02. Robe de deuil

Par Rachael

La mère est souvent levée la première […]. Elle prépare le déjeuner, allume les feux, habille les enfants ; plus tard, elle s’occupe du ménage, range, nettoie, époussète. A-t-elle fini ? Peut-elle avoir un moment de loisir ? Non, il faut songer aux autres repas, aux vêtements déchirés, au linge sali et usé, aux achats divers, sans compter les visites obligatoires et la tenue de la comptabilité domestique. Son rôle, en un mot, est de s’oublier et de se sacrifier pour tous.

Suzette, livre de lecture courante à l’usage des jeunes filles, Marie Robert Halt, 1888.

 

 

La famille de Mère était fort riche. Nous vivions au centre de Rennes dans un hôtel particulier du XVIIIe qu’elle avait reçu en héritage. Mon père y tenait au rez-de-chaussée son cabinet de pratique médicale. Située entre la cathédrale Saint Pierre et le Théâtre, cette spacieuse demeure permettait à mes parents d’aller chacun leur chemin, l’une vers les psaumes ou les Ave, l’autre vers des arias plus profanes.

Justement, ce matin – lendemain de l’arrivée d’Hippolyte –, comme tous les jours, Mère sortit aussitôt le petit déjeuner avalé, à la grande surprise de mon frère. Alors qu’elle franchissait la porte sans plus s’occuper de nous, il m’interrogea d’un haussement de sourcil perplexe.

— Depuis ton départ, Mère passe des heures chaque jour à l’église. Si tu savais ! Entre la cathédrale et la basilique Saint-Sauveur…

Je comptai sur mes doigts, mais m’arrêtai, tant l’addition des heures me donnait le tournis. Mon frère eut une moue agacée :

— Pourtant ne répète-t-on pas en Bretagne que « courtes prières pénètrent les cieux » ? Qu’en pense Père ?

— Oh, pas grand-chose ; il est bien trop content quand elle le laisse tranquille. Elle lui a dit que ce n’était pas du superflu, qu’elle devait veiller au salut de cinq enfants et d’un mari peu préoccupé de l’immortalité de son âme, sans oublier les domestiques attachés à la maisonnée.

Malgré son air consterné, je vis passer dans les yeux de mon frère un éclair d’espièglerie :

— Tu crois qu’elle prie aussi pour Odorico ?

Son sarcasme m’arracha un sourire : Odorico était le cheval qui tirait notre voiture hippomobile – pas question de parler de calèche ou autre landau. Voiture, selon Père, cela sonnait plus actuel. Il tenait absolument à ce que l’on bascule dans la modernité, au moins dans les mots.

Je soupirai avec exaspération ; tout bien réfléchi, boutade ou pas, Hippolyte avait sûrement raison.

— Oui, et je te parie qu’elle prie même pour le vrai Odorico, grognai-je.

Mon père avait choisi pour l’animal ce nom si peu chevalin par moquerie envers Isidore Odorico, un mosaïste italien dont les réalisations n’avaient pas l’heur de lui plaire. Elles décoraient la façade du plus grand magasin du centre-ville, la maison Valton. Père en détestait chaque aspect et l’affirmait sans se lasser dans les repas dominicaux : les mosaïques ressemblaient à des dessins d’enfants, la structure métallique était hideuse ; cela ne valait pas tripette, disait-il avec dédain, et certainement pas l’architecture du Théâtre, avec ses colonnades en pierre et sa rotondité classique. D’un côté l’art véritable, de l’autre la dorure et la quincaillerie…

Il va sans dire que plus personne ne l’écoutait. Cependant, entre les lubies de Père et la bigoterie de Mère, je me sentais parfois bien seule.

Remis d’aplomb par nos railleries, Hippolyte m’offrit un sourire mutin :

— Puisque Mère préfère prier pour moi plutôt que de me voir, allons profiter du beau temps. Je veux retrouver les vieilles rues du centre et le parlement de Bretagne. Oh ! et puis la cascade du parc Thabor. On ira acheter des pâtisseries qu’on mangera dans le jardin. Avec les doigts !

Voilà ce que j’adorais chez mon frère : sa spontanéité, ses envies, son imprévisibilité. À peine arrivé, il me sortait de ma routine et, même si ce n’était qu’à quelques centaines de mètres de la maison, la perspective d’arpenter en sa compagnie les boulevards suffisait à mon bonheur. Avec lui, j’étais libre, débarrassée de la gouvernante et de ses constantes admonestations. À cet instant, un timide rayon de soleil passa par la fenêtre ; il faisait danser les particules de poussière comme si elles étaient vivantes.

— Tu me parleras des faées, Hippo ?

— Pas maintenant, Léontine.

Il avait répliqué si sèchement que cela me réduisit au silence. Maintenant que j’y repensais, à Noël aussi, il avait esquivé le sujet en prétendant qu’il n’en savait pas davantage que les coupures de presse envoyées.

À la vue de mon visage dépité, il se radoucit :

— Ce n’est pas que je ne veux pas, mais rien de ce qui a trait aux faées n’a l’air réel ici. La ville est si ordinaire, si inchangée… si matérielle. Si rassurante. Je te raconterai plus tard.

Il gonfla ses poumons en me regardant avec des yeux indéchiffrables.

— Je crois que j’ai besoin d’un peu de normalité, souffla-t-il.

Sur l’instant, je ne songeai qu’à ma déception : sa dérobade me frustrait. En y repensant le soir, je me demandai bien ce qui pouvait motiver une telle réaction.

 

 

Le dimanche suivant, la fratrie se retrouva au grand complet autour de la table. Mieux, les conjoints des aînées étaient absents et les deux petites de Marie-Jeanne à la sieste, si bien que nous étions entre nous comme au temps de notre enfance. C’était devenu si rare qu’un courant de bonne humeur électrisait l’air, malgré les jérémiades de Gabrielle sur ses pieds gonflés. Mère était ravie de l’occasion ; elle avait veillé à choisir le menu qui plairait à tous.

