecce but une gorgée de thé avant de poursuivre :
– Je dis pas qu’il est malade, mais il s’est passé quelque chose s’il est ni à l’Université ni chez lui. Et je me demandais si tu pourrais m’en dire plus.
– Pourquoi moi ? Il doit y avoir quinze autres préposés mieux renseignés sur ce qu’il fabrique…
– Mais t’es la seule à connaître les Nordistes.
La réaction de Bokka fut aussi ridicule qu’Ecce la redoutait : elle se mit debout d’un bond, manquant de renverser sa tasse.
– Tu peux t’en aller, siffla-t-elle entre ses dents. Je te dirai rien sur eux, rien ; Djem aurait dû te prévenir que ça servait à rien de m’interroger. Fichez-leur la paix !
Ecce avala l’essentiel de son thé sans se soucier de la brûlure sur sa langue, puis elle se leva sous le regard incendiaire de Bokka et demanda en appuyant le dernier mot :
– Tu les as vus depuis que Djem a disparu ? Moi pas – ni lui ni eux. C’est pas le moment de leur ficher la paix, à mon avis.
– … Djem n’a pas disparu.
– Je pensais que c’était ce mot-là qu’on utilisait pour parler de quelqu’un que personne a vu depuis un moment. Si on laisse faire, peut-être qu’il aura bientôt un avis de recherche, lui aussi ? Ou une plaque dans la salle des honneurs ?
Ecce employait à présent le ton doucereux et méprisant qui creusait si facilement des failles dans les certitudes de ses interlocuteurs. Ç’avait toujours fonctionné sur Bokka.
– N’importe quoi, souffla celle-ci, heurtée.
– Je te mens pas. Maintenant fais comme tu veux, mais viens pas pleurer quand la milice tapera à votre belle porte en bronze pour rédiger les avis de recherche, et prépare-toi à consoler Baba et Ama.
Cette pique fit mouche avec plus d’efficacité encore que la précédente. Bokka ouvrit la bouche et Ecce eut la certitude qu’elle s’apprêtait à lui ordonner de sortir de chez elle ; mais la petite se ravisa aussitôt, tremblante de rage malgré tout.
– Vous êtes devenus tellement manipulateurs tous les deux qu’on peut plus démêler le vrai du faux avec vous, murmura-t-elle. T’es juste en train de m’embobiner.
– Raté pour cette fois. Dans l’immédiat, je veux retrouver Djem, c’est tout.
Bokka réfléchissait. Ecce la sentait sur le point de céder. Il n’était pas judicieux de prolonger la conversation ; les doutes devraient suffire à persuader une sœur de chercher son frère. Et puis, elle devait accélérer le mouvement de son côté, se rendre à l’Université et donner ses consignes pour ne pas être la seule à pister Djem et les Nordistes. S’il s’avérait que leur absence n’était pas liée – possible quoique peu probable – elle pourrait toujours renvoyer Bokka chez elle sur une entourloupe.
Aussi se dirigea-t-elle sans plus de discours vers l’arche qui marquait l’entrée de la pièce. Bokka la suivit des yeux, toujours dévorée d’incertitude.
– Si tu te décides, tu me trouveras dans l’aile des préposés. Sinon, oublie-moi.
Une fois la porte de bronze refermée derrière elle, Ecce s’éloigna rapidement du quartier des nantis pour prendre la direction de l’Université. Par endroits, les eaux du Potam grimpaient jusqu’aux berges, conséquence des pluies. Des riverains observaient, depuis leurs fenêtres ou descendus sur les quais, les opérations de drainage et de dérivation du fleuve dans les canaux avoisinants qui n’étaient pas encore pleins. De petites barques circulaient en un va-et-vient continu pour acheminer les marchandises des plus gros bâtiments, bloqués à certaines entrées de la ville par la montée des eaux.
Quand elle fut en vue de l’Université, Ecce éprouva une fois de plus cette curieuse sensation de se détendre et de se raffermir en même temps. En passant entre les larges colonnes sculptées qui marquaient l’entrée, elle abandonnait derrière elle tout ce qui aurait pu l’encombrer pour ne se concentrer que sur le nécessaire. C’était plus légère et plus vigilante qu’elle gravissait les marches et empruntait les couloirs qui menaient à l’aile des préposés. Elle traversa les salles de machinerie mais n’y trouva que les gardiens dans leur loge, les traits tirés par une longue nuit, en attente de la relève.
Ces endroits, qu’elle avait tellement fréquentés quelques années auparavant, n’attiraient plus les foules aujourd’hui. Il existait chez les préposés un puissant phénomène qu’on aurait pu qualifier de mode, mais qui relevait plutôt, s’il fallait être honnête, du voyeurisme, de la paranoïa parfois, et du désir d’épater la galerie. En certains mois, tous les préposés se ruaient dans l’aile des machines et de nombreux mécanismes naissaient dans la cohue, aussitôt délaissés quand l’attention générale se portait ailleurs. Dans la vaste pièce aux hauts plafonds, c’était donc un formidable enchevêtrement d’hélices brisées, de câbles de cuivre, de grands paquets de toiles maintenues par des tiges de bois. On devinait çà et là la silhouette d’une bicyclette équipée d’ailes métalliques ou la forme indistincte d’une machine volante bricolée avec enthousiasme et laissée là à rouiller parmi d’autres rebuts. Les appareils fonctionnels disparaissaient rapidement de la circulation, parfois avec leurs inventeurs. Quand on ne retrouvait ni trace ni corps, on se consultait entre préposés pour décider s’il fallait inscrire les noms des disparus dans la salle des honneurs – avaient-ils volé jusqu’aux États ? s’étaient-ils échoués si loin et si violemment qu’on ne les retrouverait jamais ?
Ces réflexions avaient eu autrefois tant d’importance pour elle, c’était presque risible. Aujourd’hui Ecce ne croyait plus à la voie des airs, mais à celle des gens : ils existaient, ceux qui portaient le savoir oublié qui les mènerait un jour vers les États Suspendus. Ils étaient peut-être tout près.