Nous étions assis comme autrefois, Père, Mère, puis à leur gauche leur progéniture par ordre d’âge : Marie-Jeanne, Louis, Gabrielle, Hippolyte et moi. Par la magie de la grande table ronde, cela me valait l’honneur de la place à droite de mon père. Je jetai un regard sur Hippolyte, mon autre voisin, qui me fit un signe de tête.

Tout était plus simple quand il était là. À deux, nos réflexions se répondaient, se nourrissaient l’une de l’autre, si bien que les solutions apparaissaient comme par magie. Après délibérations, nous avions décidé que ce repas de famille en l’honneur de la visite du benjamin serait le moment idéal pour mon annonce. Mes frères et sœurs comme témoins, une ambiance détendue, un peu de boisson pour enhardir les esprits… Limpide, sauf qu’à présent, rien ne me paraissait si certain. La griserie de mon père ne jouerait-elle pas en ma défaveur ? Il avait bien arrosé le pâté forestier de l’entrée, puis le gigot, de grands verres de ce cidre brut qu’il faisait acheter par Germain au marché du samedi matin.

Trop tard pour douter ; je me lançai, d’un ton moins assuré que je l’aurais souhaité :

— Père, puisque la famille est réunie, je désire vous parler d’un projet. Un projet qui me tient à cœur et qui concerne mon avenir.

Comme il se tournait vers moi, surpris par la gravité dans ma voix, je m’enhardis :

— Je veux être comme vous, soigner les malades et soulager leur souffrance. Je veux poursuivre moi aussi la vocation familiale.

Je regardai Louis en disant cela, à la recherche d’un appui. Il se passionnait pour propres ses études médicales, presque terminées.

— Ma vocation à moi est d’être infirmière.

J’avais rougi à cette affirmation de soi, toutefois ma voix n’avait pas tremblé. Personne n’avait encore bronché, si bien que je conclus ma tirade apprise par cœur :

— J’ai été acceptée à l’école de formation en soins infirmiers de Madame Léonie Chaptal, qu’elle vient d’ouvrir à Paris. Les frais sont minimes, car cette dame est une philanthrope, fervente catholique, qui se bat pour une vie meilleure. Il n’y a que vingt jeunes filles retenues sur près de quatre cents candidates.

— C’est bien, c’est très bien, ma petite fille, commenta Père d’une voix incertaine.

De l’autre côté de la table, mon frère aîné, Louis, leva son verre avec une mimique admirative. Je le remerciai silencieusement de sa réaction, plus enthousiaste que celle de Père.

— Je m’occuperai d’elle à Paris, intervint Hippolyte. Notre oncle est ravi de l’accueillir sous son toit, elle aussi. J’ai là une lettre de sa part. Elle aura sa chambre et même sa salle de bain.

— Ah, tout est arrangé, alors, marmonna Père avec embarras, comme s’il ne savait encore que penser de la nouvelle.

La rude sélection, ainsi que le catholicisme de Madame Chaptal étaient des arguments que nous avions stratégiquement insérés – même s’ils étaient tout à fait véridiques. Hippolyte avait l’espoir que le premier agirait sur mon père, fervent partisan de choisir au mérite les élites de la nation, tandis que le second adoucirait la réaction de ma mère. Pourtant, l’explosion maternelle redoutée ne fut pas évitée.

— À Paris ? À Paris ? Ma petite Marie-Léontine ? C’est pure folie. Il n’en est pas question. Enfin, Émile, dites quelque chose !

Visiblement en proie à des émotions intenses, ma mère s’étouffait d’indignation, sa serviette devant ses lèvres.

— J’ai cédé pour Hippolyte, mais je ne laisserai pas partir ma benjamine dans ce lieu perverti de magie démoniaque. En outre, ce n’est pas un destin convenable pour une jeune fille de bonne famille de côtoyer les galeux et les miséreux couverts de vermine.

Ma sœur aînée, Marie-Jeanne, réagit aussitôt :

 — Enfin, mère, la charité n’est-elle pas le devoir de tout bon catholique ?

Elle était sincèrement choquée. Il ne lui serait pas venu à l’esprit de se dévouer à d’autres qu’à son mari et ses enfants, toutefois elle avait des principes. Si elle prenait mon parti, je n’allais pas lui en faire reproche.

— N’est-ce pas, mère ? dit Louis d’un ton apaisant. S’il est très chrétien de prier pour le repos des âmes, il ne l’est pas moins de soigner les corps de nos frères et sœurs humains.

Mon père n’en rajouta pas, mais il opina de la tête avec force. Devant un tel barrage, Mère était sans voix, rouge, embarrassée d’avoir été trop loin. Ce qui la gênait, finalement, c’était Paris, davantage que la profession d’infirmière. Quant à mon père, j’étais sûre qu’il jubilait intérieurement de voir les volontés de sa femme battues en brèche – pour une fois. Il ne parlait pas, pas encore, néanmoins je sentais sa satisfaction d’homme si fréquemment contrarié. Il ne me restait qu’à lui faire mes yeux de biche innocente, comme il disait, ce dont je m’acquittai avec une ferveur qui compensa le manque de spontanéité.

Je lus de la fierté dans son regard, ainsi qu’une vague tristesse. Peut-être avait-il espéré garder sa petite dernière plus longtemps auprès de lui ?

— Hum… ma petite fille, c’est bien ce que tu souhaites ? S’occuper des blessés ou des malades est souvent difficile, une tâche ingrate où l’on ne trouve pas toujours récompense ni reconnaissance.

— Oui, c’est ce que je désire faire, affirmai-je avec force.

Je n’en étais pas si sûre. Ce dont j’étais certaine, en revanche, c’était de vouloir partir, de vouloir voir Paris et les miracles de ses faées ; j’ambitionnais de vivre une autre vie que celles de ma mère ou de mes sœurs. Je ne sais si mon père lut dans mes yeux cette détermination, mais il tapa du poing sur la table, se mit debout en raclant sa chaise au sol, puis annonça d’une voix ferme :

— C’est décidé, alors ! Notre petite Marie-Léontine ira à Paris chez son oncle, avec Hippolyte. Elle étudiera pour devenir infirmière et faire honneur à la famille, sur les traces de son père et de son frère aîné.

Il leva son verre, aussitôt imité par ses deux fils, puis plus timidement par Marie-Jeanne et Gabrielle.

Ma mère se leva de table en pleurs, son mouchoir sur sa bouche, après m’avoir dévisagée comme si j’étais mourante ou condamnée à brève échéance. Elle nous dévisagea tous avec reproche avant de sortir à petits pas sans un mot. Le repas se termina dans une ambiance étrange, une sorte de réjouissance voilée de regrets.

J’abandonnai aux autres les remords et goûtai pleinement mon bonheur. Hippolyte m’avait attrapé la main sous la table ; il la serrait avec enthousiasme. Je croisai le regard de ses yeux noisette – comme les miens. Ils brillaient d’une joie sincère. Nous avions gagné !

 

 

La semaine suivante fut un véritable calvaire. Mère avait entrepris de me constituer une garde-robe parisienne. Ou plus exactement ce qu’elle imaginait être une garde-robe parisienne, à ma grande consternation. Je dus l’accompagner de tisserands en tailleurs, de pelletiers en merciers, alors qu’elle sacrifiait ses heures de prière afin de me munir du nécessaire à la survie en milieu hostile. Je ne voyais pas bien en quoi un col en renard me protégerait des démons, mais qu’à cela ne tienne, si elle le pensait, je n’allais pas la contrarier. J’avais de réels besoins, car ma poussée de croissance avait rendu jupes, robes ou manches trop courtes. J’enviai Hippolyte, libre de passer son temps comme bon lui semblait jusqu’à notre départ. Je rongeais mon frein devant les étalages de tissus sombres, bien décidée à ranger au fond d’une malle dès mon arrivée tout ce qui me signalerait comme une oie blanche juste sortie de sa lointaine province.

Pour mon hébergement, tout avait été arrangé avec mon oncle grâce à la télégraphie sans fil et la bienveillance sans faille des employées des Postes et Télégraphes. Cela avait allégé l’angoisse maternelle au point de rendre Mère presque joyeuse. Du moins, c’était ce que je crus, avant de découvrir que mon père lui avait fourni des pilules bleues qu’elle croquait comme des bonbons et qui la laissaient rêveuse jusqu’au détachement. Père n’aimait pas les drames. Moi non plus ; puisque tout était arrêté, je n’avais qu’une hâte : déguerpir !

C’est ainsi que le samedi suivant, je me retrouvai avec armes et bagages à la gare, sous un ciel visiblement éploré de me voir partir. Sentiment non partagé : je n’en pouvais plus du gris de la ville et de la routine de ma vie. Il m’était difficile d’imaginer vers quoi je m’embarquais, cependant tout valait mieux que les jours semblables dans lesquels mes envies et ma jeunesse se racornissaient.

Les adieux passèrent comme dans un rêve. Mes oreilles bourdonnaient tellement que je n’aurais su dire qui pleurait, qui se réjouissait pour moi ou qui m’avait embrassé. Tout le monde était là, à part Gabrielle – j’allais d’ailleurs rater de peu l’arrivée d’un neveu ou d’une nièce… ou de plusieurs. Mère portait sa robe noire, celle des deuils. Elle ne parlait pas, s’essuyait les yeux et marmonnait dans son mouchoir. Si elle croyait vraiment que je courais à ma perte, pourquoi cette passivité, cette soumission aux volontés de son époux ? Cela m’arrangeait bien, toutefois j’en concevais un malaise profond que j’étais incapable d’expliquer.

Entraînée dans le train par Hippolyte, je me retrouvai à la fenêtre en train d’agiter les bras telle une automate. Je continuai ainsi jusqu’à ce que les silhouettes familiales s’évanouissent. Un cahot m’assit, si bien que je remarquai enfin le compartiment dans lequel nous étions installés : des peintures rouge et or assorties à l’extérieur des wagons et, au-dessus de la fenêtre arrondie, « Société des Chemins de Fer Faéeriques » écrit en arc de cercle, avec des majuscules surdimensionnées. Un peu clinquant ; nouveau riche, aurait dit Mère. Comme elle n’était pas là pour jouer les arbitres du bon goût, rien ne m’empêchait d’apprécier le décor avec des yeux neufs. Oui, c’était voyant, destiné à impressionner ; toutefois, l’effet était réussi, on était bien calé dans les sièges de cuir brun moelleux, sous un éclairage chaleureux qui repoussait la pluie et les nuages noirs au-dehors.

L’éclairage…

L’éclairage était bizarre.

Je plissai les paupières pour mieux distinguer les lampes électriques qui dispensaient une lumière douce et changeante. Tout était électrique ici, du moins l’avais-je cru jusqu’ici. À l’intérieur de l’ampoule près de moi voletait une minuscule créature, comme un coléoptère dont les battements d’ailes envoyaient la lumière dans toutes les directions. Une faée ?

Je cherchai la confirmation d’Hippolyte, mais il paraissait trouver tout parfaitement normal, à part mon propre air abasourdi, car il demanda :

— Qu’est-ce qu’il y a, Léo ?