Ecce gagna son museion privé où l’attendaient trois de ses aspirants – elle essayait d’éviter de les appeler larbins, même en son for intérieur, tant le souvenir de la frustration qu’elle avait ressentie ces années-là lui était désagréable. Trois, c’était parfait, songea-t-elle aussitôt. Elle enverrait Sonay relever Abdou qui surveillait, au portail, les allées et venues ; Ahmed se rendrait en ville et s’entretiendrait avec les guetteurs fréquemment missionnés par les préposés ; la jeune Lale, dernière aspirante en date à s’être mise au service d’Ecce, pourrait fouiller l’Université de fond en comble sans se faire trop remarquer.
– La priorité est de retrouver Djem, leur répéta Ecce après avoir distribué ses consignes. Quelques personnes sont susceptibles de l’avoir aperçu récemment : les autres préposés, bien sûr – il faudra vous renseigner sans trop en avoir l’air, je compte sur vous – mais aussi deux… paysans qui viennent parfois à l’Université. Eux, ce serait bien de les trouver. Leurs noms, attendez que je retrouve…
Elle farfouilla un moment ses papiers en prenant un air distrait. Il s’agissait de faire croire à ses aspirants que les Nordistes n’étaient pas trop importants, pour qu’ils gardent l’œil ouvert sans pour autant s’approprier les renseignements qu’elle espérait obtenir.
– Endrin Kazara et Andrev des Wa, fit-elle mine de lire. Elle de taille moyenne, yeux vairons, lui grand, plutôt costaud, cheveux longs tous les deux, familiers des lieux, caractère discret mais détonnent dans le paysage. Si vous les trouvez, vous verrouillez et vous me faites appeler. Bien compris ?
– Pardon…
Ecce leva les yeux de ses papiers. C’était Lale, planquée derrière sa touffe de cheveux crépus, qui demanda l’air indécis :
– C’est encore un test ? ou bien Djem a vraiment disparu ?
– Je répondrai à cette question quand vous l’aurez trouvé, Lale. Autre chose ?
– Oui, intervint Sonay, j’ai été voir Abdou ce matin déjà, il m’a dit qu’il avait épluché les registres et discuté avec les autres et tout le monde est formel : personne a vu Djem quitter l’Université, ni y entrer bien sûr. Pas depuis trois jours. On essaye de déterminer qui l’a vu en dernier, après toi à midi…
– Bonne initiative. Recoupez les informations. Ahmed, tu les aideras quand ton tour en ville sera fini.
Sur ces ultimes recommandations, les aspirants s’égaillèrent. Ecce jeta un coup d’œil par la fenêtre ; le soleil avait monté d’un dixième. C’était une course contre la montre à présent, et elle avait déjà perdu trop de temps.
Ces deux derniers jours, elle les avait passés à remplir ses obligations de préposée et à envoyer des courriers à l’entourage de Beshir Kaybet, le préposé disparu. Djem devait faire de même, mais ils avaient aussi convenu qu’il se renseignerait sur le lieu où vivaient les Nordistes, pour qu’ils puissent les faire surveiller. Leur objectif principal était toutefois de dénicher la personne qui avait envoyé Beshir au Nord l’an dernier. Il fallait qu’ils sachent ce qu’on avait bien pu lui promettre – mais Ecce se doutait déjà qu’on lui avait plus ou moins promis de solides informations sur les États. Il leur appartiendrait ensuite de déterminer si ce pauvre Beshir avait été escroqué ou si la piste était sérieuse – elle l’était forcément. L’intuition d’Ecce était très ferme sur ce point et Djem avait convenu qu’il aurait dû l’écouter dès le début pour ce qui était de Beshir.
Elle releva la tête de ses papiers. Djem figurait encore dans tous ses plans et c’était avec lui que se poursuivait son dialogue intérieur, alors qu’il l’avait peut-être laissée tomber. C’était ces deux derniers jours contre quinze ans passés ensemble. Deux jours pendant lesquels, en vertu de tous les pactes qu’ils avaient noués, elle avait refusé de douter. Deux jours au terme desquels elle était en droit d’envisager le pire, la trahison, et de se mettre en quête du traître.
Elle avait rarement autant espéré se tromper.
Un dixième de soleil plus tard, on vint frapper à la porte de son museion et elle eut la satisfaction de découvrir dans le couloir, accompagnée d’un préposé d’âge mûr, une Bokka à l’air farouche mais comme sur le pied de guerre.
*
Pendant une demi-heure, Ecce mitrailla Bokka de questions. Elle s’y attendait et fit de son mieux pour protéger les secrets des Nordistes, mais ce fut difficile. Aux yeux d’Ecce, trop de choses étaient louches : Djem l’avait quittée deux jours plus tôt en disant qu’il chercherait à se renseigner sur eux ; il avait disparu le jour même et eux non plus n’avaient pas été revus depuis. Indignée, Bokka voulut savoir pourquoi les préposés s’intéressaient à ses amis mais Ecce répondit par une nouvelle salve de questions.
Le plus pénible fut quand Bokka laissa échapper qu’il y avait eu une dispute entre Endrin et Andrev. Sous les assauts de la préposée, elle comprit que bredouiller ne ferait que la desservir et se tint définitivement coite.
– On avancera pas si tu me dis rien, Bokka ! finit par s’irriter Ecce.
Mais elle tint bon et déclara froidement les mots qu’elle avait préparés pendant son trajet tourmenté jusqu’à l’Université :
– Je vais t’emmener voir Endrin et Andrev pour vérifier s’ils ont vu Djem ces deux derniers jours. C’est tout ce que je veux savoir. Une fois qu’ils nous auront donné cette information, on partira et on cherchera ailleurs.
Ecce tordit la bouche. Elle n’avait pas le choix et Bokka savait que ça devait la rendre folle. Elle se promit néanmoins de ne pas laisser la préposée mener l’entretien avec les Nordistes : elle risquait de les ensevelir sous les questions. Bokka ne savait pas à quoi rimait l’intérêt que portaient Djem et Ecce aux Nordistes, mais ça n’annonçait rien de bon.