En temps habituel, j’aurais souri à l’usage de mon diminutif, marque de notre complicité ; là, je le fixai en essayant de rassembler mes esprits.

— Tu ne vois pas, là ?

Je pointai du doigt vers la lampe et y dirigeai derechef mon regard. Rien. Il n’y avait rien. Seulement une lueur chaude, un peu vacillante.

— Ce sont les dernières ampoules des manufactures parisiennes de la société Edison, expliqua Hippolyte. Elles sont jolies, mais je ne vois pas…

— Non, rien. J’ai cru apercevoir quelque chose. Cela devait être mon imagination.

— Ou alors tu as la vue brouillée, après des adieux aussi arrosés ?

Je compris à son ton railleur qu’il ne parlait pas de la pluie, mais de l’émotivité familiale. Je haussai les épaules, encore troublée par le désespoir résigné dont ma mère avait fait montre.

— Mère a été un vrai rabat-joie, continua-t-il comme s’il avait lu mes pensées. Heureusement que notre sœur Gabrielle va bientôt accoucher, elle jouera les grand-mères.

Décidée à oublier les lubies de ma mère, je me tassai dans mon siège et fermai les yeux. Peut-être que si je les rouvrais, j’apercevrais de nouveau quelque chose ? Je tentai l’expérience, cependant rien ne se produisit. Non, j’avais eu la berlue, vraiment… je souhaitais tant voir des faées !

D’ailleurs en parlant d’elles, j’avais avec moi un spécialiste. Hippolyte ne vivait-il pas à Paris, la capitale des faées ? Ne logeait-il pas chez l’oncle Fulgence, responsable des travaux faéeriques du métropolitain parisien ? J’avais l’intuition que la somme de ce qu’il cachait était considérable. Maintenant, nous étions en route, sans parents à rassurer, nous approchions à la vitesse du vent des merveilles parisiennes. Il allait falloir qu’il déballe tout. Plus d’échappatoire !

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JeannieC.
Posté le 10/08/2023
Hello Rachael !
Me revoici auprès de Léontine et de sa famille haute en couleurs ! J'ai beaucoup aimé cette nouvelle section, notamment cette scène de repas où tous les frères et sœurs trouvent à être un peu plus esquissés. On se les représente très bien, les uns et les autres. La parole circule hyper bien et rend la scène vivante, habitée d'émotions et de gestuelles.
J'aime bien aussi cette mise en tension de la Bretagne d'une part, avec cette vieille bâtisse du XVIIIe siècle (et tout ce qu'elle incarne) et Paris, ville dont les lumières ont de quoi interloquer Léontine dans la dernière scène.

Trois petits chipotages :
>> "En y repensant le soir, je me demandai bien ce qui pouvait motiver une telle réaction…" > Je pense que les points de suspension sont dispensables, ce serait plus subtil d'avoir juste "je me demande bien etc", on comprend très bien déjà le point de suspens ici soulevé.
>> "Père, puisque la famille est réunie, je désire vous parler d’un projet qui me tient à cœur et qui concerne mon avenir." > Pour moi, arrêter la phrase juste après "d'un projet" la rendrait bien plus percutante. Le fait que ce soit sur son avenir est assez sous-entendu dans "un projet" - enfin c'est très personnel, une impression que j'ai.
>> "— C’est bien, c’est très bien, ma petite fille, commenta Père." > J'aurais apprécié une petite réaction / réflexion interne de Léontine après cette prise de parole. Soulagement ? Contentement mais trouver quand même le daron un peu "mou" et qu'il pourrait plus la soutenir ? je ne sais pas -

Mais vraiment, c'est tout ce que j'ai à redire, tout se lit avec grand plaisir et j'apprécie vraiment la complicité que tu installes dans la fratrie. Je trouve subtil aussi cette opposition entre Léontine et sa mère. Le fait que son père soit plutôt "de son côté" alors que parfois, ce sont les femmes elles-mêmes qui perpétuent les oppressions, le sexisme, l'empêchement des filles à faire ce qu'elles souhaitent côté émancipation.
Ah et j'ai souri à toute la première scène, avec les blagues autour des prières de la mère xD Clairement, ça m'a parlé. ces touches d'humour sont hyper agréables. Et maintenant, très hâte de découvrir ce que manigancent tant Hippolyte et le tonton.

À une prochaine ! <3
Rachael
Posté le 10/08/2023
Hello,
Merci pour tes remarques, elles sont très pertinentes, et j'ai été reprendre ces points. Les points de suspension, c'est ma bête noire, j'ai vraiment tendance à en mettre partout, si bien qu'en correction, je les recherche et j'en supprime plein.
Et j'ai rajouté une petite remarque intérieure de Léo concernant le soutien "tiède" de son père.
Ah oui, les blagues autour des prières, je ne me suis pas privée. Pas étonnant que cela te parle. L'hypocrisie de la religion apparaît aussi dans la posture de la sœur.
L'émancipation et ce qui l'empêche, c'est vraiment un des thèmes de ce roman, alors j'ai vraiment à cœur d'éviter les simplifications comme "les hommes sont méchants et les femmes gentilles" ^^. Bien sûr que les femmes perpétuent l'oppression, malgré elles, de par leur éducation et la pression sociale, encore aujourd'hui dans plein d'endroits dans le monde. C'est tellement dur d'en sortir, de ce fichu patriarcat.
Merci de ta lecture et de tes remarques ! :-*)
Rachael
Posté le 10/08/2023
Ah oui, et pour voir si tu l'avais bien compris comme ça : le père est content de la "vocation" de sa fille, mais il se montre "tiède" car il anticipe et craint la réaction de sa femme. je ne sais pas si c'est assez clair ?
JeannieC.
Posté le 11/08/2023
Oui, pour moi en tout cas on comprend très bien cette idée que le père est pris entre deux feux : content pour sa fille, mais redoutant la réaction de son épouse. Et nickel pour la précision =)
Edouard PArle
Posté le 09/11/2022
Coucou !
Un peut triste que Léo parte à Paris, j'aimais bien l'ambiance bretonne^^ En tout cas, j'aime de plus en plus ton histoire et ses personnages. La narration à la première personne fonctionne bien, j'aime beaucoup le caractère d'Hippolyte.
Le choix de mettre des citations authentiques me séduit beaucoup. Ca fait vraiment de lire ça mais c'est très parlant sur le contexte de ton histoire et permet notamment d'expliquer dans le chapitre les réactions de la mère de Léo.
Le fait qu'Hippolyte rembarque sa soeur assez brusquement au sujet des faës m'a interpellé . Je suis de plus en plus convaincu qu'on va en entendre reparler assez vite. Curieux de savoir ce qu'Hippolyte sait à ce sujet.
Je continue ma lecture !
Rachael
Posté le 09/11/2022
Je me suis bien amusée avec les citations. Dans ma version, il y a aussi des photos ou des illustrations et début de chapitre, mais ça ne "passe pas" sur PA. Il y aura aussi des petites biographies de certains personnages historiques entre certains chapitres.
Merci pour ton passage !
Edouard PArle
Posté le 09/11/2022
Oh, ça doit être très sympa avec les images !
DB18
Posté le 16/03/2021
Beaucoup de mystère et de suspense dans ce début, avec une fratrie très attachante et le changement de situation d'une jeune femme. Je me suis déjà attachée à Léontine!
Et j'aime beaucoup comment tu insère des citations de l'époque au début des chapitres! :)
Rachael
Posté le 17/03/2021
Merci ! J'espère que la suite te plaira ! Les citations, c'est comme un petit bonbon au début du chapitre (il n'y en a pas partout, j'ai aussi des photos dans le manuscrit, mais on ne peut pas les mettre ici...)
FabrysBesson
Posté le 10/03/2021
Hello,

"La famille de Mère était fort riche. Nous vivions au centre de Rennes dans un hôtel particulier du XVIIIe qu’elle avait reçu en héritage. Mon père y tenait au rez-de-chaussée son cabinet de pratique médicale. Située entre la cathédrale Saint Pierre et le Théâtre, cette spacieuse demeure permettait à mes parents d’aller chacun leur chemin musical, l’une vers les psaumes ou les Ave, l’autre vers des arias plus profanes."
• A ma lecture, tout se percute un peu ici et je regrouperais un peu les informations tout en apportant quelques informations :
"Nous vivions au centre de Rennes dans un hôtel particulier du XVIIIe, héritage de la très riche famille de Mère. Située entre la cathédrale Saint Pierre et le Théâtre, cette spacieuse demeure permettait à mes parents de jouir d'une certaine indépendance [un autre terme serait meilleur] au sein de leur couple."
>> Cela te permettrait d'insister sur l'état du couple parental.
"[Situer l'endroit des activités de la mère et ses activités]. Au rez-de-chaussée, mon père y tenait son cabinet de pratique médicale [aborder le temps qu'il y consacre]. Chacun d’aller de son propre chemin musical, l’une vers les psaumes ou les Ave, l’autre vers des arias plus profanes."
>> Je t'avoue que la sémantique du chemin musical ne me convainc pas. Peut-être faudrait-il faire une liaison qui nous y amène.
• Es-tu certaine qu'une jeune fille du XIXe siècle parlerait de XVIIIe et non du "dernier siècle" ou du "siècle précédent" ? Le terme m'a un peu gêné, je le trouve trop contemporain.

"Justement, ce matin – lendemain de l’arrivée d’Hippolyte –, comme tous les jours, Mère sortit aussitôt le petit déjeuner avalé, à la grande surprise de mon frère. Alors qu’elle franchissait la porte sans plus s’occuper de nous, il m’interrogea d’un haussement de sourcil perplexe."
• Attention, le terme "petit déjeuner" ne se généralise en France qu'à partir du XXe. Il provient de régionalismes et, surtout, des classes inférieures.
Déjeuner = dé-jeûner, rompre le jeûne (breakfast in English, si tu vois c'que j'veux dire).
• "Avalé" manque de classe pour cette dame des hautes sphères ! Ce n'est pas une ado de nos jours qui file au lycée en quatrième vitesse :D
• "Justement, ce matin" nous renvoie à une action matinale du jour présent. Je reformulerais ainsi :
"Le lendemain matin de l'arrivée d'Hippolyte, Mère quitta la maison sitôt la fin du déjeuner. Hippolyte exprima sa surprise quand elle franchit la porte [qualificatif pour exprimer qu'elle part l'esprit déjà dans l'instant d'après, à l'église]"
Puis, tu enchaînerais par :
"— Depuis ton départ, Mère passe des heures chaque jour à l’église. Si tu savais ! Entre la cathédrale et la basilique Saint-Sauveur à côté…"
• J'enlèverais "à côté". En natif de Rennes, Hippolyte sait très bien où se trouve la basilique. C'est une indication pour ton lectorat, mais qui rend ton dialogue peut probable.
"Je comptai sur mes doigts, mais m’arrêtai, tant l’addition des heures me donnait le tournis."
• Si une addition sur ses doigts donne le tournis à Léontine, je lui souhaite bien du courage pour ses études :) Autant qu'à la mère qui passerait plus de 10h00 par jour à cette activité. Cinq, six ou sept seraient déjà énormes.
"Je comptai sur mes doigts le temps dédié par ma mère à sa dévotion."