Malgré son malaise et son angoisse, elle se sentit respirer un peu mieux quand elles quittèrent le museion pour se mettre en route. Elle détestait cet endroit. À une époque pas si lointaine, elle y avait pourtant eu ses entrées, tant qu’on l’avait considérée comme trop jeune pour comprendre ce qu’elle aurait pu y voir ou y entendre. Djem lui montrait parfois les plans d’étonnantes machines conçues par les étudiants. Il lui racontait qu’un jour, ils défieraient la gravité et s’élanceraient à la poursuite des États Suspendus ; « la technologie le permettra très bientôt » assurait-il avec les yeux qui pétillaient derrière ses lunettes toujours de travers.
Mais le temps avait passé, la technologie évolué… et à présent, Djem portait ses lunettes bien droites, ne riait plus de bon cœur et ne s’adressait plus à sa sœur sans attendre quelque chose en retour. Et puis, il avait disparu. Peut-être. Bokka coula un regard à Ecce. Elle avançait, aussi majestueuse qu’à l’ordinaire, le dos droit et le menton haut, comme s’il y avait sous ses pieds un chemin connu d’elle seule où elle savait que la chute était impossible.
Il fallut encore, pour quitter l’aile des préposés, traverser quelques séries de couloirs bardés de portes, toutes ouvrant sur les museia privés des préposés les plus hauts gradés ; toutes fermées à clef, possédant parfois plusieurs serrures. Chez Bokka, hormis la porte d’entrée et celles de la terrasse et du jardin, il n’y avait que des rideaux qui séparaient les pièces. À l’époque où elle venait ici plus jeune, ces portes l’impressionnaient sans encore l’effrayer, mais aujourd’hui cette enfilade d’ouvertures closes lui tordait le ventre d’angoisse. C’était comme s’il y avait dans ces pièces des choses qui ne devaient pas en sortir.
Ecce gardait le silence, probablement contrariée d’être obligée de faire équipe avec elle. Bokka n’était pas sûre de prendre la bonne décision en l’emmenant chez les Nordistes – et si Endrin se mettait de nouveau en colère ? – mais la disparition de Djem l’inquiétait trop pour qu’elle reste dans l’inaction. Et elle devait bien admettre que l’absence d’Endrin et Andrev ces deux derniers jours était troublante. Ecce la menait peut-être en bateau, et Bokka hésitait, hésitait… Mais tout cela tournait autour des trois seules personnes pour qui elle acceptait de prendre des risques. Elle espérait juste qu’Ecce s’était monté la tête et que tout s’arrangerait simplement.
– De quel côté ? maugréa Ecce lorsqu’elles passèrent le portail.
– Suis-moi, répondit laconiquement Bokka.
Elles progressèrent ainsi dans un silence fâché, plus tendu pour Bokka au fur et à mesure qu’elles approchaient de l’appartement. Lorsqu’elles atteignirent la grande halle et plongèrent dans la foule, elle envisagea de s’y perdre pour échapper à ce qui l’attendait.
Le marché autour de la halle battait son plein malgré les embarras de livraison liés à la crue du Potam. Les pluies avaient apporté une touche d’instabilité qui générait des affaires florissantes ; on empruntait les allées avec plus d’empressement, on faisait des provisions avec plus de fièvre, poussé par l’inquiétude sourde que la nourriture vienne à manquer. Ce n’était pas arrivé depuis des années, mais les vieillards le racontaient assez souvent pour entretenir l’angoisse et surtout, les marchands savaient en jouer. « Derniers agrumes de la saison ! » clamaient-ils.
Bokka serra le poing autour de la courroie de son petit sac tandis que l’autre soulevait un pan de sa jupe pour éviter de se prendre les pieds dedans. Elle sentait peser sur elle la vigilance d’Ecce. Lorsqu’elles purent enfin émerger de la cohue en s’engageant dans une ruelle ombragée, Bokka n’y tint plus.
– Écoute, quand on sera là-bas… laisse-moi expliquer, d’accord ? Tiens-toi en retrait.
Elle n’arrivait pas à croire qu’elle était en train de donner un tel ordre à Ecce – et celle-ci non plus, à en juger par son expression.
– Sans vouloir te vexer, répondit-elle, je préfère me charger des explications. Tu vas bafouiller, c’est couru d’avance.
– Et alors ? s’énerva Bokka, piquée au vif. On s’en fiche ! Je dis ça parce qu’ils vont pas être contents de te voir. Je préfère pas qu’ils s’énervent. On va tout régler calmement, d’accord ?
Un étrange sourire apparut sur le visage d’Ecce quand Bokka évoqua le déplaisir que les Nordistes auraient à la voir. Elle n’aimait pas ça du tout. Mais reculer maintenant aurait été idiot.
Elles prirent la galerie, traversèrent la cour où le chêne vert s’étalait tranquillement dans les fissures du mur, passèrent la porte vitrée et s’engagèrent dans l’escalier. Bokka s’agrippait à la rampe.
– Dernier étage, annonça-t-elle pour se débarrasser de l’impatience d’Ecce qui bourdonnait à ses oreilles.
Le premier palier était calme, mais les portes des deuxième et troisième étages étaient entrouvertes et laissaient passer le fil d’une voix, les échos d’une dispute d’enfants, le son de la vaisselle qui s’entrechoquait dans un évier. Bokka se détendit un peu. C’était toujours plus rassurant de se sentir en connexion avec les gens autour plutôt que confinée dans cette ambiance délétère et ces mystères sans fond. Elle n’en menait pas large, malgré tout, quand elle tira la cloche de l’appartement des Nordistes. Ecce attendait, les yeux brillants comme ceux d’un chat dans la pénombre de la cage d’escalier. Mais personne ne vint ouvrir et on n’entendit rien bouger à l’intérieur.