"Mon frère eut une moue agacée :
— Pourtant ne prétend-on pas en Bretagne que « courtes prières pénètrent les cieux » ? Qu’en pense Père ?"
• Je ne suis pas convaincu par la formulation de cette expression dans la bouche d'Hippolyte. Il devrait, à mon avis, l'attribuer à sa mère. Je ne suis pas fan non plus de "eut une moue agacée".
>> "— N'était-elle plus adepte de ses bonnes vieilles maximes bretonnes ? Je me souviens de l'époque où « courtes prières pénètrent les cieux », plaisanta-t-il en l'imitant. Qu’en pense Père ?"

"— Oh, pas grand-chose ; il est bien trop content quand elle le laisse tranquille. Elle lui a dit que ce n’était pas du luxe, qu’elle devait veiller au salut de cinq enfants et d’un mari peu préoccupé de l’immortalité de son âme, sans compter les domestiques attachés à la maisonnée."
• Je trouve l'expression "pas du luxe" trop familière et trop moderne.
>> "— Oh, pas grand-chose ! La dernière fois qu'il a abordé le sujet, elle lui a rétorqué être la seule dans cette demeure à s'inquiéter du salut de nos âmes. Quand elle lui a fait remarque son absence d'implication, il n'a pas insisté. Il est bien trop content quand elle le laisse tranquille."

Sinon, je rejoins Gobbolino sur la sortie de table : un peu de théâtre que diable ! Acte 5, scène 4, c'est le drame ! La mère devrait faire plus de spectacle : la famille l'a désavouée alors qu'elle prie pour le salut de tous. Elle se lève, regarde sa fille et pourquoi pas chacun de ses enfants, son mari qui ne comprend pas le caractère infernal de Paris. C'est le début du deuil, il faut envoyer du Sarah Bernardt.

Je rejoins aussi Raza au sujet du verbe dont cahot est le sujet. J'irais plus loin, car elle perd l'équilibre, tombe assise sur la banquette. La poussée est aussi brusque que forte. Tu pourrais en faire un moment drôle. Léontine part à l'aventure et ne tient pas debout dès le début de son voyage.

Je m'arrête là, hein ;)
Rachael
Posté le 10/03/2021
Hello, merci pour toutes tes remarques.
Pour petit déjeuner, j'ai des infos différentes. Le dictionnaire historique de la langue française) me dit que le remplacement de déjeuner par petit déjeuner date environ de 1850, avec également le remplacement de dîner par déjeuner.
Petite précision: nous sommes en 1905, donc le XVIII n'est pas/plus le siècle dernier...
Ce n'est pas de compter sur ses doigts qui donne le tournis à Léontine, c'est le nombre d'heures que passe sa mère à l'église.
Bah, non le "Sarah Bernardt", ce n'est pas trop son caractère, à la mère de Léontine. ce serait plutôt la douleur silencieuse...
FabrysBesson
Posté le 10/03/2021
En parlant de Sarah Bernardt je ne pensais pas à ce que la mère fasse un scandale. La douleur silencieuse peut être théâtrale.
Gobbolino
Posté le 19/02/2021
Ah, voilà qu'on rentre dans le vif du sujet. Adieu Rennes et ses nuages, donc, et la mère se met en deuil pour accompagner sa fille. Ca en dit long !
Par contre, quel âge a Léontine ? Une phrase m'a faite tiquer plus bas (je t'ai fait la liste) et je croyais les jumeaux jeunes adultes...

Comme d'hab, c'est du chipotage ^^

La famille de Mère était fort riche. Nous vivions au centre de Rennes dans un hôtel particulier du XVIIIe qu’elle avait reçu en héritage => du 18eme siècle ? J’ai l’impression qu’il manque quelque chose XD
Situé entre la cathédrale Saint Pierre et le Théâtre, => très jolie phrase, mais par contre, le sujet implicite est le mot masculin précédent, donc le cabinet du père.
Voilà ce que j’adorais chez mon frère, : je suggère deux points plutôt que virgule ^^
J’y repensais, : maintenant que j’y repensais, non ? Le « j’y repensais » peut induire la lecture fausse : « j’y repensais à Noël »
« nts, les » et les deux petits ?
Ma mère sortit de table en pleurs, son mouchoir sur sa bouche, en me dévisageant comme si j’étais mourante ou condamnée à brève échéance. => j’ai un peu de mal à me représenter le mouvement : c’est dur de quitter la pièce tout en continuant à regarder une personne XD
Heureusement que sa fille Gabrielle => la formulation est étrange. Est-ce qu’Hippolyte n’est pas le fils de sa mère ? Ou est-ce un changelin qui a pris sa place ?
ippolyte ne vivait-il pas à Paris, capitale des faées depuis près de quinze ans ? => De quinze ans ? Tant que cela ? Je croyais qu’il était parti faire ses études adolescent donc vers 12/13 ans…
Rachael
Posté le 20/02/2021
Hello,
Merci pour ton passage et tes judicieuses remarques que j'ai prises en comptes.
Concernant l'âge de Léo et Hippolyte, ils ont 18 et 19 ans ( dans le chapitre précédent la mère se "glorifie" de les avoir fait naître à un an d'intervalle exactement). Concernant la dernière phrase que tu soulignes, c'est Paris qui est la capitale des faées depuis plus de 15 ans... Hippolyte est parti il y a un an pour des études d'ingénieur. Bon, je vais mettre ça plus au clair, c'est vrai qu'on peut s'y perdre...
Merci !
Rachael
Posté le 20/02/2021
en compte...
Raza
Posté le 23/11/2020
Hello :)

J'aime toujours autant :D
Lors de ma 1ère lecture ça ne m'a pas gêné, mais à la seconde, je me suis demandé : mais alors, sa Mère porte le deuil, mais elle ne va pas à l'accouchement qui a l'air très très imminent (parce que pour ne pas se déplacer du tout, c'est un peu chaud) ? Le dilemme me paraît plus grand, je ne suis pas sûr que toute la famille aurait été là en laissant la pauvre Gabrielle seule, surtout à une époque où on peut y passer.

Voici quelques points que j'ai relevés :
"En y repensant un peu plus tard, je me demandai bien ce qui pouvait motiver une telle réaction…" : je crois que les ... sont superflus, un . suffirait.

"Mère avait entrepris de me constituer une garde-robe parisienne." : entreprit tout court, mais je peux me tromper. :)

"Oui, c’était voyant, destiné à impressionner ; pourtant l’effet était réussi, on était bien calé dans les sièges de cuir brun moelleux, sous l’éclairage chaleureux qui repoussait la pluie et les nuages noirs au-dehors" : j'ai eu du mal avec cette phrase en particulier.

"Un cahot me fit asseoir" : je me demandais si "un cahot m'assit" ne suffirait pas, mais je n'en suis pas convaincu moi même.

Encore une fois, merci pour ce chapitre très agréable :)
Rachael
Posté le 23/11/2020
Hello,
Gabrielle n'est pas venue parce qu'elle est fatiguée, qu'il fait chaud et qu'éventuellement un quelconque médecin peut lui avoir recommandé de se reposer avant l'accouchement. Pour autant, elle n'est pas en train d'accoucher... Il n'y a donc pas de dilemme !
Merci pour les remarques !

Mère avait entrepris/entreprit : les deux me paraissent valides, j'ai choisi le premier parce que le sens est un peu différent, moins dans la description de l'action et plus dans le jugement.
C. Kean
Posté le 15/11/2020
Me revoilà ~
Je te joins en premier mes quelques remarques au fil de la lecture :


« Hippolyte avait l’espoir que le premier agirait sur mon père, fervent défenseur du choix au mérite des élites de la nation » : ça a déjà été dit plus haut, en incise d'une réplique du père.

« il ne l’est pas moins de soigner les corps de nos frères et sœurs humains. » : Je ne crois pas que l'argument contré ici soit humain vs. faée, mais riches vs. pauvres. Donc « frères et sœurs humains » ça sonne assez naïf.

Le dernier paragraphe manque un peu de progression, ou en tout cas, les répétitions faée/faéerique peinent à rendre lisible cette progression.

Je ne saurai trop dire pourquoi, Hippolyte m'a paru moins sympathique sur ce chapitre. J'ai l'impression que leur relation va souffrir d'une forme de rivalité de sa part que Léontine ne pourra pas facilement apaiser.
J'aime toujours autant ta plume et je me laisse porter par elle avec plaisir.
Rachael
Posté le 15/11/2020
Merci pur tes remarques, en effet l'idée de mérite est répétitive, et il y a un peu trop de "faées" dans le dernier paragraphe.
Tu as vu juste, la relations entre le frère et la sœur n'est pas exempte de rivalité...
Nyubinette
Posté le 09/11/2020
Je crois que je m'attendais à un roman monde. Mais c'est un plaisir de partir dans ce passée magique, j'ai hâte d'en découvrir plus sur les faées et voir ce que ton héroïne a à nous offrir. Elle semble très amusante :)

J'aime beaucoup ton écriture, légère et fluide, c'est très agréable. Tes chapitres sont composés de petits moments pertinents ! J'ai l'impression de lire une série, je regrette presque que ces moments ne soient pas plus longs.
Rachael
Posté le 10/11/2020
Bonjour Nyubinette, (oh, j'adooore, ce pseudo et ton petit avatar tout mignon!) et bienvenue par ici.
Merci pour ce commentaire et ces compliments (rohh!...). j'espère que la suite te plaira aussi.
MariKy
Posté le 04/11/2020
Je confirme ma première impression : tu as une très belle plume, le texte est élégant sans en devenir lourd. La lecture est fluide et parsemée de touches d'humour.
J'ai aimé la dynamique familiale que tu as installé, et je regrette presque que Léontine s'en aille si vite : on a plaisir à découvrir les liens entre les frères et soeurs. Mais il est temps de passer au fantastique, et l'apparition d'une faë dans le train était le premier indice... Je me demande à quoi va ressembler Paris !
Rachael
Posté le 04/11/2020
J'espère que Paris te plaira, alors! On va le découvrir par les yeux de Léontine.
Merci pour ta lecture !
Matzoé
Posté le 13/10/2020
Super deuxième chapitre, tout aussi fluide que le premier . On est dans l'action, Léontine s'en va et j'en suis ravie. Hâte de découvrir Paris à travers ses yeux.
Je n'ai pas trop compris cette phrase là "Hippolyte ne vivait-il pas à Paris, capitale des faées depuis près de quinze ans". On apprend qu'Hippolyte est parti pour ses études, qu'il a seulement un an de plus que Léontine. Du coup ça m'a fait tiquer en terme de logique. Car Léontine semble être une jeune femme ? (D'une vingtaine d'année).
Peut être que je réfléchis trop et que ce sera expliqué plus tard... ?
Rachael
Posté le 13/10/2020
Euh, je ne suis pas sûre de bien comprendre ta remarque, c'est le "depuis près de quinze ans " qui t'a troublé ? pourtant la virgule est bien placée, c'est Paris qui est capitale des faées depuis près de quinze ans (pas hippolyte qui est parti à Paris depuis 15 ans).
Cataclistica
Posté le 27/09/2020
De nouveau, Rahaël, j'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce chapitre. J'aime aussi beaucoup les débuts de chapitre, d'autant plus en sachant qu'ils sont d'authentiques documents !
Rachael
Posté le 27/09/2020
Merci Cataclistica !
Oui, tous les débuts de chapitres sont des documents d'époque, dont certains m'ont pris bien du temps à trouver !
Liné
Posté le 07/07/2020
C'est aussi intriguant, fluide et maîtrisé que le premier chapitre !