– Ils ne sont pas là, constata Bokka. Peut-être à l’Université ?
Il devait y avoir un peu trop d’espoir dans sa voix car Ecce la fusilla du regard avant de tirer elle-même sur la clochette.
– Impossible, on m’aurait prévenue.
Elle resta immobile, dans l’expectative, le visage plissé par la colère. Puis elle donna un nouveau coup contre la cloche et interrogea Bokka d’un ton glacial :
– Tu m’as quand même pas amenée devant un appartement vide juste pour me narguer ?
– Quoi ? Je suis pas comme vous, qu’est-ce que tu crois ! Je t’ai pas trompée, j’ai…
Ecce lâcha brutalement la sonnette et passa rapidement la main devant sa bouche pour faire signe à Bokka de se taire. Elles écoutèrent. Quelque chose avait bougé à l’intérieur – un vrai bruit, pas celui de la rue qui leur parvenait de loin.
Délaissant la clochette, la préposée toqua à la porte, aux aguets. Bokka retint son souffle tandis que des pas approchaient de l’autre côté. La porte s’ouvrit et les deux filles ne purent réprimer un mouvement de recul : le visage mangé de barbe et de cernes qui leur faisait face leur était inconnu.
– Qu’est-ce que c’est ? marmonna l’homme qui venait visiblement de se lever.
Du coin de l’œil, Bokka vit Ecce tourner vers elle un visage venimeux.
– Je suis… Nous… bredouilla-t-elle sous le choc et la tension accumulée. Je cherchais, mais pardon, je me suis trompée, je croyais – c’est pas ici qu’ils habitent, Endrin et Andrev ?
L’inconnu avait paru prêt de s’endormir pendant son laborieux discours, mais la mention des Nordistes le réveilla tout à fait.
– Ah si si, c’est là. Mais t’es qui ? interrogea-t-il d’un ton pâteux.
– Une amie – des amies de l’Université, dit Bokka très vite, en reprenant espoir. Est-ce qu’on peut leur parler ?
– Attends, intervint Ecce avec un geste pour l’empêcher d’avancer.
Ses yeux flamboyaient, détaillant l’homme qui se tenait maintenant sur le seuil, simplement vêtu d’une tunique et d’un vieux pantalon de toile. Il ne sentait pas très bon, même à distance, et son nez aux vastes narines lui mangeait le visage – rien de très engageant.
– Et toi, t’es qui ? lui demanda Ecce d’un ton pressé.
– Nilssen. Je m’occupe des gamins. Je t’ai déjà vue, toi, constata-t-il distraitement. T’es la grande perche snob qui les a inscrits…
Ecce écarquilla les yeux devant une insulte proférée avec tant de calme, et son attitude se modifia. Visiblement, elle avait espéré quelque chose en se retrouvant face à face avec cet inconnu et s’estimait désormais déçue. Bokka ne chercha pas à en savoir plus et, sans laisser le temps à la préposée de répliquer, demanda :
– On pourrait entrer ? On doit parler de quelque chose avec eux.
– Ah, fit Nilssen en se grattant la tête, eh bien… C’est comme qui dirait pas le moment idéal. Repassez plus tard.
– C’est important, tu peux juste leur dire qu’on est là ? Bokka et Ecce.
– Non mais même important, il est pas…
Il hésita, jeta un coup d’œil derrière lui.
– Le gamin est pas vraiment en état pour le moment. Et l’Endrin est pas là, de toute façon.
– S’il te plaît, insista encore Bokka, si Andrev est là dis-lui que Bokka doit le voir et que c’est très important, mon frère a disparu, Ecce pense qu’Endrin et Andrev ont quelque chose à y voir et j’aimerais qu’on sache le plus vite possible si c’est vraiment ce que…
Elle s’interrompit au geste agacé de Nilssen.
– Tu sais quoi, tu vas lui dire tout ça toi-même et moi je vais aller me recoucher.
Il fit aussitôt demi-tour, tendit l’index en direction d’un rideau qui marquait l’entrée d’une pièce, puis disparut au fond du couloir en marmonnant. Ecce et Bokka restèrent quelques instants éberluées. La préposée, bien entendu, se ressaisit en premier et s’avança à grands pas. Bokka s’empressa de la suivre malgré son appréhension. Qui était cet homme barbu ? Peut-être un membre de la famille des Nordistes ? Andrev était-il malade pour qu’il hésite à les laisser entrer ?
Avoir Ecce à ses côtés était une pression supplémentaire, mais au moins avec elle Bokka n’avait pas à se torturer sur ce qu’il convenait de faire : la préposée avançait comme une locomotive et ouvrit le rideau avant même que Bokka ait fini de lorgner le fond du couloir pour vérifier si le barbu avait disparu ou s’il les observait. À l’entrée de la pièce, elle marqua toutefois un temps d’arrêt qui permit à Bokka de la rejoindre.
Elles plissèrent les yeux pour percer la pénombre. Les persiennes étaient tirées, les fenêtres fermées, l’air nauséabond. On entendait, tout bas, une respiration sifflante – Bokka sursauta quand un ronflement sourd retentit. Ecce émit un grognement désapprobateur, puis fit un pas en arrière.
– Où tu vas ? chuchota Bokka.
La préposée s’éloigna sans répondre, laissant Bokka cogiter seule devant la chambre d’Andrev – si c’était bien lui qui dormait. Elle n’osait pas imaginer sa réaction s’il les découvrait toutes les deux au pied de son lit. Quel embarras ! En plus, si Andrev était aussi mal en point que le barbu l’avait laissé entendre, elle ne voyait pas comment il aurait pu être lié à la disparition de Djem. Endrin, cependant, était absente…
Elle fit un pas dans la pièce, étonnée de sa propre audace. Il fallait pourtant qu’elle démêle l’écheveau de cette histoire si elle voulait retrouver Djem. Qu’il soit lointain, plongé dans ses chimères, qu’il tienne leur lien pour accessoire et qu’il piétine leurs souvenirs, c’était une chose, et Bokka apprenait encore à vivre avec ; qu’il disparaisse et demeure loin d’elle sans qu’elle puisse savoir ce qu’il était advenu de lui, c’était autre chose et c’était intolérable. Les mots d’Ecce l’avaient trop effrayée ce matin.
Aussi, elle progressa à pas de loups jusqu’à la fenêtre, qu’elle entrouvrit avec précaution pour aérer la pièce malodorante. Le bruit lointain de la rue se déversa dans la chambre, vague écho du tumulte de la grande halle. Bokka écarta d’un pouce les persiennes pour mieux y voir. Sur le lit, le dormeur grogna et se retourna comme pour fuir la lumière. Bokka songea fugitivement aux gravures représentant des ours en hibernation, dans le museion consacré à la culture nordiste.
La forme sur le lit évoquait quelque chose de semblable : un enchevêtrement de peau et de fourrure, vulnérable – mignon presque – et redoutable malgré tout si le réveil survient. Andrev ronflait doucement et la petite Sudiste se sentit émue malgré elle. Aurait-elle osé le réveiller si Ecce n’avait pas été là ? La question ne se posa pas, puisque celle-ci revint du salon à grands pas et, d’un même élan, versa sur le visage d’Andrev le contenu d’une cruche qu’elle était allée chercher à la cuisine.
S’ensuivit un moment de grande confusion : Andrev bondit sur son lit au moment où le barbu surgissait dans la chambre, visiblement inquiet de savoir ce qu’Ecce comptait faire de sa cruche ; Bokka avait étouffé une exclamation et se fit toute petite lorsque le regard du Nordiste, ahuri, se posa brièvement sur elle avant de faire le va-et-vient entre les deux autres. Ecce prit la parole d’une voix forte et claire :
– Il faut qu’on parle, Andrev des Wa. Djem a disparu, il m’a pas contactée depuis deux jours et j’ai pas eu de vos nouvelles non plus, à toi et Endrin. Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce que vous lui avez dit ?
Andrev la considérait, toujours abasourdi, l’eau dégouttant le long de ses longs cheveux emmêlés. Il avait une mine épouvantable, de larges cernes et les lèvres gercées. Bokka osa s’avouer qu’il ne sentait pas très bon non plus.
– Qu’est-ce que tu viens nous baver comme conneries et qu’est-ce que c’est comme façon, d’entrer chez les gens pour leur balancer de l’eau à la figure ? tempêta Nilssen.
– C’est toi qui nous as laissées entrer, l’épingla Ecce avec une mauvaise foi cinglante.
Puis elle se retourna vers Andrev et s’approcha du lit, les poings sur les hanches, se penchant pour lui faire face.
– Je répète, où sont Djem et Endrin et que préparent-ils ?
– Mais ferme-la ! paniqua le barbu. De quoi tu lui causes, il a pas mis le nez dehors depuis deux jours, il l’a pas vu, ton Djem !
Sous les feux du regard d’Ecce, Andrev restait stupide ; pour toute réponse à ses questions, il rentra la tête dans les épaules. Il avait l’air si misérable que Bokka s’approcha du lit dans un élan pour le réconforter, mais se reprit aussitôt ; il risquait de l’envoyer promener.
Ecce s’était tournée vers le barbu, espérant qu’il saurait lui répondre.
– Pas mis le nez dehors depuis deux jours ? Et Endrin ?
– Pas si fort, marmonna Nilssen. J’en sais rien, pour la petite, et crois-moi, lui non plus. Faut lui ficher la paix, pour le moment.
– Comment ça ? Elle est où ?
Il haussa les épaules.
– Mais qu’est-ce que vous avez fait ces deux derniers jours ? insista Ecce d’un ton furieux.
Le barbu hésita. Il jeta un vague coup d’œil à Andrev, puis, comprenant qu’il ne réagirait pas, avoua :
– Eh ben, honnêtement, on s’est soûlés à l’alcool de quetsche.
J'aime beaucoup le fait qu'on découvre Ecce sous un jour plus intime - je ne dirais pas "un autre jour" parce qu'elle reste la même personne ambitieuse et hautaine qu'elle était dans le tome 1, mais cette introspection permet de lui donner du corps et de la rendre un poil plus attachante.
Je trouve que ce chapitre est très efficace pour nous replonger dans les événements de la fin du tome 1, et en même temps le POV d'Ecce permet d'apporter un œil neuf, et donc d'éviter que la lassitude s'installe. Je suis impatiente de découvrir la suite de cette histoire et de voir comment les différents arcs narratifs seront traités !
Me voilà sur la suite de l'université et ce chapitre a été très bien pour me remettre les yeux en face des trous. J'ai aussi trouvé ça très bien de ne pas enchainer directement avec le point de vue d'Endrin. Haha j'attend de voir ce que tu nous réserve pour la suite.
Bon j'ai quand même une remarque qui n'a pas de lien direct avec ton chapitre mais qui compte pour l'histoire en général: j'espère qu'on va aller sur les Etats suspendus. Genre si tu restes sur ce mystère JE SERAI TRES DECUE!!!
Et le pauvre Andrev qui a bu la prune de Duteuil, si il a pas une bonne chiasse avec ça!
Je te fais de gros poutoux et je te dis à bientôt <3
Merci pour ton ressenti et tes menaces à peine sous-entendues <3 Le gros défi si je les emmène sur les États Suspendus, c'est qu'il faudra que je m'interdise de décrire ça comme si c'était le Laputa de Miyazaki et ça va être DIFFICILE. Mais j'espère y parvenir 8)
POUTOUX
Je pensais qu’on allait enfin retrouver nos héros, mais non, tu nous fais complètement mariner ! C’est justement très efficace à mon sens car ça entretient une véritable envie de continuer à lire pour savoir comment ils vont être réintroduits dans l’histoire. Et l'absence d'Endrin à la fin du chapitre relance de plus belle le mystère.