Évidemment, on a envie d'en savoir plus sur ce début d'aventures parisiennes et sur ces fameuses "faés". D'ailleurs, est-ce que Léo voit des ampoules dernier cri, ou des créatures fantastiques... ?

L'ambiance et les dialogues "charité chrétienne" sont très bien rendus ! Rien que les noms "Père" et "Mère" suffisent à retranscrire cette autorité et cette déférence à l'ancienne. J'ai eu un petit soubresaut au passage mentionnant la médicamentation à moitié forcée du père sur la mère : j'ai instinctivement pensé au monde médical de l'époque (pas si éloigné que ça...) ou encore à la Pitié-Salpetrière de Charcot...

J'ai butté sur le mot "heur", en début de chapitre. Peut-être est-ce moi qui ne suis pas suffisamment habituée à le rencontrer dans des textes, mais j'ai trouvé qu'il était un poil plus désuet que le reste du vocabulaire... ?

Merci pour cette belle lecture et à très vite !
Rachael
Posté le 07/07/2020
Ben alors, je n'avais pas vu ton commentaire... ?? enfin y a pas de retard, puisqu'il est d'aujourd'hui, mais quand même je n'ai pas reçu le mail réglementaire...
Bref...
Oui, sur l'aspect médicament, on sent que le père ne demande pas beaucoup l'avis à sa femme...
"n'avoir pas l'heur de", c'est soutenu, c'est vrai, et un brin désuet, mais j'aime bien, alors je me suis autorisée à le laisser. Après tout, s'il y a un mot désuet de temps en temps qui échappe au lecteur, je me dis que ce n'est pas dramatique non plus, et puis le contexte peut aider à comprendre. Il y aura des mots d'argot de l'époque, plus loin, qui ne seront surement pas non plus très familiers au lecteur... (non, lecteurice, j'y arrive pas !)
Pour les ampoules, je ne dis rien, tu verras plus tard... ^^
Cliene
Posté le 28/06/2020
Coucou Rachael,
Je n'ai pas pu résister bien longtemps et ai continué ma lecture... La citation d'ouverture du chapitre est assez édifiante... J'aime à penser qu'on a fait du progrès depuis même si ce n'est pas le cas dans tous les foyers ni toutes les cultures... Tes recherches ont dû te prendre du temps pour avoir tout le contexte historique de ton histoire, non ? Peut-être en as-tu parlé sur ton jdb, mais tu as mené tes recherches sur le net ou ailleurs ?
La lecture est si fluide qu'on ne voit pas passer le chapitre ! L'idée de l'annonce lors du repas familial est bien trouvé pour que le lecteur puisse en même temps voir ce qui se tisse entre les différents membres de la famille.
Je n'ai pas loupé ton "avertissement" qui donne bien envie d'en savoir davantage !
À bientôt ;)
Rachael
Posté le 29/06/2020
Oui, hein, quelle belle façon d'apprendre à lire !
J'ai en effet passé pas mal de temps dans les recherches, chose que j'ai bien apprécié, car cela ma appris beaucoup sur cette période, qui est tout à fait passionnante (mais pour les femmes, ce n'était pas encore ça...). j'ai surtout cherché sur internet, j'ai trouvé beaucoup de documents d'époque, et aussi les journaux de l'époque (il y a des extraits plus tard). Ça prend un temps fou pour trouver les extraits qui conviennent, mais c'était très marrant cette plongée dans les nouvelles de 1900-1905... j'ai aussi cherché des photos, mais malheureusement, je ne peux pas les mettre sur PA...
AliceH
Posté le 19/06/2020
J'ai beaucoup aimé le dialogue avec la mère et surtout le rappel que la charité chrétienne, ce n'est pas seulement s'user les genoux à l'église ! Tu retranscris très bien l'atmosphère autour de tes personnages par des petits détails qui donnent vraiment corps à ton histoire. On voit que tu as fait des recherches sur le sujet (si tu veux continuer à en faire, je te conseille le livre "Les femmes dans l'Angleterre victorienne et édouardienne" même si, comme son nom l'indique, se penche spécialement sur la situation anglaise de l'époque. Il y a quand même des choses qui s'appliquent aux femmes françaises de l'époque et ça parle à la fois de la vie privée des femmes d'alors et de leur vie publique).

Et j'ai été chercher ce à quoi ressemblait la maison Valton et je la trouve MAGNIFIQUE et j'ai envie de faire Lille-Rennes juste pour la voir ! (Car j'aime le kitsch).
Rachael
Posté le 20/06/2020
Hello Alice
Oui,j'ai fait quelques recherches, rien de très poussé non plus, mais c'était très intéressant de voir la vie des femmes à l'époque.
Pour la maison Valton, elle est superbe, c'est vrai. (je ne l'ai jamais vue non plus, ayant raté plusieurs occasions d'aller à Rennes)
Jamreo
Posté le 13/06/2020
Je suis aussi impatiente que Léonie d'en apprendre plus sur les faées ! Même si la retenue de Hippolyte à leur sujet me fait craindre des histoires pas nettes. En tout cas laisser l'ambiance pesante de la famille derrière nous est un soulagement.

Et c'est drôle cette bestiole qu'elle a aperçue dans l'ampoule : hallucination ou réelle découverte ? Hippolyte qui connaît pourtant plein de choses au sujet des faées n'a pas l'air d'en savoir quelque chose.

Par curiosité, tu as combien de chapitres écrits ?
Rachael
Posté le 13/06/2020
Hello Jam'
Ah, je n'en dis pas plus sur les "bestioles", ça devrait s'expliquer plus tard... Quant aux histoires pas nettes, c'est l'idée en effet de le laisser craindre.
J'ai 20 chapitres terminés pour le moment.
Bizz
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