J’ai vraiment aimé le début introspectif sur Ecce où l’on en apprend plus sur elle. Ça rend le personnage plus vivant, alors qu’elle restait assez distante du lecteur dans le premier tome d’après mes souvenirs. Je ne m’attendais pas à apprécier de passer du temps avec ce personnage, comme quoi, tu sais nous surprendre agréablement. J’ai le sentiment qu’elle va prendre de la place dans ce deuxième tome, j’ai hâte de voir son évolution.
D’ailleurs, la comparaison d’Ecce avec une chat qui attend dans la pénombre était très chouette, très en accord avec le personnage qui est aux aguets, en chasse d’Endrin et d’Andrev, mais qui tâche autant qu’elle peut de rester dans l’ombre pour ne pas se dévoiler trop tôt. C’est une bonne trouvaille ! Tu pourrais presque en faire une métaphore filée dans tout le chapitre (mais je m’emballe un peu sans doute).
J’ai noté que tu as marqué le changement de point de vue avec la petite * et je trouve que ça fonctionne très bien comme ça ! Je dis ça en référence à ce qui m’avait un peu interpelé dans le prologue. Ça permet bien de notifier au lecteur qu’il y a un basculement et on l’accepte aisément.
J’avais de la peine pour Andrev, mais j’ai pas résisté à la dernière phrase de Nilssen qui m’a bien fait rire :’D ça, c’est ce que j’appelle une chute !
Quelques remarques :
- « Ensuite, l’Université et les États Suspendus occupaient toute la place dans sa mémoire. » -> cet « ensuite » est-il bien nécessaire ? D’autant qu’il est répété quelques phrases plus bas.
- « Mais reculer maintenant aurait été idiot. » -> bon c’est une broutille, mais pourquoi ? On sent bien que Bokka se pose des questions, mais je ne suis pas sûre que l’idée que ce serait idiot transmette bien son sentiment (si je l’ai bien compris). Est-ce que ce ne serait pas plutôt qu’elle-même ne se voit pas reculer parce qu’elle a aussi besoin de réponses ? Du coup, ce serait plutôt « inenvisageable » ou quelque chose dans le genre ? Je ne sais pas si je suis claire xD
- « Andrev la considérait, toujours abasourdi, l’eau dégouttant le long de ses longs cheveux emmêlés. » -> répétition de « long » que tu peux éviter facilement en supprimant le deuxième. Comme on connaît le premier tome, on sait qu’Andrev a les cheveux longs.
Bon, ben je n’ai que plus envie de découvrir la suite moi <3
Concernant l'absence des héros dans ce début de tome, je suis contente que ça fonctionne bien parce que c'est une "parade" de ma part. Je trouve ça très difficile de renouer avec mes personnages juste après qu'ils aient vécu quelque chose de compliqué, d'important. Du coup, continuer l'histoire en convoquant d'autres personnages, ça m'aide à reprendre le contact en douceur. Mais je me suis souvent demandé si l'effet que ça produisait n'était pas trop artificiel, contente donc de voir que ce n'est pas le cas selon toi ^^
Ecce est vraiment particulière au sein de mes personnages, ce qui la rend agréable à écrire. Elle réfléchit beaucoup mais elle agit efficacement aussi, pas comme les Nordistes x)
Concernant les changements de narration, ça dépend vraiment des chapitres. Parfois il y a une nette séparation, parfois non. Je sais que ça peut être déstabilisant et je fais de mon mieux pour travailler ça, mais j'aime bien l'aspect cacophonique de cette narration, j'y tiens - il faut juste en faire quelque chose de lisible.
Merci beaucoup pour tes commentaires, ton ressenti est précieux pour moi <3
J'espère que c'est de la quetsche de Duteil, la vraie, l'unique !
Coucou Eryboü, me revoici donc sur ce tome 2, sublimé par un magnifique FPA ♥ J'ai vraiment beaucoup aimé aborder la reprise par le prisme de ces deux personnages, particulièrement Ecce qui restait assez mystérieuse. Moi les violentes manipulatrices et méprisantes, je les aime :p (d'autant plus quand elles manient les cruches). Plus sérieusement j'ai vraiment adoré le tout-tout début où t'évoques les croyances vis-à-vis des rêves ; c'est vrai que jusque-là ce genre de folklore était plutôt développé chez les nordistes, du coup c'est intéressant de voir qu'ils sont pas forcément entièrement scientifiques et pragmatiques dans le Sud !
Je trouve Bokka toujours très touchante, j'aime beaucoup la façon dont elle lutte entre son besoin de protéger Endrin et Andrev et l'inquiétude liée à la disparition de son frère. Finalement, le duo forcé Bokka/Ecce fonctionne très bien aussi, je trouve ça super intéressant quand des personnages très différents sont contraints de coopérer pour une cause commune ! J'ai aussi très hâte de les voir collaborer avec Andrev et Nilssen, ça promet des étincelles xD
J'ai encore adoré les ambiances qui se dégagent de ce chapitre (la description des choses qu'Ecce a décidé d'oublier et de son voyage jusqu'à l'Université, my my ♥). Pour la remise en jambes (j'ai parcouru les commentaires précédents) j'ai pas été particulièrement frustrée de pas reprendre du côté d'Endrin ou de pas voir les Nordistes débarquer. Peut-être parce que j'ai fini le tome 1 assez récemment et que j'ai moins eu l'impression d'attendre après le cliffhanger ?
Par contre je suis d'accord, il y a peut-être quelques longueurs, mais c'est plus une impression globale que vraiment des moments où je me suis dit "non, là, ça traîne trop" ; peut-être que comme le lecteur en sait d'emblée plus qu'Ecce et Bokka, on aimerait que ce début d'enquête soit un peu plus "resserré" ? Je comprends que Bokka balance pas tout à Ecce quand elle vient la voir chez elle, par exemple, mais ça rallonge l'ensemble du développement et de leurs réflexions. Peut-être que Bokka pourrait directement venir chercher Ecce à l'Université pour partager avec elle ses inquiétudes vis-à-vis de l'absence prolongée de Djem, genre en dernier recours, à contrecœur ? Comme ça elles auraient une seule confrontation avant de partir ensemble chercher Andrev et Endrin à leur appartement ?
Bon c'est une suggestion en passant, en soi le passage chez Bokka était très intéressant, je sais pas si c'est nécessairement sur celui-là qu'il faudrait revenir (s'il faut revenir quelque part tout court). En tout cas c'est toujours un énorme plaisir de te lire et je vais m'empresser de me jeter sur la suite ♥
Je me suis vraiment fait plaisir à écrire ces quelques paragraphes du début, avec Ecce et ses rêves. C'est tellement ça qui me branche, imaginer des cultures et les conséquences sur la façon de penser des gens. Donc oui, dans le Sud, tout n'est pas que rationalité ; en fait le pays est grand, donc y a des croyances différentes selon les régions (me demande pas de développer, c'est du carton tout ça, hein... mais c'est l'idée). Je suis contente que tu apprécies Ecce, elle est très agréable à manier parce que... hé ! un personnage qui AGIT ! INCROYABLE ! :p Elle va gagner en importance dans ce tome, c'est obligé.
Ouais, les duos forcés c'est cool ! Et vu comme tu les réussis bien dans Moon-Moon, j'apprécie le compliment <3
Comme je disais dans un autre commentaire récemment, je suis souvent partagée entre deux nécessités : celle de respecter la vraisemblance des réactions des persos, et celle de rendre la narration efficace. C'est VRAIMENT un combat de tous les instants. Pour ce chapitre, même si dans l'absolu j'essaye toujours de raccourcir un peu, je pense que dans l'ensemble je vais laisser à peu près comme ça, parce que c'est important pour moi de montrer le lieu où vit Bokka, la formation compliquée du duo, Ecce et ses larbins, les lieux de travail des préposés... Je devrais peut-être diluer certains de ces trucs dans le t1, cela dit, mais j'aime bien l'idée d'aborder le t2 en plongeant dans la psyché, les habitudes et les décors des Sudistes. Bref, ça mérite réflexion... Et ce qui est sûr c'est que raccourcir, je serai obligée de le faire pour les chapitres suivants qui sont très peu satisfaisants de ce point de vue-là x.x En tout cas, merci pour tes pistes de réflexion ! Et merci pour tes commentaires mon Danoüh <3
Bon beh, je sais que l’heure est grave, mais j’ai quand même bien rigolé à la fin de ce chapitre ! J’aime bien Ecce, même si elle me semble toujours ultra snob (merci Nilssen d’ailleurs pour l’avoir relevé de manière absolument parfaite xDDD), mais elle est toujours pincée alors j’espère que ça changera vite ! Pour tout te dire, j’espère qu’elle va passer du temps avec Nilssen et que ça va la décoincer. Ces deux-là, je sais pas pourquoi, je les imagine trop en tandem !
Le début est du chapitre est sympa, j’aime bien qu’il y ait un peuple qui « croit » aux significations dans les rêves, je trouve que ça laisse imaginer tout un folklore et une population bien existante, ça leur donne une consistance dès les premiers mots !
Je trouve qu’il y a pas mal de descriptions et elles m’ont semblé moins « magiques » que celles du tome 1, mais j’ai supposé que c’était parce qu’Ecce ne voyait pas du même œil l’Université que Endrin et Andrev.
L’alliance Bokka-Ecce est bien amenée, ça ne m’étonne pas qu’elles collaborent ensemble, surtout pour retrouver Djem ! C’est inévitable !
Et vraiment, la fin, c’est ce que j’ai le plus adoré ! Cet enchaînement avec Nilssen qui ouvre sans en avoir rien à battre, Andrev qui vit dans un dépotoir et Ecce qui balance sa cruche xDDD Je le redis encore mais un duo Nilssen-Ecce, je dis oui, je signe mille fois ! Je trouve ça vraiment bien parce que le tome 1 était plutôt calme et là on a une entrée en fanfare si je puis dire, et ça amène plein de personnages et de relations intéressantes. J’espère qu’ils ne vont pas retrouver Endrin et Djem de suite (je dis pas ça parce que je les aime pas hein xDDD), comme ça on pourra avoir plein de passages comme celui-ci. Enfin faut pas que ça repose que sur ça non plus, mais tu me comprends, ça fait toujours du bien de rire quand la tension est à son max !
Et quand même, j’aimerais bien qu’ils se bougent les fesses pour savoir où est Endrin, ce que le Tisseur compte faire d’elle, et qu’ils la retrouvent avant que ce soit la fin du monde.
ET VIVEMENT FREI ! VIVEMENT SKADI !
Haha, le duo Nilssen-Ecce est un coup de coeur pour moi aussi xD Inattendu mais chouette. Ils ont tous les deux une forme de franc-parler qui est vraiment rafraîchissante après les hésitations des Nordistes et de Bokka. Le chapitre suivant contient encore pas mal de scènes où ils sont en contact, j'espère que ça te plaira :) J'aimerais bien le développer, ce duo, je vais voir ce qui est possible dans la suite.
Merci pour le début du chapitre, ouiiii je me suis fait grave plaisir niveau folklore et compagnie, encore un fois. J'avais envie de donner une épaisseur supplémentaire au personnage d'Ecce, je ne veux pas qu'on la juge superficielle. C'est un perso que j'aime beaucoup. Concernant les descriptions, je n'y avais pas réfléchi mais c'est vrai qu'Ecce est nettement moins lyrique dans sa façon d'observer le monde autour. Elle est plus pragmatique. C'est cool si ça s'est ressenti à l'écriture !
Ah je suis ravie que l'alliance Bokka-Ecce ne fasse pas forcé, ça n'a pas été facile à organiser ! Pour les pousser l'une vers l'autre alors qu'elles ont plein de raisons de vouloir rester dans leur coin (Ecce pour préserver ses secrets, Bokka parce qu'elle ne leur fait pas confiance), c'était CHO. D'où le rêve d'Ecce et le reste, d'ailleurs. Bref, si ça ça marche, c'est très chouette <3
Je comprends carrément le côté rigolade pendant les pires moments xD Là-dessus je trouve que Danouh et Loup sont très fortes pour introduire des éléments cocasses dans une situation plutôt sérieuse. Je pense qu'elles ont pu m'influencer sur cette fin de chapitre ! Concernant le chapitre suivant, il contient des trucs qui pourront te plaire, mais quand je l'ai écrit j'ai aussi eu peur que ça tourne un peu en rond au niveau de ce qu'on apprend de nouveau, tout ça. Du coup, ton avis me sera précieux, surtout que tu viens de lire le tome 1 ^^
Foilà foilà... Pour le reste, je ne puis rien déclarer ! Merci Léthé pour ton retour <3
C'est très bien écrit, rien à dire. Pourtant j'ai trouvé le chapitre un peu long pour en arriver à une conclusion (l'absence de Djem et d'Endrin) dont on se doute fortement depuis le début.
Je ne nie pas la difficulté d'introduire un tome 2, donc je mets touts les guillemets possibles autour de mes remarques, surtout que je me frotte justement à l'exercice en ce moment et je ne suis pas du tout sûre de bien faire :) Je te livre quand même mes réflexions et mon regard extérieur.
En fait, j'ai eu l'impression qu'on apprenait pas grand chose (sauf peut-être le retour de Nilssen ?), ni que tu profitais du chapitre pour faire un récap (ce qui n'est pas obligatoire, à mon sens, voire dangereux parce que ça peut vite être lourd).
La nouveauté de ce chapitre, c'est qu'il est très riche en introspection. D'Ecce d'abord, puis de Bokka. Or, à mon avis, un premier chapitre doit "donner le ton" du livre. Mon impression, du coup, en lisant ce chapitre, c'est qu'Ecce va être un personnage central dans ce tome. Est-ce que c'est le cas ? Si oui, alors je comprends mieux pourquoi tu as voulu commencer sur son pov. Sinon, je me demande si autant d'introspection est nécessaire. Pour Bokka, c'est moins surprenant : elle a un rôle assez important depuis le dernier tiers du tome 1.
Tout ça est agréable à lire, aucun souci, mais comme tu nous laisses sur un cliffhanger de fou à la fin du tome 1, et que même ton épilogue lance une nouvelle piste, c'est presque dommage de ne pas repartir sur un de ses fils. D'autant que ton prologue (que j'adore) fait une "coupure" supplémentaire.
Bon, je pense que ces remarques doivent être pondérées en fonction de ce que tu as prévu pour la suite, bien entendu. Mais c'est vrai que je suis surprise. Du coup, je suis impatiente de voir la suite.
Détail :
"alors qu'il l'avait peut-être laissée tomber." : à vérifier mais je crois que "laissé" ne s'accorde pas s'il est suivi d'un infinitif.
A bientôt !
Ce sont de très bonnes remarques que tu formules. C'est un peu le problème de ce chapitre (et du suivant) : les personnages échangent des infos, mais pour le lecteur, pas grand-chose de nouveau. Cela m'embête, mais je ne sais pas trop comment faire autrement pour le moment. Je pense que je reviendrai dessus quand j'aurai terminé la première partie du tome, j'y verrai plus clair.
Ce que tu dis sur l'introspection me rassure un peu parce que oui, dans ce tome, je veux creuser les personnages de Bokka et d'Ecce et elles vont être importantes. C'est intéressant ce que tu dis sur les "fils d'intrigue", c'est vrai qu'à ce stade il y a le gros fil : Endrin et le Tisseur (pourquoi, comment, blabla), et des fils plus secondaires : les potes Nordistes (ils débarquent ? où et quand ?) ; Andrev et Nilssen ; Bokka et Ecce. J'ai toujours beaucoup de mal à reprendre dans le coeur de l'action. J'aime bien les ellipses pour cette raison. Du coup, c'est plus facile pour moi de commencer par Ecce qui est la plus éloignée de tout ça, puis de ramener à Bokka, puis à Nilssen et Andrev, et de "replier" comme ça mon éventail d'intrigue afin de rassembler tout le monde. Je ne sais pas si je suis claire... Ni si c'est une bonne idée... Pareil, je verrai quand j'aurai avancé !
En tout cas merci beaucoup pour ton commentaire ! Tes remarques sont toujours réfléchies, ça me donne l'impression que l'histoire te donne vraiment de quoi penser, ça fait vraiment plaisir <3 Là j'ai enfin réattaqué l'écriture du prochain chapitre, j'essaierai de ne pas tarder, promis !
À bientôt !
le chapitre 1 : J'ai bien aimé avoir le POV d'Ecce (ce prénom <3), je me suis dit : elle est peut-être pas si peste que ça... mais non, son PoV n'a pas changé son caractère désagréable, bien au contraire xD (cela dit, j'adore ce genre de teigneuses)
J'ai rigolé qu'elle réveille Andrev avec la cruche ! Pauvre Andrev, quand meme, il fait de la peine sans son Endrin.
Haha je suis honorée que mon prologue ait trouvé grâce à tes yeux :p
Hehehe je crois que moi aussi je prends beaucoup de plaisir à adopter le pdv d'Ecce ^^ Elle ne ressemble pas du tout aux autres dans sa façon de penser, c'est rafraîchissant. J'aime bien l'idée qu'elle reste peste et teigneuse mais que peut-être, à force de voir par ses yeux, on puisse développer un peu d'attachement pour elle tout de même. Je ne sais pas encore tout à fait ce que son évolution me réserve, mais j'ai envie de jouer avec elle !
Oui la cruche c'est un ressort comique qui m'est tombé dessus sans prévenir xD Moh. C'est gentil de t'en faire pour lui, mais faut pas, tu sais, c'est une vraie drama queen.
Merci pour ton avis <3 Et à bientôt !